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Plongez dans votre propre monde, et incarnez un Humain, un Vampire, un Loup-Garou ou un Métamorphe... [Hentaï/Yuri/Yaoi soft accepté][NC-15]
 
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 Avoir les crocs [pv Elena]

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2 participants
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Damon Whitehorth

Damon Whitehorth


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Date d'inscription : 29/09/2009

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MessageSujet: Avoir les crocs [pv Elena]   Avoir les crocs [pv Elena] EmptyJeu 8 Oct - 17:26

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Ce matin là avait été riche en enseignements… mais je ne pouvais pas m’arrêter à cette simple conclusion… de plus, j’avais volontairement décidé de ne pas les espionner. Elena et Stefan je veux dire. Que voulez-vous… ma gentillesse me perdrait… d’autant que ça ne me ressemblait pas vraiment, c’est vrai. D’ordinaire, j’aurais feint mon départ, et je me serais vite planqué en douce pour les observer, mais là, non, je n’en avais même pas envie… j’avais habilement semé les graines de la confusion dans l’esprit déjà embrumé d’Elena, et je voulais faire durer le suspens… je ne viendrais récolter ce qui aurait poussé que plus tard… comme lors de la soirée de samedi par exemple. Je n’étais pas salaud en tout cas, je leur laissais une semaine pour discuter et pour être fin prêt le jour J… après tout, il fallait au moins ça pour recevoir un invité de ma classe… je n’étais quand même pas n’importe qui.

Je m’étais donc envolé, et ce n’est pas qu’une métaphore, puisque je pouvais prendre l’apparence d’un corbeau. C’était comme ça pour nous… lorsque nous étions suffisamment forts, nous obtenions des pouvoirs inimaginables… et celui de prendre l’apparence d’animaux en faisait partie… une métamorphose particulièrement drôle qui nous permettait en plus de nous fondre dans le paysage avec une incroyable facilité…
Ces deux là ne m’intéressaient déjà plus… enfin, ce n’est pas tellement vrai mais… je pouvais bien leur laisser un peu de répit non ? Les pauvres… avec ce qui les attendait…

J’avais donc quitté gaiement notre brave maison, afin de laisser les deux tourtereaux en tête à tête… un tête à tête qui s’annonçait plus explosif que romantique d’ailleurs, si vous voulez mon avis… Sacré Stefan et ses cachoteries… ce gars là tendait lui-même le bâton pour se faire battre… C’en aurait presque été moins drôle… et j’insiste bien sur le « presque » hein…
Mon programme ce jour là… rien de bien particulier… en fait, c’était un peu comme mon programme de tous les jours… car à part me nourrir de sang, ce dont je ne pouvais pas me passer, je n’avais absolument rien à faire… un oisif, et ça ne me gênait pas de le reconnaître…

Mais bref… ma semaine s’annonçait donc des plus ennuyantes… j’allais errer, encore et encore, et me nourrir, en attendant le fameux dîner du samedi… qui m’enchantait particulièrement… De nouveau, Stefan en prendrait pour son grade, et je n’épargnerais pas sa chère et tendre non plus… certaines vérités n’étaient peut-être pas bonnes à dire, mais personnellement, je les disais toutes. Au moins ça réglait le problème ! J’étais tout ce que Stefan n’était pas, et Elena finirait bien par réaliser que ce qu’elle voulait… c’était moi… moi, et pas lui… J’étais l’honnêteté, la franchise, qui lui faisait cruellement défaut, extraverti, charmeur, j’étais le mal, les ténèbres… et j’étais prêt à parier que la demoiselle était plus du genre à marcher dans l’ombre que dans la lumière…

Le dimanche passa donc à une lenteur folle, peu décidé à se terminer apparemment… c’en était énervant… Je tuais bien le temps en m’attaquant à un groupe de randonneurs qui me servirent de repas, mais… rien de bien nouveau quand même… c’était du vu et revu… et puis le coup du mystérieux vampire qui dévore une famille dans la forêt, ça faisait un peu cliché, non ?
Quoiqu’il en soit, lorsque mon repas fut fini, le soleil se couchait déjà, et je décidais d’aller me coucher… me coucher… moi… c’est vous dire que je n’étais vraiment pas dans mon assiette… je me sentais mou, vidé de toute motivation… et mon repas ne m’avait même pas redonné le moral… je me sentais épuisé sans vraiment savoir pourquoi, et donc je décidais de me coucher… dans une vieille maison abandonnée… oui, je n’allais pas massacrer de nouveau pour voler une maison… une famille par jour, pas plus s’il vous plaît ! Après c’était de la gourmandise…
Le lendemain, j’observais Stefan partir de chez « nous » pour se rendre à l’école… puis le lendemain, et le surlendemain… mais je ne le suivais pas… je n’étais pas encore particulièrement motivé à rejoindre cette école, même pour visiter… l’enseignement et moi, ça faisait véritablement deux, c’était indéniable.

Le mercredi donc, je l’avais observé partir comme tous les jours, avec cet air presque… heureux, que je rêvais de lui faire ravaler… Minable… Ma forme de corbeau me permit en tout cas de le guetter sans me faire repérer - même si je ne craignais rien avec ce gros nul faiblard comme tout – et une fois qu’il eut disparu, je retournais chez nous… Mon but ? Je n’en avais pas vraiment… tout ce que je savais, c’est que j’avais envie d’y retourner… ensuite, j’y ferais bien ce que je voudrais…
Je passais donc ma matinée à fouiller dans sa chambre, relisant de nombreux récits dans ses innombrables journaux intimes. Il aurait pu en jeter quelques-uns, mais non… « les souvenirs sont trop importants » pleurnichait-il si on osait lui en faire la remarque… c’est que le monsieur était susceptible en plus quand on évoquait ses merdes…
Je finis par en avoir assez, et c’est pourquoi je rejoignis le salon, commençant à feuilleter les livres déjà présents depuis tout ce temps, que nous avions connu dans notre enfance… c’était… drôle, de constater que les livres de contes que notre mère nous lisait enfants était toujours là… Assis sur le moelleux sofa du living-room, je fus interrompu dans ma petite réminiscence, ce qui me froissa légèrement.


« - O… Oncle Damon… » Osa à peine lâcher ce bon vieux Zach.
« - Oh, mais c’est Zach… tu sais, j’aime ça chez toi, tu n’oublies pas de respecter tes aînés comme il se doit… » Lançais-je avec un air de le féliciter.
« - Qu’est-ce que… qu’est-ce que tu fais là ? » Tenta de demander l’imprudent.
« - Ce que je fais ? Et bien, je lis… » Avouais-je avec un naturel à couper le souffle.
« - Je te connais… tu agis toujours dans un but précis. » S’aventura ce dernier, pensant me connaître.
« - En fait, je suis là pour toi… on ne passe jamais assez de temps avec la famille… je viens rattraper le temps perdu mon ptit Zach… » Mentis-je en me rapprochant de lui sournoisement.
« - J’ai du mal à te croire… » Poursuivit le malheureux, se permettant de plus en plus de familiarités.
« - Oh Zach… » Entamais-je avant de le saisir à la nuque, la serrant de ma main. « - J’aurais aimé que tu me vouvoie avec le respect qui m’est dû… quel garçon mal éduqué tu fais. » Crachais-je, le regard noir, le tenant toujours entre mes griffes.


Mais évidemment, superman n’était jamais loin… en tout cas, c’est ce que devaient souvent se dire les ennemis de Clark Kent… et en ça, je les comprenais… les héros arrivaient toujours quand il ne fallait pas, au pire moment, comme un cheveu sur la soupe… Celui-ci m’empêcha donc de tordre le cou à Zach, à ma grande consternation… Je lâchais instinctivement notre « oncle » à l’arrivée de son sauveur, le laissant choir sur le sol comme un malpropre… je n’allais pas m’encombrer de cette chose sale plus longtemps si Stefan venait voler à sa rescousse… j’aurais pu les tuer tous les deux, mais je ne le voulais pas… pas pour l’instant en tout cas…


« - Damon, qu’est-ce que tu… ? » Commença-t-il, un peu pris de court.
« - J’évoque les souvenirs de notre passé ensemble avec Zach… tu sais, ce fameux tonton Zach qui nous a élevé… ? » Lui lançais-je, moqueur.
« - Zach… » Souffla-t-il avant de venir l’aider à se relever. « - Ne t’approche plus de nous ! » Grogna-t-il, mauvais.
« - Sinon qu’est-ce que tu me feras ? Tu vas me planter tes dents de lait… ? … Mais si c’est ce que tu souhaites, pas de problème, j’ai quelqu’un d’autre en tête de toute manière… une certaine Elena… elle est délicieuse… » M’amusais-je en passant ma langue sur mes lèvres.
« - Arrête ! » S’écria-t-il, plus féroce encore.
« - Oh mais c’est que le chaton se mettrait en colère… pas étonnant, à ta place, j’aurais beaucoup de mal à partager son cul… » Persifflais-je, feignant de me remémorer le toucher de la belle. « - bon, bonne soirée les nazes. » Ajoutais-je avant de disparaître de leur vue…


Je leur jouais un joli petit tour, et je les embobinais avec tellement de talent… Même David Copperfield n’était pas aussi fort, et pourtant, ce gars était le roi de la magie… personne ne pouvait lui arriver à la cheville, c’était impossible, tout bonnement impossible… mais il fallait bien reconnaître que mes pouvoirs ainsi que mes tours de passe-passe le surpassaient totalement…
De nouveau, les jours défilèrent… Jeudi passa, puis vendredi… d’ailleurs, le vendredi soir, je me nourrissais de deux filles extrêmement canons à une sortie de boite de nuit, mais dont le sang paraissait pollué… sans doute des drogues et d’autres merdes du genre… salopes… elles auraient pu penser à moi ! Ce genre de merde vous bousillait l’organisme… je me rabattais donc sur un petit facteur le lendemain tôt le matin, pour étancher ma soif, pas vraiment rassasié par le piètre repas qu’avaient représenté les deux cruches…

Nous en arrivons donc au samedi… le grand jour… aujourd’hui, le grand repas avait lieu… chez Elena… j’allais être officiellement invité chez elle, si tout se passait bien en tout cas. Mais j’avais confiance… j’étais trop irrésistible pour qu’elle puisse me résister, ou même me repousser… elle m’inviterait… après tout, j’étais le charmant frère de son cher et tendre… jumeau qui plus est ! Je ne sais pas si ça changeait grand-chose, mais bon… Le matin fut calme, mais je le passais à espionner Stef’. Il partit tôt le matin, tua quelques bêtes, mais ne trouva guère mieux que de petits bébés lapins, qu’il n’eut pas le courage de manger… vieux crétin… tu allais mourir un jour si tu arrêtais de boire… et sa pitié n’avait rien à faire là… c’était la jungle dehors… tuer ou être tué, il n’y avait pas d’autre loi…Finalement bredouille, il finit par prendre le chemin de… la maison d’Elena… j’aurais pu sans problème la suivre à l’odeur, mais c’était aussi simple comme ça… il m’y menait de son plein gré, sans même remarquer ma présence… Je ne vis pas la demoiselle, mais l’odeur qui se dégageait de l’endroit était sans équivoque, nous étions bien chez elle.
Un peu plus tard, il en sortit, repartant à la chasse avec plus de férocité cette fois-ci… sa nouvelle proie, une biche… de laquelle il se rapprochait sans faire de bruit… il n’était qu’à quelques pas derrière elle, évitant le moindre faux mouvement.qui l’aurait fait déguerpir en un rien de temps…


« - Salut frérot ! » Criais-je après avoir pris forme humaine, me calant contre un arbre.


Malheureusement, mon cri terrorisa la biche, qui prit ses jambes à son sou sans demander son reste, fuyant à toute allure, et échappant aux sales pattes de mon frère. Le pauvre… pour une fois qu’il trouvait plus consistant qu’un gros rat d’égout… je faisais fuir sa proie sans le faire exprès… comment ça ? Vous pensez que j’aurais vraiment fait ça pour l’embêter ?! C’était… méchant… ça me blessait, vraiment…


« - Damon… » Lâcha Stefan contenant sa colère.
« - Oups pardon… dommage pour cette biche, tu l’avais presque… » Crus-je bon de rajouter, l’air supérieur, mais faussement désolé.
« - Si tu n’avais rien dit aussi… » Persiffla-t-il dans sa moustache.
« - Hey c’est facile de tout me remettre sur le dos… je crois que c’est ta tactique d’approche qui est pas bonne… » Entamais-je, presque conseiller. « - surtout que je suis sûre qu’Elena serait ravie de te laisser goûter à son sang chaud… » Poursuivis-je provocant.
« - Tais-toi… » Lâcha difficilement Stefan, ses yeux virant encore au noir.
« - Oulà, ça a l’air grave… tu devrais peut-être voir un ophtalmo tu sais… » Rétorquais-je, faussement inquiet. « - Bon, j’ai des emplettes à faire, à ce soir frangin. » Lui glissais, accompagné d’un clin d’œil, avant de disparaître.


Comme je venais effectivement de le dire, j’avais quelques achats à faire… ou quelques vols, mais franchement, où était la différence… ?
Je prenais donc à nouveau la direction du centre commercial, tout comme une semaine plus tôt. L’air frais à l’intérieur me glaça un instant, avant que je ne le trouve plutôt agréable… Nous vivions là dans une zone des États-Unis où les climats étaient plutôt chauds… et où il tombait rarement de la neige… alors la fraîcheur était toujours bienfaisante.
Je me promenais donc de boutique en boutique, puisque, je n’avais quand même rien à me mettre pour ce soir… ce qui était un comble mais… j’allais devoir me faire une garde-robe complète… puisqu’il ne me restait plus grand-chose avec moi… J’optais pour la sobriété… un ensemble classe, entièrement noir… t-shirt moulant à longues manches que je retroussais à hauteur de mes coudes, jean noir… pas besoin d’en faire trop… même si je choisissais des dizaines et des dizaines de vêtements… pour la suite de mes aventures… le tout… presque exclusivement noir d’ailleurs… une couleur qui jalonnait ma vie sans doute…
J’hypnotisais le vendeur, un poil pédale… et un gros poil d’ailleurs, en me servant à peine de mon pouvoir, sortant du magasin sans avoir dépensé le moindre sou… je passais encore dans une boutique pour un dernier achat, et c’était terminé… j’avais tout ce qu’il me fallait… j’étais fin prêt pour ce dîner de ce soir… et pas nerveux du tout, malgré la tension qui risquait de régner… je trouvais cette forme de stress particulièrement amusante en tout cas… nous allions bien nous amuser ce soir, c’était fatal… enfin moi c’était sûr… eux… restait à espérer que leur sens de l’humour soit extrêmement développé…

Je retournais chez Zach ni vu ni connu, et me préparais dans l’ancienne chambre de nos parents… Sans faire de bruit, ni même chantonner ailleurs que dans ma tête, je me préparais tranquillement… J’entendis la porte claquer, reconnaissant là le départ de Stefan… je finissais donc ma préparation dans sa chambre, profitant de son absence pour m’admirer dans ce superbe miroir dont je ne me lassais jamais… enfin, mon reflet aussi, mais bon…
Je fus impeccablement préparé et coiffé au bout de longues, longues, loooooooongues minutes, et j’attrapais donc le gâteau posé sur le lit, ainsi qu’un joli cadeau bien emballé, emmenant le tout avec moi.
Ouais, le gâteau, c’était un peu pour m’excuser… même si je m’en foutais au fond… disons que ça faisait « je suis désolé que tu doives tout cuisiner, alors j’ai apporté le dessert »… Ça faisait très gentil, compréhensif et compatissant, c’était génial… le tout symbolisé dans un gâteau au chocolat… qu’il était facile d’embobiner les gens…

Je sortis donc en prenant bien soin de saluer Zach avec un sourire hypocrite aux lèvres, avant de me mettre à marcher dehors… je n’avais pas envie d’utiliser mes pouvoirs… après tout, c’était un repas parfaitement normal, entre des humains normaux, alors je me déplaçais normalement… c’était la logique non… ? Et je ne voulais pas arriver trop tôt non plus… d’autant que ça ne servirait à rien… je ne voulais pas qu’ils me fassent faire la moindre tache non plus… j’étais sensé être l’invité j’vous rappelle !
Au bout d’une dizaine de minutes, j’arrivais devant la petite maison… loin d’être moche, dans un quartier assez beau… la tante machin ne devait pas être totalement pauvre quand même… Je m’avançais lentement jusqu’à la porte, avant de me décider à appuyer sur la sonnette… Faites que ce soit Elena, et pas mon connard de frère… il me ferait la misère et ferait croire que je veux pas entrer… bon, je pourrais toujours faire l’hystérique en sonnant comme un perdu pour prouver que non mais… j’aurais bien aimé que ça se passe autrement quoi… J’attendais donc patiemment derrière la porte, les mains dans le dos pour masquer ce que je détenais… après tout, une surprise qu’on dévoile à la vue de tous d’entrée, ce n’était plus une surprise…
Et vous pouvez me croire… j’en avais pour Elena, des surprises…
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Elena Winters

Elena Winters


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MessageSujet: Re: Avoir les crocs [pv Elena]   Avoir les crocs [pv Elena] EmptyVen 9 Oct - 3:01

Dimanche 10 septembre, 18h30


Cher journal,
Aujourd’hui a été une journée plutôt riche en émotion. J’ai rencontré Damon, le frère de Stefan. Je ne pensais pas que je le rencontrerais si rapidement et Stefan non plus, de toute évidence. Damon… c’est un drôle de type. A vrai dire, je ne sais pas trop quoi penser de lui. Autant son allure est la même que celle de Stefan autant il a l’air totalement différent mentalement.
Physiquement, c’est le portait craché de Stefan. La même masse de cheveux noirs encadrant le même visage aux traits volontaires d’une finesse et d’une perfection inouïe. Les mêmes lèvres irrésistibles que j’ai toujours trouvé très sensuelles, le même nez droit, le même profil impeccablement sculpté, le même teint clair, les mêmes yeux surtout. Ça rend les choses difficiles, j’ai du mal à résister à leurs appels et j’en ai eu la preuve lors de notre petite conversation malheureusement. J’adore ses yeux… enfin ceux de Stefan mais ils ont les même alors… Bref, en résumé, la même beauté troublante, le même charme. Impossible de les différencier de ce côté-là. Ça en est dérangeant… surtout quand ça entraîne le genre de boulette que j’ai commise. Quand je pense que je l’ai embrassé, j’en suis presque malade de honte ! Mais ça n’est sans doute rien en comparaison à ce que Stefan doit ressentir. J’avais raison en pensant que j’aurais mieux fais de me taire. C’était une forme de vengeance puérile et idiote de le lui avouer comme ça, aussi froidement. Il l’a mal pris forcément, même s’il a su admirablement garder son calme. Il a fait semblant de ne pas m’en vouloir mais je ne suis pas dupe. Je m’en veux moi-même. J’espère en revanche qu’il n’en tiendra pas trop rigueur à Damon. Le pauvre n’a rien demandé. Je lui ai quasiment sauté dessus. Ce que je suis bête, parfois ! Mais, comme je l’ai dis à Stefan, on ne m’y reprendra plus. Maintenant que je le sais, je vais me méfiez davantage avant d’embrasser mon petit-ami.
Mais pour en revenir à Damon… il est… changeant. Assez lunatique a priori. Je ne peux pas encore l’affirmer hein mais j’ai eu beaucoup de mal à le suivre. Il s’est montré charmant à certains moments, sympathique et même amusant mais à d’autres… il m’a vraiment mis mal à l’aise. Et je ne parle pas seulement de son baisemain et de son regard un peu trop pénétrant. Non c’est plutôt ses propos qui m’ont ennuyé. Agacés même. Un peu. Quand j’y pense, il avait raison dans tout ce qu’il a dit ou presque néanmoins je ne suis pas certaine qu’il pouvait vraiment se permettre de me tenir les discours qu’il m’a tenu. Comme quoi toutes les histoires d’amour finissaient mal et tout ça. Et puis, je n’aimais pas son ironie. Quand il a dit que ça faisait « seulement quatre mois » que Stefan et moi étions ensembles surtout. Je l’ai vraiment pris comme une attaque personnelle. J’ai eu l’impression qu’il se moquait de moi, qu’il voulait m’enfoncer davantage. Mais ce n’était peut-être pas le but. Comment en être sûre ? Juste après, il se montrait à nouveau compatissant et agréable. Cela dit, je lui reconnais au moins son honnêteté. Même si, comme il l’a dit lui-même, il l’est peut-être trop par moments. Et puis aussi, ce qui m’a dérangé c’est que je ne savais pas trop comment prendre ses phrases parfois. C’est comme si elles avaient toujours un sens caché. Peut-être que c’est juste mon imagination, que je suis parano ou quoi mais ce qu’elles pouvaient sous-entendre était déplaisant. Il avait l’air de… je ne sais pas… nous critiquer moi et Stefan. Et, comme je l’ai déjà dit plein de fois, je déteste qu’on s’en prenne à lui, qu’on lui reproche des choses. C’est sans doute ridicule mais bon surtout ces derniers temps quand je prends le temps de dresser la liste de ce qu’il n’a pas fais correctement entre nous. Mais tout ça pour dire que je réserve mon jugement en attendant de mieux le connaître. Par conséquent, j’appréhende un peu ce dîner de samedi. Et Stefan qui voulait l’annuler ! Honnêtement, y a de quoi devenir dingue avec lui par moment. Surtout après le coup foireux qu’il m’a fais pour l’inviter justement. Mais je me suis montrée inflexible là-dessus. Il a voulu ce dîner et il l’aura. Ce n’est plus vraiment le moment de changer d’avis mais je crois le lui avoir bien fais comprendre. Et puis, ça les réconciliera peut-être. Pas sûre qu’ils soient vraiment en froid mais je n’ai clairement pas imaginé la tension entre eux ! Enfin surtout en ce qui concerne Stefan. En plus, c’est lui qui tenait tant à ce qu’on se réunisse devant un repas. Je ne fais que respecter ses désirs… même si ceux-ci semblent avoir changé. A moins qu’il ne veuille tout simplement pas les admettre. En tout cas peu importe l’impression que m’a fait Damon, je compte bien le recevoir ici samedi prochain. Cinq jours seulement. Est-ce que Stefan et moi on sera totalement réconcilié d’ici là ? Je l’espère. Pas qu’on soit vraiment fâché mais… disons qu’entre nous aussi c’est un peu tendu. J’ai encore du mal à admettre qu’il ait pu sciemment me faire toutes ces cachotteries, c’est rageant ! Et triste aussi. Mon entrevue avec Damon m’aura au moins permis de découvrir quelques trucs. Je ne sais pas encore si je dois m’en réjouir mais en vérité ce n’est pas tout à fait le cas. Je n’arrête pas de repenser à ce qu’il a dit sur cette Elisabeth et sur sa rupture avec Stefan. On ne peut pas dire qu’elle s’attire ma sympathie en tout cas. Comment on peut abandonner quelqu’un comme lui ? A moi ça me paraît inconcevable ! Apparemment, il a terriblement souffert et, sans la connaître, je ne peux que lui en vouloir… même si techniquement, si elle ne l’avait pas fais, je n’en serais pas là aujourd’hui et je n’aurais pas connu le bonheur que m’offre Stefan. Je devrais probablement l’en remercier mais de toute manière, c’est comme ça. Quelle fille sain d’esprit est capable d’apprécier l’ex de celui qu’elle aime ? … Pas moi en tout cas. Je ne peux que détester toutes celles qui ont posé les pattes sur mon Stefan, c’est évident. Et plus encore celle-ci puisqu’elle lui a brisé le cœur. Pas étonnant qu’il soit si fragile… et qu’il appréhende tant de s’attacher, de se lier définitivement ! Il m’a dit que c’est du passé, que maintenant il est avec moi, me conseillant donc d’oublier cette histoire mais… je ne sais pas, ça a l’air de lui tenir beaucoup à cœur quand même. Je ne sais pas trop quoi en penser. Est-ce que c’est normal qu’il ait eu l’air si bouleversé d’entendre son nom ? Et si effrayé à l’idée de ce que son frère pouvait m’avoir dit ? Je n’en sais strictement rien, sincèrement. Je déteste ça. Ne pas réussir à le comprendre…
En plus, l’apprendre comme ça, de la bouche de Damon est franchement déprimant. Est-ce que j’aurais préféré ne rien savoir ? En toute honnêteté, c’est possible. Mais ce qui est fait est fait et je ne peux pas complètement regretter cette révélation. Elle m’en permet d’en savoir plus sur Stefan et de comprendre un peu ses réticences et son trouble. C’est peut-être à cause d’elle qu’il semble avoir tant de mal à s’engager sérieusement dans notre relation. Je n’ai aucun droit de le juger mais en parallèle ma déception est légitime. S’il ne tient plus du tout à elle alors pourquoi a-t-il catégoriquement refusé d’en parler ? Même là que je « sais »… enfin savoir est un bien grand mot dans mon cas, tout est relatif comme on dit… disons plutôt que même à présent que j’ai connaissance que cette Elisabeth lui a fais du mal, tout ce qu’il trouve à répondre c’est « n’en parlons plus ». Il en va de même pour le baiser et pour tous les sujets qui le dérangent. C’est toujours la même rengaine. J’espère avoir bientôt les réponses à mes question mais je sais qu’avec Stefan, mieux vaut ne pas être trop pressée. Je vais lui laisser un peu de temps, voir comment ça se dégoupille. Et si je vois qu’il ne fait toujours aucun effort pour s’ouvrir à moi et bien je… j’aborderais moi-même le sujet ? Et puis quoi, il trouva probablement le moyen de détourner mon attention. Il est doué pour ça et je suis impuissante face à lui. Il suffit qu’il me regarde pour que j’oubli tous mes griefs. C’est rageant d’être si faible mais bon, c’est aussi ça l’amour, je présume. Toutefois, il faudra bien un jour qu’il me rende quelques comptes car je sais que cette situation ne pourra pas toujours durer. Ma patience finira bien par s’éroder. C’est ce que je redoute plus que tout.
Et je me dis, une fois encore, qu’il n’a pas assez confiance en moi pour me parler de ses problèmes et que je ne vois pas comment est-ce que ça pourrait fonctionner entre nous s’il s’obstine sur cette voie de solitude. Il y a longtemps déjà que j’avais deviné que quelqu’un lui avait fait énormément de mal et qu’il ne s’en était pas remis. Maintenant que je sais de quoi il retourne, je me sens plus mal à l’aise encore. Au-delà de ça, je reste encore intimement persuadé qu’il a un secret qu’il ne veut pas que je découvre, qu’il veut à tout prix garder pour lui… Il reste une telle énigme pour moi !
… Quelle journée de merde. Je suis restée bêtement prostrée toute la journée et en prime je me suis aussi pris la tête avec Jer’. Il faut dire que je ne suis pas d’humeur à supporter son agressivité permanente. J’ai hâte d’être demain, de revoir Stefan. J’ai envie qu’il me prenne contre lui pour que je puisse oublier tout ça, chasser ce malaise qui ne fait que grandir. Et, en moi, j’ai l’inexplicable impression que ça ne fait que commencer… que rien ne va aller en s’arrangeant. Pourquoi est-ce que je suis si pessimiste ce soir ? … Probablement la fatigue. Et Stefan qui ne m’a toujours pas appelé. Je redoute tellement qu’il ne le fasse pas…

Dimanche 10 Septembre, 22h30


Stefan a finis par appeler. Tout va bien. Je me sens déjà bien mieux. Je me sens bête de mettre mise dans un tel état. Il n’y a aucune raison de s’inquiéter. J’ai exagéré toute cette histoire. Moi et Stefan… quoi qu’il arrive, ça ira forcément si je suis avec lui. Je n’ai pas sommeil. Je suis tellement soulagée que j’en suis presque euphorique. Notre discussion a été légère et aussi amoureuse que d’ordinaire. Il me manque. Je ne l’ai pas suffisamment vu ce week-end. Ses yeux me manquent, ses lèvres aussi. A cet instant, je rêve de me blottir dans ses bras, de l’embrasser. Et j’ai la quasi certitude que c’est la même chose de son côté. Il m’aime et ça suffit à me combler de bonheur à dissiper tout mes doutes. Il ne me l’a jamais dis mais j’en ai la conviction. Un jour, il osera le dire à nouveau. Il me suffit d’attendre et ça, je suis en mesure de le faire. C’est moi qu’il aime, pas cette Elisabeth. Tout va bien. Il serait ridicule de croire le contraire. Je dois avoir confiance en lui, garder confiance en nous quoi qu’il arrive. Il n’y a aucune raison pour que le malheur s’abatte sur nous… ni même cette maudite fatalité dont parlait Damon. Non, je ne veux pas penser à lui ou à ses propos embrouillants. Tout ce que j’ai besoin de savoir c’est que Stefan pense à moi.

Lundi 11 Septembre, 8h


Cher journal,
Une nouvelle semaine commence. Pas forcément sous les meilleurs auspices après ce drôle de week-end mais je reste confiante. C’est la deuxième semaine d’école depuis la rentrée des classes mais comme tout les lundis, je me sens un peu découragée. Je n’ai pas envie d’aller en cours. Comme toujours, je vais devoir supporter les regards, les sourires hypocrites et participer à des conversations qui ne m’intéressent pas. Faire en sorte que personne ne s’inquiète, que personne ne remarque que si je ne suis plus à l’agonie, je ne suis plus non plus la fille dynamique et pleine d’humour qu’ils ont connu. Et puis, il va falloir écouter le vieux Tanner… et ses médisances. J’adore l’histoire mais avec ce prof, c’est un vrai calvaire ! A vrai dire, j’appréhende toujours un peu. Ce n’est plus aussi dur que l’année dernière, après la mort de papa et maman, mais ce n’est jamais très réjouissant non plus. Par chance j’ai Stefan près de moi et… heureusement, la compassion presque écœurante qu’on me servait a disparut. Les gens semblent avoir oublié. Au moins, ça me permet de ne pas trop y songer. Même si Jérémy et moi sommes encore loin d’avoir fais l’impasse là-dessus. Faire notre deuil est affreusement compliqué, tant d’ailleurs que je me demande parfois si c’est véritablement possible de passer définitivement à autres choses, mais les autres, depuis six mois que ça s’est produit, estiment qu’il est temps pour nous d’aller mieux. Alors, même si de son côté mon frère n’a pas l’air de se rendre compte qu’il n’aura plus droit à aucune pitié, à aucune traitement de faveur, moi je ne voudrais pas les décevoir. Et puis, j’ai décidé de ne plus être la petite fille triste qui a perdu ses parents, un peu avant le début des vacances. Jusqu’ici, je pense m’être pas mal débrouillée mais, quand je ne suis pas avec Stefan, ça reste difficile de me mêler aux autres, de faire semblant que rien n’a changé, que je suis toujours la même Elena, cheerleader pétillante et joviale, curieuse des potins et tout ça. Ce n’est pas toujours facile de feindre en tout temps, de leur faire croire que je suis toujours au meilleur de ma forme. Les gens s’attendent à ce que tout rentre dans l’ordre, que je réintègre l’équipe, que je sorte à nouveau avec eux… en résumé, que je me comporte exactement comme je le faisais avant. Mais ce qui me paraissait drôle autrefois n’a plus aucun intérêt aujourd’hui, même en me forçant. Je me demande si je peux vraiment revenir en arrière, redevenir celle que j’étais avant la tragédie. Ça me parait très improbable mais je m’y efforce. Stefan me soutient d’ailleurs dans cette entreprise, toujours aussi adorable. Ah Stefan… heureusement, l’idée de le revoir suffit à me mettre bu baume au cœur, à préserver ma motivation et ma bonne humeur. Tant qu’il est là, je suis parfaitement capable d’aller bien, de le dire et de le penser. Quand il n’est pas là, c’est encore autre chose… Bref, aujourd’hui, ce sera juste un jour comme les autres. Je serais Elena, la petite copine enviée du footballeur le plus canon du lycée. Tout ira bien. A condition que je parvienne à chasser ces deux derniers jours de mon esprit… mais je suis pleinement déterminé à ne pas laisser ce week-end gâcher ma journée et assombrir mon moral. Je vais en profiter. Après tout, je serais avec lui. Tout ira bien.

Lundi 11 septembre, vers 15h


Je profite du cours de math particulièrement chiant de cette bonne vieille Halpern pour ajouter quelques lignes sur ma journée d’aujourd’hui. Ce matin, j’ai retrouvé Libby, Caroline et deux autres filles à qui je parle de temps en temps sur le parking de l’école. Je ne suis toujours pas capable de les laisser m’amener. Je préfère marcher. En fait, les voitures me fichent encore une trouille bleue. C’est plus fort que moi. Alors, je fais la route à pieds. Heureusement le lycée n’est qu’à environ une demi-heure à pieds, en connaissant les raccourcis bien sûr. Le plus rapide reste toujours de traverser le cimetière mais j’ai préféré éviter aujourd’hui. Je ne me sentais pas suffisamment sûre de ma bonne humeur pour passer devant la tombe de mes parents. Une expérience que j’évite quand je veux préserver un minimum d’entrain… Ça me rappelle trop de souvenir. Donc bref, j’ai retrouvé les filles. Elles discutaient d’un film que je n’avais pas vu et je me suis senti un peu exclue. J’ai préféré garder le silence. Puis, Stefan est arrivé et Mike un peu après lui. J’étais contente de les voir tous les deux. Stefan m’a embrassé et je me suis sentie un peu mal à l’aise en songeant à ce qui s’était produit la veille. A ce moment là, j’ai voulu ne pas penser à son frère mais je n’ai pas pu m’en empêcher. A son expression un peu fermée, j’ai deviné qu’il n’avait pas totalement digéré non plus. Il m’a quand même souri, faisant bondir mon cœur comme à chaque fois. Mais on n’a rien dit, ni l’un ni l’autre. Les mots sont superflus entre nous et je devinais sans mal ce à quoi il pensait. Comme moi, il devait se rappeler notre discussion de la veille. Je me suis donc contentée de le couver du regard. Il m’a pris doucement la main. Il ne l’a pas lâché jusqu’à ce qu’on arrive dans la salle de classe, dix minutes après. Un cours d’histoire. Rien de mieux que Mister tête de con en personne pour bien commencer la journée. J’ai eu du mal à me concentrer sur ce qu’il racontait. En fait, je n’ai pas arrêté de jeter des regards un peu inquiets à Stefan. Il s’en est rendu compte mais a fais mine de rien. De temps en temps, quand nos regards se croisaient, il me souriait mais c’est tout. J’avais envie de dissiper cette maudite tension qui régnait entre nous mais je ne savais pas comment m’y prendre. Heureusement, lui et moi, on a fait des efforts de sens et au bout du compte ça a été plutôt concluant. A la pause, on s’est isolé lui et moi et on a pu parler un peu. Il m’a dit qu’il ne m’en voulait pas. Ça m’a soulagé et j’en ai fais autant. Je lui ai assuré que je lui pardonnais son comportement de samedi. Il a gardé le silence et j’ai finis par lui dire que je ne lui tenais pas non plus rigueur de ne pas m’avoir parlé plus tôt de tout ça, de son jumeau et du reste. Ça parut le rassurer bien que ce soit un simple mensonge… J’ai dis ça pour la bonne cause, que je ne lui en voulais pas je veux dire. Je me suis abstenue de parler d’Elisabeth. Je ne crois pas
Merde, j’ai bien faillis me faire choper. La prof se méfie, elle n’arrête pas de jeter des regards vers moi. J’ai planquée mon journal sur le cahier et elle a rien remarqué. Façon, elle est bigleuse, c’est pas nouveau. Suffit de voir avec quelle facilité on triche lors des devoirs ! Par contre j’ai plus aucune idée de ce que je voulais dire par je ne crois pas.
Pour en revenir à ma journée, après notre discussion, Stefan est partit en économie et moi en physique. On ne s’est revu qu’à l’heure du midi. J’avais pris un sandwich pour pouvoir déjeuner avec lui puisqu’il ne va pas plus à la cantine que l’année dernière. On s’est installé dans les gradins du stade. Il n’a rien mangé. Il n’avait pas faim. C’est souvent le cas. J’ai beau lui dire qu’il doit bien se nourrir, surtout au vu des efforts physiques qu’il fait à l’entraînement ou pendant les matchs, il s’en fiche. Il dit qu’il n’a jamais été un grand mangeur. A vrai dire, il grignote sans grand appétit la plus part du temps. Pour ma part, je n’aime pas manger devant les autres mais quand je lui dis ça, ça le fais sourire. Résultat, il se force de temps en temps. Mais ce coup-ci je n’ai pas protesté. Je n’avais aucune envie de m’engager dans la voie du conflit, peu importe lequel. On a passé un bon moment. C’était plus détendu, ça faisait plaisir. J’ai hésité à profiter de son apparente relaxation pour aborder certains sujets plus sérieux mais je n’ai pas osé finalement. Tant pis, ce sera pour une prochaine fois.

Mardi 12 Septembre, 12h15


Cher journal,
Il est midi et je m’ennuis à mourir. Libby et les autres ont décidé de manger en ville. J’ai refusais de les accompagner. Elle voulait prendre l’auto. Je leur ai dis que je devais manger avec Stefan. C’est faux. Stefan s’est absenté. Je me retrouve donc toute seule, moi et ce bon vieux journal. Il m’avait prévenu hier, en me raccompagnant à la maison – à pieds évidement – que nous ne mangerions pas ensemble. C’est dommage. J’apprécie particulièrement ces petites moments en tête à tête. En vérité, c’est au delà de ça, toute la matinée, je n’attends que ça ! Néanmoins, j’ai fais mine de rien, histoire qu’il ne voit trop pas à quel point je suis dépendante de lui. Oui, parce que j’ai pris la décision de ne plus afficher trop ouvertement ma faiblesse devant lui. Sinon, après, il n’ose pas me parler et me considère juste comme la pauvre petite Elena qu’il faut à tout prix préserver. Je déteste ça et je vais donc m’atteler à ce que le regard qu’il porte sur moi change à ce niveau là. Il a parut surpris par mon manque de réaction et ça m’a un peu froissé. S’attendait-il à se que je m’effondre en sanglot et le supplie de rester avec moi ? … Non, je ne peux pas dire ça. C’est vrai que j’ai plus d’une fois réclamé sa présence, lui demandant s’il ne pouvait vraiment pas faire autrement que de me laisser seule. Mais c’est égoïste et je refuse de tomber dans ce petit jeu là. Un peu de dignité, quoi… Je n’aime pas m’abaisser ainsi.
Le soir, lors de notre coup de fil quotidien, il m’a demandé si j’allais bien et si je lui en voulais toujours. Ça m’a embêté qu’il pose la question et reparle de ça. Je n’aime pas avoir à mentir et quand j’ai répondu que non, comme je le lui avais déjà dis, je ne lui en voulais plus c’était encore un mensonge. Je me demande quand ce sinistre ressentiment va disparaître. Bientôt j’espère. Oh ce n’est pas non plus le ressenti dévorant, d’ailleurs ça ne m’empêche pas d’être heureuse de le voir et épanouie dans ses bras… c’est simplement que quand j’y pense je suis déçue et je ne peux que lui reprocher sa façon d’agir. Ah, tiens, aujourd’hui Jérémy a daigné m’adresser la parole. Pour me demander du fric. J’ai refusé. Je sais que ça peut paraître cruel et tout ça mais… je sais bien à quoi va lui servir cet argent et je refuse de cautionner ça. Il m’a foudroyé du regard et est retombé dans son mutisme glacial. Je ne sais vraiment plus quoi faire pour l’aider. Si je l’envoie faire un thérapie, il ne me le pardonnera jamais ! Mais je ne peux pas le regarder se détruire sans rien faire. Stefan me dit de lui laisser du temps mais je crois lui en avoir déjà suffisamment donné, non ? Il ne fait aucun effort pour se remettre, au contraire j’ai l’impression qu’il se laisse volontairement tomber. Et il est sourd à tout ce que je peux dire. J’ai parfois l’impression qu’il me déteste. Pas étonnant, je passe mon temps à lui reprocher son comportement ou à le harceler. J’en ai bien conscience mais je suis la seule à pouvoir le faire et à vouloir le faire. Qui se soucie de lui à part moi ? Moi et Jena. Mais Jena ne sait pas comment s’y prendre. Ce n’est pas pour être médisante mais elle serait plutôt la bonne copine que l’autorité inébranlable. Je maudis ma position. Je suis sa grande sœur après tout. Qu’est-ce que je suis censée faire ? En plus, à part à Stefan et à Libby, je ne peux en parler à personne. Libby me conseille de l’envoyer en centre de désintox mais j’hésite. Je ne suis pas certaine de pouvoir faire confiance à ce genre d’établissement. Il est tellement perturbé… Je ne sais pas si c’est très judicieux de l’envoyer comme ça, à des kilomètres de chez lui, de ce qu’il lui reste de famille, si tôt après… après la mort de papa et maman. Je suis persuadée qu’il ne me comprend pas en plus. Il doit se dire que je les ai déjà oublié mais il se trompe complètement. Je n’arrête pas de penser à tout ça. En fait, ces jours-ci je ne fais que de méditer sur ça, sur les cachotteries de Stefan et la fiabilité de notre couple. Tout ça m’obsède. Rien de bien réjouissant, en somme. Enfin, il y a bien quelques points réjouissants cette semaine. Par exemple, quand hier j’ai parlé à Jena du dîner prévu pour samedi soir, elle a décrété qu’elle ne serait pas à la maison. Elle m’a d’abord demandé si je voulais qu’elle soit là ou non. J’ai été honnête. Elle m’a répondu que ça tombait bien car quelqu’un lui avait demandé de fixer une date pour un rencart au resto. Par contre, il y aura Jérémy. Ça pourrait être problématique s’il fait sa mauvaise tête. Il faudra que je lui en touche un mot. Peut-être si je lui propose de dormir chez Alex, son ami, il acceptera de s’éclipser. Quoi que… est-ce que j’ai vraiment envie d’être seule avec ces deux là ?... Je pourrais toujours inviter Libby… peut-être même Caro’… Hum, non mauvaise idée. Si elle apprend que Stefan a un jumeau, elle voudra illico lui mettre le grappin dessus. Bon ce n’est pas vraiment mes affaires mais… Bah non en fait, je ne sais pas pourquoi j’ai écris ça. En quoi ça pourrait me déranger ? Elle est suffisamment grande et lui aussi. Plus on se rapproche et plus j’appréhende de revoir Damon. Quand j’y pense, je me trouve ridicule mais… disons qu’il m’avait tellement embrouillée la dernière fois. Je ne suis pas certaine d’en être complètement remise, d’ailleurs. Et j’espère surtout que Stefan se comportera un peu mieux que cette fois là.

Mercredi 13 septembre, 10h


Cher journal,
Il est dix heures du matin et je risque de m’endormir d’une minute à l’autre. Ce que Tanner peut-être ennuyeux. Je regrette notre prof de seconde. Libby aussi de toute évidence. Elle profite d’être cachée par son bouquin pour envoyer un texto à je ne sais qui. Y a que bien que le prof qui s’en est pas rendu compte. Caroline griffonne sur son cahier et Mike doit bien être la seule personne captivé par ce que raconte le vieux Tanner. C’est drôle, je me rends compte qu’il me manque. Depuis notre rupture, ce n’est plus la même chose. On s’entend bien mais on se parle moins. Notre complicité s’effrite. Ça me rend triste. Est-ce qu’il m’en veux toujours de lui avoir préféré Stefan ? … Et justement Stefan – je garde le meilleur pour la fin – lui… il me regarde. Ça me rappelle l’un des premiers jours après son arrivé au lycée. Ce jour là, où il m’a regardé si fixement et avec tant d’insistance que j’en ai presque été effrayée. Je me souviens parfaitement le regard qu’il avait. Il était là, complètement tourné vers moi, ne s’intéressant pas du tout au prof et moi j’avais le cœur qui battait super fort. Je me rappelle avoir détourné la tête mais je sentais très nettement son regard sur moi. Une scène qui s’est reproduit deux ou trois fois avant… avant la disparition de mes parents. Ouais, à l’époque ils étaient encore vivants et j’étais encore suffisamment « moi-même » pour m’intéresser de très près à lui… malgré ma relation avec Mike. A l’époque… encore aujourd’hui d’ailleurs mais… je pensais tout le temps à lui. Je prenais un tel plaisir à l’observer, à essayer de deviner qui se cachait derrière ce regard mystérieux et ce personnage solitaire. J’essaye encore. Ça n’a pas tellement changé ça.

Mercredi 13 septembre, 14h30


Cher journal,
Je suis en train de passer une journée affreuse aujourd’hui. Et ça n’a rien avoir avec l’humiliation que m’a fait subir Monsieur Tanner en lisant mon journal avant de m’assommer de questions histoires auxquelles je n’avais pas de réponses. Ce connard m’a surprise et me l’a arraché des mains. Je peux m’estimer heureuse qu’il ne me l’ai pas confisqué. Pauvre Mike. Il a été au moins aussi humilié que moi dans cette histoire. C’est vrai, Tanner s’est arrêté juste au moment ou je parle de Stefan. Heureusement ! … Mais pour Mike, il l’a assez mal vécu. Surtout le moment où je parle de « lui avoir préféré Stefan ». Il doit m’en vouloir à mort à l’heure qu’il est… Pourtant, ce n’était pas méchant. Je veux dire, je disais juste qu’il me manquait et que je l’appréciais. J’espère qu’il se souvient aussi de ça et pas seulement de ce remuage de couteau dans la plaie. ‘Tain quel con ce Tanner ! Je le déteste franchement ! J’ai des envie de meurtre quand j’y pense…
Mais bon si encore y avait eu que ça aujourd’hui ! Pour commencer, les filles m’ont tanné toute la journée pour que j’aille à la répétition des cheerleaders qui aura lieu mardi prochain. J’en ai pas envie pour l’instant et j’ai donc répété et répété encore que j’y réfléchirais. Elles ont bien finis par se contenter de ça. Je ne comprends d’ailleurs pas pourquoi elles s’acharnent. J’étais douée mais pas la meilleure non plus. Et puis, je suis probablement rouillée depuis mars dernier… Enfin bref, une fois que j’ai été débarrassée des filles, c’est Stefan qui s’y est mis en me montrant l’air de rien le prospectus qui annonçait la reprise de l’entraînement. Je l’ai pris, l’ai plié soigneusement, me retenant de le chiffonner et de le balancer à la tête du premier venu, voir même à sa tête à lui. Je me suis sentie limite harcelée franchement. Je sais bien que ça lui tient à cœur et qu’il serait content de me voir me remettre à mes anciennes activités mais… je ne sais pas si je suis prête à ça. Est-ce que le faire pour lui peut-être une motivation suffisante ? Sans doute. En tout cas, je ne sais pas encore ce que je vais faire. J’irais peut-être… ou peut-être pas. On verra ça en temps et en heure.
Mais ça n’est pas le plus grave non plus ça. Non parce qu’après, je me suis risquée à prendre des nouvelles de Damon auprès de Stefan, j’ai demandais comment il allait. Je pensais tester un peu le terrain. Voir si ça s’était arrangé entre eux et en fait j’aurais mieux fais de me taire. Il a claqué brusquement son casier, me faisant sursauter par la même occasion, en me grognant un « j’en sais rien et je m’en fiche. Identique à lui-même je suppose » avant de me planter là. De toute évidence, ça ne va pas mieux entre eux et ça m’angoisse pour samedi. Je n’ai vraiment pas hâte d’y être… ou justement si, pour me débarrasser de cette histoire le plus rapidement possible. En tout cas, j’ai bien retenu la leçon. J’éviterai le sujet à l’avenir. D’ailleurs, je n’ai pas trop envie de parler de lui moi non plus puisqu’il semble être devenu une source de conflit entre Stefan et moi.
En plus, a la fin des cours, il a bien faillit partir sans rien dire. Je l’ai vachement mal pris mais j’ai essayé de garder mon calme. Je me suis excusé, admettant que je n’aurais pas du parler de lui. Il a consentit à me sourire et on est rentré ensemble. Il m’a à peine décroché une parole sur le chemin du retour. Il semblait préoccupé mais quand je lui ai demandé pourquoi, il m’a répondu pour rien. Ça m’a passablement agacé. Comme toujours, il était complètement fermé. J’ai préféré me taire moi aussi. Quand on est arrivé devant chez moi, il m’a déposé un baiser sur le front et il est parti.
Pour conclure en beauté, je suis rentrée et j’ai trouvé Jérémy totalement défoncé. Je suis ressortie presque aussitôt. Et me voilà donc au cimetière. J’en ai profité pour fleurir la tombe de papa et maman. Jérémy avait du passé avant moi car quand je suis arrivé il y avait déjà un bouquet tout neuf… C’est incroyable le nombre de fois où je me retrouve là pour écrire. A croire que ça m’inspire… Ils me manquent tellement ! Comme j’aimerais qu’ils soient là ! J’ai tellement besoin de leurs conseils… Pour ça, Jena est gentille et m’offre une oreille attentive – je lui ai même parlé de Stefan qui m’avait caché son ex et elle m’a répondu que tant que c’était une histoire de fille et que ça n’avait rien à voir avec une mère castratrice, ça devrait bien se passer. Ça m’a un peu détendu sur le moment – mais j’aurais tellement besoin de leur avis à eux ! Qu’est-ce que je suis censée faire ? Pour que Mike me pardonne, pour que Jérémy ouvre enfin les yeux, pour que Stefan daigne me parler, pour ce maudit repas qui se profil se passe bien… Je me sens perdue. En fait, aujourd’hui, je me sens très seule… J’hésite mais je vais peut-être appeler Stefan, tant pis pour la dignité…

Jeudi 14 septembre, 11h (salle d’étude)


Cher journal,
Aujourd’hui Stefan semble être d’une humeur massacrante. Il est grognon et silencieux. En fait, il a l’air tendu. Ça lui arrive parfois même si je suis un peu surprise par cet excès de mauvaise humeur. J’ai peur que ce soit ma faute. Je lui ai demandé s’il était encore fâché à propos d’hier mais il n’a pas parut comprendre de quoi je parlais. Je n’ai pas insisté. Peut-être qu’il m’en veut de ne pas l’avoir appelé hier. C’était mon tour et je ne l’ai pas fais, finalement. Il faut dire que je n’étais pas en meilleure forme. Je suis presque tombée de fatigue. Pour l’instant, il est à l’entraînement. J’espère que ça le défoulera et qu’il reviendra moins taciturne. En fait, je le trouve plus fermé encore depuis une semaine. Il n’a jamais été particulièrement extravertie mais depuis… depuis l’arrivé de Damon en fait, ça me semble encore pire. Et ça m’énerve parce que je ne comprends pas. Il semblait l’estimer si fort au centre commercial… A mes yeux, ça n’avait aucun sens. Est-ce qu’un sentiment d’infériorité peut vous pousser à détester quelqu’un ? … Sans doute. J’espère simplement que le problème n’est pas aussi profond qu’il en a l’air et qu’il s’agit juste d’un différend entre les deux. Je prie d’ailleurs pour qu’il le règle avant samedi. Ce serait bien sympathique d’éviter de s’entre-tuer chez moi hein… De mon côté, j’ai pris conscience que ma rancune s’était apaisée. Je lui en veux encore un peu mais nettement moins. En fait, j’ai plus mal au cœur qu’autre chose quand je pense à cette fameuse Elisabeth. C’est vrai, quand on aime quelqu’un… ça doit être tellement douloureux de le perdre… Je n’ose pas imaginer ce que je ressentirais si je perdais Stefan, s’il me quittait du jour au lendemain. Je ne sais pas si je pourrais m’en remettre un jour alors… j’essayais de me mettre à sa place. Parler d’elle ne devait pas être simple, je pouvais le concevoir. Mais l’important c’est finalement que je suis celle qu’il aime… et celle qui l’aime. La preuve, je me suis montrée exemplaire depuis dimanche. Je n’ai même pas évoqué cette fille. Comme toujours, je n’arrive pas à me concentrer sur autre chose que sur Stefan. « Quelque chose cloche entre lui et moi. » Combien de fois ais-je déjà écris cette phrase ? Des dizaines sans doute. Je me souviens encore de l’époque où j’écrivais encore que je percevais en lui une profonde tristesse dont je ne connaissais pas la cause, où je disais déjà avoir du mal à accepter son silence, où j’affirmais ne pas savoir quoi faire et être terrifiée à l’idée de le perdre. Ça n’a pas changé, sauf que je sais à présent que son chagrin est en grande partie à cause d’une certaine Elisabeth dont paradoxalement je ne sais rien. Je déteste l’ignorance. Pourquoi faut-il qu’il m’y condamne de la sorte ? … Je suis sûre que je pourrais l’aider pourtant…

Vendredi 15 septembre, 2h30


Je viens de me réveiller en sursaut. A cause d’un hurlement. Le mien en fait. J’ai fais un terrible cauchemar. Ça avait l’air affreusement réaliste et pourtant les détails m’échappent déjà. Mais il y avait du sang, beaucoup de sang… et Stefan y était… Non ce n’était pas Stefan, c’était son frère. C’était Damon ! Le sourire ne trompait pas. C’était un rictus… un peu cruel… Il y avait des traces de sang sur son beau visage d’ange et sur ses vêtements. Je… Non, je ne me souviens plus. Je n’arrive pas à me rappeler ce qui s’est passé avant ça. Je suis tellement soulagée d’être réveillée ! … C’est la première fois que je rêve de Damon. Difficile d’être certaine qu’il s’agissait vraiment de lui d’ailleurs mais pourtant j’en suis presque convaincue. Cette expression là ne peut simplement pas appartenir à Stefan !
Je me sens très mal ce soir, très agitée. Je sens que mon corps est affreusement tendue comme sous le poids d’une menace imminente. Je me sens effrayée sans bien comprendre pourquoi. Pourtant dehors tout est calme. Je tends l’oreille mais c’est à peine si j’entends le vent dans les branches. J’ai besoin d’air frais… et d’un grand verre d’eau fraîche aussi. Ce rêve me laisse une impression étrange, une impression que j’avais déjà eu dimanche, celle que tout ne fait que commencer, que des événements horrible vont se produire… Quelle idiote, je me laisse bien trop atteindre par de stupides rêves. Je dois délirer… Plus que cinq heures avant que le réveil ne sonne… la galère.

Vendredi 15 septembre, 19h


Cher journal,
Je viens de passer la meilleure journée de la semaine. Stefan semblait un peu radouci aujourd’hui. Il s’est montré attentionné et agréable. Sans doute a-t-il réalisé comme cette semaine avait été étrange. Il s’est aussi excusé de s’être montré si dur avec moi. Il est tout pardonné évidemment. Il m’a ensuite proposé d’assister à l’entraînement et c’est ce que j’ai fais. Pas question de louper une occasion pareille de le voir dans son tee-shirt de footballeur ! Non mais j’aimais le voir s’entraîner. J’étais toujours très fière de ses prouesses. Et je trouvais ça beau et touchant de le voir partager des choses avec les autres, de le voir épanouie. Un sport collectif, rien de tel pour rompre la solitude à laquelle il se contraignait encore parfois. Je crois que désormais, il a cessé de se punir pour je ne sais quoi… il va vers les autres plus facilement. Il rigole avec l’équipe parfois. Il ne s’attarde jamais énormément mais il échange quelque chose avec des garçons de son âge au moins. Je trouve ça plutôt positif. En fait, c’est sans doute ce qu’il attend de moi aussi. C’est pour ça qu’il insiste pour les cheerleaders. Il veut que je m’épanouisse en dehors de lui, que je me remettre à voir du monde et pas simplement par obligation. Je comprends ça. Mais ça ne me réjouie pas malgré tout. C’est vrai qu’à part lui, je suis très seule mais ça me convient pour l’instant. Je ne suis pas sûre que me remettre sous les « projecteurs » soit le meilleur remède pour moi… Cela dit, je vais vers l’effort. J’ai pris ma décision. J’irais à cet entraînement mardi. Je vais peut-être me ridiculiser mais je vais prendre sur moi. Pour Stefan. Après tout, il était tombé amoureux d’une fille dynamique et pleine de vie alors… je dois tout faire pour la lui rendre. Je veux être digne de lui et ce n’est pas en restant « l’écrivain sinistre du cimetière » que je le deviendrais !
Avant ça, on a déjeuné ensemble. Il a mangé aussi ce coup-ci. J’ai profité de la sérénité du moment pour lui demander pourquoi il ne m’avait pas dis avoir grandi à Great Falls. Il a répondu qu’il n’en voyait pas vraiment l’intérêt puisqu’il n’y était pas resté très longtemps. Curieuse, je lui avais posé quelques questions. Il m’apprit alors qu’il avait quitté la ville pour voir du pays, parce qu’il sentait qu’il était temps pour lui de partir, qu’il croyait alors que plus rien de bien ne l’attendrait ici et qu’il n’estimait plus être le bienvenue. Je n’ai pas trop compris la dernière phrase mais j’ai préféré lui demander pourquoi est-ce qu’il est revenu. Il m’a dit qu’il avait eu besoin de se ressourcer, qu’il aspirait à la tranquillité. Il voulait se retrouver en quelque sorte. J’estime que c’est une réponse suffisante d’autant plus qu’après il m’a gratifié de son sourire éblouissant en me disant qu’il avait bien fait car il m’avait trouvé et que je lui avais permis de renaître. C’était tellement touchant, tellement inattendu de sa part que sa déclaration m’avait fais perdre toute envie de le questionner. Par conséquent, je me suis simplement lovée contre lui tandis qu’il caressait amoureusement mes cheveux… Incontestablement le meilleur moment de la semaine. Le seul où on a pu se retrouver ou il n’a pas parut sur les nerfs…Ça m’a fais un bien fou. J’ai pu me rassurer. Finalement, ce n’était qu’une mauvaise période. Tout est rentré dans l’ordre, maintenant. Pour la première fois cette semaine, je vais pouvoir m’endormir l’esprit léger.

Samedi 16 septembre,10h


Cher journal,
Nous y voilà. Nous sommes samedi et ce soir Damon vient dîner à la maison. Je suis un peu nerveuse. En fait, je croyais passer une bonne nuit et bien… pas du tout. Je cogite beaucoup trop. Je me pose plein de questions débiles. Pire que si je m’apprêtais à passer un entretient d’embauche. Pourtant nous nous sommes déjà vu lui et moi mais j’appréhende. Je n’ai encore pas d’idée sur ce que je vais faire à manger et ça me stress un peu. J’espère que Stefan sera aussi relaxé qu’hier. Mais rien n’est moins sûr. La dernière fois que j’ai évoqué le sujet ça a plutôt mal tourné. Je devrais peut-être mettre des couverts en plastiques afin d’éviter toutes tragédie ! Connerie mise à part, j’ai réfléchie et je n’ai invité personne. Je pense que Stefan préférera que nous ne soyons qu’entre nous. Et je ne voudrais mettre personne mal à l’aise. Jérémy sera là par contre. Il n’est pas du tout enchanté à l’idée de ce dîner mais il a eu l’air de trouver ça « cool » que Stefan ait un jumeau, pour reprendre son expression. Je vous passe son air ahuris. Il devait planer un peu à mon avis. Mais je l’ai mis en garde, il a intérêt à être clean ce soir où je l’envoi direct en maison de désintox. Il a rigolé sous la menace. Il ne me prend pas au sérieux, cet idiot. En tout cas, c’est suffisamment flippant comme ça, pas la peine qu’il me angoisse encore plus. Si ce n’est pas


Dernière édition par Elena Winters le Mar 13 Oct - 18:04, édité 9 fois
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Elena Winters

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MessageSujet: Re: Avoir les crocs [pv Elena]   Avoir les crocs [pv Elena] EmptyVen 9 Oct - 3:08

« Tout suite un flash d’information avec Tomas Roackim : Isabelle Timson et Tina Arleen, portée disparut depuis vendredi soir alors qu’elles revenaient de boîte de nuit, ont été retrouvées ce matin. D’après le médecin légiste, elles auraient été sauvagement mordues au cou par un animal et auraient succombé à la suite de leurs blessures identiques à la jugulaire. Les enquêteurs ne comprennent toutefois pas pourquoi aucune trace de sang n’a été retrouvée et ils émettent l’hypothèse que quelqu’un aurait déplacé les corps. Il s’agirait apparemment du même spécimen que celui qui a tué le couple de campeur, John et Patty Gipsen, découvert la semaine dernière, jour pour jour. Nous demandons aux personnes de se montrer très prudentes et de signaler à la police tout comportement pouvant être jugé suspect. »

Je fixais l’écran, pleinement concentrée par les dires dramatiques du journaliste. Délaissant mon journal toujours ouvert sur mes genoux, j’observai avec attention les photographies des deux victimes. Bizarrement je me sentais incapable de détacher mes yeux de cette image macabre. Elles me rappelaient quelque chose mais je ne savais pas dire quoi. Pourtant en parallèle, j’étais certaine de ne les avoir jamais vues. Elle n’appartenait pas au lycée de Great Falls alors pourquoi me semblaient-elles vaguement familière ? Je me sentais particulièrement affectée par la nouvelle sans bien comprendre pourquoi et les visages souriantes des défuntes n’arrangeaient rien.

C’était deux jolies jeunes filles blondes quoi qu’un peu quelconques, l’une avait des yeux vert un peu terne, l’autre des yeux gris rieurs. Elles étaient habillées de décolletés plongeants et de pantalons particulièrement moulants qui ne laissaient aucun doute sur leurs personnalités sulfureuses. Oui, elles étaient bien roulées mais plutôt vulgaires toutefois je ne pus m’empêcher d’éprouver une forte compassion pour elle. Ça frisait l’empathie… Qu’est-ce qu’elles m’évoquaient bordel ?!

Je me sentis frémir en songeant à l’animal responsable de ce massacre. Quatre victimes déjà ! Rester à espérer qu’il l’attraperait avant qu’il n’y en ait une cinquième ! Si même dans les environs de Great Falls on était plus en sécurité, alors il n’y avait plus rien à faire ! C’est vrai quoi, c’était une petite ville tranquille ici… pas le genre d’endroit où on voyait ce genre de désastre… C’était peut-être ce qui me troublait au fond…
En tout cas, si les corps avaient été déplacés, c’est qu’il s’agissait probablement d’un agresseur qui se servait d’un animal comme d’une arme. Un chien dressé à l’attaque peut-être… C’était déjà arrivé. Bizarrement, je n’y croyais pas. Je… En fait, je ne comprenais pas pourquoi cette histoire me travaillait tant subitement. Bien sûr, c’était tragique et tout ça mais… ça ne me concernait pas vraiment.



« - Ça va, chérie ? » S’enquit la voix chaleureuse de ma tante, qui passait la tête dans le salon depuis la cuisine, sans doute surprise par ma mine contrariée.
« - Oui, ça va… Tu as entendus ? Les filles disparues hier ont été retrouvées mortes. » L’informais-je avant de tourner la tête vers elle, me résignant à détacher mes prunelles de l’écran.

« - Ah ? »
« - Tué par un animal apparemment. » Poursuivis-je, mal à l’aise.
« - Tu les connaissais ? » S’inquiéta brusquement Jena m’arrachant un petit sourire.
« - Même pas… mais je trouve ça… effrayant. »

« - Oui, tu ne dois pas être la seule… J’espère qu’ils captureront cette sale bête avant que ça ne se reproduise. »
« - Ouais… Ouais moi aussi… » Soupirais-je pour moi-même.


La discussion fut close après que ma tante m’ait gratifié d’une expression un tantinet inquiète. Elle n’avait aucun souci à se faire comme j’essayai de le lui faire comprendre avec un sourire faussement serein. D’ailleurs mon malaise n’avait aucun sens.
Je baissai les yeux sur mon journal, relisant ma dernière phrase mais n’ayant définitivement plus le courage de l’achever. Je la rayais donc soigneusement avant de refermer l’ouvrage. Je me levai du canapé moelleux, emportant à la cuisine le bol de céréale que j’avais achevé devant la télévision avant de me mettre à écrire. Lorsque ce fut fait, je remontai dans ma chambre, enfournant le petit livre dans mon sac. J’eu à peine le temps de refaire mon lit que la sonnette retentit.
Je lâchai aussitôt un « J’y vais » suffisamment puissant pour que Jérémy et Jena l’entende avant de dévaler l’escalier. Ça ne pouvait être que Stefan. Et cette idée parvint instantanément à me faire oublier cette histoire étrange qui avait momentanément obscurcit ma matinée. Il m’avait prévenu qu’il passerait en fin de matinée, histoire de m’aider à tout préparer. Comme toujours, il respectait sa parole.

J’ouvris la porte sans préambule, un immense sourire aux lèvres avant d’attirer le jeune homme à l’intérieur. Je ne l’embrassais pourtant pas immédiatement, attendant qu’il se penche légèrement vers moi pour me le permettre. J’apprenais de mes erreurs, vous voyez. Nous montâmes dans ma chambre, après qu’il ait poliment salué ma tante. Toujours aussi respectable, bien sûr. J’adorais ça d’ailleurs. Son côté toujours très gentleman…
Nous refermâmes la porte derrière nous, nous enfermant dans notre petit monde… notre petite bulle protectrice. Ciel que j’étais bien ainsi pelotonnée contre lui !
Au début, on parla un peu de tout et rien… Surtout de rien. Mais ça ne me dérangeait pas. Tant que j’étais avec lui, ça me convenait.

Puis, au bout d’un temps, on s’embrassa. Il me prit d’ailleurs légèrement au dépourvu, puisque c’était généralement moi qui réclamais ce genre de… d’échanges. Et là, ça dérapa un peu. Disons que la situation échappa vaguement à mon contrôle mais que je ne cherchais en aucune manière à le rétablir. Bien au contraire… j’aurais préféré que ça nous dépasse un peu plus mais tant pis…
En effet, la bouche du garçon, se fit plus audacieuse… Il glissa la tête jusqu’à mon cou, le couvrant de petits baisers brûlants tandis que ses mains parcouraient délicieusement mon dos. Les paupières closes, je le laissais faire, répondant à ses invitations mais craignant de le brusquer. Ensuite… plus rien. Il détourna vivement la tête et un rire nerveux, un peu triste aussi, lui échappa. Il me parut si abattu brutalement. Sans réfléchir, je posais une main sur son épaule, lui murmurant un « ça va » que j’espérais apaisant. Son regard désemparé plongea dans le mien, me prenant de cours. Je ne comprenais pas ce qui le plongeait dans un tel état mais je n’aimais pas ça.

Puis, il se redressa tranquillement, déposant un baiser furtif sur mes cheveux.



« - Je suis désolé, je dois y aller. »
« - Quoi ? Mais tu n’étais pas censée rester là toute la journée ? » Me désespérais-je, maudissant son imprévisibilité pourtant si familière.
« - Si mais… je me suis souvenu qu’il fallait absolument que je fasse quelque chose. Si je ne le fais pas ça… ça n’ira pas. » Cafouilla-t-il nerveusement.
« - … Bon d’accord » Lui concédais-je en soupirant. « Quand est-ce que tu reviens ? »

« - Je ne sais pas encore. Le plus vite possible, c’est promis. » M’affirma-t-il une mine penaude aux traits qui me fit presque oublier mon dépit.
« - J’espère bien… » Répondis-je avec un sourire destiné à le rassurer.

« - Tu t’en sortiras toute seule ? »
« - Hum… Oui, à conditions que le four ne se montre pas trop méchant et l’aspirateur trop capricieux… » Plaisantais-je sans perdre mon petit sourire… « Oh mais au fait, tu as donné mon adresse à ton frère, rassure-moi ? » Me risquais-je, craignant la tempête.


Comme je m’y attendais son visage se durcit mais il se contint.



« - Il trouvera, ne te fais pas de soucis pour ça. » M’assura-t-il avec une amertume très mal dissimulée. « Mais tu sais, Damon est quelqu’un d’imprévisible alors il est possible qu’il change d’avis au dernier moment… » Laissa-t-il sous entendre.


Je lui offris un petit sourire, ne pouvant m’empêcher de m’amuser de son comportement. J’avais l’impression qu’il comptait tenter de le dissuader dans une ultime tentative mais je ne le croyais pas désespéré à ce point là.


« - Et bien… s’il ne vient pas, j’en serais plutôt fâchée. » Admis-je avec sincérité.


C’est vrai, tout préparer pour rien et m’angoisser inutilement… ça n’était pas ma tasse de thé. Et j’aurais trouvé ça fort impoli. Cependant, j’étais convaincue qu’il viendrait. Je ne savais pas trop pourquoi mais… je le devinais. En outre, il n’avait pas semblait rustre au point de se défiler à la dernière minutes. Il avait même affirmé en être « ravi ».


« - Cela dit, dans ce cas, il restera toujours l’option du dîner en amoureux… à condition de chasser mon frère… » Lui glissais-je pour le réconforter, conservant mon air tranquille.


Il sourit puis effleura ms lèvres avant de quitter la pièce, refusant que je le raccompagne. Je me retrouvai donc seule, abandonnée par mon cher et tendre pour une obscure raison… connue de lui seul, comme toujours. Essayant de repousser l’intrusion d’un sentiment connu sous le nom de frustration, je descendis à la cuisine. J’avais enfin trouvé ce que je comptais faire mais je voulais m’assurer d’avoir tout ce qu’il fallait. Bien à tomber, il manquait quelques ingrédients et je fus contrainte de faire un saut au supermarché. Fatalement, il y avait une queue de trente personnes alors que je ne souhaitais que deux malheureux articles mais je pris mon mal en patience. Je m’y prenais suffisamment tôt alors inutile de se stresser. Je le serais bien assez dans quelques heures.

Je rentrai donc à la maison, rangeai mes courses avant d’opter pour le ménage. Bon, il n’y avait pas grand-chose à faire dans la salle à manger mais il régnait un foin monstrueux à la cuisine. Je m’attelais donc à rendre la maison impeccable. Ça ne faisait jamais de mal et comme j’avais déjà l’intention de faire le grand nettoyage la semaine précédente, ça tombait bien.
Je commençais après ça à me mettre au fourneau. Y avait des trucs à faire mijoter aussi mieux valait si prendre à l’avance.

Quand j’eu fais tout ce qu’il était possible de préparer à l’avance, je me décidais à faire un tour à la salle de bain. Il faut dire qu’à m’activer toute la journée comme ça, je n’étais pas contre une bonne douche… ou un bon bain.
Jetant un coup d’œil à ma montre, j’optais pour le bain. Histoire de se détendre un peu. J’étais dans l’eau quand on toqua à la porte.


« - C’est occupé, Jer’. » Lâchais-je à voix haute, peu désireuse de le voir débouler à cet instant précis et ce malgré la mousse abondante qui me dissimulait entièrement.

« - Non c’est Jena, chérie. Je voulais te prévenir que c’était l’heure pour moi de m’éclipser. »
« - Oh… d’accord, bonne soirée alors… et sois sage. » Fis-je d’un ton maternel qui la fit rire.
« - J’essayerai mais c’est plutôt à moi de dire ça… même si je devine qu’avec la tentation de deux Stefan ce ne sera pas simple. Je veux dire de lui et de son jumeau. » Fit-t-elle, me faisant presque venir le rouge aux joues.
« - Jena ! … Et il s’appelle Damon, le jumeau… » Précisais-je d’une voix gentiment bougonne, en m’enfonçant un peu plus dans l’eau.

« - Bon allez, bonne soirée. Et ne laisse pas Jérémy te mener par le bout du nez. »
« - Y a pas de risques. »


Le silence retomba dans la pièce mais le sourire resta un long moment encore sur mes lèvres.
Je ne m’attardais pourtant pas plus longtemps dans l’eau réparatrice. J’avais encore à faire.
Après ça, j’hésitai un long moment sur la tenue la plus appropriée. Je ne voulais pas que ce soit trop habillée mais pas trop « relax » non plus. Je me décidais finalement pour un pantalon noir particulièrement bien taillé et bien coupé et pour un débardeur d’un joli violet satiné. Des boucles d’oreilles et un petit collier simple pour peaufiner le style et le tour était joué. Ni trop, ni trop peu. Ce que je voulais en somme.

Je retournai ensuite à la salle de bain où quelques tâches typiquement féminines m’attendais. Brunshing, maquillage, parfumage… La totale quoi. Je restais cependant assez sobre à ce niveau là. Je n’avais personne à impressionner non plus. A part Stefan mais bon… ce que je veux dire c’est que ce n’était pas un gala, juste un dîner entre « amis ». Inutile de s’apprêter pendant des heures !

Je venais à peine de remettre de l’ordre dans la pièce que la sonnette retentit. De là où j’étais, je demandai à Jérémy d’y aller mais il ne me répondit pas. Soit il n’avait aucune envie de se bouger, soit il n’avait pas entendu… ce qui n’aurait rien d’inhabituelle puisqu’il avait sans cesse les écouteurs rivés aux oreilles. Avec un soupir exaspéré, je me dirigeais vers les escaliers. En passant devant la porte fermé du garçon, je frappais un grand coup avant de l’ouvrir, lui rappelant que je comptais sur sa présence en bas dés que possible. La sonnerie retentit une seconde fois et, sans attendre de réponse, je me ruais vers la porte d’entrée que j’ouvris à la volée, dévoilant mon petit-ami.

Il était… merveilleusement beau comme toujours et je me retins de lui sauter dessus… honnêtement ! Surtout que je n’étais plus top sûre de mes capacités à le reconnaître ces derniers temps.
Il portait un Jeans assez sombre et impeccablement moulant ainsi qu’un tee-shirt gris-taupe, savamment près du corps lui aussi au col en « V ». Sans oublier son éternelle chevalière au doigt. Simple mais efficace, comme on dit. Oui, il était très beau. Il l’était toujours mais j’appréciais particulièrement son allure ce soir. Je trouvais que ça faisait agréablement viril. Je fus assaillie par les effluves de son parfum et j’en aurais presque fermé les yeux pour mieux en profiter. C’était délectable !



« - Désolé de t’avoir fais attendre. » Commença-t-il avec un sourire à tomber par terre.
« - Ça en a valut la peine. » Le complimentais-je, le détaillant sans trop de pudeur.

« - Merci. Tu es ravissante… comme toujours. »


Je lui offris un sourire radieux avant de m’écarter pour le laisser passer. Il affirma que ça sentait déjà bon et que je m’en étais visiblement sortie comme un chef j’en fus satisfaite. Jetant à mon tour un regard à la table déjà dressé, je fus forcée de reconnaître que j’avais fais ça bien. Là encore ce n’était ni trop, ni trop peu.
Mon cher et tendre s’installa dans le fauteuil et je m’assis contre lui, le laissant m’attirer contre son torse. J’en aurais ronronnée d’aise ! Je crois que j’aurais pu rester ainsi toute la soirée durant. Et je l’aurais sans doute fais si je n’avais pu reçu son jumeau à dîner…
Malgré son étreinte, je sentais néanmoins qu’il était nerveux. Il essayait de n’en rien laissais paraître mais je le connaissais trop bien pour être dupe.

Les secondes s’égrenèrent ensuite à une lenteur prodigieuse. Et toujours pas de frère. Je commençais à m’impatienter légèrement, pour ne rien vous cacher. Pour Stefan, cette attente avait l’air d’être encore plus horrible, par contre aussi essayais-je de rester tranquille. Le pauvre… plus le temps passait et plus ses poings se contractaient. J’espérais vraiment que ce dîner aller les réconcilier !


« - Il lui est peut-être arrivé quelque chose… » M’inquiétais-je au bout d’un temps.


Le regard qu’il me gratifia était éloquent, il disait : Malheureusement, j’en doute. Je lui glissais un petit cou de coude dans les côtes, les sourcils froncés.


« - … Non, il va parfaitement bien et comme toujours il va débarquer en fanfaronnant… tu verras. C’est juste pour se faire remarquer. Il veut toujours que tout le monde le remarque. » Grinça-t-il sans prêter attention à mon geste de réprimande.
« - Stefan… Si tu pouvais faire un effort ce soir… ce serait bien, tu ne crois pas ? » Soupirais-je avec lassitude.

« - Je suis sûr qu’il viendra… » Poursuivit-il pour lui-même, la mâchoire affreusement contractée sans paraître m’avoir entendu.
« - … Pour moi, au moins… » Ajoutais-je, à bout d’arguments.

« - Elena, tu n’as aucune idée de… »


Il ne put malheureusement pas terminer sa phrase, la sonnette retentissant une nouvelle fois. Malgré mon envie d’entendre la suite, je me levai, peu désireuse de faire attendre mon invité, ma mains se posant brièvement sur son épaule dans un geste que j’espérais réconfortant. Je devinais qu’il exagérait tout ça mais c’était sérieux pour lui, j’en avais pleinement conscience.
Sans attendre, il m’imita, affreusement raide soudain et me suivit dans un silence de mort, comme un condamné que j’aurais amené à l’échafaud. La comparaison me fit imperceptiblement sourire. Oui, vraiment il en faisait trop !

Un sourire accueillant aux lèvres, j’ouvris la porte découvrant pour la seconde fois de la soirée l’homme le plus séduisant de Great Falls. Enfin son sosie quoi… Damon…
Il était là, attendant tranquillement qu’on lui ouvre, les mains derrière le dos et cette expression… que je n’avais pas oubliée, comme je le réalisais brusquement. En fait, elle était restée gravée en moi avec une étonnante netteté. Il était… aussi charismatique et attirant que son frère, évidemment. Son regard… n’avait pas changé… ce qui n’était probablement pas une bonne chose pour moi. Il était habillé tout en noir, ce qui lui donnait une classe obscure plutôt appréciable. En effet, le tee-shirt dont il avait relevé les manches sur ses avant-bras et son jeans sombre le rendait aussi élégant que son jumeau.
Oui… il était irrésistiblement beau. Je me sentis frémir sans pouvoir l’expliquer, incapable de détacher mon regard du nouvel arrivant. Je savais pourtant que j’avais le même visage derrière moi mais je me sentais légèrement subjuguée sans pouvoir l’expliquer.

Je pris néanmoins sur moi pour ne rien montrer de mon trouble, conservant un sourire chaleureux. Je me sentais vaguement mal à l’aise mais je devais dire quelque chose… le silence s’était déjà un chouillat trop éternisé pour que ça soit complètement naturel ! Mais je ne savais pas vraiment quoi dire… Je décidais donc de commencé par le commencement justement.


« - Bonsoir. » Le saluais-je tranquillement.


Je songeai qu’encore une fois il était très bizarre de voir les deux en même temps. C’était comme des reflets l’un de l’autre… uniquement imparfait à cause de leurs vêtements…



« - Tu t’es fais attendre. » Ronchonna Stefan dans mon dos.


Je tournai la tête vers lui, notant son air bien peu affable qui me fit imperceptiblement froncer les sourcils. Il n’allait pas commencer ! En outre, il n’allait pas me dire qu’il était impatient de le voir quand même ! C’était le comble franchement. Je m’empressais donc de répondre, toujours avec un sourire diplomate, histoire d’apaiser les potentielles tensions naissantes :


« - Ça n’a aucune importance. Mais je t’en pris, en… » Commençais-je, esquissant le geste de m’écarter pour le laisser entrer.

« - En fait, je viens d’avoir une idée ! » M’interrompit vivement Stefan.


Je le fixais un peu surprise, un peu agacée.



« - Pourquoi est-ce qu’on irait pas tous manger à l’extérieur. C’est moi qui invite ! » Lâcha-t-il bêtement avec un sourire enjoué que je devinais faux et crispé à souhait.


Cette fois, mes sourcils se froncèrent visiblement, et une lueur irritée traversa mon regard tandis que mes lèvres s’ouvrirent en une réplique que je parvins à contenir de justesse. Un rire absolument pas amusé et plutôt ironique vous savez genre « comme il est drôle » m'échappa alors. Franchement, il se moquait de moi ? Il proposait ça maintenant que tout était prêt ?! Hallucinant… Je ne comprenais pas son obstination à tout gâcher ! Et ça m’énervait. Je pris cependant sur moi pour ne pas l’engueuler devant son frère. Je ne voulais pas l’humilier non plus. Je refermais finalement la bouche, avant de lâcher d’un ton parfaitement contenu qui me surpris moi-même.


« - La prochaine fois peut-être. »


Je m’intéressai à nouveau à Damon, le gratifiant d’un sourire avenant. Puis, je m’écartai totalement sur le côté cette fois, l’invitant d’un geste de la main, sans pour autant le quitter des yeux. Au même titre que Stefan d’ailleurs.


« - Sois le bienvenu chez moi, Damon. » Conclus-je, attendant qu’il entre dans mon humble demeure, l’appelant par son prénom pour la première fois sans en avoir conscience.


Un coup d’œil à Stefan m’apprit qu’il était à mi-chemin entre l’horreur et le désespoir. Une nouvelle vague d’agacement me submergea mais je la refoulais, préférant me concentrer sur mon hôte.
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Damon Whitehorth

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MessageSujet: Re: Avoir les crocs [pv Elena]   Avoir les crocs [pv Elena] EmptyVen 9 Oct - 17:45

La soirée commençait… et j’espérais ne pas être en retard ! … bon d’accord, je blague… en vérité, j’espérais bien être attendu… c’était… ma façon d’entrer en scène… ma manière à moi de bien me faire remarquer… de me faire patienter… désirer en quelque sorte. Car oui, s’il est bien une chose dont j’avais envie, c’était qu’Elena me désire… mais passons sur ce petit détail.
J’étais désormais devant la porte de la jolie maison, attendant patiemment qu’on vienne m’ouvrir puisque j’avais sonné. J’attendais tranquillement, avec des cadeaux dans une main, et un gâteau au chocolat dans une boîte, dans l’autre.
Qui allait bien pouvoir m’accueillir là… ? Elena restait l’option la plus probable même si je ne pouvais être sûr de rien… Stefan pouvait la devancer pour m’emmerder et essayer de me faire déguerpir… sinon, je pouvais tomber sur le petit frère… Jeremy je crois, ou la tante Je… Je-quelque chose… Jeny, ou Jena peut-être… bref, peu importait. J’avais capté ce que je voulais chez Stefan déjà… nous ne serions que quatre à dîner… Eux deux, le frangin, et moi, pas de tante machin à l’horizon donc. De toute façon, j’avais rien prévu pour elle alors… mieux valait espérer qu’elle ne soit pas là… rater une occasion de séduction sur une femme… proche d’Elena qui plus est, me frustrerait au plus haut point.

Je me contentais d’attendre, tout en me demandant si Stefan s’était convenablement nourri aujourd’hui… enfin, je me doutais bien qu’il ne s’en prenait pas aux humains, mais… avait-il au moins rempli son estomac correctement avec suffisamment de sang… ? Ce serait tellement dommage pour lui qu’il doive nous quitter en plein milieu de la soirée… même si de toute manière, j’avais d’autres plans… des plans bien plus travaillés, bien plus machiavéliques que de laisser la chance, l’espoir et le hasard en décider.
Stef’ allait en être impressionné j’suis sûr… il ne devait pas me croire capable de vivre et de m’épanouir en société… là ça allait lui faire un choc… j’étais un frère merveilleux, aussi gentil qu’attentionné… pas forcément envers lui, c’est vrai, mais où est la différence ? L’important, c’était que tout le monde soit charmé par ma personnalité envoûtante… son avis à lui importait peu, puisque, quoiqu’on en dise, il n’était pas tout le monde.

J’étais en tout cas extrêmement sage en attendant, les yeux rivés devant moi, ne tentant même pas d’utiliser ma super-ouïe pour entendre ce qui se passait à l’intérieur… non, je faisais vraiment preuve de courtoisie, comme tout humain normal… J’attendais sans même m’impatienter, sans même m’énerver, ce qui serait arrivé rapidement en temps normal, puisque je détestais qu’on me fasse attendre… même lorsque c’était moi qui était en faute de par mon retard… Mais non, là, je me tenais bien et ne disais rien, attendant tranquillement là.
Lorsqu’enfin, la porte se décida à s’ouvrir…

Elena se trouva immédiatement face à moi, un sourire chaleureux et accueillant aux lèvres. Que ça faisait plaisir d’être reçu par une telle bouille d’ange… même si mon frère ruminait juste derrière… débardeur violet, de jolies boucles d’oreille… un pantalon noir… et dieu sait que cette couleur lui allait bien… mmh… elle était exquise, même si ses cheveux masquaient un peu trop sa nuque à mon goût… en tout cas, elle était extrêmement jolie, et de plus en plus canon, à mesure que je la voyais, c’était assez dingue ça… et ça n’avait semble-t-il rien à voir avec un quelconque chirurgien esthétique… mais disons que… son charme grandissait de jour en jour, et je la trouvais de plus en plus craquante… allez comprendre…

Je la détaillais depuis de longues secondes et… je fus plutôt ravi de constater qu’il en était de même pour elle… Mes yeux se plantèrent alors droit dans les siens, ma tentative de déstabilisation ne la laissant pas totalement de marbre, je le sentais… C’était d’autant plus exquis que mon jumeau était là, juste derrière, et il devait enrager de constater la façon que nous avions eu de bloquer l’un sur l’autre à l’instant… la façon qu’elle avait eu de me détailler légèrement plutôt que de me saluer… quand je vous disais que ça risquait d’être physique elle et moi… elle était déjà complètement sous mon charme ténébreux…


« - Bonsoir. » Lâcha tranquillement la demoiselle.


Bonsoir… ?
Tu me détaillais comme ça sans la moindre pudeur et c’était tout ce que tu osais me lancer ? Bonsoir ? Chérie, tu pouvais y aller, pas la peine de te retenir…
De mon côté, je me contentais de la fixer, tranquillement, un léger sourire aux lèvres, un sourire que je voulais amical, et dénué de toute méchanceté… ce qui n’était pas forcément dans mes habitudes, je dois bien vous l’avouer…
Au-delà de ça, j’espérais qu’elle ne tarde pas trop à m’inviter… parce que mon plan avait beau être génial et tout ce que vous voulez, si on ne m’invitait pas à entrer, je resterais inévitablement bloqué sur le seuil… ce qu’il fallait à tout prix éviter… sinon, ce serait très mal parti, avouons-le…
Mais un constat me plaisait… comment avais-je pu me passer de cette voix pendant une semaine entière ?! Elle me paraissait encore plus cassée aujourd’hui, ce qui donnait à son « bonsoir » un côté particulièrement… coquin ? En tout cas j’appréciais… même si ce n’était somme toute qu’un bonsoir après tout…


« - Tu t’es fais attendre. » Râla mon jumeau, forçant Elena à le toiser.


Les hostilités avaient commencé… Je me demandais si sa phrase était destinée à recapter l’attention de la demoiselle, ou vraiment à me faire comprendre qu’il n’avait pas aimé m’attendre… Il devait pourtant savoir que j’étais ainsi… je n’avais jamais été très ponctuel, et je mettais un point d’honneur à bien me faire remarquer… pas de quoi s’énerver pour quelque chose d’aussi banal, donc…
Mais je sentais bien que… ça le mettait d’une humeur plus exécrable encore qu’il devait l’être avant mon arrivée… et c’était tellement drôle de le voir ainsi. Le pauvre ne savait pas faire la part des choses… d’autant que s’attaquer à moi de cette manière n’était pas le meilleur moyen de s’assurer ma tendresse au cours de la soirée… au contraire… s’il me poussait à bout, je risquais de m’énerver, et alors… qui sait ce qui pouvait arriver… ?


« - Ça n’a aucune importance. Mais je t’en pris, en… » Commença Elena en s’écartant légèrement.


Hop… prends-toi ça dans les dents le Stef’… Visiblement, elle ne voulait pas de conflit, et c’est pourquoi elle remballait aussi sèchement Stefan… oh, avec un doigté parfait mais… que l’on comprenait tous comme un « commence pas ! », et franchement, je préférais son tact, qui donnait encore plus d’intérêt à tout ça… Pauvre frangin… maltraité comme ça par sa petite-copine… je voulais bien venger son honneur bafoué en goûtant à cette jolie nuque… Son sang chaud devait être un délice… Même si avec cette fille, ne faire que boire une goutte de sang devait être limite sexuel… mais ce n’était qu’un avis, il faudrait tester un jour… Enfin… moi j’dis ça j’dis rien hein…
En tous les cas, les mots allaient franchir sa bouche… elle allait le dire… allez, plus qu’un syllabe mon cœur…


« - En fait, je viens d’avoir une idée ! » S’écria ce crétin qui me servait de frère.


Crétin ! Idiot ! Immonde abruti !
Cet enfoiré était en train de tout foutre en l’air ! Elle allait le dire, elle allait m’inviter, et d’un coup… ce connard remettait tout en cause avec son idée là… je voulais même pas savoir ce que c’était ! Je n’en avais strictement rien à foutre moi ! Je voulais juste qu’il la laisse finir, pour que je puisse gambader à l’intérieur ! Triple con !
Oh, je le haïssais en tout temps, mais soudain, je le détestais plus que tout au monde… et s’il n’avait pas été de l’autre côté d’une barrière infranchissable pour moi, je me serais jeté sur lui pour l’étriper… il tentait de tout ruiner, et il essayait d’empêcher l’inévitable… l’invitation d’Elena… ce qui me fit grincer des dents… A mon plus grand plaisir, la jeune fille le fixa avec une pointe d’agacement… elle n’aimait pas ça plus que moi… et je la trouvais particulièrement passionnante avec cette expression un tantinet colérique. La rage devait être si délectable sur son doux visage… j’avais déjà hâte de découvrir ça…


« - Pourquoi est-ce qu’on irait pas tous manger à l’extérieur. C’est moi qui invite ! » Proposa alors le ptit jésus.


Salope…
Oui, ça avait beau être un homme, c’était bien le terme qui me venait à l’esprit là… Il essayait de tout détruire, et je détestais ça… Ce connard voulait qu’on mange dehors pour que sa chérie n’ait pas le temps de m’inviter… Oh comme je le maudissais d’un coup, lui et son stupide sourire tendu que je rêvais d’ores et déjà de lui faire ravaler… Je m’en fichais du repas, et encore moins de ce qu’il y aurait dans mon assiette ! Tout ce qui comptait ce soir, c’était cette putain d’invitation, et foutre encore la misère dans l’esprit d’Elena… mais l’invitation était le plus important… dès lors, je pourrais aller et venir ici, à ma guise…
Sa chère et tendre semblait du même avis que moi… elle le toisa en fronçant les sourcils et entrouvrit la bouche… mais n’en laissa rien échapper… Quoi chérie ? Tu ne nous fais même pas profiter de ta délicieuse voix ? Quel dommage… S’il n’y avait pas eu cette barrière, j’aurais pu lui proposer mon doigt à sucer, mais… j’étais toujours piégé dehors, tant pis pour la jolie bouche de la jeune fille…
Un rire ironique lui échappa, me faisant sourire… quelle entente ces deux là… comment pouvait-elle être avec Stefan ? Et lui ? Elle semblait déjà bien trop enflammée pour lui… lui, il les préférait douce et docile… les rebelles, c’était plutôt mon truc…


« - La prochaine fois peut-être. » L’assomma-t-elle avec un calme assez inattendu.


Ouh… le pauvre… voilà qui le remettait à sa place en bonne et due forme… l’espace d’un instant, j’avais douté, craignant de ne pas pouvoir entrer à l’intérieur, que ce salopard de jumeau gâche tout, mais c’était sans compter sur la force de caractère d’Elena, qui ne se laissa pas démonter, désireuse de me faire entrer, et décidée à le faire, coûte que coûte… C’était flatteur franchement, même si je doutais que ça ait un quelconque rapport… C’était sans doute parce qu’elle avait tout préparé, et qu’elle ne voulait pas avoir fait ça pour rien… et ça se comprenait… même si pour moi, les repas étaient plus expéditifs en général… de toute façon, manger à une table était difficile pour nous autres vampires, alors on dînait un peu n’importe où, à même la proie…

Elena posa de nouveau les yeux sur moi, ses prunelles noisettes me faisant très légèrement tressaillir, sans que ne saisisse bien mon ressenti… ses prunelles allaient de pair avec son charme en tout cas, et gagnaient à être regardées… Je constatais avec délice qu’elle s’écartait entièrement sur le côté, m’offrant l’ouverture… j’allais pouvoir entrer, c’était quasiment officiel… il ne manquait que quelques mots pour que ce soit définitivement clair, et je serais apte à entrer, à revenir et revenir, encore et encore… Un geste de la main m’y prépara mentalement, mon sourire grandissant lentement au même rythme que mon adrénaline…


« - Sois le bienvenu chez moi, Damon. » Glissa-t-elle, ne se rendant pas compte qu’elle faisait entrer le diable dans sa maison…


Satan et le ptit Jésus réunis… oh, j’étais peut-être un peu méchant avec lui, c’est vrai… mais il avait essayé de me faire la misère, et il mériterait une bonne correction d’ici peu… quand nous serions rien que tous les deux…
Sois le bienvenu chez moi, Damon…
Ces simples mots me firent légèrement frissonner dans sa bouche… et je vous passerai toute allusion douteuse sur le fait qu’autre chose dans sa bouche m’aurait fait frissonner également… bref.
Mais wow… je ne me rappelais pas avoir été invité par une personne totalement saine d’esprit depuis bien longtemps, et c’était vraiment frissonnant, d’autant que… c’était la première fois qu’elle prononçait mon prénom… C’était délectable dans sa bouche… bon okay, je vais utiliser une autre expression maintenant ! J’avais hâte de l’entendre susurrer à mon oreille par cette voix délicieuse lorsque je lui mordrais le cou…

Stefan, à côté, était au bord du désespoir… visiblement, il n’en croyait ni ses yeux, ni ses oreilles… elle venait effectivement de m’inviter à entrer… d’ailleurs, l’invitation avait été joliment dite… elle ne s’était pas contentée d’un simple « entre », même si je soupçonnais qu’elle avait bien insisté pour prendre une petite revanche sur mon jumeau… mais ça n’engageait que moi hein…
Mon sourire finit donc de s’élargir, avec une note machiavélique que je tentais de chasser, alors que je posais un pied fermement à l’intérieur, savourant d’un bonheur total de pouvoir entrer… Ma deuxième jambe suivit alors le mouvement, tandis que je venais me placer juste devant Stefan le défiant du regard avec mon air désinvolte quoiqu’un brin supérieur… j’avais gagné… et il le savait.


« - Merci infiniment Elena… » Adressais-je à cette dernière avec un sourire chaleureux.


Oui, merci infiniment… Grâce à toi, j’allais pouvoir revenir quand je le désirais… c’était vraiment trop gentil de ta part… vraiment mon ange…
Je m’engouffrais donc à l’intérieur, observant la décoration… Bon, ça ne cassait pas trois pattes à un canard, mais c’était quand même assez joli… Moins bourge que je l’aurais d’abord pensé, mais quand même pas pauvre pour autant… Disons que j’avais déjà vu beaucoup mieux… j’avais quand même vécu dans des palaces de folie au cours de mon existence alors bon… mes exigences pouvaient paraître élevées parfois…
Après un bref examen visuel de l’endroit, et avoir entendu la porte se refermer derrière moi, je me tournais vers mon hôte, snobant volontairement mon jumeau.


« - J’ai apporté le gâteau, vu que je trouvais un peu injuste de te laisser tout faire… » Lâchais-je à son attention en sortant le gâteau de mon dos, le tenant désormais devant moi. « - j’espère que je ne suis pas en retard… » Repris-je, faussement gêné. « - … c’est que… quelqu’un a oublié de me préciser l’heure… et j'ai toujours eu un peu de mal avec la ponctualité. » Avouais-je avec un regard en coin pour Stefan, un sourire amusé aux lèvres, comme si je ne lui en tenais pas rigueur.


Ah…
Que c’était bon d’être à l’intérieur quand même ! Personnellement, je me sentais bien là… la température était pas mal, c’était… agréable. Bon, je ne pouvais pas blairer mon jumeau, ni l’idée de devoir partager la jolie Elena avec lui mais… mis à part ce gros point noir, ça s’annonçait… intéressant.
Le pauvre Stefan, n’avait pas l’air à la fête, lui… On voyait qu’il voulait se détendre mais… il paraissait toujours un peu crispé le bougre… et pitié, qu’il ne me fixe pas avec cet air méfiant…


« - Qu’est-ce que tu caches dans ton dos ? » Me demanda-t-il, d’un ton assez… direct.
« - Ravi d'te voir, moi aussi p'tit frère, mais… tu gâches ma surprise… c’est juste un cadeau… histoire de pas me faire inviter les mains vides… » Répliquais-je, comme ennuyé par sa question, en dévoilant le paquet devant moi. « - tiens, c’est pour toi Elena, merci encore de m’avoir invité, ça me touche… » Ajoutais-je en plongeant mes prunelles envoûtantes dans les siennes, attrapant sa main pour y déposer la boite emballée dans un joli papier cadeau rouge et blanc. « - mais tu n’es pas obligée de l’ouvrir maintenant, la soirée est encore jeune… » Glissais-je à son attention avant de lui lancer un clin d’œil complice, ignorant à nouveau mon frère.


Je ne m’étais encore même pas rendu compte que je venais d’utiliser cette expression… Il faut dire que je trouvais cette expression assez jolie, je ne savais pas dire mais… elle m’avait toujours plu… le hic, c’est qu’elle était vieillotte… enfin, on l’entendait encore aujourd’hui, mais… uniquement au Québec en général… et je voulais pas passer pour un rustre non plus… avec un peu de chance, elle prendrait ça avec le sourire et s’amuserait de l’emploi d’une expression si… inhabituelle… je l’espérais en tout cas…
Mes yeux restèrent plongés dans les siens et ma main attendit quelques secondes avant de se détacher de la sienne, mon regard se voulant plein d’intensité à nouveau…
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Elena Winters

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Avoir les crocs [pv Elena] Empty
MessageSujet: Re: Avoir les crocs [pv Elena]   Avoir les crocs [pv Elena] EmptySam 10 Oct - 18:44

Je ne comprenais pas pourquoi Stefan se montrait aussi obstiné, aussi grossier avec son frère ! Et ça m’énervait. Oh, bien sûr, je ne pouvais pas deviner ce qu’il y avait entre eux, la raison de leur mésentente mais je trouvais le comportement de mon petit-ami exagéré. J’avais bien conscience que je n’avais pas assez d’éléments pour juger objectivement la situation mais je ne parvenais pas à faire autrement. Même si j’ignorais tout des griefs de Stefan ‒ ce qui était de sa faute d’ailleurs puisqu’il refusait obstinément d’évoquer son frère ‒ je ne pouvais m’empêcher de trouver son attitude déplacée.

Oh, mais n’allez pas croire que je prétendais que Damon était l’innocence incarnée et qu’il n’y était pour rien dans l’animosité que semblait lui porter Stefan… Je n’étais pas totalement dupe et… l’impression mitigée que m’avait laissée le jeune homme n’était pas étrangère à cette infime trace de méfiance que je conservais. En fait, c’était même tout le contraire : Tel que je connaissais mon cher et tendre, son jumeau devait avoir une bonne part de responsabilité là-dedans. Le lycéen était loin d’être rancunier et agressif en temps normal. Personnellement, je n’avais aucune idée du degré de culpabilité du jeune homme alors… peut-être qu’il le méritait mais… j’aurais aimé qu’il fasse un break pour cette fois. Qu’il fasse un effort pour se montrer agréable, pour que nous puissions passer une bonne soirée, dénuée de toute tension et tout et tout… Je me sentais suffisamment nerveuse comme ça et le fait de le voir si braqué ne me perturbait que davantage.

Enfin, au moins, de ce que j’avais vu, Damon savait se tenir et rester calme et détendu quand son frère lui, le foudroyait du regard. C’était plutôt positif et ça assurait un peu de tranquillité au repas qui nous attendait. Car s’il avait eu les mêmes réactions que son jumeau, j’aurais pu pronostiquer que dans dix à peine minutes je les séparais. Je ne demandais pas grand-chose à Stefan, en plus ! Simplement de lui laisser une chance et de ne pas tout gâcher. C’était important ! … Je ne savais pas trop pour qui d’ailleurs mais j’avais l’impression que ça comptait. J’avais passé toute l’après-midi à préparer tout ça et… je lui en aurais voulu s’il en était venu à faire tomber tout ça à l’eau. Oui, je voulais que tout se passe au mieux. Est-ce que c’était parce que je voulais toujours me faire bien voir par le seul membre de sa famille que j’avais eu l’occasion de rencontrer ? Peut-être bien… Mais je pense que c’était surtout pour eux. C’était eux qui aurait du profiter de cette soirée, pas moi.

Moui, toute cette histoire me dépassait. D’ailleurs, elle ne me concernait pas et pourtant j’avais malgré tout envie d’y fourrer mon nez. Ce que j’allais au maximum m’abstenir de faire mais bon… Je ne pouvais m’empêcher de trouver ça désolant. C’est vrai quoi ! Après les éloges que Stefan m’avait fais sur son frère c’était juste trop triste qu’il se comporte ainsi avec lui ! Alors, je crois en effet, que j’aurais été ravie pour Stefan de les voir réconciliés. D’ailleurs c’était étrange que son opinion sur Damon change du tout au tout en un jour de temps. Parce qu’en l’observant, j’avais l’impression que sa rancune était enracinée depuis plus longtemps qu’une simple malheureuse semaine. Je ne pouvais pas en jurer hein mais c’est ainsi que je le ressentais. A moins que l’alcool ne lui ait fais livrer ses véritables pensées concernant son jumeau… Tout était possible, en fin de compte.

Cela dit, j’avais très certainement tort de m’en mêler et d’avoir insisté pour que ce dîner ait lieu, surtout quand on sait à quel point je m’étais stressée à ce sujet ! J’aurais pu m’éviter bien des soucis, je le reconnais. Mais après tout, c’était Stefan qui en avait eu l’initiative ! Je le faisais principalement pour lui, pas vraiment pour son frère et encore moins pour moi ! Restait à savoir pour quelles raisons il se montrait à présent si peu enthousiaste ?! Me suggérer après tout ça d’aller dîner dehors… Non mais où avait-il la tête parfois ? On se le demandait…

Mais bref, je venais d’inviter Damon à entrer. Je lui avais souhaité la bienvenue dans mon humble demeure. Et il l’était… bienvenu. Je le pensais vraiment. Il s’agissait du frère de Stefan après tout. Même ci ce dernier n’avait pas l’air de trouver sa présence si « normale », si « plaisante ». Pour un peu, j’aurais cru qu’il voulait le laisser dehors ! … Voir l’y remettre maintenant. C’était également pour ça que j’avais insisté sur le « bienvenu ». Pour le lui faire comprendre à lui. A Stefan, je veux dire. D’ailleurs peu m’importait son avis, j’invitais encore qui je voulais à manger, non ? Même si je le préférais « consentant ».
Non mais je voulais qu’il prenne conscience que sa famille avait droit à une place dans ma vie… et donc dans ma maison. Les choses étaient très claires dans mon esprit. Plus que dans le sien certainement. Nous étions un couple, et je recevais le frère de celui qui, je l’espérais, deviendrait un jour mon fiancé. C’était aussi simple que ça.

Et puis, ce dernier était resté correct lors de notre première rencontre. Il était certes difficile à cerner mais je ne le pensais pas méchant. Ce que j’avais vu de lui n’avait rien d’aussi diabolique que le portrait qu’en dressait son frère si on s’en tenait à sa mine brusquement horrifiée. Très fataliste et un peu maladroit dans ses propos mais globalement sympathique. Et aussi poli que son frère, en prime. Il avait été un vrai gentleman avec moi jusque là, à défaut d’être toujours plein de tact, je ne pouvais le nier. Et comme je ne comptais pas lui servir à manger sur le paillasson, il fallait bien qu’il entre. Stefan devait bien se douter que ça se passerait ainsi, non ? D’ailleurs ce n’était qu’une invitation, pas de quoi avoir les cheveux qui lui dressaient sur la tête. Si ça se passait mal et bien il ne viendrait plus, ça s’arrêtait là. Quand je vous disais qu’il exagérait…

Bien vite, le sourire de mon invité s’élargit… Je n’aurais su dire exactement ce qu’il exprimait mais il me parut vaguement victorieux… Na ! Je devais me faire des idées. En tout cas, il ne tarda pas à mettre un pied à l’intérieur. Il avait l’air content. Ça faisait plaisir à voir. Au moins l’un des deux ne faisait pas complètement la gueule… Il semblait désinvolte, ce qui me fit très brièvement me demander si sa nonchalance était un trait à part entière de sa personnalité. Mais au moins, il était tranquille, ce qui contrastait avec son frère tendu à l’extrême et avec moi, vaguement anxieuse face à l’inhospitalité palpable de mon bien aimé. Même si je gérais remarquablement mon stress ! Franchement, je m’épatais moi-même !

Puis, l’espace d’une minuscule seconde, les frères semblèrent se défier du regard. Ce fut… électrique. Surtout du côté de Stefan. Evidemment, Damon conservait sa mine détachée et toute en maîtrise même si son expression me parut un mini poil supérieur. Je n’étais toutefois pas prête à parier dessus. Mon petit-copain détourna la tête, observant l’entrée d’un regard noir et furibond qui me fit même redouter qu’il s’en aille, tout bonnement, et nous plante là son frère et moi. Néanmoins, il s’empressa de reporter son attention sur son frère, au même titre que moi.



« - Merci infiniment Elena… » Déclara le nouvel arrivant, nous faisant enfin profiter de sa voix.


Elle n’avait pas changé. Toujours aussi agréable, aussi « chantante », elle portait encore se petit accent très « Stefanisant » qui m’empêchait de bien la différencier de celle de mon petit-ami. Déjà qu’ils étaient des portraits crachés l’un de l’autre mais la tonalité similaire de leur voix n’aidait pas non plus. Ouais, il en faudrait plus pour que je puisse assimiler sans problème une identité formelle à l’un ou l’autre. Enfin, par moment ça allait mais certaines phrases de Damon paraissaient tout droit sortie de la gorge de Stefan. Mais seulement de par leur sonorité, rassurez-vous.

Quoi qu’il en soit, il me gratifia d’un sourire éblouissant et chaleureux auquel je répondis sans la moindre hésitation. Ses traits étaient décidemment toujours aussi expressifs et ses expressions amicales toujours aussi contagieuses. C’était dingue comme il était beau ainsi ! Le genre de charme captivant auquel vous avez toutes les peines du monde à vous soustraire. Je n’y serais d’ailleurs certainement pas parvenue si je n’avais pas été amoureuse d’un autre… et si cet autre n’était pas tout aussi hypnotisant. J’essayais de ne pas trop m’y arrêter mais… ce n’était pas évident. Evidemment, Stefan, immobile à côté de moi, était tout aussi attirant puisqu’il avait la même tête mais… je ne sais pas, c’était sans doute lié à l’assurance qui se dégageait de lui et que Stefan n’avait pas.

En tout cas, il n’avait pas besoin de me remercier. C’était bien naturel… D’autant que je lui devais bien ça après le service qu’il m’avait rendu la dernière fois… J’entends par là les informations qu’il m’avait données… dont certaines bien malgré lui mais bon.
J’hochais discrètement la tête mais avant que je puisse répondre que ce n’était pas la peine de me dire merci, il s’était déjà engouffré plus en avant dans la maison. Il semblait à l’aise. Tant mieux, inutile d’être gêné chez moi et avec nous. Par nous, je veux dire Stefan et moi, bien sûr. Ce qui soulevait d’ailleurs le point que j’ai nommé Jérémy, mais nous reviendrons sur lui un peu plus tard puisque Monsieur se faisait désirer malgré mes « recommandations ». Il aurait pu faire un effort quand même…

Quoi qu’il en soit, mon hôte se mit à observer la bâtisse avec attention, semblant jauger ce nouvel environnement. Une minuscule appréhension me saisie tandis que je me demandais quel verdict il allait rendre. J’étais convaincue qu’il était en train de se forger une opinion sur l’endroit et ce n’est pas le genre de truc qui met forcément à l’aise. Tout le monde faisait ça mais d’ordinaire… ça passait plus facilement inaperçu. En réalité, mon ressenti avait certainement un rapport avec le besoin de bien faire qui m’avait suivi toute la journée. Toutefois, la pièce était impeccable. Je ne dirais pas pour une fois mais presque. Ça allait toujours mieux quand Jer’ n’y mettait pas son bordel, vous me direz… A l’heure qu’il était, il ne devait plus y avoir que sa chambre qui devait ressemblait à un véritable capharnaüm. J’y avais veillé. Non mais, au-delà du rangement, je savais que ce lieu était plaisant et assez chaleureux. Simple aussi. C’est du moins ce que mes amies en pensaient. Il faut dire que ma mère avait toujours eu beaucoup de goût et qu’elle avait pris en charge une bonne partie de la décoration.

Bref, pour ma part, je détournai mon regard de lui ‒ ce qui était plus facile à faire quand il était de dos que de face soit dit en passant ‒ le reportant sur Stefan. Il lorgnait son frère d’un œil mauvais, les mâchoires contractées comme s’il retenait furieusement une réplique. Tant mieux. Tant qu’il la contenait, ça m’allait. Sans rien lui dire, mais en lui offrant un regard d’encouragement, je refermai doucement la porte. Ça coûte cher le chauffage hein !
Quand ce fut fait, je m’intéressai à nouveau à Damon qui fit volte-face au même moment, sans se départir de son expression sereine.



« - J’ai apporté le gâteau, vu que je trouvais un peu injuste de te laisser tout faire… » Déclara-t-il alors en sortant de derrière son dos une boîte où trônait un gâteau à l’air très appétissant.


Ah rien de tel qu’un gâteau au chocolat… Toutefois, je ne m’y intéressais qu’une toute petite seconde… et encore avant de lever à nouveau les yeux sur le visage du garçon. Un sourire reconnaissant et sincère fendit aussitôt mes lèvres alors que je le débarrassais du gâteau, le récupérant délicatement en veillant bien cependant à ne pas le toucher.

Je… j’étais agréablement surprise, je dois dire. C’était une charmante attention ! Je trouvais ça incontestablement et merveilleusement prévenant ! Quand je parlais de gentleman tiens ! Je veux dire, c’était mignon quoi ! Il avait pensé à moi en apportant le dessert et c’était tout à son honneur. Même si bon, ce n’était pas … Enfin, il n'aurait pas du s'en donner la peine quoi ! Ce n’était pas grand-chose au fond. Je n’avais fais que nettoyer un peu et préparer à manger, ça n’avait rien d’exceptionnel. Ah ça m’avait pris toute l’après-midi ? … Bah, je ne m’en souvenais déjà plus, vous voyez c’est bien que ça n’avait pas été si affreux ! Alors il n’avait pas besoin d’avoir autant de scrupules… Stefan le vivait très bien lui… Et pourtant, il était censé passer la journée avec moi et m’aider aux préparations… Du moins, ça c’était son projet avant qu’il ne soit happé par quelque chose de plus important. Je ne comptais plus ses départs précipités et impromptues, pour ne rien vous cacher… Tout ça pour dire que je trouvais son geste très plaisant. Encore une fois, il passait pour un garçon parfaitement bien élevé !

Je m’apprêtais donc à le remercier lorsque Stefan me prit de cours en s’emparant vivement du gâteau, à ma grande stupéfaction. Je n’aurais su dire si s’était pas soucis de m’en débarrasser ou s’il avait peur que la pâtisserie me contamine mortellement mais je ne fis aucun commentaire. Je lui offris néanmoins un regard en biais un peu perplexe qui ne traîna pas puisque que Damon reprit la parole, s’assurant une nouvelle fois de mon intérêt.



« - j’espère que je ne suis pas en retard… » Fit-il alors apparemment embarrassé par cette hypothèse.


A vrai dire, si… Toutefois, après son « cadeau », j’étais toute disposée à faire l’impasse là-dessus. Puis bon, ce n’était que quelques minutes. Nous n’étions pas pressés… Sauf Stefan qui devait avoir hâte que son calvaire prenne fin.



« - … c’est que… quelqu’un a oublié de me préciser l’heure… et j'ai toujours eu un peu de mal avec la ponctualité. » Se justifia-t-il tranquillement.


Bon… Pour commencer, on ne pouvait qu’être frappé par son honnêteté. Il n’était pas ponctuel et n’hésitait pas à le reconnaître. Au moins, je serais prévenue pour la prochaine fois… Si prochaine fois il y avait. Mais ne partons pas trop pessimiste tout de suite. Ça allait peut-être se passer comme sur des roulettes, après tout. Si Stefan y mettait un peu du sien et que son jumeau conservait son entrain alors il n’y avait aucune raison pour que ça tourne mal, pas vrai ? Et puis je serais là pour tempérer au besoin.

Et deuxièmement… on ne se demandait pas qui était ce quelqu’un hein… D’ailleurs, je n’eu qu’à suivre son regard en coin destiné à son jumeau. Toutefois, il ne semblait pas lui en tenir rigueur. Loin de là, il laissa même apparaître un sourire amusé. Apparemment c’était de bonne guerre et il n’avait pas l’intention de le lui reprocher véritablement. Ce qui n’était pas spécialement mon cas… Mais pas tout de suite. Rah ! Il m’avait pourtant assuré lui avoir donné les informations nécessaires ! … Il n’était décidemment pas très sympa !
Je lui glissai à mon tour un regard, l’air nettement moins enjoué que Damon cependant. Toutefois mon expression un tantinet inquisitrice et réprobatrice ne dura que très peu de temps. Comme je vous l’ai déjà dit, je n’aimais pas laver mon linge sale en public, alors on s’expliquerait en seul à seul.

Mon petit-ami ne sembla pas s’attendrir de cette remarque, à priori nullement ennuyé d’avoir omis quelques précisions qui auraient pu être forts utiles à son frère. Il se contentait de fixer celui-ci, le gâteau toujours dans les mains. Des mains si crispées d’ailleurs que je songeais une seconde à lui reprendre le paquet craignant qu’il n’abîme notre déssert. Toutefois, il fut le plus rapide à s’exprimer. Et lorsqu’il le fit ce fut sur un ton suspicieux et bien peu affable qui m’irrita à nouveau, ce que je me gardais pourtant bien d’afficher ouvertement.



« - Qu’est-ce que tu caches dans ton dos ? »


Ah… Stefan et son célèbre tact ! Magnifique… Le pauvre venait d’arriver et il se faisait déjà accuser de faire des cachotteries. Bien entendu, j’avais moi aussi noté ce détail. J’avoue avoir été curieuse de ce que sa main pouvait dissimuler maintenant qu’il nous avait remis le gâteau mais j’étais apparemment plus en retenu que mon cher et tendre.


« - Ravi d'te voir, moi aussi p'tit frère, mais… » Railla-t-il avant de s’interrompre.


De toute évidence, il partageait mon avis sur l’agressivité un peu trop débordante de Stefan. Mais il le prenait incroyablement bien, ne se laissant absolument pas démonter. J’ignorais d’ailleurs comment il s’y prenait pour rester aussi neutre et désinvolte face à ça. Moi, je n’aurais pas pu supporter tout ça sans m’énerver. Son regard, sa façon de s’adresser à lui, sans parler de son manque d’entrain évident… J’aurais trouvé ça particulièrement vexant. Une chance que Damon soit d’un naturel aussi posé et fasse preuve d’un tel sang-froid. Moi, je lui aurais sans doute demandé de se calmer, je lui aurais au moins fais une remarque désobligeante mais lui… ce type devait être un saint pour rester aussi insensible aux « attaques » de Stefan !

Par contre, mais ?



« - … tu gâches ma surprise… c’est juste un cadeau… histoire de pas me faire inviter les mains vides… » Reprit-il, apparemment ennuyé, avant de sortir la main de son dos, laissant apparaître un joli papier cadeau rouge et blanc.


La surprise traversa fugacement mes yeux noisette avant que ceux-ci ne se posent sur l’emballage. Avant de revenir sur mon invité. Soit dit en passant, Stefan avait l’air un peu ridicule avec sa suspicion. Elle était tellement infondée que ça en était drôle ! Sincèrement ! Il n’y avait rien de plus innocent que ce qu’il cachait justement. Un autre cadeau… Pour moi ? C’était possible parce que je doutais que les deux frères, au vue de leur entente actuelle, soient prêts à se tomber dans les bras ou ce genre de choses. Pas que ça m’aurait déplut, loin de là… mais bon, soyons réaliste quoi. En revanche, il n’avait pas tort en disant que l’adolescent avait gâché son effet de surprise. Ah… sacré Stefan ! On ne le changerait plus…



« - Tiens, c’est pour toi Elena, merci encore de m’avoir invité, ça me touche… » Précisa-t-il en plongeant ses prunelles sans fond dans les miennes.


Je me sentis aspirée malgré moi par son regard. Bon, il est vrai que je ne lui opposai pas une farouche résistance mais tout de même ! Dans ces moments là, je sentais toujours ma volonté vaciller et je peinais à garder les idées très claires. Ses prunelles étaient si envoûtantes aussi ! Personne n’aurait pu me le reprocher ! … Personne, sauf Stefan malheureusement. Toutefois, moi je savais de quoi il en retournait ! Si je me laissais surprendre ainsi à chaque fois c’est parce que je voyais le garçon que j’aimais dans ces iris, rien d’autre ! Ça n’avait rien à voir Damon ! … Enfin, j’en étais intimement persuadée à ce moment là. De toute manière, l’idée, qu’elle soit vrai ou non était rassurante.

Tout ça pour dire que je profitais de cet échange visuel sans être capable d’y mettre un terme. Son regard était bien trop profond… Ce fut peut-être aussi pourquoi je le laissais s’emparer de mon poignet sans résister, le laissant docilement faire ce qu’il voulait faire. Ce fut seulement lorsque je sentis le poids du paquet dans mes mains, que je baissais les yeux sur celles-ci, examinant mon « cadeau » sans être capable de deviner de quoi il s’agissait. C’était léger en tout cas… et le paquet cadeau était impeccable. Je restais donc immobile quelques secondes à l’observer avant de braquer une nouvelle fois mes pupilles sur ce visage si familier mais si paradoxalement inconnu.

Je… en vérité… je ne savais pas trop quoi dire. J’aurais voulu trouver quelque chose immédiatement mais… Pour tout vous dire, les cadeaux me mettaient facilement mal à l’aise. Je… ce n’est pas que je n’appréciais pas mais j’avais toujours l’impression que c’était « trop », vous comprenez ? D’autant qu’il ne serait pas venu les mains vides ! Il avait amené le gâteau et c’était amplement suffisant ! Je… je n’en demandais pas tant ! Vraiment ! C’était charmant de sa part encore une fois mais ce n’était pas la peine de faire tout ça. Il n’avait pas besoin de me faire des cadeaux, l’important c’était qu’il soit venu. Déjà le dessert c’était beaucoup…

Oui, j’admets que je me sentais un peu embarrassée. Je n’étais pas habituée à recevoir des présents, en dehors de mon anniversaire ou de Noël, ça va de soit. Et puis, je redoutais un peu la réaction de Stefan. Lui qui était venu les mains vides risquait de se sentir un peu bête maintenant. Cela dit, il n’avait pas pour habitude de mes couvrir de cadeaux. De toute façon, je n’en voulais pas. Sa présence à elle seule suffisait à me combler de bonheur. Il le savait bien. Mais il n’empêche que je me sentais particulièrement gâtée soudain en n’ayant pourtant pas l’impression de mériter quoi que ce soit.

En outre, il ne fallait pas le prendre tellement à cœur ! Je veux dire… tout le plaisir était pour moi… Est-ce que ça le touchait vraiment ? Probablement puisqu’il le disait. Je trouvais ça flatteur. D’ordinaire les gens n’étaient pas touchés par mes invitations. Ça leur semblait normal. Mais à lui non, si on s’en tenait à ses dires. En tout cas, je ne pouvais être que ravie de ce dîner à présent. Non, pas à cause du cadeau ! Je parle plutôt du fait qu’il avait l’air d’y tenir beaucoup. Ça semblait lui aller droit au cœur et par conséquent c’était pareil pour moi. C’est un peu nian-nian, non comme réaction ?

Toujours est-il que je restais sans réelle réaction, toujours captive des ses prunelles. Je ne songeais même pas à échapper au contact agréablement frais de ses doigts sur ma main.



« - mais tu n’es pas obligée de l’ouvrir maintenant, la soirée est encore jeune… » Conclut-il de sa voix envoûtante en me gratifiant d’un clin d’œil particulièrement charmant.


Je n’étais pas obligée de l’ouvrir maintenant ? Il plaisantait ?! Et ma curiosité alors… ? A présent qu’il m’avait tendu le paquet, je pouvais difficilement réfréner mon envie de découvrir ce qu’il contenait. Même si ça m’embrassait qu’il prenne la peine de m’offrir quelque chose, je ne pouvais que me demander de quoi il s’agissait. A quoi est-ce que mon, je l’espérais, futur « beau-frère » avait bien pu avoir pensé ?

Tiens, l’idée était bizarre. Je veux dire, mon « beau-frère »… C’est drôle parce que je ne voyais pas mon avenir autrement qu’aux côtés de Stefan mais qu’en parallèle je ne nous imaginais pas marier et heureux, fondant une petite famille dans une grande maison animés par des bambins aux yeux clairs comme leur père. J’aurais adoré ça. Mais ce rêve me paraissait totalement irréalisable sans que je comprenne bien pourquoi. Je devinais confusément que je n’aurais pas droit à un futur si lumineux en compagnie de mon bien aimé. J’évitais d’y penser en général, je me disais qu’il était absurde de faire preuve de tant de pessimisme… mais rien n’était parvenu jusqu’ici à m’ôter complètement cette appréhension de l’esprit.

Par contre… la soirée était encore jeune ? … C’était… très joliment dit certes mais ça prêtait à sourire. Comme Stefan, il semblait venir d’un autre temps soudain. Sans parler de son baisemain de la fois précédente… Mon petit-ami était un peu pareil. Il me surprenait souvent en sortant des expressions totalement inattendues ! Toujours très poétiques mais particulièrement démodées. Cela dit, j’aimais ça, le côté un peu vieux jeu de mon cher et tendre parce que ça le rendait plus galant, plus poli, plus respectueux que les jeunes de notre âge. De toute évidence, Damon avait été élevé sur le même modèle. Pour tout vous dire, je trouvais ça presque… romantique dis comme ça.

Un petit sourire amusé filtra légèrement sur mes lèvres tandis que mes prunelles ne désertaient pas les siennes. Il disparut assez vite cela dit, remplacé par une indicible émotion. Je n’avais plus tellement conscience de ce qui m’entourait malheureusement. Enfin, si j’avais pleinement conscience de ma main toujours captive de la sienne. Un peu trop même, si vous voulez mon avis. Je ne faisais toutefois rien pour la libérer même si, une partie de moi était encore suffisamment lucide pour s’en sentir mal à l’aise. Je n’aurais su dire si c’est parce que ce contact s’éternisait anormalement ou si c’était parce que Stefan y assistait… Les deux sans doute. Une chose était certaine, je ne trouvais pas la façon qu’il avait de me regarder anodine. C’était beaucoup trop intense. C’était… déplaisant même si je ne pouvais m’y soustraire. Je pressentais que ce n’était pas le genre de regard dont aurait du me gratifier un simple invité… et encore moins le frère du garçon avec qui je sortais. Mais peut-être me faisais-je de simple idée. C’était leur ressemblance aussi ! Je m’emmêlais les pinceaux moi !

Au bout d’un temps, ses doigts me relâchèrent. J’en fus soulagée. Je crois… Difficile d’analyser mon ressenti. Je l’estimais un peu trop ambiguë pour mon bien si vous voulez tout savoir ! En tout cas, quelle qu’elle soit, l’émotion qui m’étreignit à cet instant précis me permit de sortir de ma brève torpeur. Si brève d’ailleurs que j’avais bon espoir que personne ne s’en soit rendu compte.
Je baissais légèrement la tête, mes sourcils se fronçant dans une mine ennuyée et légèrement confuse qui disparut rapidement. Grâce au ciel, j’avais la faculté de retrouver assez promptement mes esprits. Et puis quoi ?! Je n’allais pas non plus l’accuser d’avoir pris ma main… surtout quand on savait dans quelle intention il l’avait fais ! Il m’offrait quelque chose, voilà tout. Inutile de lui prêter des idées qu’il n’avait certainement pas. Et quand bien même il les avait, ça ne changeait pas grand-chose.

Je relevai les yeux vers lui, un sourire d’apparence tranquille et naturelle ayant retrouvé place sur mon visage. Avec tout ça j’avais bien faillis oublier mes devoir d’hôte et la politesse, dis donc !


« - Heum… merci beaucoup. » Commençais-je avec une gratitude teintée d’un brin de timidité que j’aurais préféré faire disparaître.


Le paquet toujours dans la main, je me servis de la seconde pour remettre une mèche de cheveux derrière mon oreille dans un geste assez typique chez moi lorsque je me sentais embarrassée ou intimidée. Sans me départir de mon sourire, je jetai un coup d’œil à Stefan qui semblait bien incapable de se détendre. Il semblait prendre sur lui pourtant. Un spectacle désolant sur lequel je ne m’attardais pas, reportant mon attention sur le jeune homme.


« - Je n’en attendais pas autant mais… c’est vraiment très gentil de ta part. » Repris-je en toute honnêteté avec un sourire chaleureux.

« - Qu’est-ce que c’est ? » Intervint brusquement mon petit-ami après avoir observé l’emballage, aussi taciturne que précédemment même si sa voix était un peu mieux maîtrisée à présent.


Je lui offris un regard en biais, agacée par son manque de manière si inattendu venant de lui. Il fixait son frère, attendant de toute évidence une réponse de sa part. Mon Dieu mais c’était quoi cette méfiance maladive ?!
Désireuse une nouvelle fois de calmer le jeu, je m’empressai de répondre d’une voix posée même si mes prunelles reflétaient malgré moi ma contrariété.


« - Et bien, on ne devrait pas tarder à le savoir. »


Je plongeais aussi sec mes prunelles dans les siennes, espérant qu’il y lirait l’avertissement que je voulais lui donner et qui se résumait en ces termes « n’insiste pas » ! Un sourire serein s’épanouit à nouveau sur mon visage tandis que je proposais :


« - Mais avant, tu voudrais bien aller poser le gâteau à la cuisine, s’il-te-plaît ? »


Il parut hésiter mais hocha finalement la tête, ponctuant ce geste d’un
« bien sûr » aimable… du moins plus que tout ce qu’il nous avait servi jusqu’ici.
Sans rien ajouter, il s’exécuta. Je le suivis des yeux une seconde, un peu pensive, avant de me réintéresser à son frère. Honnêtement, j’étais mal à l’aise pour lui, là ! Stefan exagérait ! Et je ne tarderais pas à le lui faire comprendre s’il continuait comme ça.


« - Heu… Mais je t’en pris, ne reste pas là. » Fis-je, peu désireuse de rester bêtement planté là, l’invitant à passer d’un petit geste de la main.


Bah oui, nous n’allions pas manger sur le pas de la porte non plus ! Je lui proposai donc logiquement d’aller dans la salle à manger. Ça serait plus confortable.
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Damon Whitehorth

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MessageSujet: Re: Avoir les crocs [pv Elena]   Avoir les crocs [pv Elena] EmptySam 10 Oct - 20:48

J’étais à l’intérieur… Quel bonheur soudain ! Je n’imaginais pas que ce serait aussi facile ! Enfin, je supposais que ça irait sans d’énormes difficultés, mais à ce point là… c’était presque trop beau ! Ah, cette Elena… je n’irais pas jusqu’à dire qu’elle était stupide mais… quelle naïveté ! Elle n’avait donc jamais regardé de film sur les vampires ?! La règle numéro un dans la vie était de ne jamais invité personne chez soi… c’est vrai, mieux valait attendre de voir s’ils étaient capables de passer le seuil par eux-mêmes ou pas… ça évitait ce genre de mauvaises surprises… moi en tout cas, c’est ce que j’aurais fait… je n’aurais pas été aussi crédule… cette fille avait vraiment foi en le monde entier ou quoi ?! Bon, je ne la critiquais pas hein, après tout, c’était à elle que je le devais… et… il y avait autre chose…

C’était étrange hein, je ne le nie pas, mais… c’était vaguement… je ne sais pas mais, ça ne me laissait pas complètement froid… elle m’invitait chez elle, avec ce sourire chaleureux et ses yeux de biche et… je me sentais un peu touché… c’était quand même pas rien ! La seule humaine qui m’ait invité chez elle sans que j’aie besoin de la manipuler… non, elle… avait confiance… et je lui étais à peu près reconnaissant… je pense. Mais bref ! Pas la peine de s’attarder là-dessus ! On se fichait bien de ça, et moi le premier ! Peu importait ce qu’elle avait pu m’inspirer par ce geste, elle était la copine de Stefan, mon moyen de l’attaquer lui, je ne devais pas l’oublier.

Pour l’heure en tout cas, c’était encore bien pire que ça… J’avais capturé sa main pour y déposer mon cadeau, et… je ne l’avais pas relâchée, en profitant pour plonger mes yeux profonds dans les siens… Elle était à moi, toute à moi, et un sourire amusé s’immisça sur ses lèvres, augmentant ma sensation de bien-être, et mon plaisir personnel. Mais à mesure que je la tenais dans mon regard… je me sentais moi aussi attiré dans ses prunelles noisettes… Quand je vous disais que plus on la regardait, plus on y succombait… ses yeux commençaient à devenir un supplice, et j’avais la désagréable impression d’en être prisonnier plutôt que l’inverse…
En tout cas, je ne me cachais pas… je ne prenais pas le soin de faire ça dans le dos de Stefan et… je ne la fixais pas avec un regard simplement amical… non, mon regard était beaucoup trop intense pour cela… et Stefan devait le savoir… et enrager derrière… le pauvre… voir sa copine se faire charmer de la sorte par quelqu’un de totalement identique à lui, mais supérieur à lui en tout… que ce devait être frustrant…

Je me décidais alors à la lâcher, un peu à contrecœur, profitant de cette coupure pour sortir de ses iris un peu trop captivants, ne trouvant pourtant pas vraiment d’autre point d’accroche… Par chance, elle baissa soudainement la tête et les yeux, une moue terriblement confuse y prenant place durant un très court instant… mais un instant que j’avais su capter quand même. La pauvre chérie… elle était troublée par mon contact… visiblement, les choses allaient comme sur des roulettes… même mieux encore… ça se passait vraiment à merveille… même si je n’oubliais pas cet échange visuel… étrange.
La demoiselle releva alors la tête et ses jolis yeux vers moi, un sourire tranquille planant sur ses traits…
… Joli.


« - Heum… merci beaucoup. » Parvint-elle à lâcher avec une adorable timidité.


Oh, tu es gênée chérie ? Faut pas enfin, ce n’est qu’un cadeau, surtout que tu ne l’as pas encore ouvert… pour un peu ce serait pas du tout ton truc… Z’imaginez un peu, si je lui offrais un kit spécial sado-maso avec des chaînes, des menottes, des équipements, et même la petite boule qu’on met dans la bouche là… elle aurait fait une sacrée tête… ou alors j’aurais pété la tronche à Stef’ et on serait parti tester tout l’attirail… j’avais bien envie d’essayer ça un jour moi, c’était une expérience comme une autre hein, et je présumais qu’Elena serait le spécimen parfait pour tester le truc dans la bouche notamment… enfin, bref, bien sûr que non je ne lui offrais pas ça ! Je n’étais pas débile non plus ! Ce n’était qu’une robe, rien d’autre… une tenue particulièrement à mon goût certes, mais juste une tenue.
Mais je comprenais tout à fait sa réaction… après tout, Stefan ne devait pas être du genre à faire des cadeaux… ce vieux radin là… comment ça je n’avais pas payé ?! Quelle importance ?! Tout ce qui compte, c’est que mon cadeau la mettait légèrement mal à l’aise… elle en était vraiment touchée, et franchement, c’était flatteur… mais je me demandais ce que Stefan attendait ?! Ce joli petit corps n’attendait que ça, des tenues hors de prix canons pour coller avec. Moi je n’hésiterais jamais à la couvrir de cadeaux en tout cas… Mon frère pouvait vraiment être bizarre des fois…
Et épargnez-moi le couplet à gerber « je n’ai pas besoin de cadeaux, mais seulement de lui/elle ! »… C’était bon pour faire genre « je suis romantique à mort », mais c’était faux… Personne n’était comme ça et les gens crevaient d’envie d’en recevoir, fallait arrêter de se croire plus beau qu’on ne l’était réellement…

Elena replaça une mèche de cheveux derrière son oreille, me laissant admirer sa nuque une demi-seconde à peine et m’en délecter à l’avance, tout en ne pouvant m’empêcher de trouver ce geste un tantinet provocateur… il ne manquait plus qu’un mordillage de lèvre et je l’aurais qualifiée d’allumeuse… Ça faisait très « ado qui craque devant le beau ténébreux », et je ne pouvais que m’en féliciter… Honnêtement, je venais de marquer beaucoup de point, et tout ça avec un misérable petit cadeau… qu’il était facile de vivre en société… Le regard de la jeune fille glissa jusqu’à Stefan sans que je ne parvienne à déceler ce qu’y s’y cachait, avant de me retrouver dans son champ de vision, faisant agrandir légèrement mon sourire… C’était bon d’être préféré à son propre frère… surtout par sa chérie…


« - Je n’en attendais pas autant mais… c’est vraiment très gentil de ta part. » Reprit-elle, en toute honnêteté.


Un sourire chaleureux aux lèvres, un merci dans la bouche… cette fille vous poussait vraiment à vous adoucir… enfin, j’veux dire, je jouais le rôle du sympathique grand frère, mais en réalité, je restais la bête, le monstre… La belle et la bête en quelque sorte… c’était… presque drôle… Mais son visage si gentiment expressif poussait vraiment à… atténuer cela… même si je doutais que ça puisse vraiment m’atteindre… en tous les cas, c’était encore une fois appréciable…Je me sentais de nouveau flatté, et j’estimais avoir fait un choix judicieux en venant avec un joli cadeau dans les bras, même si, encore une fois, elle ne l’avait pas ouvert…


« - Qu’est-ce que c’est ? » Ronchonna mon jumeau, recevant un regard en biais de la part de la belle Elena.


Ouh…
Ces deux là faisaient des étincelles, attention les yeux ! Quel idiot celui-là… Ça ne faisait même pas partie de mon plan, mais ce débile était en train de se cramer tout seul… quand je vous disais qu’il était con… c’était définitif là. Moi, mon seul but était de me rapprocher d’Elena, et de le discréditer… tout en disant la vérité… la pure et simple vérité… et c’est ce qu’elle préférerait chez moi… que je sois honnête quoiqu’il arrive, contrairement aux cachotteries de mon petit frère… Mais il me mâchait le travail et allait se la mettre à dos tout seul à la vitesse là…


« - Et bien, on ne devrait pas tarder à le savoir. » Répondit toutefois Elena, en conservant son calme.


Bravo…
Elle désamorçait la bombe à retardement représentée par mon frère et… je devais avouer que c’était bien joué. Mais serait-elle assez habile pour l’empêcher d’exploser tout au long de la soirée ? Franchement, j’en doutais… il était trop borné pour entendre raison… il avait toujours été comme ça… un trait de famille sans doute…
La demoiselle avait hâte d’ouvrir mon cadeau en tout cas, et ça me faisait très plaisir ! Personnellement, je savourais… Le pauvre Stefan devait encaisser en silence, et je comprenais qu’il ait envie de péter son plomb… à sa place… non, je n’aurais jamais pu être à sa place… c’est trop drôle…
Un échange de regards s’ensuivit entre mes deux hôtes, pas forcément pétillant de joie d’ailleurs, et, une expression sereine reprit place sur le visage de la jolie Elena… Ça lui allait bien, mais je préférerais peut-être la voir rageuse… ouais, j’avais hâte de la découvrir rageuse, vraiment…


« - Mais avant, tu voudrais bien aller poser le gâteau à la cuisine, s’il-te-plaît ? » Lui proposa-t-elle, pleine de lucidité.


Elle n’était pas bête… en tout cas, moins que je ne l’avais supposé au début… Je l’avais imaginée cruche et sans la moindre jugeotte… la fille bien foutue, mais avec rien dans la cervelle quoi… surtout pour sortir avec Stef’ quoi, mais elle était maligne… assez pour savoir qu’il valait sans doute mieux nous séparer pour le moment… ce que je jugeais judicieux… surtout si ça voulait dire « lui tout seul », et « moi + elle »… là, ça me plaisait vraiment…
Je me demandais quelle connerie il allait faire cette fois ? L’envoyer chier comme ça et lui dire d’aller se faire foutre ?! Ce serait sympa frérot… je passerais la soirée à la consoler… sur l’oreiller, ça marchait mieux généralement…
Malheureusement, non… Le crétin hocha la tête avec un petit « bien sûr » tout à fait charmant, mignon… et niais à souhait, à destination de sa chère et tendre… c’en était pitoyable… Et bien, on se laisse donner des ordres mon grand ? Avec moi, Elena allait devoir accepter le rôle d’esclave… le dominant c’était moi après tout… Et elle risquait de me plaire en dominée…
Bref ! Stefan quitta la pièce pour s’occuper de mon gentil gâteau… qu’il était tendre ! Un vrai amour celui-là ! Je l’adorais !


« - Heu… Mais je t’en pris, ne reste pas là. » M’invita l’adolescente à passer dans la salle à manger, le tout accompagné d’un petit geste de la main…


Mais bien sûr ma chère… Je prenais ma déception sur moi de ne pas encore pouvoir l’observer de dos… Ça faisait une semaine que je ne l’avais pas vu et… je me rendais compte que sa bouille d’ange m’avait… je sais c’est bête mais… elle m’avait manqué… Toutefois, son petit cul m’avait manqué lui aussi, et puisque son pantalon semblait si appréciable, c’était dommage de ne pouvoir me délecter de la vue de dos… tant pis… je me demandais aussi quand je pourrais apprécier ses jolies jambes avec un peu moins de tissu… jamais je ne la verrais porter un minishort ou quelque chose du genre ? C’est que je m’impatientais moi… Mais je prendrais mon mal en patience… là, je devais ronger mon frein, entre un pantalon que je ne voyais que de face, trop couvert, et un haut pas suffisamment décolleté… par chance, ses jolies mimiques m’étaient agréables, tout comme sa voix rocailleusement sexy… Roaaar !

Je répondis donc à la demoiselle par un sourire tout aussi chaleureux, acceptant son invitation en me glissant dans cette fameuse salle à manger. Celle-ci était à l’image de ce que j’avais vu avant… c’était sympa… ça n’était pas monstrueusement luxueux… mais ce n’était pas non plus la pauvreté… et ça respirait… la famille… ça respirait encore la famille… même si ses parents étaient décédés depuis un moment, d’après les récits de Stefan du moins. J’observais donc les environs quelques instants, avant de me retourner en direction d’Elena… la déco, c’était bien beau, mais mon objectif, c’était elle, ne l’oublions pas.


« - Tu as une très jolie maison Elena… » Déclarais-je avec un sourire rassurant… mais pourquoi rassurant ?! Bref…


Je commençais alors à marcher dans la pièce, me rapprochant de la table, joliment installée… quatre personnes, comme prévu… d’ailleurs, j’avais intérêt à me mettre le frère dans la poche, ce serait pas mal pour la suite, enfin… on verrait bien… la soirée est enco… ouais c’est bon, je vais éviter maintenant, on ne m’y reprendra plus…
J’allais alors me positionner derrière une chaise… une chaise qui respirait totalement l’odeur de la jeune fille… sans doute celle qu’elle utilisait généralement… je la tirais en arrière, invitant celle-ci d’un regard complice et amusé.


« - Mademoiselle ? » L’invitais-je avec un sourire tout aussi amusé.


Oh, je faisais les choses en grand… attention… enfin, si Stefan l’avait eu, c’est qu’elle aimait sans doute les manières de l’ancien temps, ce petit côté romantique, qui n’était rien d’autre que l’éducation pour nous… Donc je faisais montre de mes bonnes manières… perso, j’avais toujours adoré ça… ça avait un petit côté noble et vampirique… d’ailleurs, si elle devenait ma reine des ténèbres, elle aurait droit à ça tout le temps… ce serait pas mal tiens… une idée à creuser. Je la fixais alors, une moue un peu gênée sur les traits.


« - Tu voudrais pas ouvrir ce cadeau ? J’ai dit que tu n’étais pas obligée de le faire tout de suite par politesse, mais j’ai autant hâte que toi de te voir l’ouvrir en fait… » Lâchais-je, avec un sourire un peu stupide. « - et si tu n’aimes pas, dis-le moi hein… je veux savoir ce que tu en penses vraiment… » Repris-je plein de sérieux. « - j’aime l’honnêteté… tu as remarqué hein… ? » Achevais-je, l’air ennuyé, comme si je devais passer pour un chiant avec ma franchise.
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Elena Winters

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MessageSujet: Re: Avoir les crocs [pv Elena]   Avoir les crocs [pv Elena] EmptyDim 11 Oct - 1:28

Les choses se mettaient doucement en place et je commençais à deviner le rôle que j’allais devoir tenir ce soir. Bon le rôle d’hôte bien sûr mais pas seulement. J’allais également devoir veiller au bon déroulement de cette soirée… à ce que Stefan ne dépasse pas les bornes en d’autres termes… et aussi à ce que Damon ne finisse pas par se lasser de l’inhospitalité dont faisait preuve son jumeau. Cette fois, il semblait que j’allais devoir être accueillante pour nous deux. Je pensais pouvoir le faire… à condition que le silence ne s’installe pas. Ça c’était mon pire cauchemar dans ce genre de réception. Le genre de truc qui tend bien tout le monde quoi… Grâce au ciel, mon invité avait eut l’air relativement bavard lors de notre première entrevue.

Oui, j’étais confiante. D’autant que lors de notre échange visuel, je pense que mon cher et tendre avait pris conscience que s’il poussait plus encore la grossièreté j’en serais particulièrement fâchée. Et je doutais qu’après l’étrange semaine que nous avions passé, il ait très envie de me contrarier. Il avait suffisamment de choses à se reprocher, si vous voulez mon avis.
J’espérais donc qu’il serait capable de prendre sur lui et de se montrer moins obstiné qu’il ne l’était généralement. Cela dit, j’allais quand même devoir rester vigilante, tout en restant à ma place, bien entendu. Car j’étais la petite-amie de Stefan et que, par conséquent, je n’étais pas censé être contre lui à chaque fois qu’il ouvrait la bouche. C’est pourquoi je ne l’avais pas encore réprimandé ouvertement pour son attitude. Damon avait déjà remis la « solidité » de notre couple en question aussi ne comptais-je pas lui donner un prétexte supplémentaire pour en douter. Je ne comptais pas ajouter de l’eau au moulin, comme on dit.

Tout ça pour dire que je risquais malgré moi de servir de médiatrice. M’enfin, si je pouvais aider à ce que Stefan se réconcilie avec Damon, je n’avais aucune objection à endosser ce rôle. Et ma première décision pour tempérer les choses avaient été d’envoyer Stefan dans la cuisine. Il ne lui faudrait guère beaucoup de temps pour en revenir mais ça offrirait au moins deux secondes de répits à son jumeau. Je n’avais pas trouvé mieux de toute manière. J’aurais toujours pu lui demander d’aller chercher Jérémy à l’étage mais ça aurait sans doute fais un peu trop gros. Et il y avait fort à parier que ni lui ni mon frère n’auraient apprécié l’initiative. Ce que je comprenais parfaitement. Donc, je lui avais gentiment demandé de mettre notre dessert en lieu sûr… ce que ses mains crispées ne représentaient pas à mes yeux.

Honnêtement, il n’aurait pas pu refuser sans paraître totalement rustre… mais surtout, quand je le lui avais demandé je savais parfaitement qu’il ne refuserait pas puisque la requête venait de moi. Oh, je ne dis pas ça pour jouer la princesse prétentieuse simplement ça aurait été le cas pour moi si la situation avait été inversée. Il n’avait pas du réaliser que je profitais de l’excuse de la pâtisserie pour l’éloigner de son frère… Et comme il n’y avait aucune raison pour qu’il ne me rende pas ce minuscule service, il avait donc, comme prévu, acquiescé sans faire sa mauvaise tête, ce qui m’avait soulagée, je ne vous le cache pas.

Je m’étais ensuite servie de ce bref instant d’apaisement pour inviter le jeune homme à pénétrer plus en avant dans la maison. Ce dernier ne se fit pas prier, m’offrant un sourire désarmant et chaleureux avant de s’avancer de quelque pas. Je lui emboîtai le pas en silence, m’immobilisant derrière lui. Pour sa part, il fit un rapide tour d’horizon avant de se tourner vers moi.



« - Tu as une très jolie maison Elena… » Lança-t-il, sans se départir de son sourire.


Et bien… c’était flatteur. Vraiment. Surtout qu’elle ne tenait pas la comparaison avec la sienne. Franchement, cette demeure paraissait risible à côté. Elle était beaucoup moins grande déjà et ne recelait pas des décennies d’histoires… C’était beaucoup moins « historique »… beaucoup moins romantique par conséquent. Cependant, ça faisait plaisir à entendre. D’autant que… je l’aimais bien moi. C’est vrai qu’elle possédait un certain charme auquel je n’avais pas été insensible plus jeune, lorsque j’étais fière d’inviter mes camarades de classes. L’endroit était plaisant pour moi, rassurant… C’était mon foyer et il regorgeait de bons souvenirs. Résultat, je m’y sentais bien. En général…

Depuis la mort de mes parents, il est vrai qu’il m’arrivait parfois de m’y sentir comme une étrangère. De temps à autre l’ambiance… trop calme, trop vide m’angoissait. Quand je me sentais déprimée, je trouvais qu’il y régnait une atmosphère nostalgique qui m’oppressait. Certaines fois, je croyais presque entendre les talons de ma mère résonner dans la salle à manger ou la voix de mon père s'élever depuis son bureau… Enfin, ça devenait quand même de plus en plus rare et heureusement parce que dans ces moments là, malgré tous mes souvenirs, toutes les preuves que c’était bien ici qu’avait grandi Elena Winters, je ne me sentais absolument pas chez moi. Disons que j’avais l’impression de n’être pas à ma place.

Néanmoins, Stefan avait en grande partie réglé ce problème puisque j’avais compris que ma place était à ses côtés. J’étais chez moi tant qu’il était près de moi. C’était aussi simple que ça. Même si je doutais que ce soit facilement compréhensible pour ceux qui étaient externes à notre relation, pour ceux qui ne pouvaient pas comprendre son intensité. Même si, pour tout vous dire, je me fichais royalement de leurs avis. Oui, l’opinion des autres m’étaient bien égal d’ordinaire. Et ce pour un peu tout les sujets possibles y comprit ma relation avec Stefan.

Toutefois son commentaire sur la décoration de l’endroit m’importait bizarrement. Je ne saurais l’expliquer mais j’étais… rassurée ? Apparemment… Je trouvais ça gratifiant que le garçon trouve mon chez moi plaisant. Déjà parce que je voulais qu’il s’y sente aussi bien que possible et ensuite parce que… ben je ne savais pas trop pourquoi en fait mais bon. C’était ainsi et puis c’est tout.

Bref, Damon fit quelques pas en direction de la table. De mon côté, je n’en perdais pas une miette. C’est drôle même sa démarche avait quelque chose d’assuré et de… de vaguement impérial. Vous savez, ça faisait très noble… sans pour autant être exagéré ou pompeux. Stefan avait un peu la même façon de se déplacer… toujours très précise, très légère… mais la sienne était moins… féline ? Pour une fille, j’aurais parlé de grâce mais bon… Je ne suis pas certaine que ces deux termes soient appropriés mais… disons qu’elle était plus hésitante que là sienne. Ce que je n’aurais pas cru possible moi qui avais toujours trouvé sa façon de se déplacer presque altière. Enfin, je crois que j’hallucinais un peu avec leur démarche là…

Le nouvel arrivant se plaça ensuite derrière ma chaise attitrée. En fait, je m’en fichais un peu mais avec les parents nous avions pris l’habitude de garder toujours les mêmes places. Et même en leur absence, Jer’ et moi nous y étions cantonnés. Je faisais bien sûr exception quand il y avait du monde. Je choisissais la dernière place libre quoi… Disons que ce n’était pas capital non plus, fallait se raisonner, ça ne restait en tout et pour tout qu’une chaise.
Je partais donc dans l’optique qu’il allait s’y installer et attendais donc patiemment qu’il prenne place afin de pouvoir l’imiter.
Mieux valait réfléchir au placement d’ailleurs. Sans doute serait-il plus judicieux que je me place à côté de lui et Stefan en face de moi… ou l’inverse, histoire que mon bien aimé n’étripe pas son frère pendant que nous mangerions. Mais en incluant Jérémy dans l’histoire, il serait probablement plus à l’aise de se mettre à côté de Stefan. Enfin, tel que je le connaissais il s’en fichait mais bon… Oh et puis nous verrions bien. Inutile de me triturer les méninges pour rien !

Donc, il tira la chaise mais… au lieu de s’y asseoir, il m’offrit l’un de ces regards dont seuls les frères Whitehorth avaient le secret. Un regard complice et pétillant que je trouvai profondément captivant mais dans lequel je m’efforçai de ne pas tomber. Je savais d’expérience que le puits y était sans fond… et je ne voulais pas réitérer mon erreur. Ce qui s’annonçait d’ores et déjà ardu.
Mais pour en revenir à son intention, je la devinai sans mal avant même qu’il ne prenne la parole. Ses prunelles ne mentaient pas. Evidemment, je n’eu pas à attendre bien longtemps pour en avoir la confirmation.



« - Mademoiselle ? » M’invita-t-il avec une étonnante galanterie.


Bon alors, pour commencer, il… il avait l’air de s’amuser et c’était un spectacle dont il aurait été difficile de se lasser. Ce petit sourire était assez révélateur à ce sujet là. Pour ma part, en tout cas, je ne pu m’empêcher de me joindre à lui, lui offrant une expression affable et réjouie… agréablement surprise aussi.
Oui, par chance, il paraissait savourer le moment présent, sans s’ombrager de tout les à côtés – comme la mauvaise volonté de mon petit-copain par exemple – et j’en étais ravie. Ma présence n’avait pas l’air de lui déplaire, c’était déjà ça ! Bon, je n’étais pas non plus invivable, j’en avais conscience mais nous aurions tout aussi bien pu ne pas nous entendre du tout. Vous savez cette histoire qu’on appelle le feeling.

Cependant, je devais reconnaître qu’il me surprenait. Et pas seulement parce que je trouvais son geste plaisant et admirable. Encore une fois, il me prouvait sa bonne éducation et son petit côté très serviable, très galant que je trouvais toujours aussi agréable. C’était flatteur qu’un homme se comporte ainsi avec vous, du moins j’en avais le sentiment. Il m’impressionnait je dois dire. Son baisemain et ça, cette façon qu’il avait de me tirer la chaise, semblaient issus d’une autre époque… Une époque à laquelle je me serais bien plus de toute évidence. Il y avait beaucoup de garçons qui ne s’encombraient plus de ce genre de manières, croyez-moi !

Pourtant, ce geste particulièrement bienvenu n’était pas le seul au centre de mon étonnement. Je trouvais la coïncidence surprenante… qu’il choisisse précisément cette place-ci, je veux dire. Vous allez me dire qu’il n’y avait qu’une chance sur quatre mais… il ne s’était pas avancé jusqu’à la première et de ce fait la plus facile d’accès. Non, il y était allé directement vers celle-ci comme s’il n’avait pas eu le moindre doute qu’il s’agisse de ma chaise.

Et ce qui était encore plus troublant c’est que son frère avait fais exactement la même chose l’une des premières fois qu’il était venu manger ici. Comme lui, il s’était placé derrière cette chaise sans la moindre hésitation. Oui, la ressemblance de ces deux scènes était… perturbante. Amusante aussi. Il faut dire que le fait qu’il soit si proche physiquement de Stefan accroissait encore mon sentiment de déjà vu. J’avais l’impression de revivre exactement le même moment. Sauf que ce jour-là Stefan était habillé d’un jeans bleu nuit et d’un tee-shirt blanc. En vérité, je trouvais ça presque comique. C’était comme de voir un souvenir se matérialiser sous vos yeux.
La politesse et l’intuition… à moins qu’il ne s’agisse que d’une chance phénoménale, était un trait de famille visiblement. Et pas celui que j’appréciais le moins, loin de là !

Cependant, avant que j’ai pu m’avancer vers lui, incapable de me départir de mon expression souriante et volontairement impressionnée, je vis son visage prendre une moue plus gênée… Ainsi, il avait un petit côté enfantin et juvénile que je ne connaissais pas vraiment à Stefan mais qui était réellement mignon. Ça le rajeunissait étrangement. Il faut dire que j’avais plus l’habitude de voir ce charmant minois avec une bouille sérieuse et trop mâture pour son âge… Enfin n’allez pas croire que mon bien aimé tirait toujours la tronche non plus hein ! Il était seulement moins maniéré, moins expressif que son jumeau…

Quoi qu’il en soit, je le dévisageais, curieuse de ce que pouvait cacher ce nouveau changement. J’étais curieuse de le savoir pour ne rien vous cacher. Heureusement, je n’eu pas le temps de m’impatienter car il s’expliqua assez rapidement.



« - Tu voudrais pas ouvrir ce cadeau ? J’ai dit que tu n’étais pas obligée de le faire tout de suite par politesse, mais j’ai autant hâte que toi de te voir l’ouvrir en fait… » Avoua-t-il avec un sourire un peu gêné.


… C’était mignon ! Au moins, il reconnaissait sans détour que sa proposition d’en remettre l’ouverture à plus tard n’avait été prononcée que pour la forme, par simple politesse. Et à vrai dire je trouvais ça assez drôle. C’était comme s’il n’avait pas pu se retenir plus longtemps, « mentir » plus longtemps. Une nouvelle fois, quelle sincérité ! Félicitation. Il n’y allait pas par quatre chemins. Il voulait que j’ouvre son cadeau et me le disait sans détour. Les choses étaient limpides comme de l’eau de roches avec lui et… j’appréciais. Même si ce n’était que pour une histoire d’ouverture de cadeau…

Une nouvelle fois, il me faisait penser à un enfant. Vous savez comme ceux qui sont tout impatients à l’approche de Noël… tout fiers de montrer les présents qu’ils ont préparés à leur entourage. Oui, je trouvais ça adorable. D’ailleurs mon sourire s’élargit assez visiblement à l’entente de ces mots.
En toute sincérité, j’avais véritablement hâte moi aussi. J’étais de nature curieuse et le suspens m’était quasi-insupportable. Mais bon, vous voyez bien, je faisais l’adulte. Pas la fillette précipitée qui se ruait sur son cadeau en déchiquetant l’emballage sans la moindre précaution ou le moindre soin… Mais ce n’était pas l’envie qui m’en manquait. Je me contenais simplement. Néanmoins, puisqu’il me demandait de l’ouvrir… je ne voulais pas le décevoir non plus, vous imaginez bien ! Au contraire, j’allais répondre à ses « exigences » immédiatement ! Ah la merveilleuse excuse qu’il me fournissait…



« - Et si tu n’aimes pas, dis-le moi hein… je veux savoir ce que tu en penses vraiment… » S’inquiéta-t-il ensuite avec un sérieux palpable.


A priori, il tenait à ce que je sois totalement sincère avec lui. Parce que c’est vrai que quand on recevait un cadeau, il semblait bien malvenu de le critiquer. En général, si ça ne nous plaisait pas et bien on faisait semblant pour ne pas vexer la personne ou la décevoir. On prenait un air émerveillé et un grand sourire en sachant pourtant qu’on ne s’en servirait jamais. Néanmoins puisqu’il voulait de la franchise alors je lui en donnerais sans problème. En outre, ça avait l’air de lui tenir à cœur. Que je ne mente pas, que je ne triche pas, je veux dire. Et j’avais l’impression que ça ne concernait pas que son cadeau.

En fait, ça me rappelait notre première discussion quand il m’avait demandé de ne pas « faire semblant avec lui », que je pouvais lui demander tout ce que je voulais. Je n’avais pas oublié et je ne comptais pas le décevoir. Et puis, je n’étais pas dénuée de tact. Il y avait juste une façon de dire les choses, histoire de ne pas blesser les autres. Jouer les hypocrites n’était pas toujours nécessaire et heureusement ! Bien sûr, je n’allais pas m’ouvrir à lui et à déballer toutes mes pensées intimes sans le connaître mais j’étais toute disposée à jouer cartes sur table si c’était ce qu’il attendait. J’étais plutôt douée à ce jeu là alors ça tombait bien… C’était d’ailleurs celui que je préférais. J’étais très axée là-dessus, je l’admets. La confiance et tout ça… ça comptait énormément pour moi… ça comptait même plus que pas mal de choses à mes yeux et c’était bien ce qui rendait les choses si pénibles avec Stefan malheureusement.



« - J’aime l’honnêteté… tu as remarqué hein… ? » Conclut-il avec un embarras injustifié.


C’était drôle. En réalité, il disait ça comme si j’allais le juger là-dessus ou le trouver agaçant alors que c’était tout l’inverse ! Cette franchise que je lui devinais ne pouvait que le faire entrer dans mon estime. S’il redoutait ça c’était la preuve flagrante qu’il ne me connaissait pas encore. Et il disait ça sur un ton d’excuses presque… alors qu’il n’y avait rien qui pouvait moins me déranger que ça !
Il aimait l’honnêteté ? Tant mieux ! Ça nous faisait un point commun, en plus !

Je trouvais ça tellement comique d’ailleurs, son air ennuyé si contradictoire avec mon ressentit, qu’un petit rire m’échappa. Rien à voir avec la moquerie hein… Il me faisait rire, voilà tout. Que ce soit son discours précédent ou ses expressions… Depuis tout à l’heure je me contenais mais là ça avait été plus fort que moi ! Non vraiment Stefan se braquait pour rien ! Son jumeau était loin d’être horrible ! A moins que leur différence flagrante de point de vu sur la sincérité soit à l’origine de leur mésentente bien sûr… Ce dont je doutais franchement.

J’hochai discrètement la tête à plusieurs reprises comme pour lui signifier qu’en effet j’avais remarqué avant de ponctuer ce geste d’un « Oui » clairement amusé. Un nouveau petit rire semblable à une expiration m’échappa avant que je ne m’avance jusqu’à lui.


« - Oui, c’est ce que j’avais cru comprendre. » Précisais-je sans me départir de mon sourire.


Je le fixais calmement un court instant avant de reprendre en toute sincérité, sur le ton de la confidence, en me penchant légèrement vers lui sans en avoir conscience :


« - Mais rassure-toi, je suis plutôt pour, moi aussi. »


Mon sourire reprit place sur mes lèvres avant que je ne m’asseye sur la chaise qu’il m’avait élégamment tirée, non sans le gratifier d’un hochement de tête en guise de remerciement.
Je posais le paquet sur la table, repoussant légèrement mon assiette pour lui faire de la place. Je lui jetais un bref coup d’œil avant de reporter mon attention sur l’emballage, mes doigts se posant sur celui-ci à la recherche de l’ouverture la plus simple. Cela dit, une de ces répliques me revint brusquement en mémoire et… franchement l’occasion était trop belle ! Voyez par vous-même :


« - Oh mais j’y pense… l’impatience est un vilain défaut. » Poursuivis-je en agitant le doigt vers lui.


Bah quoi ? C’était une mini vengeance rien de plus… C’était lui qui avait « mis en avant » ma curiosité… Je pouvais bien en faire de même dans cette petite parodie de notre dernière conversation, non ? Non vraiment, ça n’avait rien de méchant. En fait, personnellement je trouvais ça suffisamment drôle pour avoir du mal à réfréner mon rire.
Non sans lui offrir un sourire mutin, je retournai à mon déballage de cadeau, à nouveau pleinement concentrée sur ma tâche, mes sourcils se fronçant légèrement sous l’effet de la concentration d’ailleurs.
Los que ce fut fait, je découvris enfin le cadeau mystère de mon invité. Un vêtement noir. Saisissant délicatement l’étoffe, je la dépliais sur le côté de la chaise afin de la tenir bien à hauteur de mes yeux. Un large sourire étira mes lèvres tandis que je la retournais afin de l’observer sous toutes les coutures.

C’était une robe, noire donc, sans manche et coupée assez courte dont la matière était incontestablement moulante, le genre à adopter les formes de votre corps. Heureusement, ma silhouette se prêtait sans trop de peine à ce genre de tenue. Elle n’avait pas vraiment de décolleté grâce à la maille sombre mais transparente qui débutait au dessus de la poitrine. Ce qui était tant mieux puisqu’elle aurait pu paraître vulgaire sans alors qu’ainsi elle semblait courte mais élégante. Oui, c’était assez simple mais très classe… et sans doute un brin sexy chez qui saurait la porter. En réalité, elle devait mettre les courbes du corps particulièrement bien en valeurs. Non vraiment, elle était très jolie ! Damon avait de toute évidence du goût en la matière. J’étais conquise… Par la robe hein !


« - Woh… Elle est… parfaite. » Déclarais-je en levant les yeux vers lui, un sourire radieux aux lèvres. « Je te remercie, Damon, elle est vraiment très jolie. » Ajoutais-je en reportant les yeux dessus, une mine satisfaite planant sur mon visage.


Songeant soudain à quelque chose d’important, je regardais l’étiquette avant de lui offrir une moue volontairement et exagérément impressionnée. Soit il avait du flair, soit il en avait touché un mot à Stefan.


« - Et à ma taille en plus… »


Et là, je réalisais soudain… qu’il manquait quelque chose. Ou quelqu’un plutôt. Appelez ça un pressentiment ou je ne sais quoi mais… j’eu soudain l’impression d’être observée. Je tournais assez vivement la tête vers Stefan qui se tenait adossé à l’encadrement de la porte de cuisine, les bras croisé sur le torse et la mine impénétrable. Je déglutis, me sentant un peu nerveuse soudain. Pourquoi est-ce que je me sentais prise en faute ?! C’était le comble quand même ! C’est vrai, je n’avais strictement rien fais de mal !


« - Ah, Stefan… Tu as vu ce que Damon m’a… » Commençais-je en désignant la robe que j’avais commencé à replier.

« - Oui, j’ai vu. » Me coupa-t-il tranquillement avec un sourire qui n’était pourtant pas très convaincant.


Bon… d’accord…
Je le fixais quelques secondes, un peu prise de court, ne sachant pas quoi ajouter. Pourquoi il me semblait si jaloux brusquement ? Je ne comprenais pas… Ce n’était qu’un cadeau pas la peine de faire cette tête ! D’autant que je n’étais pas le genre de personne qu’on achète par des surprises, ça il le savait pertinemment… J’avoue que j’étais un peu refroidie par le comportement de mon cher et tendre soudain mais bon…
Mon regard glissa finalement sur Damon en quête stupide d’un soutien quelconque avant que je ne me morigène et prenne conscience de quelque chose. Je me relevais donc, me sentant un peu bête de toute manière. Je m’humectais les lèvres, les regardant simultanément, sans me départir de mon sourire bien que celui-ci soit un peu moins lumineux peut-être que ceux que j’avais offerts à Damon la seconde d’avant.


« - Oh pardon, avec tout ça, j’en oublie mes bonnes manières moi… Est-ce que je peux vous offrir quelque chose à boire ? » Proposais-je innocemment, en passant une main dans mes cheveux dans un automatisme depuis longtemps acquit, l’immobilisant sur mon cou alors qu'une mine interrogatrice et avenante planait sur mes traits.


C’est moi le visage de Stefan venait de se fermer plus encore que tout à l’heure ? …
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Damon Whitehorth

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Avoir les crocs [pv Elena] Empty
MessageSujet: Re: Avoir les crocs [pv Elena]   Avoir les crocs [pv Elena] EmptyDim 11 Oct - 16:00

Nous étions seuls…
Oh oui, en commençant comme ça, je mets tout de suite la pétoche à tout le monde, je me doute bien, mais bon, ce n’est qu’une phrase après tout… et les phrases, on pouvait toujours hypothéquer sur ce qu’elles voulaient dire, leur sens caché, ce qu’elle laissaient sous-entendre ou quoi, elle n’en restaient pas moins des phrases… et au final, seuls les actes comptaient…
Est-ce qu’on se souvenait des mots d’Hitler ? Non, on se rappelait simplement ses actions… ce qui était normal, les mots n’étaient que des mots de toute manière… et puis, je ne m’étais pas attaqué à elle… pourtant j’avais eu l’occasion, là encore… sans mon frère…
J’aurais pu hypnotiser Elena et m’enfuir avec elle, la mordre ici, à même la salle à manger… ou pire… mais je n’avais rien fait… c’est vous dire un peu les bonnes manières, mais surtout les bonnes intentions, que j’avais ! Je n’étais quand même pas salaud, ni avec Stef’, ni avec sa chère est tendre… oups, pardon, le lapsus est révélateur là… Il est vrai que, pour avoir niché ma tête dans sa nuque il y a précisément une semaine, je devais avouer, sa chair est tendre… extrêmement tendre… Tout humour vampirique mis à part, j’étais satisfait de l’évolution de ce début de soirée… Elena m’avait accueilli sans la moindre crainte, mon frère était sur les nerfs, et elle l’avait envoyé en cuisine… on se retrouvait donc seuls avec la table, la chaise que j’avais tiré, et le cadeau qu’elle tenait dans la main… ouais, seuls quoi.

Tout ça pour dire que je n’étais pas méchant… j’allais pas mordre non plus… enfin, cette phrase était bien la plupart du temps mais… dans ma bouche à moi, c’était pas terrible, je dois bien l’avouer… ça sonnait… curieusement faux… c’était inconcevable, je le sais bien mais apparemment, cette phrase n’avait pas été créée pour moi et… pire encore, c’était un mensonge… car si, je mordais… même si c’était infiniment plus délectable que la morsure d’un chien enragé, reconnaissons-le…
En tous les cas, je ne m’étais pas attaquée à Elena… pour respecter mon plan bien sûr ! En fait, je refusais aussi d’y voir une quelconque faiblesse… je le faisais pour la voler à Stefan, pour « gagner », elle serait ma proie et mon trophée, aussi devait-elle rester en vie… pour l’instant du moins.

Je m’attelais donc au rôle de grand frère modèle à la perfection… bon, on était jumeaux mais… j’étais le plus vieux, et puis… ce bon vieux Stef’ était incapable de passer outre les conflits, toujours à me crier dessus pour que je reparte… alors que de mon côté, je prenais toujours soin de ne pas le prendre mal afin que ça ne dégénère pas… j’étais vraiment un frangin extra quand je voulais, ça dépassait les limites de l’entendement ! J’avais du mal à y croire moi-même, c’est vous dire combien je me sentais concerné et m’impliquais dans ce rôle ! Et pour le moment, Elena semblait m’apprécier… au moins un petit peu… je crois. Alors c’était tant mieux, tout se passait à la perfection pour le moment… d’autant que le frérot grillait ses cartouches tout seul, devenant de plus en plus grincheux pendant que je faisais étalage de toute ma noblesse en ne relevant pas ses attaques… je devais passer pour un super grand frère quand même !

Mais bref, pour l’heure, sortez-moi cet idiot de la tête… tout sauf lui par pitié… pour une fois qu’il était parti, laissez-moi profiter de mon répit… un répit que je partageais donc avec la jolie Elena. J’avais fait mon grand seigneur en venant lui tirer SA chaise, avant de l’inviter à s’y asseoir… dans un geste pas forcément amical… enfin, entre amis, on ne faisait pas ça… et on échangeait pas ce genre de regards non plus… bon point pour moi alors… et là, je venais de faire le gêné en suggérant que je devais être chiant avec mon honnêteté… est-ce qu’elle l’avait remarqué combien ça me tenait à cœur ? … forcément, j’appuyais toujours bien là-dessus pour qu’elle le saisisse, alors y’avait plutôt intérêt…

Et alors elle… se mit à rire… c’était quasiment dans la poche… j’étais en train de remporter ce petit duel haut la main… mais au-delà de ça… son rire était pur, cristallin… pas comme celui d’Elisabeth… non, mais… il m’évoquait à peu près la même chose… il me donnait une irrépressible envie de sourire… c’était… un brin gênant.
Comme attendu, elle hocha plusieurs fois la tête avec un « oui » que je jugeais… aussi désespéré qu’amusé… avant qu’un nouveau rire ne lui échappe… Je… commençais à me sentir bien, là avec elle… et ça me dégoûtait presque… je n’aurais pas du me sentir « bien » pour si peu… Enfin, bref. Elle s’avança lentement jusqu’à moi, c’est tout ce qui comptait.


« - Oui, c’est ce que j’avais cru comprendre. » Commença-t-elle avec ce si joli sourire.


Elle voulait jouer avec moi ou j’avais des hallucinations ?! Franchement, elle me cherchait là… et plus que de m’énerver, ça me faisait forcément sourire… la pauvre tombait droit dans mon piège… elle se laissait avoir par le coup du super grand frère… et apparemment, elle était assez à l’aise avec moi… assez pour rire, s’amuser, et jouer très légèrement avec moi… Je me trouvais donc plutôt bon, puisque la demoiselle n’avait rien vu venir… elle… avait confiance en moi, encore une fois… et je trouvais ça aussi agréable que stupide… elle me facilitait le travail elle aussi, et je me permettais de les trouver plutôt mauvais dans le genre Stefan et elle… ils ne faisaient qu’aller dans mon sens depuis le début… ils étaient vraiment faciles à vivre ces deux là, y’avait pas à dire ! Mention spéciale pour le ptit couple, félicitations !

Elle était maintenant face à moi, me fixant avec un calme olympien… c’était bien joué… moi qui me pensais toujours trop impressionnant pour que mes proies… mes interlocuteurs pardon, gardent leur sang-froid en face-à-face avec moi, j’étais assez surpris de voir avec quelle tranquillité elle restait tranquillement devant moi… sans ciller, sans aucune peur ou aucun stress… mais bien sûr, je ne tentais pas non plus de la déstabiliser avec mes yeux déroutants… je la laissais un peu souffler la pauvre…
Elle se pencha alors délicatement en avant, m’intéressant plus encore subitement… comme toujours, je regrettais son absence de décolleté, qui m’aurait été assez gracieusement offert là, et préférais la fixer franchement, me délectant de cette proximité… cette espèce de… d’intimité qu’elle instaurait en se penchant vers moi, comme si elle ne voulait s’adresser qu’à moi seul… soudain, j’étais le seul être existant sur cette planète… et c’était plutôt jouissif en fait…


« - Mais rassure-toi, je suis plutôt pour, moi aussi. » Reprit-elle alors sur un ton de confidence.


Evidemment enfin… la journée de samedi dernier m’avait effectivement mené vers cette conclusion, mais… je n’en avais pas eu tellement besoin… Je trouve que… ça se sentait… Elena n’avait pas l’air du genre à faire semblant… elle avait l’air de posséder un caractère un peu trop volontaire, trop affirmé pour s’écraser bêtement… même si j’attendais de la découvrir plus bouillante, plus… volcanique… J’avais tout de suite soupçonné que les mensonges et les secrets n’étaient pas son truc… et encore une fois, je me présentais comme l’anti-Stefan par excellence, et même si elle n’en avait pas conscience, il était certain que tout ce qu’elle aimerait ou désirerait chez moi… ce serait tout ce que j’ai de différent de lui… et ma sincérité en faisait partie.

Un sourire reprit finalement place sur ses traits, avant qu’elle ne se décide enfin, après un petit remerciement de la tête, à s’asseoir sur la chaise que je lui tendais… Ah ben quand même… je commençais à croire qu’elle allait me mettre un vent à ce niveau là, mais apparemment, je m’étais fourré le doigt dans l’œil… ce qui ne fait jamais du bien, avouons-le.
La jeune fille déposa le paquet sur la table en repoussant son assiette, et chercha quelque part une ouverture quelconque pour simplifier sa tâche… non sans me gratifier d’un nouveau coup d’œil que j’estimais un minimum complice. Toutefois, elle se stoppa brusquement dans son travail, me préférant visiblement au cadeau… que c’était flatteur mon cœur…


« - Oh mais j’y pense… l’impatience est un vilain défaut. » S’amusa-t-elle en agitant le doigt vers moi.



Okay, ça, je ne m’y attendais pas, mais… c’était bien joué… et je l’avais cherché. Elle se moquait de moi et de mon tour de la semaine précédente, ce qui prouvait qu’elle m’avait gardé en tête tout ce temps… assez pour se souvenir précisément de nos échanges… je trouvais ça délectable, et l’accueillais avec un sourire aussi amusé que triomphant.
Mais c’était quoi ça ? Une sorte de badinage ? Franchement, qu’on ne vienne pas me dire qu’il n’y avait pas une complicité, un parfum de séduction dans l’air là… Le plus intéressant, c’est qu’elle jouait avec moi sans que j’aie véritablement à la pousser… elle succombait elle-même et se laissait aller toute seule, sans mon aide… Un sourire mutin que je trouvais particulièrement sexy lui échappa avant qu’elle retourne à son emballage… un sourire qui confirmait mon idée… consciemment ou non, il y avait un petit jeu de séduction là-dedans, et elle serait bien malvenue de le nier…

Après ça… la jolie séductrice s’évanouit pour laisser place à une enfant aux sourcils froncés se débattant pour ouvrir son cadeau… c’était… mignon, je dois bien l’avouer. Elle était adorable et ressemblait vraiment à une gamine… lorsqu’elle l’eut ouvert, je fus plus que ravi de découvrir son sourire… j’avais fait mouche… et dieu que c’était agréable… J’ai le droit de citer Dieu ou c’est un blasphème… ? Je ne m’étais jamais posé la question… enfin, bref.
Elle tenait donc cette fantastique robe à côté de la table, l’examinant sous toutes les coutures… ce que je fus bien forcé de faire à nouveau, moi aussi.
Une superbe robe noire – ma couleur préférée – pas tellement décolleté, avec une espèce de maille sombre qui recouvrait le haut de la poitrine, mais délicieusement courte, et moulante à souhait… Le genre que je rêverais de voir sur elle, même si fatalement… ce ne serait pas pour ce soir… tant pis, je prendrais mon mal en patience, j’avais l’éternité devant moi je vous rappelle.


« - Woh… Elle est… parfaite. » Déclara-t-elle en levant les yeux vers moi, un sourire lumineux aux lèvres.


On est d’accord, c’est le genre de truc qu’il fallait éviter… Elle était en plongée, nettement en-dessous de moi, et qu’elle me fasse le coup du « je lève les yeux vers toi alors que tu me surplombes de toute ta taille », c’était assez dur… Que voulez-vous, les hommes avaient ce genre de pulsions… du moins moi en fait. J’aimais dominer, au cas où vous ne l’auriez pas remarqué… Et là, c’était profondément dominant comme pose… même si je lui aurais sans aucun doute préféré une petite moue soumise… c’en aurait été délectable…
Mais bref, elle aimait mon cadeau… la trouvant… parfaite. C’était ses dires hein, pas les miens, j’étais prétentieux, mais vis-à-vis de moi, un cadeau restait un cadeau, pas la peine de se monter la tête… toutefois, ça me faisait plaisir… c’était un hasard total là-dessus, mais c’était bon de lui faire plaisir… euh, j’veux dire… enfin, vous avez compris !
Je ne m’attendais pas forcément à ça… j’avais presque attendu un « c’est court… » ou un « ça a l’air serré… », mais non, elle l’adorait… et moi, c’était elle que j’adorais… Si elle aimait se retrouver moulée dans une robe si délicieusement courte, elle allait me plaire encore plus cette chère Elena…


« - Je te remercie, Damon, elle est vraiment très jolie. » Enchaîna-t-elle en reposant ses yeux sur le vêtement.


Et bien, que d’honneurs… pas besoin d’en faire autant tu sais, ça restait un habit rien d’autre… un habit chic et hors de prix, certes, mais un habit, rien d’autre… Elle n’allait pas en finir de remerciements avec la tonne de fringues que j’allais lui offrir… oui parce que si ça lui faisait plaisir à elle, ça me ferait avant tout plaisir à moi de la voir les porter… c’était un peu comme une poupée taille réelle… sauf que je ne me rappelle pas avoir vu une « Barbie » aussi bien roulée qu’elle… Stef’ avait eu bon goût même si je pensais qu’il ne s’en servait pas assez… quel idiot.
Elle réfléchit soudain à quelque chose et retourna le vêtement dans tous les sens, avant de réussir à trouver l’étiquette… elle sembla presque interloquée quelques instants, avant de m’offrir une moue impressionnée. Et oui chérie…


« - Et à ma taille en plus… » Lâcha-t-elle alors pour justifier son comportement.


Encore heureux que c’était à ta taille mon ange ! Je n’allais pas t’offrir un truc à échanger non plus ! Il ne fallait pas abuser quand même… La classe, ça se travaille… au cas où tu ne le saurais pas. Mais elle n’allait quand même pas croire que je devais ça à Stefan j’espère… ? Il faut dire que ça n’avait pas été compliqué… en deux jours, je crois que j’avais passé plus de temps à la mater sous tous les angles et à la peloter qu’à discuter avec, alors ça résolvait le problème… et pour m’être quelque peu régalé avec ses fesses, je pouvais certifier que cette robe allait mettre merveilleusement en valeur son cul à tomber par terre… vous verriez dans l’avenir… ce n’était qu’une question de temps après tout…

Mais le plus drôle… c’était cet idiot de Stefan… j’avais senti ce crétin depuis quelques secondes déjà, et il n’avait rien du rater de cette petite scène… ouh, c’est que ta chérie n’était déjà pas loin de l’infidélité mon con… t’étais tellement mal barré ptit frère… j’en étais… sincèrement désolé pour toi… non j’déconne, c’était à hurler de rire ! Il devait déjà enrager de voir ce cadeau et de la voir si… radieuse… je percevais presque ses ondes négatives tant elles étaient puissantes…
Elena le remarqua d’un coup en tournant vivement la tête vers lui, avant de déglutir sur sa chaise… Exactement ce que je disais tout à l’heure… ce petit jeu n’était pas totalement anodin… sinon, elle n’aurait pas cette réaction… on aurait dit une petite fille prise en faute, ouh là ! La vilaine fille prise en flag’ en train de jouer un petit jeu de séduction avec le frère du monsieur ! Si fallait l’attacher à quatre pattes et lui mettre des coups de fouet pour la punir, je voulais bien jouer le bourreau, y’avait aucun problème… vous savez moi, tant que je peux aider…


« - Ah, Stefan… Tu as vu ce que Damon m’a… » Commença gaiement la jeune fille, ne réalisant sans doute pas comment il allait prendre ça…
« - Oui, j’ai vu. » La coupa-t-il, frustré, avec un sourire aussi faux que mal joué.


Lui, il n’avait pas profité de ses années de vie pour travailler son jeu d’acteur, c’est clair… et c’était dommage… vous imaginez un peu « Les Frères Vampires » et leur fameuse pièce « Destins Tragiques »… Les gens viendraient du monde entier pour voir le seul spectacle de plus de cent ans à avoir toujours les mêmes acteurs, jeunes, beaux et fringuant…
Bouh, la jalousie est un vilain défaut mon frère… est-ce que je t’avais appris ça moi ?! est-ce que tu avais oublié tes bonnes manières ?! Encore, le jour où j’aurais l’immense honneur de la prendre, ce que tu ne peux pas faire à cause de ton régime à base de rat… là, tu pourras faire ton jaloux et m’en vouloir… mais ce cadeau là, tu en profiterais autant que moi frangin… peut-être même plus… chanceux va. Je lui faisais une fleur et il le prenait mal… pas possible les gens comme ça…
La malheureuse Elena sembla accuser le coup… tellement qu’elle se permit de me fixer, en quête d’un quelconque soutien… que je lui fournissais avec un sourire chaleureux… même si… ça m’avait pris de court… qu’on joue « innocemment » un mini-jeu de séduction dans son dos était une chose, mais chercher mon soutien devant lui lorsqu’il la mettait à mal, ça allait beaucoup plus loin… et ça… me troublait légèrement…

La jolie jeune fille se leva alors de sa chaise, venant nous fixer tous les deux à tour de rôle, tout en s’humectant les lèvres… franchement, il n’avait pas envie de foncer l’embrasser quand elle faisait ça… ? Comment faisait-il ?! J’avais toujours préféré la morsure aux baisers, mais… elle était une véritable invitation ambulante cette fille là… Chaque partie de son corps semblait toujours t’inviter à aller s’y attaquer… même si pour l’instant, je m’étais contenté des fesses et de la bouche… et à plusieurs reprises, ça avait été uniquement de sa faute à elle… c’est toujours bon de le préciser hein…


« - Oh pardon, avec tout ça, j’en oublie mes bonnes manières moi… Est-ce que je peux vous offrir quelque chose à boire ? » Osa-t-elle demander en dégageant les cheveux de sa nuque, laissant sa main posée délicieusement sur son cou.


Oh putain oui… A ce moment là, je n’avais plus qu’une envie, l’allonger sur la table derrière elle, et plonger mes crocs dans ce si joli cou… Pourquoi est-ce qu’elle paraissait toujours si aguicheuse… ? Okay, elle était maladroite, je l’avais déjà dit, mais là, ça dépassait les limites du possible… C’était aussi sensuel et sexy que suggestif à mort… Et je pense ne jamais l’avoir trouvé plus désirable jusqu’à présent… J’avais bien envie de massacrer Stefan pour la retourner encore et encore dans cette salle à manger… j’en avais… vraiment les nerfs dans tous les sens… Elle donnait presque soif… mais j’avais déjà assez bu, ça aurait été de la gourmandise… Le regard planté sur sa nuque quelques instants, je détournais mes yeux de force pour m’intéresser à Stefan… Ouille, le pauvre… il tournait complètement la tête, visiblement, il ne voulait en aucun cas la regarder… je supposais même que son côté vampirique était ressorti pour qu’il se tourne de la sorte… Pauvre bouffeur de rats… Pour ma part, je savais me tenir, et c’est pourquoi je tournais tranquillement la tête vers mon hôte, évitant soigneusement de fixer son cou si appétissant.


« - Non, je te remercie Elena, je me suis déjà suffisamment abreuvé… » Commençais-je calmement, sans mentir. « - la prochaine fois peut-être » Ajoutais-je avec un sourire malicieux avant de passer furtivement la langue sur mes lèvres.


Au moins j’étais honnête… même s’il fallait lire entre les lignes… ou rajouter quelques mots pour saisir le vrai sens…
Non je te remercie Elena, je me suis déjà suffisamment abreuvé du sang de jeunes humains, la prochaine fois peut-être que je goûterai à ton sang, ma belle enfant…
Voilà, c’était assez simple quand on y réfléchissait…


« - Moi non plus… merci… Elena… on devrait peut-être… passer à table… » Eut bien du mal à lâcher mon cher frère, toujours la tête tournée.
« - Mieux vaut l’écouter, je ne voudrais pas qu’il fasse un malaise à cause de la faim… » Murmurais-je en me penchant vers Elena, juste près de son cou dégagé.


Oh qu’il était agréable… et qu’il sentait toujours aussi bon… j’avais bien envie d’aller m’y nicher quelques instants… avant de peut-être mordre, qui sait ? Mais ce n’était pas bien… et surtout pas encore le moment… pour l’heure, je devais savoir me tenir… c’est pourquoi je pris sur moi pour me reculer lentement, offrant un sourire amusé à Elena, tout en la fixant calmement.
Je me tournais alors vers la chaise positionnée juste à côté de celle réservée à Elena, et la tirais comme pour m’y installer, avant de prendre une expression encore gênée, en me retournant vers Elena.


« - Je peux m’asseoir là ? Enfin, à moins que tu tiennes à ce que ce soit Stefan… » Laissais-je échapper, l’air un peu ennuyé, sans trop oser la regarder. « - mais il manque quelqu’un… » Poursuivis-je en remarquant l’absence du petit frère toujours pas présent.


Ma parole mais quel malpoli ! Il n’allait jamais venir me saluer avec tout le respect qui m’est dû celui-là ou quoi ?! Enfin, je ne pouvais pas le juger trop vite et puis… je devais me le mettre dans la poche… c’était important pour mon rapprochement avec Elena… capital même… Je m’inclinais de nouveau légèrement vers Elena, plongeant mes iris envoûtants dans les siens.


« - J’ai hâte de rencontrer Jeremy… il ne peut qu’être génial avec une grande sœur si… délicieuse… » Lui glissais-je à… pas tout à fait mi-voix, avec un clin d’œil, une légère pointe de… désir passant dans mon regard.
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Elena Winters

Elena Winters


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MessageSujet: Re: Avoir les crocs [pv Elena]   Avoir les crocs [pv Elena] EmptyDim 11 Oct - 20:22

Je leur avais tranquillement et naturellement proposé quelque chose à boire. C’était la moindre des choses lorsque vous receviez des invités, pas vrai ? Seulement, j’avais bien faillis oublier toutes mes obligations d’hôtes avec tout ça… Je veux dire, avec la scène qui venait de se jouer. Cette robe très jolie dont le jeune garçon m’avait gâté puis l’arrivée de Stefan et sa morosité…
J’avais l’impression de me retrouver sur le devant de la scène sans connaître mon rôle et ma réplique.

Oui, je trouvais les événements un peu perturbants sans bien savoir pourquoi. En fait, je ne savais pas trop me situer entre les deux, je crois. L’un semblait s’attendre à ce que je sois aussi fermée que lui et l’autre faisait preuve d’une convivialité contagieuse. J’étais censée faire quoi ? Quel était le meilleur comportement à adopter ? Je devais veiller à ne pas me montrer trop expansive avec Damon au risque de voir l’apparente jalousie de mon cher et tendre exploser au grand jour mais pas trop distante non plus pour ne pas donner au jeune garçon l’impression qu’il n’était pas le bienvenu. Bref, c’était à la limite de l’impossible. Et puis, je n’étais pas très douée pour feindre ou tempérer mes émotions. J’avais la mauvaise manie de laisser parler mon cœur assez facilement… donc masquer ma sympathie pour Damon risquait d’être un chouillat compliqué.

Rah ! Je détestais avoir à me prendre la tête comme ça… Peut-être fallait-il simplement que je reste moi-même sans m’embêter de toutes ces considérations après tout… Comme je l’avais deviné, ce repas s’annonçait plus compliqué que prévu. Tout aurait pu être si simple pourtant… Si seulement Stefan y avait mis du sien… C’est vrai quoi ! La soirée aurait pu devenir très agréable mais là… je jonglais entre le brûlant et le glacial avec les frères Whitehorth. C’est vrai, à ce moment là, alors que je les observais alternativement, il m’évoquait simplement le jour et la nuit. Extraverti et introverti… Comment pouvait-on se ressembler autant et exprimer des choses si différentes ? A cet instant précis, leurs visages si similaires se ressemblaient à peine pourtant. C’était tellement paradoxal ! Stefan semblait en proie à un stress persistant quand son jumeau paraissait pleinement détendu. L’un était carrément inhospitalier et l’autre aimable et avenant. Ça en aurait presque été drôle si je n’avais pas trouvé ça aussi dramatique, aussi déprimant. Allez quoi… souris, Stefan ! Un tout petit effort pour me faire plaisir !

Par contre, j’avais la désagréable impression d’avoir quelque chose à me reprocher sans parvenir à mettre le doigt dessus. C’est vrai, je m’étais comportée normalement, essayant d’être aussi accueillante et agréable que possible pour le nouvel arrivant. Quel mal y avait-il à ça au juste ? C’était la simple politesse ! Mais c’était son regard aussi ! Je me sentais minuscule quand il me fixait ainsi… Qu’est-ce que je pouvais faire franchement ? Il m’offrait un cadeau, c’était naturel de se montrer enthousiaste et reconnaissante, non ? Je n’allais pas l’envoyer bouler tout de même ! Et si Stefan s’était attendu à ça c’était qu’il me connaissait mal. Je n’aimais pas me priver ou me cacher pour les autres, c’était ainsi.

Toutefois, j’aurais aimé que les choses soient un peu plus normales, pour ne rien vous cacher. Il fallait trouver un juste milieu et pour l’heure je me balançais entre les deux dans un équilibre des plus précaires. D’ailleurs la bizarrerie de la situation ne s’arrangea pas, s’accentuant subitement pour ma plus grande perplexité.
En effet, je les dévisageais tranquillement, dissimulant habilement la nervosité qui m’habitait depuis le retour de mon bien aimé lorsque les traits de ce dernier se tendirent anormalement. Ses mâchoires se contractèrent, son regard s’assombrit et soudain… il tourna la tête sur le côté, comme pour ne plus me regarder. Que… Qu’est-ce qu’il lui prenait soudain ? Etait-il fâché au point que ma simple vue l’insupporte… Sincèrement, vu la brutalité avec laquelle il s’était retourné, il y avait de quoi se poser des questions. Il avait paru presque… dégoûté…

Interloquée par cette réaction inattendue et inexplicable, je m’intéressais donc au second frère. Il avait posé les yeux sur… ma gorge ? Je n’en étais pas bien certaine mais il paraissait légèrement concentré. Une impression qui dura moins d’une seconde mais qui généra en moi une vague sensation de malaise. Cela dit, elle disparut tout aussi vite qu’elle était apparut alors que Damon tournait la tête pour se préoccuper, comme je l’avais fais plus tôt, de son jumeau. Il l’observa brièvement, sans doute aussi étonné que moi de le voir éviter ainsi nos regards avant de reporter ses yeux dans ma direction.

Pour l’énième fois depuis ma rencontre avec Stefan, je du lutter pour ne pas me laisser submerger par la beauté stupéfiante, que j’avais jugé quais-inhumaine la première fois où j’avais aperçu Stefan et qui leur appartenait à tous les deux. Elle m’apparaissait comme ça par vague d’intensité plus ou moins forte et le fais qu’il soit deux ne rendait pas le phénomène plus facile, loin de là. Même si malheureusement le charme de mon petit-ami était gâché par sa tête des mauvais jours.



« - Non, je te remercie Elena, je me suis déjà suffisamment abreuvé… » Refusa poliment le jeune homme sans se départir de ce calme que je lui connaissais et qui faisait à priori tant défaut à celui que j’aimais.


J’eu bien du mal à réfréner un sourire. Il employait là une expression encore une fois très ancienne. C’est vrai qui disait encore ça de nos jours à part mes deux invités ?! Franchement, je ne voyais pas. Sa manière de parler était vraiment décalée ! Même en y réfléchissant, j’aurais été incapable de formuler ce genre de phrase personnellement. J’aurais instinctivement répondu « non merci, j’ai pas soif pour l’instant. ».
Mais ce qui passait à mes yeux pour du langage soutenu leur semblait familier à eux. C’était ça le plus drôle là-dedans. Quand Stefan parlait ainsi, il n’avait jamais l’impression d’employer un discours totalement désuet. Ça lui paraissait tout à fait normal et je ne l’en aimais que plus. J’avais toujours trouvé ça très mignon. En fait, ça faisait là encore très « ancien temps » et… au cas où vous ne l’auriez pas remarqué j’aimais l’histoire. C’était tellement plus romantique autrefois…

Tout ça pour dire que je fus à nouveau interpellée par sa façon de s’exprimer. Lui, ne parut pas le remarquer, au même titre que son frère quand c’était lui qui parlait ainsi.



« - La prochaine fois peut-être. » Ajouta-t-il avec un petit sourire que je n’aurais pas su définir.


Heum ? … D’accord alors, la prochaine fois. C’était quand même bizarre comme phrase, non ? Je veux dire au delà de la tournure. « Non, je te remercie Elena, je me suis déjà suffisamment abreuvé, la prochaine fois peut-être. » Dis comme ça, je n’avais pas l’impression qu’on parler de boire l’apéritif… Pourquoi est-ce que j’avais l’impression que ça avait un sens mystérieux que je n’étais pas en mesure de deviner ? Bah… tant pis. Je n’allais pas me torturer le cerveau pour une phrase aussi futile, aussi peu significative. C’était juste un refus poli, point barre. J’étais un peu parano des fois, faîtes pas gaffe…

J’avais aussi capté la façon qu’il avait eu de s’humecter les lèvres et qui me plongea dans un émoi que, par chance, je tôt fais de repousser. Néanmoins, je n’eu pas le temps d’analyser correctement mon ressentit car la voix saccadée de mon amoureux me parvint aussitôt après.



« - Moi non plus… merci… Elena… on devrait peut-être… passer à table… » Articula-t-il tant bien que mal, sans me regarder.


Je le dévisageai… ou du moins j’observai ce qu’il me laissait bien voir, sans parvenir à décrypter son comportement. Il avait l’air… pas de souffrir mais… la façon qu’il avait eu de découper ses propos laissait à penser qu’il faisait un effort conséquent, comme s’il était essoufflé ou je ne sais quoi. Ce qui n’avait bien sûr aucun sens pour moi. J’eu beau chercher ses prunelles, il ne remarqua rien, conservant la position de sa tête. C’était… un peu frustrant… surtout quand on sait à quel point j’appréciais nos échanges visuels. Là, j’avais l’impression qu’il me fuyait et… je n’aimais pas ça. Comme s’il avait peur que je puisse le sonder et découvrir ce qui se cachait derrière ce comportement étrange. J’avoue que ça m’inquiétait légèrement.

Accaparée par cette réflexion, je ne sentis pas immédiatement le rapprochement de Damon et ne put donc en aucun cas l’éviter. En effet, lorsque ça voix retentit, il était déjà penché vers moi… près de mon cou toujours dégagé grâce à ma main… son souffle le caressant presque. Si je n’avais pas été prise de court, j’en aurais sans doute frissonné… comme quoi l’effet de surprise pouvait aussi avoir du bon.
Quoi qu’il en soit, sa proximité laissait à croire qu’il voulait me confier un secret et le peu de tonalité qu’il plaça dans sa phrase tendait à confirmer cette supposition.



« - Mieux vaut l’écouter, je ne voudrais pas qu’il fasse un malaise à cause de la faim… » Murmura-t-il pour que son frère ne l’entende pas.


Je… heu… Oui bien sûr. Passer à table… C’était ce que mon cher et tendre avait suggéré. Qu’à cela ne tienne, si ça pouvait le réjouir, j’étais toute prête à répondre à sa requête ! Et puis, en effet, je m’en serais voulue de le voir faire un malaise. Une fois encore, j’avais l’impression qu’il exagérait… se « moquait » presque… mais je ne fis aucun commentaire. Je n’étais pas assez sûre de moi pour ça. Sa réplique avait l’air innocente après tout… On aurait même pu croire qu’il voulait veiller au bien être de son frère. Quant à y croire, c’était autre chose. Jusqu’ici, il s’était montré assez indifférent avec lui, le regardant à peine. Même si je n’avais aucunement l’intention de le lui reprocher surtout au vu du comportement de Stefan. Qu’il ne se préoccupe pas de sa grossièreté était particulièrement bénéfique pour le coup !

Toujours est-il que sa proximité était troublante, je ne vous le cache pas. Evidemment, je m’étais penchée moi-même vers lui un peu plus tôt mais… pas si près… Et puis, c’était plus pour feindre la confidence que pour en faire véritablement une, d’ailleurs. Heureusement, il ne tarda pas à se reculer… même si ça me parut affreusement lent. Son sourire était amusé. Une nouvelle fois, il ne prenait pas ombrage de tout ce qui aurait pu pousser son humeur à s’assombrir. Il restait fidèle à lui-même apparemment…

Il se tourna ensuite vers la chaise placée à côté de celle que j’occupais encore quelques secondes plus tôt, avant de la tirer. Il s’immobilisa toutefois, semblant prendre conscience de quelque chose de gênant. Il posa ses iris sur moi et je m’interdis férocement de frissonner. Ce qui fut un franc succès pour une fois.



« - Je peux m’asseoir là ? Enfin, à moins que tu tiennes à ce que ce soit Stefan… » Me demanda-t-il la permission, l’air un peu embarrassé à l’idée de s’immiscer entre moi et son frère.


Et bien, je n’avais aucune objection. Je n’étais pas du genre à m’arrêter sur ce genre de détail, à vrai dire. Les caprices, trop peu pour moi ! Et Stefan et moi avions largement le temps et l’occasion de rester collés l’un à l’autre. En outre, comme je l’ai déjà dis, les mettre côte à côte ou l’un en face de l’autre n’était pas forcément l’idée la plus judicieuse. Visiblement, plus il y avait de distance entre eux et plus Stefan était content.
En résumé, il se mettait bien là où il voulait. Ça n’avait pas grande importance.

Cela dit, son hésitation était mignonne. Il se montrait prévenant, peu désireux de voler la place à son frère. Il préférait s’assurer que ça ne posait aucun problème ni à l’un ni à l’autre. Même s’il n’avait parlé que de moi, là. Toutefois, je supposais qu’il en était de même pour Stefan. Par conséquent, je trouvais cette précaution assez attendrissante. Visiblement, il ne voulait pas s’imposer. Peut-être parce qu’il avait comme moi perçu la jalousie de son frère. Il ne voulait sans doute pas envenimer les choses. Et je ne vous cache pas que je n’en avais aucune envie moi aussi. De toute manière, mon petit-ami n’allait pas faire une vie de voleur pour si peu, n’est-ce pas ?

Je m’apprêtais donc à répondre que je n’y voyais aucun inconvénient à condition que Stefan soit d’accord cependant le garçon reprit la parole, m’empêchant donc de le faire :



« - Mais il manque quelqu’un… » Nota-t-il, venant apparemment de le réaliser.


Et oui… Bingo ! Ça faisait déjà de longues minutes que j’avais remarqué, priant pour que mon charmant petit frère daigne enfin nous honorer de sa présence mais… en vain. Il se faisait désirer. Pire qu’une nana ! C’était profondément agaçant. Il se fichait totalement de ce que je pouvais lui dire ou de ce qu’on pouvait penser de lui… Bon passe encore, mais ce n’était pas ainsi que nos parents l’avait élevé quoi ! Là, je le trouvais impoli, irrespectueux et tout ce que vous voulez. Il exagérait ! Je lui avais demandé de descendre depuis plus de dix minutes déjà mais Monsieur devait encore était obnubilé par sa maudite console ! Et ça m’énervait !

Pff… Sacré vieux Jérémy… Il avait décidé de… me pourrir la vie jusqu’au bout ! Non, j’exagère mais j’avoue que je fulminais intérieurement. C’est pourquoi je n’avais rien dis, me faisant discrète sur la question. Je comptais encore sur un sursaut de lucidité de sa part mais je pouvais toujours attendre visiblement… Il n’avait pas envie de descendre et me le faisait clairement savoir. D’ailleurs, je doutais qu’il le fasse volontairement pour m’irriter ou me provoquer… mais il était si distrait et particulièrement insolent parfois. Quand il n’avait pas envie de faire quelque chose, il ne le faisait pas… Enfin ça n’avait pas toujours été comme ça…
Alala… Génial… j’allais encore devoir passer pour la mégère de service ! … Et Dieu sait comme j’adorais ça !

J’étais mal à l’aise pour lui, pour ne rien vous cacher. Toutefois Damon s’attela à ce que ce sentiment soit plus personnel en s’inclinant légèrement vers moi. Ses iris capturèrent les miens sans le moindre effort mais j’eu beau me débattre, rien n’y fit. Je restais donc là, totalement soumise à la volonté de son regard. Je savais que ce n’était pas correct, que Stefan nous regardait et je me maudissais pour mon manque de volonté cela dit… c’était… comme un tourbillon duquel je ne pouvais m’échapper.



« - J’ai hâte de rencontrer Jeremy… » Me glissa-t-il alors.


Oh… c’était gentil. J’aurais aimé que ce soit réciproque surtout. Je veux dire qu’il fasse preuve, si ce n’est d’impatience, au moins d’intérêt pour nos invités… Et puis, malheureusement, mon frère n’avait rien de très intéressant. Je ne dis pas ça méchamment, loin de là. C’était un garçon génial et je l’adorais mais depuis l’incident… il semblait avoir perdu tout ce qui faisait de lui mon si précieux petit frère. Il passait sa vie enfermé là-haut, séchait les cours et se droguait… sans parler de sa toxico de petite copine totalement ratatinée du cerveau… Bref, il ne se ressemblait plus. Je savais pourtant qu’au fond, sa personnalité véritable se cachait derrière ses multiples barrières mais je n’avais aucune idée de la façon dont je devais m’y prendre pour la faire ressortir. Je savais qui il était vraiment mais lui paraissait l’avoir oublié. C’était triste… J’étais tellement impuissante…

Mais bon, je refusais de me laisser abattre par ce genre de méditation qui ne menait nulle part. D’ailleurs les prunelles du jeune homme m’aidèrent dans ce sens, obstruant mes facultés de raisonnement comme c’était souvent le cas.



« - … Il ne peut qu’être génial avec une grande sœur si… délicieuse… » Conclut-il de sa voix hypnotisante, me gratifiant d’un clin d’œil désarmant qui n’était malheureusement rien en comparaison à l’intensité de ses prunelles.


Alors là… cette réplique me plongea dans un véritable embarras. J’étais clairement gênée, là, je ne vous le cache pas. D’ailleurs, je ne suis pas certaine que je le lui cachais non plus mais bon… Ce n’était pas seulement la façon qu’il avait eu de me qualifier de « délicieuse » même si je la trouvais bien trop exagérée. Il disait ça sans vraiment se cacher vis-à-vis de Stefan et je trouvais ça assez déplacé. Sa réplique était malvenue pour moi mais aussi pour Stefan. Je veux dire, je sortais avec lui, je l’aimais alors… n’en avait-il pas conscience ?! J’avais brusquement l’impression qu’il voulait me charmer sans la moindre considération pour mes sentiments ou ceux de son frère. Je ne comprenais pas… d’ailleurs je me fichais de ses motivations, seul le résultat comptait et celui-ci ne me plaisait pas des masses !

En plus, si vous aviez vu ses yeux ! Il me sembla même y lire brièvement la convoitise et… ça m’effaroucha légèrement.
J’avais conscience qu’il s’agissait d’un compliment mais je ne pouvais m’empêcher de mal le prendre. Il n’aurait pas du se le permettre tout comme il n’aurait pas du remettre en question mon couple avec Stefan ! … Est-ce que c’était ça ? Est-ce qu’il essayait de me prouver que ça n’avait rien de sérieux en se comportant ainsi ? Je l’ignorais mais ça ne fonctionnait pas ! J’étais amoureuse de Stefan et de lui seul et rien ne pouvait me séparer de lui ! Pas même son sosie parfait ! Ça allait un peu trop loin à mon goût là.

Je… je savais reconnaître quand un garçon s’essayait à me séduire et là ça y ressemblait particulièrement. A un tel point que je trouvais ça aberrant. Presque choquant qu’il s’y ose en présence de mon petit-copain. Je ne savais pas ce qu’il y avait entre eux, ni à quel jeu il était en train de jouer mais s’il faisait ça pour se venger de son frère, je… Bref, je n’avais aucune intention de participer à ça.

J’étais tellement ennuyée par cette phrase que je trouvais presque aussitôt la force de détourner les yeux, les portant aussitôt sur Stefan… comme pour y chercher du secours… et une conviction. Bien entendu, c’était lui que j’aimais, c’était pour lui que j’étais prête à tout sacrifier.
Mes prunelles se reportèrent finalement sur Damon tandis que j’essayais de masquer ma nervosité, lui offrant un sourire clairement moins sincère que précedemment.


« - Merci, c’est gentil. » Lâchais-je avec une tranquillité que j’étais loin de ressentir.


En vérité, j’avais juste envie de lui dire franchement que j’aurais préféré qu’il garde ce genre de répartie pour lui à l’avenir mais je m’en abstins. Parce que je ne voulais pas que Stefan se le mette plus à dos encore. Si je faisais semblant de rien, ça pouvait peut-être passer pour un vulgaire compliment aux yeux du garçon. Et je ne voulais pas que mon petit-ami réalise que ça m’avait atteint. Je craignais qu’il ne soit jaloux… qu’il interprète mal mon embarras. Qu’il le prenne pour du plaisir, ce que ça n’était absolument pas.

Je plongeai assez brièvement mes prunelles dans celle de l’effrontée, une contrariété palpable dansant dans celles-ci sans que je ne cherche véritablement à refréner mon ressentit avant de me réintéresser subitement à Stefan qui m’observait en silence, impassible.
Pourquoi ? Parce que si je n’y prenais pas garde j’allais me faire happer par ses yeux, me faire prendre à mon propre « jeu » et en oublier ma frustration de le voir se conduire ainsi.

Je… je ne savais vraiment pas quoi penser de lui ! Il était charmant et drôle mais brusquement il… il disait quelque chose et il m’énervait. Ça avait été pareil lors de notre première rencontre… C’était perturbant. Je ne savais pas bien me situer vis-à-vis de lui… Est-ce que son cadeau était prémédité ? Je veux dire est-ce qu’il l’avait fait sans arrière pensée ? Parce que son compliment me faisait remettre en question son « innocence ». Cherchait-il à me « draguer » ? En un sens, je me sentais orgueilleuse de croire ça mais… il fallait voir la façon dont il me fixait aussi ! Je… Rah ! Je n’aimais pas ça du tout…


« - Par contre, tu ne devrais pas dire ça trop fort ou il risque d’attraper la grosse tête. » Ajoutais-je, en lui jetant un simple coup d’œil, cherchant cependant à rester aussi aimable que possible et à ne pas afficher trop ouvertement ma confusion.


Sans attendre je me dirigeai vers l’escalier et donc vers Stefan avant de me retourner vers lui, réalisant que j’avais oublié de répondre à sa question précédente… Vous aurez remarqué que je faisais des efforts pour rester avenante et tout et tout, hein ! Je préférais tenter de me convaincre que je grossissais tout ça. Et si ce n’était pas le cas, inutile de pester et de faire un scandale. Je voulais que ce repas se passe bien, je l’avais déjà dis.


« - Oh et pour la place, tu peux te mettre où tu veux, il n’y a pas de soucis. Sauf si ça t’ennuis… ? » Fis-je, examinant à nouveau mon petit-ami, peu désireuse de décider à sa place.


Il parut hésiter avant de secouer la tête, me gratifiant ensuite d’un sourire un peu plus réussis que les précédent.



« - A toi de voir. »


J’haussais les épaules comme pour dire que ça ne m’importait pas avant de m’approcher de l’escalier, bien décidée à faire venir le retardataire.


« - Jérémy ?! » L’interpellais-je d’en bas, d’une voix forte et un poil agacée afin qu’il m’entende distinctement.

« - Qu’est-ce qu’y a ? » Me répondit sa voix désinvolte et un tantinet froissée au bout de quelques secondes durant lesquelles je crus qu’il n’allait pas répondre.
« - Est-ce que tu vas te décider à descendre ou est-ce que je dois venir te chercher ? » M’impatientais-je, m’efforçant de ne pas élever la voix.


Il me sembla l’entendre soupirer puis j’entendis la porte de sa chambre se refermer bientôt suivit par son pas traînant. Il m’apparut bientôt. Evidemment, il ne s’était pas changé. Bon il n’avait pas l’air négligé mais pas particulièrement apprêté non plus, quoi…
Son regard se porta sur moi mais il ne s’y attarda pas, posant les yeux sur Damon. Un sourit fendit sa bouche tandis qu’il lançait tranquillement :



« - Salut, Stef’. »


Un petit sourire étira mes lèvres, trouvant sa méprise bien naturelle. Je l’avais moi faite… et pour ma part ça avait été nettement plus lourd de conséquence.
Je m’empressais néanmoins de remettre les choses dans leur contexte.


« - Heu… non pas vraiment… Damon, je te présente Jérémy, mon petit frère et Jérémy je te présente Damon, le frère jumeau de Stefan. » Précisais-je, me demandant s’il se rappelait de notre conversation là-dessus… On ne savait jamais avec lui…

« - … Oh… cool. Salut. » Se reprit-il plein de nonchalance avant de poser les yeux sur le véritable Stefan, lui offrant un sourire amical.


Au moins, ils s’appréciaient tous les deux. Jérémy semblait avoir beaucoup d’affection pour Stefan et je ne pouvais que m’en réjouir. Pour preuve, Stefan lui offrit un sourire complice. Pour ma part, je me réintéressai à Damon, histoire de ne pas l’exclure et songeant une fois encore que leur ressemblance était frappante.


« - Bon heu… Vous n'avez qu'à vous installer, j’arrive. »


Sans attendre, je m’engouffrai dans la cuisine. Je n’avais pas grand-chose à faire mais j’avoue que je pus profiter de cet instant de calme pour me ressaisir totalement. Concentrée sur ce que je faisais, je transvidai les ingrédients dans le plats adapté, m’assurant qu’ils étaient toujours chauds… C’était le cas, tellement que je manquai de me brûler en goûtant…
Bon allez… maintenant, il était temps de retourner sur le devant de la piste…


Dernière édition par Elena Winters le Lun 12 Oct - 18:32, édité 1 fois
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Damon Whitehorth

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MessageSujet: Re: Avoir les crocs [pv Elena]   Avoir les crocs [pv Elena] EmptyLun 12 Oct - 16:50

Moi, jouer la provoc’ ?! Hey, vous poussez le bouchon un peu loin là… j’avais absolument rien fait du tout… Ouais j’avais qualifiée Elena de délicieuse, et alors… ? C’était ce qu’elle était, non ? Ce joli cou si appétissant… le sang chaud battant sous ses veines… franchement, si ça ne paraissait pas délicieux, soit vous étiez homosexuels, soit vous pouviez commencer le même régime que Stefan… parce que rien ne saurait vous satisfaire… ça je pouvais le parier immédiatement.

Mais, vous avez vraiment trouvé que c’était trop… ? Moi je trouvais ça particulièrement bien… Je soupçonnais qu’elle ne savait pas vraiment comment me cerner… et c’était parfait… je n’étais pas facile à cerner, et j’étais même profondément lunatique, ce qui risquait de faire échouer la plupart de ses tentatives… oh j’en avais conscience… je savais que j’étais du genre à passer du coq à l’âne en un instant, sans la moindre raison valable… mais après tout, c’était ma façon d’être, non ? Moi je n’allais pas commencer à changer, et surtout pas pour une fille… avec le temps, elle apprécierait se côté imprévisible de moi… c’était tout de même l’un des points les plus intéressants de ma personnalité ! Ne mettez pas ça de côté… je pouvais être parfaitement sympathique, puis me jeter sur vous d’un coup, sans qu’on comprenne vraiment quelle mouche m’avait piqué… j’étais ainsi juste.

Mais ça allait être confusant pour cette chère Elena… La petite-copine de mon brave frère jumeau… Elle l’aimait lui… même si je doutais que ce soit de l’amour pour être franc… et de l’autre côté, elle avait le frangin, moi, qui ne la laissait pas indifférente, on avait déjà pu s’en rendre compte, ça sautait aux yeux, et en plus de nos petits jeux de séduction, elle devait désormais se demander si je ne la draguais pas ouvertement, comme je venais « apparemment » de le faire là… mais qui aurait pu garantir que c’était bien ce dont il s’agissait… ? Peut-être n’était-ce que politesse, gentillesse… et rien de particulièrement charmeur… après tout, je ne lui avais pas non plus dit : « je te veux cocotte », non, je m’étais quand montré un poil prudent dans mes actions et dans mes dires…

La pauvre devait avoir du mal à bien réfléchir à tout ça… surtout avec Stefan, qui passait tour à tour de la rage, à jalousie, en passant par l’envie de sang… difficile de tout concilier quand c’est comme ça hein…
J’étais plongé dans son regard, toujours aussi joli, me permettant de glisser ma pointe de désir dans celui-ci… la pauvre… elle n’avait sans doute pas besoin de ça… ce qui expliquait mon geste d’ailleurs ! Ça n’aurait rien eu d’intéressant sinon… Toutefois, elle fit montre d’une belle force de caractère en détournant presque instantanément les yeux de moi, faisant poindre en mon être un sentiment de frustration assez évident.
Elle… préférait regarder son Stefan… quoi chérie ? On se sent coupable d’une possible infidélité soudain… ? Elle ne devait pas avoir l’esprit tranquille pour le dévisager ainsi… rien que l’idée de l’infidélité la faisait se sentir aussi coupable… quelle tête ferait-elle après une nuit de folie avec moi… ? J’avais hâte de voir ça…
Ça ne dura malgré tout qu’un court instant avant qu’elle se ré-intéresse à moi…


« - Merci, c’est gentil. » Lâcha-t-elle avec un sourire absolument faux.


Et bien… sympa l’honnêteté… et tout tes beaux discours « moi aussi j’aime la sincérité » et tout le blabla… ah la baratineuse… pire que moi cette fille.
On sentait clairement sa nervosité, et il était clair que ce n’était pas « gentil », mais plutôt gênant et… inconvenant… ? Pas besoin d’être vampire pour le comprendre, ça se ressentait si distinctement…

A mon plus grand bonheur, elle choisit alors ce moment pour me gratifier d’un regard désapprobateur, particulièrement contrarié, plongeant ses iris furieux dans les miens… c’était… délectable… comme je l’avais dit, elle était encore bien plus jolie quand elle s’énervait… quelle colère mes amis, j’aurais pu en être foudroyé sur place… et… putain, ça me donnait plus envie d’elle encore… Qu’elle était canon lorsqu’elle s’énervait… je devais avouer que c’était plaisant… Personnellement, je me régalais… ça c’était ce qu’elle ressentait vraiment… et elle me le faisait partager… ce qu’elle ne faisait pas vraiment avec Stefan, qu’elle avait épargné jusqu’à maintenant… d’un coup, je me sentais… privilégié… comme si j’en avais plus que lui…

Ses yeux ne tardèrent pas à se détourner, la belle n’ayant pas tardé à comprendre qu’elle perdrait à ce petit jeu et que mes yeux étaient bien trop impénétrables, bien trop envoûtants et dominateurs… Elle savait donc s’arrêter quand il le fallait… elle ne faisait pas n’importe quoi. Elle était futée, je devais bien le reconnaître à nouveau. Dommage, j’étais bien, plongé dans son joli regard contrarié… même si j’avais du lutter pour résister à l’envie de l’envoûter… cette fille était très tentante, sur tous les plans… c’était une vraie invitation à vampire à elle seule… alors évitez d’en ramener trop, la meute risquait de lui tourner autour… et je tuerais quiconque s’en prendrait à elle.


« - Par contre, tu ne devrais pas dire ça trop fort où il risque d’attraper la grosse tête. » Ajouta-t-elle en ne m’offrant qu’un petit coup d’œil, m’arrachant un petit rire.


Ce qui me faisait rire… ? Je n’aurais pas su le dire avec exactitude… Mais déjà, sa réplique était amusante… elle était troublée, ne savait pas comment réagir à ma réplique, et elle s’en sortait avec une pirouette géniale et particulièrement divertissante… me taquinant comme si elle avait pleinement conscience d’être exceptionnelle, mais qu’il ne fallait pas l’ébruiter… une réplique que j’aurais pu prononcer à sa place… même si contrairement à elle, j’en aurais été convaincu, ça n’aurait pas été une « blague ». Mais il n’y avait pas que ça… je trouvais amusant sa manière de me snober… elle me craignait… elle craignait que je la mette en danger, que je mette leur couple en danger… et par vengeance à ce que j’avais dit, elle ne m’accordait qu’un regard en coin, rien de plus… et je trouvais assez amusant de la voir me… résister comme ça… elle ne savait pas à qui elle s’attaquait, mais elle s’y attaquait malgré tout… sans gêne, honte ou peur… elle fonçait sans crainte… et c’était aussi rageant qu’amusant… j’appréciais je crois.

Elle se désintéressa alors complètement de moi pour marcher vers le… l’espèce de couloir de l’entrée… en passant à côté de Stefan… toutefois, arrivée à sa hauteur, elle s’immobilisa pour entrer en conversation avec lui. Ah sacré Stefan, il récoltait tous les honneurs celui-là… Je me montrais absolument exquis, et c’était encore lui qu’on allait voir, pour taper la discute… j’en étais… profondément blessé… ouais, sûrement.


« - Oh et pour la place, tu peux te mettre où tu veux, il n’y a pas de soucis. Sauf si ça t’ennuis… ? » Lâcha mon hôte en s’intéressant à mon jumeau.


Tant mieux, je voulais me mettre à tes côtés Elena… alors ça tombait bien, mais est-ce que lui allait vraiment le vouloir ? C’était moins sûr déjà… Mais allait-il oser faire un foin alors qu’il avait déjà mis les nerfs d’Elena à rude épreuve ? Tenterait-il un coup de poker pour quelque chose de si insignifiant ? Après tout, il ne s’agissait que d’une soirée, rien de plus… ça ne serait pas la mort non plus…
En tout cas, j’appréciais ma position d’un coup… Je les fixais, la demoiselle dos à moi, contrairement à Stefan et… je réalisais que c’était ma première occasion de mater la jeune fille depuis un bon moment… j’offris donc un clin d’œil à Stef’ avant de tourner volontairement la tête pour m’intéresser au joli cul d’Elena, toujours aussi canon… ce que j’adorais cette partie de son corps, je m’en lasserais jamais, c’était clair là… le pauvre Stefan me regardait, tandis que je préférais m’intéresser au dos de sa chère et tendre… Je fronçais alors les sourcils en entrouvrant la bouche en « O », d’un air de dire « oulà, canon en vue ! », commençant à mimer un geste particulièrement suggestif avec ma main postée… devant mes parties génitales…
Oh que oui Stefan… s’il était bien une chose que ta copine m’inspirait c’était ça… difficile de ne pas penser à elle en s’astiquant le manche maintenant que j’avais croisé sa route… J’offris à mon jumeau un sourire particulièrement mauvais… oh oui je voulais son cul, et je l’aurais, quoi qu’il m’en coûte… il sembla toutefois particulièrement décontenancé devant mes mimiques et mes gestes déplacés, puisqu’il ne répondit pas à la demoiselle tout de suite, plus qu’hésitant. Je ne faisais pourtant pas grand-chose… oh d’accord, j’étais ignoble, ça vous va ?!


« - A toi de voir. » Lui rétorqua-t-il, ignorant avec brio mes singeries sexuelles.


Félicitations mon grand ! Tu venais de réussir le test avec beaucoup de classe ! Ignorer mon bordel et lui répondre avec un sourire si faux, c’était très fort, tu n’étais pas si mauvais quand tu voulais finalement… bravo, encore une fois… Bon, ce n’était pas suffisant pour que j’accepte de partager Elena avec lui mais… c’était pas mal… et point de vue partage, je ne le craignais pas trop… c’est vrai, à part lui tenir la main et lui faire des petits bisous, que faisaient-ils tous les deux… ? Rien, absolument rien… et pourtant il l’aurait sans doute déjà baisée s’il avait pris rien qu’un peu de sang humain avant… débile… s’interdire le plaisir de la chair si tendre d’Elena… c’était un crétin rien d’autre… et il ne méritait pas le titre de vampire… pourtant que ça lui plaise ou non… il en était un lui aussi…
En tout cas, il était grand seigneur… il n’avait pas peur qu’elle s’intéresse à mon manche sous la table ? Woah, j’étais impressionné… j’avais pourtant essayé, mais il s’en était bien sorti… ma tentative de déstabilisation n’avait pas marché cette fois-ci… enfin… il fallait bien qu’il me résiste quelquefois… où aurait été le plaisir sinon ?
Elena s’éloigna de lui et repartit au loin en direction de l’escalier, prouvant à qui le voulait que sa démarche était aussi terrible que tout son être, ses fesses étant particulièrement jolies en mouvement…


« - Jérémy ?! » Grinça-t-elle avec un agacement délectable.


Et… rien…
Mon dieu, que s’était-il passé ?! Est-ce qu’il était mort ?! Est-ce qu’il y avait du sang ?! Est-ce qu’on pouvait goûter ?! … Oh allez Elena… en échange d’un corps mort et encore chaud, j’acceptais un trip à trois avec mon frère dans la balance… ça me dégoûterait mais bon, je ferais abstraction de lui au maximum…
Malheureusement, tous mes rêves s’évanouirent, si on peut considérer un truc à trois avec Stefan comme un rêve… puisque le frangin… le sien à elle, n’était pas mort…


« - Qu’est-ce qu’y a ? » Ronchonna celui-ci.
« - Est-ce que tu vas te décider à descendre ou est-ce que je dois venir te chercher ? » Lâcha sa grande sœur, visiblement furieuse de son absence.


Visiblement, il n’y avait plus grand amour familial dans cette maison… bon remarquez, ça aurait été de l’inceste… mais je vous parle d’amour fraternel quoi… de tendresse… non, eux ils se parlaient presque comme de la merde et le respect semblaient avoir du mal à se faire une place… ils cohabitaient difficilement visiblement… et ça sautait carrément aux yeux… En tout cas, j’aurais aimé être à sa place… et qu’Elena soit obligée de venir me chercher avec son air rageur… Mmmh… que ça avait l’air d’être une bonne option… De toute évidence, ce n’était pas celle du Jeremy en tout cas, puisqu’il ne tarda pas à pointer le bout de son nez en bas… Il était… banal. Dur quand on a une sœur comme Elena à mon avis… le pauvre devait ruminer sa rage d’être si quelconque quand sa sœur attirait les frères vampires les plus convoités de l’histoire… C’était un bon humain comme les autres quoi, le constat était vite fait… surtout fringué comme ça… c’était… juste un clochard comme les autres… rien de particulier vis-à-vis de lui… il se permit toutefois de me fixer, ce que je dus accepter sans sourciller…


« - Salut, Stef’. » Me lança-t-il, mon sourire se perdant entre amusement et agacement.


Ils allaient tous le faire ou quoi ?! Franchement, ça devenait énervant à la fin ! Comment pouvaient-ils me confondre avec cette tâche, cette abomination ?! Nous n’avions rien en commun ! Il y avait même tout un tas de détails physiques qui nous différenciaient, d’autant que j’avais quand même plus de charme que lui ! Sans parler de mon style, clairement plus classe que son air de crasseux… Franchement, ils étaient aveugles ou ils le faisaient exprès… enfin, je ne le prenais pas mal… après tout, comme le disait Stefan, et avec plus ou moins ses mots… c’était un tox’… ouais bon, j’ai dit plus ou moins… il devait être trop défoncé pour comprendre quelque chose… pitoyable humain…


« - Heu… non pas vraiment… Damon, je te présente Jérémy, mon petit frère et Jérémy je te présente Damon, le frère jumeau de Stefan. » Le reprit Elena, en prenant bien soin de lui expliquer les choses comme il faut. Ça risquait de faire un choc.
« - … Oh… cool. Salut. » Répliqua-t-il simplement avec un flegme surnaturel, me scotchant sur place !


Il était étonnant celui-là… Soit rien ne le choquait, soit il était complètement défoncé mais… c’était stupéfiant… j’en étais moi-même sur le cul… je n’en revenais pas qu’il prenne la nouvelle avec autant de tranquillité… rien à foutre presque le mec… mais ce n’était pas un petit gringalet comme lui qui allait me décontenancé, aussi le saluais-je d’un petit salut de la main, même si j’affichais toujours une mine assez… incrédule.
Malheureusement pour lui, il semblait apprécier le Stefan, puisqu’ils échangèrent un regard et un sourire complices… écœurant, j’allais en vomir… il faisait copain-copain avec les humains maintenant ?! Encore, se faire l’une d’entre eux, je le comprenais, surtout que… Elena… enfin bref… mais s’acoquiner à des clochards comme ça… aller à des… entraînements… C’était la crise de la cent-cinquantaine ou quoi ?! Pauvre vieux…
J’éclipsais vite cette réflexion idiote, grâce aux iris d’Elena, qui revinrent se planter sur moi… elle ne m’oubliait pas… même si j’avais fait le connard… j’appréciais… elle savait traiter des invités dignes de moi… enfin moi quoi.


« - Bon heu… Vous n'avez qu'à vous installer, j’arrive. » Déclara-t-elle avant de s’enfuir en cuisine.


Elle voulait sans doute se remettre de ses émotions… il faut dire qu’elle en voyait de toutes les couleurs ce soir… Entre Stefan le renfrogné introverti, son frère le ronchonneur impoli, et moi le charmeur insolent, elle ne devait plus savoir où donner de la tête… un peu de repos sans nous trois lui ferait du bien, aussi la laissais-je reprendre ses esprits tranquillement… De toute manière, je n’eus pas vraiment à m’en soucier tout de suite… Jeremy vint s’installer docilement, comme sa sœur l’avait demandé, se positionnant en face de MA place, tandis que Stefan me dévisageait avec de gros yeux, comme pour m’inciter à aller le voir. Je ne me fis donc pas prier, désireux que j’étais de toujours répondre aux désirs de mon génialissime frère… j’en faisais trop ? D’accord…
Je le rejoignis donc à l’encadrement de la porte, ma démarche nonchalante semblant l’énerver… ce qui me poussa à l’accentuer plus encore… La conversation commença alors, à mi-voix, pour être sûr de ne pas affoler tout le monde…


« - Que se passe-t-il, petit frère ? » L’interrogeais-je innocemment.
« - Tu sais très bien, tu vas arrêter ça Damon… » Grinça Stefan sur les nerfs.
« - Arrêter quoi ? Faire des gestes obscènes ou me branler en pensant au cul d’Elena ? » Le provoquais-je ouvertement avec une innocence exagérée.
« - Ne me pousse pas à bout… » Lâcha-t-il en serrant le poing.
« - Non toi, ne me pousse pas à bout. » Répliquais-je en saisissant son poignet, le retournant instantanément pour le plaquer face au mur, profitant que Jeremy ne regarde pas dans notre direction. « - j’ai déjà dîné, je ne la mordrai pas tout de suite… » Appuyais-je encore en serrant son poignet avec plus de férocité.
« - Tu es… immonde… » Osa-t-il cracher.
« - Si j’étais si immonde, j’aurais déjà baisé ta petite garce… et c’est ce qui risque de se passer ce soir si tu continues de te comporter ainsi… » Lui murmurais-je à l’oreille, ma voix semblant prendre du plaisir à l’idée de profiter d’Elena.


Je le relâchais alors au bout de quelques secondes, reprenant un air totalement désinvolte en revenant vers la table. J’avais gagné ce round, encore une fois, et il avait intérêt à ne pas me chauffer davantage… résister à la jolie nuque d’Elena était déjà assez dur… pas la peine qu’il en rajoute… sinon, je risquais de ne plus rester totalement maître de moi… et ce serait entièrement sa faute, je refusais toute implication là-dedans… je l’avais prévenu après tout…


« - Ce n’est rien petit frère, je te pardonne. » Lançais-je de façon très audible en allant m’asseoir face au petit frère d’Elena.


Il restait peu de possibilités maintenant… Soit Stefan s’asseyait à mes côtés, soit c’était Elena… il n’y avait plus d’autre choix possible… Ce dernier s’avança vers nous, sembla hésiter une seconde, avant de finalement prendre place à côté du frère, m’offrant un regard mauvais avant de… se détendre… du moins en apparence… et ben… ce n’était pas si mal… Au moins il faisait des efforts… Il avait si peur que ça que j’abuse d’Elena… comme c’était touchant… et comme ça me donnait furieusement envie de jouer au salopard surtout… je faisais d’énormes efforts pour ne pas trop me laisser tenter, j’espérais qu’il appréciait quand même !


« - Vous êtes vraiment très ressemblants… » Osa lâcher Jeremy.
« - Non. » Rétorquais-je, exactement en même temps que mon frère, le tout nous arrachant un minuscule rire à tous les deux, et un regard… presque complice. Presque hein.
« - Parfois, j’aimerais qu’on se ressemble un peu plus lui et moi… » Confiais-je sans honte, plongeant mon regard froid dans les yeux de Stefan, et attendant impatiemment le retour d’Elena.


La soirée allait véritablement commencer…
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Elena Winters

Elena Winters


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Avoir les crocs [pv Elena] Empty
MessageSujet: Re: Avoir les crocs [pv Elena]   Avoir les crocs [pv Elena] EmptyLun 12 Oct - 20:19

« Quand il faut y aller, faut y aller »… C’était exactement ce que j’étais en train de me répéter à cet instant précis. Toutefois je restais là, le plat toujours dans les mains, sans avoir le courage de m’avancer. J’étais… pour le moins crispée.
Le regard planté droit devant moi, je m’étais immobilisée sur le seuil de la porte de cuisine. Suffisamment près pour voir le salon mais suffisamment loin pour n’être visible à aucun des protagonistes évoluant dans la pièce adjacente. D’ailleurs, c’est à peine si j’apercevais la silhouette de Jeremy qui s’était assit tranquillement à table, prenant sa place attitrée sans demander aux autres leurs avis sur la question.

Pour tout vous dire, je n’avais pas tellement envie de retourner me confronter à ces trois là. Ils avaient déjà commencé à me rendre folle, sérieux ! Entre mon petit frère qui n’y avait vraiment pas mis du sien et les jumeaux Whitehorth… il y avait de quoi péter un plomb. Heureusement, je n’étais pas de nature à me laisser déborder aussi facilement. Je savais prendre sur moi et garder mon sang-froid en toutes circonstances… ou presque. Cependant il faut bien admettre qu’aucun des participants au dîner de ce soir ne me facilitait la tâche. Dur dur de veiller à ce que tout ce passe bien quand vous deviez concilier trois personnalités aussi différentes.

D’un côté, il y avait mon précieux Stefan, aussi fermé qu’une huître et aussi têtu qu’une mule. Il semblait tendu à l’extrême, plus encore que la première fois où nous nous étions embrassés, c’est vous dire ! Je l’avais rarement vu si nerveux, si taciturne. Et pourtant j’étais plutôt habituée à sa morosité. Il ne paraissait pas très motivé à changer de comportement en plus… même s’il s’efforçait de rester agréable en ce qui me concernait. C’était déjà ça. Même si ses réactions me laissaient un goût de perplexité assez prononcé.
Est-ce qu’il détestait son frère… à cause de moi ? Je veux dire… il avait parut tellement jaloux du cadeau de Damon… et évidemment celui-ci n’avait pas arrangé les choses, bien au contraire. Est-ce qu’il redoutait que je ne m’entiche de son jumeau ? … L’idée était absurde, honnêtement… Je l’aimais trop pour ça et ce n’était pas comme si j’étais du genre infidèle. Même si Mike à une époque en avait clairement douté vis-à-vis de Stefan… Bon certes, il avait partiellement raison mais j’avais rompu avant de faire quoi que ce soit avec le lycéen quand même !

Mais bref, tout ça pour dire qu’en analysant son comportement à tête un peu plus reposée, je songeais qu’il était très probable que ses actes ne soient dictés que par sa peur de me perdre au profit de ce frère si « exceptionnel » – pour reprendre ses propres termes – dont il m’avait vanté les mérites. Une sorte de manifestation plus poussé du complexe d’infériorité que j’avais décelé chez lui la semaine dernière, jour pour jour. Par conséquent, ça me semblait un petit peu plus acceptable. La jalousie n’était rien d’autre que l’expression de l’amour, au fond. Moi qui me plaignais souvent de n’avoir pas suffisamment de preuve qu’il m’aimait de sa part… et bien, j’aurais tout de même préféré m’abstenir de celle-ci. Bah oui, même si je le comprenais, ça n’en étais pas moins désagréable… N’avait-il donc pas confiance en mes sentiments pour lui ? Si c’était le cas, alors c’était le monde à l’envers.

Quoi qu’il en soit, venait ensuite son jumeau si… vivant, si dynamique, qui semblait s’amuser de tout mais dont je me méfiais instinctivement. Sa gentillesse et son absence de timidité cachait quelque chose, je le pressentais… sans parler de son insolente inconvenance lorsqu’il m’avait qualifié de délicieuse. Je le pensais plein de bonnes manières mais là-dessus je révisais mon jugement. Ses propos ne faisaient pas très gentleman mis dans leur contexte. Pauvre Stefan… il ne devait pas savoir non plus sur quel pied danser vis-à-vis de ça. Enfin, comme je le disais, il pouvait être tranquille. Je n’étais pas du genre à tomber sous le charme du premier venu, même si celui-ci ressemblait traits pour traits au garçon que j’aimais et que j’avais choisis. Parce que la seule chose qui aurait pu m’attirer chez lui, c’était son physique or je retrouvais le même chez l’homme de ma vie. Sa personnalité, pour sa part, était un peu trop… complexe à mon goût… du moins de ce que j’en savais.

Et pour finir, Jeremy. Encore le plus vivable des trois. C’est vous dire combien l’atmosphère générée par les deux autres étaient insupportables. Il avait l’air clean mais s’était montré bien impoli en affichant une telle indifférence vis-à-vis de Damon. Pas que je tienne particulièrement à ce que mon frère entre dans ses bonnes grâces mais… un minimum quoi. Cela dit, il n’avait fais preuve ici que de ce flegme énervant qui lui était devenu propre. Depuis la mort de nos parents, il semblait que plus rien n’était véritablement capable de l’ébranler ou de l’émouvoir. Hormis sa droguée de petite-copine qui était récemment parvenue à lui arracher quelques larmes… ce qui m’avait fais la mépriser définitivement, ce que je me gardais bien de lui dire. Nous n’étions plus suffisamment proches pour que je me permette de critiquer son choix. J’étais déjà sans cesse à lui reprocher son mode de vie alors je n’allais pas non plus ajouter sa copine. Pourtant, ce n’était pas l’envie qui m’en manquait. Une envie que partageait Jena. Oui, elle et moi serrions… non grincions des dents mais discrètement. Il était assez braqué comme ça et telle que je le connaissais, cet impulsif aurait eu tôt fais de plier bagage pour s’enfuir avec cet écervelée.

Bref, ce genre de réflexions ne m’aidait pas énormément. De toute manière, il n’y avait pas à tortiller : je devais y retourner et je le ferais. Je ne pouvais pas faire autrement, pour le coup. Le choix me faisait cruellement défaut. Enfin, je suppose que je ne pouvais m’en prendre qu’à moi-même. Je commençais vraiment à regretter mon insistance auprès de mon bien-aimée. Quelle idiote. Pourquoi avais-je tant tenu à ce dîner ? Je ne m’en souvenais plus, hélas. Ça m’avait parut être une bonne idée, une occasion de nous rapprocher tous les trois… Une occasion de pénétrer un peu dans l’existence de Stefan mais… en fait, je craignais que ce repas ait finalement l’effet inverse.
Jérémy faisait montre de son je-m’en-foutisme permanent, Stefan était hargneux, Damon imprévisible et déroutant et moi mécontente de la tournure des événements. Un charmant programme qui se profilait donc… Délicieuse cette petite « réunion de famille »… Rappelez-moi de ne pas réitérer l’expérience de si tôt ! … Et de ne plus employer l’expression « délicieuse » avant que le souvenir de ses prunelles brûlantes se soit évaporé !

Bon allez, il n’y avait pas de raison de stresser, au fond ! Il me suffisait de rester le plus légère possible et de veiller à ne pas vraiment m’occuper de Damon histoire de bien lui faire comprendre que, si telle était son intention, je n’étais pas du tout intéressée. Et puis, on allait manger donc ça se serait sans doute un peu plus calme. En espérant que la nourriture suffise à tous nous clouer le bec…
Inspirant profondément et desserrant ma prise sur le plat pour que ça paraisse plus naturel, je m’apprêtais à retourner dans l’arène, pleine de ses bonnes résolutions, lorsqu’une voix me figea en s’élevant jusqu’à moi.



« - Ce n’est rien petit frère, je te pardonne. »


C’était Damon. Je pouvais l’affirmer grâce à ce petit je-ne-sais-quoi de supérieur qui teintait sa voix. Un petit accent qui semblait perpétuellement amusé… voir moqueur dans le pire des cas. Et puis surtout… ce n’était pas le genre de « grandiloquence » dont faisait preuve mon frère. S’il avait du dire cette phrase, il l’aurait prononcé discrètement afin que seul l’intéressé l’entende. Il était plus en retenu, lui. Que son jumeau, en revanche, disait ça sans le moindre embarras, sans se préoccuper qu’on l’entende ou non… A moins que ce ne soit justement son but… Non, je devenais réellement parano là. Je n’allais pas lui prêter toujours de mauvaises intentions tout de même ?!

En tout cas, ça augurait de bonnes choses, non ? Apparemment ma petite absence avait permis de régler les choses et je ne pouvais que m’en féliciter. Ils avaient profité d’être un peu tranquilles pour s’expliquer et cette hypothèse me rassurait réellement. D’autant qu’apparemment, Stefan s’était excusé. Il avait enfin pris conscience de l’idiotie de son attitude et c’était une excellente chose ! Désormais, l’atmosphère serait un peu moins tendue. Je remerciais mon petit-copain pour ça. Il n’aimait pas s’excuser, je le savais, mais l’avais fais pour que tout ce passe bien. Quant à Damon, il acceptait ses excuses… Rester à prier que ça signifiait qu’il ne se comporterait plus comme il l’avait fais vis-à-vis de moi !

Et… petit frère ? N’étaient-ils pas censé avoir précisément le même âge ? Hum… Visiblement, ça n’empêchait pas le jeune homme de se prendre pour l’aîné. Ce qui était compréhensible quand on savait tout ce qu’il avait pour lui et qui me revenait soudainement en mémoire. Je veux dire… il avait pris soin de Stefan à la mort de leurs parents, s’était battu pour le protéger et tout ça… Forcément, il était logique qu’il prenne le rôle de grand frère. C’était tout à fait compréhensible à mes yeux même si je supposais que Stefan ne devait pas apprécier plus que ça. Ben oui, vous savez, avec la notion d’infériorité de ce grade et tout ça…

Un léger sourire étira mes lèvres. J’étais satisfaite de ce que je venais d’entendre, je ne le nie pas. Ils s’étaient réconciliés et ça iraient forcément mieux à présent. Le ciel soit loué, je n’aurais pas pu soutenir toute seule cette pression que répandait leur mésentente !
Il me sembla de là où je me trouvais que quelqu’un prenait place près de mon Jeremy mais j’étais trop distraire pour y prêter vraiment attention.



« - Vous êtes vraiment très ressemblants… » Entama mon petit frère.


Premièrement, j’étais ravie qu’il lance la conversation. C’était suffisamment rare pour être souligné. Même si mon bien aimé avait toujours eu le pouvoir de lui délier la langue… En tout cas, leur gémellité l’intéressé un minimum, apparemment. Ce qui pouvait se comprendre. J’étais moi-même assez intéressée par le sujet. C’était assez fascinant de les voir côte à côte. Je vous pris de me croire, ça faisait tout drôle la première fois. Même en le sachant, on ne s’attend pas vraiment à ça, à ce que ce soit à ce point là. J’avoue qu’il y avait de quoi être troublé par leurs allures identiques !

Quoi qu’il en soit, il n’avait pas tort. Physiquement, ils étaient très ressemblants, ça c’était une affaire entendue… et une phrase qu’ils avaient du entendre plus souvent qu’à leurs tours. Cela dit, j’avais évité d’en faire mention devant Stefan, certaine qu’il prendrait mes dires assez mal. Pas comme une insulte mais pas loin… Il avait déjà un problème identitaire assez évident alors je n’allais pas enfoncer le couteau dans la plaie. C’est vrai que ça ne devait pas être facile à vivre tous les jours. Une pensée qui m’avait déjà traversé l’esprit mais à laquelle je n’avais pas porté plus d’intérêt que ça.
Combien de fois les avait-on confondus ? Combien de fois les avons pris l’un pour l’autre ? Leurs parents, leurs amis, leurs petites-copines mêmes… ? Ça devait être particulièrement gênant. Pour tout le monde d’ailleurs mais pour eux plus encore. Oui, il y avait vraiment de quoi finir névrosé ! Pas que Stefan le soit mais disons que… son complexe d’infériorité ne prenait que plus de sens vu sous cet angle. En plus quand on se ressemble tellement, les gens doivent s’attendre à trouver chez vous les mêmes capacités, les mêmes talents et les mêmes qualités que chez l’autre… non ?
Enfin, de toute manière, je doutais de voir un jour mon cher et tendre s’épancher sur le sujet… Tant pis, je ne pourrais qu’imaginer ce qu’ils avaient du endurer…



« - Non. » Répondirent-ils en chœurs, m’arrachant à mon inutile médiation.


Honnêtement c’était drôle ! Et tellement vrai en parallèle… De ce que j’avais pu en voir, ils n’avaient mentalement pas grand-chose en commun. Sauf peut-être le fait de ne pas apprécier d’être ainsi comparés.
En tout cas, je ne pu réfréner un sourire amusé en les entendant s’accorder si bien… ce qui n’était justement pas l’effet désiré. Je trouvais ça… mignon. Oui, finalement, ils ne devaient pas se détester autant que ce que Stefan m’en avait donné l’impression ! Après tout, ils avaient du vivre pas mal de choses ensembles… Et Damon était la seule famille qu’il lui restait apparemment…

A cette pensée, je jetai un regard à mon propre frère, songeant qu’il en était de même pour nous. Je présume qu’on aurait du prendre soin l’un de l’autre et pas se disputer sans cesse… Ça ne rimait à rien lorsque vous n’étiez plus que deux de vous battre comme des chiffonniers pour des bêtises ou pour le passé. L’important c’était d’être là pour l’autre, de le soutenir… de vivre ensemble… Nous avions besoin de le réapprendre malheureusement… Et si je m’avisais de lui dire ça, il serait mal à l’aise et s’éclipserait en tournant ça en dérision…
Je priais pour que le temps arrange ça… pour qu’il ne nous sépare pas davantage, tout en sachant au fond de moi que je n’aurais pas du le laisser commencer déjà. Cela dit, il n’était pas trop tard.



« - Parfois, j’aimerais qu’on se ressemble un peu plus lui et moi… » Déclara calmement… celui que je devinais être Damon.


Une phrase qui, je le supposais, était réciproque. Vu sa manière d’en parler, il était apparent que Stefan aurait voulu être comme son jumeau. Toutefois, je ne savais dire si cette affirmation était positive ou négative, si elle était dite plutôt en tant qu’admirateur ou que critique. Il pouvait dire ça parce qu’il enviait les qualités de son jumeau ou simplement parce qu’il lui reprochait des choses. Comment savoir ?
Mais au moins, ça avait l’air sincère… une fois encore. Comme je l’ai déjà dis, je lui reconnaissais au moins ça, de ne pas se cacher. Même si parfois, il fallait savoir le faire et garder sa langue dans sa poche pour éviter des désagréments comme celui qu’il venait de me faire vivre.

Cela dit, même si cette conversation était ô combien intéressante, il était temps pour moi de revenir sur scène. Pas que ça m’enchante mais j’étais tout de même plus sereine grâce à cette ébauche de discussion que j’avais surprise. Et puis, il aurait été impoli de les faire attendre plus longtemps.
Je choisis donc précisément ce moment pour faire quelque pas dans la pièce, un petit sourire tranquille aux lèvres, les fixant à tour de rôle… m’attardant néanmoins sur Damon moins que sur les autres.

Jeremy observait tranquillement Damon, tout en triturant sa fourchette. Stefan souriait d’un air mi-amusé, mi-ironique d’un air de dire « oh, mais je n’en doute pas » mais il tourna vivement la tête vers moi, m’offrant une expression souriante et douce que je lui connaissais et à laquelle je répondis d’un sourire lumineux. Quant à son jumeau, il semblait aussi à l’aise que précédemment.
C’était quand même déroutant de les avoir l’un en face de l’autre… même si techniquement il était en diagonal… mais je me comprends.
En tout cas, ils s’étaient judicieusement répartis les places. Un plan de table qui respectait exactement mon idée première. Félicitation Messieurs… Tiens d’ailleurs, je me sentais un peu esseulée au milieu de tous ces mâles… même si j’avais du mal à considérer mon frère autrement que comme un petit garçon malgré ses quinze ans et son profil d’ores et déjà viril qui annonçait un jeune homme particulièrement séduisant.


« - Bon ben, j’espère que vous avez faim… » Commençais-je joyeusement, en apportant le plat à table.


Je déposai ce dernier sur le sous de plat, jetant un regard à mon petit-ami qui hochait distraitement la tête sans se départir de son sourire. Il avait l’air nettement plus détendu en tout cas… J’ignorais ce dont ils avaient parlé mais ça avait l’air de l’avoir calmé… Je dois dire que j’étais un peu étonnée qu’il se soit reprit aussi rapidement… Ravie mais surprise… Je jetais un coup d’œil à Damon, un peu malgré moi, avant de remarquer la robe toujours abandonnée à ma place. Je m’en emparai donc afin de la poser soigneusement sur le buffet derrière nous.

Pendant ce temps, Jeremy ôta le couvercle découvrant ainsi ce que j’avais préparé, laissant échapper une odeur que j’estimais alléchante. Du bœuf bourguignon… Je n’étais pas très calée en cuisine mais ça je savais le faire, et plutôt pas mal d’après Libby… Et Stefan m’avait dit qu’il était plutôt pour quand je lui avais fais part de mon idée, m’assurant qu’il aimait ça. En outre, je n’avais pas voulu prendre trop de risque… n’en déplaise à mon frangin…



« - Encore… » Se plaignit-il pour lui-même, en soupirant, recevant en prime un regard courroucé de ma part.
« - Oui encore… mais si ça te déplaît tant que ça, tu peux toujours attendre Jena et lui demander de te préparer une de ses… spécialités… » Raillais-je en revenant vers la table.


Nous savions l’un et l’autre que la cuisine de Jena était immonde. Elle avait beaucoup de qualités mais malheureusement pas celle-là. Et pour mon frère qui était très exigeant là-dessus, après avoir goûté aux plats toujours délicieux de notre mère, c’était un véritable scandale. D’ailleurs, il eut un grimace de dégoût rien que d’y penser et me gratifia d’un large sourire comme pour me dire « non non, c’est bon, j’ai rien dit. ». Joignant le geste à la parole, il s’en servit une bonne assiette, avant de se concentrer sur autre chose.
Une nouvelle fois, je le jugeais bien impoli de se servir en premier mais ne fis aucun commentaire, me contentant de le remplacer à ce niveau là.
Toujours debout, je m’emparais de la louche, plongeant un regard tendre dans celui de mon amoureux.


« - Stefan ? »


Il me tendit docilement son assiette.


« - Tu me dis stop ? »


Il s’exécuta assez rapidement et me remercia. Sérieusement, je faillis rire en comparant son assiette à celle de Jeremy, gros mangeur de son état.
Un peu à contre cœur, je me réintéressais à Damon, évitant soigneusement son regard cependant.


« - J’espère que tu aimes ça… Sinon, je peux toujours te préparer autre chose… » Proposais-je poliment.

« - Oulà ! Autant te prévenir tout de suite, elle n’est pas très douée pour les autres recettes… » Me taquina mon petit-frère, l’air de rien en fixant Damon d’un air compatissant… ce qui me surpris quelque peu je dois dire.


Il n’avait pas tout à fait tort… mais j’étais pleine de bonne volonté ! Et puis, je n’étais pas totalement mauvaise comme Jena non plus. Disons que mes préparations restaient simplistes et n’étaient pas dignes de celles de notre mère…
Je lui offris une moue boudeuse, ainsi qu’un sourire volontairement et exagérément faux avant de lui balancer ma serviette à la tête ce qui lui arracha un gloussement qui me fit inévitablement sourire plus sincèrement. Il la réceptionna sans trop de mal cela dit, la posant à côté de lui en me fixant, moqueur au possible.
Ce genre de « moment de complicités » étaient assez rares… et me faisaient un bien fou. Evitant de me laisser aller à l’attendrissement, mais incapable de faire disparaître mon sourire, je reportais mon attention sur Damon, attendant patiemment qu’il me réponde.
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Damon Whitehorth

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MessageSujet: Re: Avoir les crocs [pv Elena]   Avoir les crocs [pv Elena] EmptyMar 13 Oct - 0:52

Nous étions attablés… enfin pas tous mais… le frère… l’autre frère, sous-entendu le mien, et moi… en clair, les être qui ne m’intéressaient pas, ceux dont je me foutais, étaient tous là, à table… C’est que j’en avais de la chance… Deux bons vieux clochards rien que pour moi, c’est que j’en avais de la chance d’un coup ! Honnêtement, j’avais plus que hâte de voir revenir Elena… la vue de sa beauté subtile me manquait, même si je me consolais avec le physique de mon frère… que j’appréciais toujours à sa juste valeur, puisqu’il s’agissait grosso modo du mien… avec quelques petits détails pour nous différencier… et le fait qu’il soit toujours renfermé et avec un air d’abruti… et qu’il sache pas se fringuer aussi, mais là c’était encore autre chose…

J’avais tenu à mettre les choses au point avec lui… qu’il comprenne bien que moi, on ne me domptait pas… je n’étais pas la biche qu’il avait misérablement tenté de chasser l’autre soir… non, j’étais un vampire, une créature sanguinaire… un être doté d’une puissance bien supérieure à la sienne… et il fallait qu’il ne l’oublie pas… si l’envie m’en prenait, je pouvais très bien les massacrer tous les trois ce soir… même si fatalement, je ne mettrais pas un terme à la vie d’Elena, avant de l’avoir sautée au moins une fois… ça aurait été du gâchis… et c’était ce qui arriverait de toute manière… disons que le fait qu’elle soit consentante n’était qu’un bonus destiné à faire enrager Stefan de désespoir… Sinon j’aurais très bien pu me la faire depuis un moment… même devant lui si je l’avais voulu… mais même ça, c’était un peu trop vicieux pour moi… quoiqu’il en soit, il devait se souvenir de qui j’étais… qu’il comprenne que j’étais tout-puissant ici… que je pouvais avoir ce que je voulais… et que sa copine n’aurait pas la moindre pitié s’il osait encore me prendre de haut…

Je n’étais quand même pas n’importe qui… bon oui, j’étais son frère, mais je ne parle pas de ça. J’veux dire, il savait combien j’étais dangereux, combien de personnes j’avais tué pour le blesser par le passé… et là, là que je venais dans un autre but, que je cherchais à connaître Elena au lieu de l’égorger, il… me traitait comme de la merde… alors qu’il aurait du m’être reconnaissant de ne pas l’avoir déjà tuée sous ses yeux… non vraiment je ne comprenais pas sa façon de se comporter, et c’est pourquoi je le lui avais reproché… j’avais toutes les cartes en main, et si je voulais faire n’importe quoi, je le pouvais, alors il serait bien fou d’oser me défier…

Mais pour l’heure, c’était… une discussion à cœur ouvert… je venais de reconnaître ouvertement que j’aurais aimé que l’on soit plus proches… moins différents… et je le pensais… je trouvais énervant qu’il renie son côté vampirique… après tout, c’était ce qu’il était… un monstre au moins aussi dangereux, aussi cruel que moi… qui avait causé beaucoup de souffrance… pourquoi alors refusait-il de vivre comme moi… ? Moi qui partageais plus que jamais le même sang que lui… ? Ça m’irritait mais… j’étais passé au-dessus… il voulait vivre sa vie d’humaine, jouer son petit rôle… qu’il y aille… ça ne m’atteignait pas. C’est pourquoi j’avais lâché cette phrase avec ce regard froid… J’avais bien compris qu’il serait trop têtu pour revenir de mon côté de la limite… et j’étais décidé à ne pas lui accorder plus d’importance qu’à ces pitoyables animaux désormais… ces humains…

C’est ce moment que choisit la grande sœur de Jeremy pour entrer en scène… toujours aussi canon qu’à l’accoutumée soit-dit en passant… Elle m’avait manqué pendant ces quelques instants… même si les réglages avec Stefan avaient été nécessaires au bon déroulement de cette soirée… d’autant qu’il ignorait que j’avais plus d’un tour dans mon sac… le pauvre, il ne savait pas dans quel enfer j’allais le plonger… il allait se retrouvé submergé totalement, et ça risquait de ne pas lui faire plaisir… moi, j’en salivais à l’avance, trouvant jouissif de savoir que son ennemi est piégé de la sorte… et ce soir, je devais le reconnaître, il était mon adversaire.

Elena entra dans la pièce avec son plat dans les mains, nous gratifiant d’un petit regard à tour de rôle… ne s’attardant pas vraiment sur moi… ah, pauvre enfant… si elle faisait ça pour me montrer qu’elle ne s’intéressait pas à moi, c’était raté… parce qu’à mon sens, ça signifiait tout l’inverse… ça voulait dire que pendant son séjour dans la cuisine, elle avait pensé à moi, et réfléchi à la façon de me prouver que seul Stefan l’intéressait… et le simple fait d’avoir songé à une tactique prouvait que je l’avais troublée… qu’elle n’avait pas pu arrêter de penser à moi… et franchement, c’était plutôt flatteur… je ne prenais donc pas mal d’être moins regardé que les autres, bien au contraire, un sourire légèrement amusé prenant place sur mes lèvres.


« - Bon ben, j’espère que vous avez faim… » Lâcha l’intéressée en déposant le plat sur la table.


Faim ? Si elle s’était elle-même saignée lors de son passage dans la cuisine pour corser le repas, peut-être, amis sinon… il n’y avait bien que ta nuque qui m’intéressait… culinairement parlant hein… sinon elle avait un tas d’autres atouts qui me plaisaient…
Je la fixais tranquillement, ne m’intéressant pas tellement au plat qu’elle venait de nous apporter, la trouvant bien plus alléchante, elle…
Elle échangea quelques sourires niais à souhait avec mon frère et… me dévisagea un instant… et bien ? Je croyais que tu voulais m’éviter pour me prouver que je t’intéressais pas cocotte… faudrait savoir… toutefois, elle ne s’attarda pas sur moi, et alla déposer mon cadeau « parfait » selon ses dires, sur le buffet qui se trouvait derrière nous.
Je détournais à contrecœur les yeux de sa jolie chute de reins pour avoir l’air d’un invité convenable, et… je remarquais que le frangin enlevait déjà le couvercle du plat… enfin, pas le mien de frangin hein… le mien avait quand même des manières, on avait été élevés ensemble je vous rappelle… Bref, ce brave était donc très poli avec sa sœur, qui s’était fait chier à tout préparer pour que finalement… les gens se servent à moitié sans l’attendre… et pourquoi ça m’irritait moi ?! Je me foutais de ce Jeremy, et de sa politesse envers Elena… qu’ils se démerdent ces humains…

L’odeur se répandit, venant immédiatement m’irriter les narines… Visiblement c’était… du bœuf bourguignon… des américains qui cuisinaient un plat français, j’aurais tout vu… on en apprenait tous les jours avec ces humains, c’était incroyable… non, sans vouloir faire mon rabat-joie, ça… ne sentait pas si mauvais que ça hein… bon, ça n’avait pas l’air exquis non plus mais… de toute manière, manger ne nous servait à rien à Stefan et moi… on le ferait pour faire bonne figure, rien de plus… mais on n’en avait pas besoin… Seul le sang nous rassasiait, la nourriture humaine n’avait aucun effet, bénéfique ou maléfique sur nous.


« - Encore… » Ronchonna le petit frère d’Elena, qui en mangeait apparemment plus souvent qu’à son tour.


Pauvre petit… Remarquez, je comprenais ça… nous autres vampires, nous ne pouvions que boire du sang… et c’en était lassant à force… toujours du sang, du sang et du sang… beurk, je saturais là…
Bon, okay, j’déconne ! En réalité, c’était impossible de s’en lasser ! C’était tellement délectable… sentir le sang chaud couler dans ta bouche… la vie… la vie couler dans ta gorge et te remplir de l’intérieur… c’était… presque orgasmique, j’vous le dis ! Alors non, je pouvais pas dire ça, mais… lorsqu’on était humains… j’avais connu ça… râler pour la répétition des plats… j’avais eu ma période rebelle hein, comme tout le monde… comment ça elle était pas finie ?! Mais j’vous emmerde moi !


« - Oui encore… mais si ça te déplaît tant que ça, tu peux toujours attendre Jena et lui demander de te préparer une de ses… spécialités… » Le menaça Elena en revenant (enfin) vers nous.


Oh, le joli petit ton doucereux… Sa voix me semblait en tout cas de plus en plus ronronnante, et c’était un supplice d’y résister… franchement, pour le bien du monde, elle devrait arrêter de dire des trucs… ça mettait le monde en péril… même si là, c’était plutôt mon pantalon qu’elle mettait en péril, mais j’étais trop bien entraîné pour succomber si facilement… il en faudrait plus pour m’avoir chérie…
Un immense sourire prit place sur les lèvres du garçon, d’un air de dire « non c’est bon, j’ai hâte de manger ce bœuf bourguignon », et qui allait bien dans le sens du ton de la phrase de la demoiselle… Cette chère tante Jena devait être une vraie horreur dans une cuisine… Au moins ils étaient d’accord là-dessus, et même moi, je voulais bien avaler de ce bœuf bourguignon si c’était pour éviter d’avoir à avaler un truc immonde… oui parce que les aliments ne nous servaient à rien, mais malheureusement, leur goût ne nous échappait pas… c’était comme ça… si on mangeait de la merde, on ne louperait pas le goût… et en prime, ça ne nous remplirait même pas l’estomac… on avait pas de bol de ce point de vue là hein… mais évitez de m’imaginer avec de la merde dans la bouche s’il vous plaît, je vais me sentir mal après…

Le petit frère ne tarda donc pas à définitivement faire comprendre à Elena qu’il préférait « encore » ça plutôt qu’un plat de la tante… en se servant le premier… sans même penser aux invités d’abord… mais quelle impolitesse ! Bon d’accord, moi-même, j’étais généralement du genre à me servir avant tout le monde… chez les autres comme chez moi, mais… j’avais du mal à l’accepter chez quelqu’un d’autre que moi, je n’ai pas peur de le dire… d’ailleurs, j’étais bien conscient que je n’aurais jamais pu m’entendre avec quelqu’un comme moi… je me serais tué depuis longtemps… enfin bref.
Il finit de se servir… une énorme assiette… heureusement pour lui que Stefan et moi étions des vampires… et sa sœur put alors récupérer la louche pour se mettre à notre service… Elle déversa tout l’amour qu’elle put dans le regard qu’elle offrit à Stefan… écœurant… et pas assez convaincant à mon goût…


« - Stefan ? » Lui demanda tendrement la demoiselle.


Oh, comme c’était mignon… et le Stefan qui lui tendait docilement son assiette… oh, quel petit duo mignon ils nous faisaient là… oh franchement, j’en étais ému, mais ému ! On se serait cru… à la dinette de la maternelle, un moment plein d’émotion…
Non mais… c’était pitoyable… qu’ils étaient niais… ça en devenait de pire en pire à mesure que le temps passait… Continue tes yeux doux, chérie, j’allais bientôt te refroidir… et en beauté…


« - Tu me dis stop ? » Lança-t-elle alors amoureusement à mon jumeau.


Arf…
C’était de pire en pire… ils n’arrêtaient jamais ces deux là ou quoi ?! Tu me dis stop ?! Non mais on était où là ?! A la crèche ?! On aurait dit qu’elle s’adressait à un bébé… et le pire, c’est qu’il acquiesçait en silence… mais c’était quoi ce ringard ?! Dans le genre mielleux, on faisait pas pire… ils étaient à vomir avec leur vieux romantisme à deux balles… c’était minable… et Stef’ me décevait au plus haut point… franchement, ça m’étonnait de sa part… ça lui ressemblait si peu… voilà qu’il jouait les petits-amis gentils et modèles… tu voulais qu’on lui fasse part de tes faits d’armes frangin ? Ça pouvait peut-être l’intéresser…
Je les fixais en silence, réprimant un rire, que je contenais en un sourire amusé… Stefan ne tarda pas à dire le mot magique « stop », et fut enfin servi… d’une assiette misérable… il aurait pu en prendre un peu plus pour faire semblant d’aimer… ça ne nous servait pas mais il ne faisait pas des masses d’effort non plus…

Et enfin, mon tour arriva… elle devait s’intéresser à moi pour le service… elle n’avait pas le choix… et j’y prenais un certain plaisir… savoir qu’elle y était, en quelque sorte, forcée, était assez jouissif. La pauvre qui tentait de m’éviter… Elle tourna donc la tête vers moi, mais se mit à éviter mes yeux d’entrée… bien joué… belle esquive… mais ça ne durerait pas éternellement… tu finirais par y replonger, ce n’était qu’une question de temps… et j’avais tout mon temps devant moi…


« - J’espère que tu aimes ça… Sinon, je peux toujours te préparer autre chose… » Proposa-t-elle tout de même, presque trop polie à mon goût.


Pour ce que ça changeait chérie… franchement, tu pouvais me laisser ça hein, y’avait aucun problème… en outre, je ne me serais jamais comporté comme ça… c’était ce qu’il y avait à manger, point barre, et si les mecs étaient pas contents, qu’ils aillent se faire voir… voilà comment j’aurais réfléchi moi… mais je me demandais… si je lui demandais un truc tout à fait improbable et quasiment infaisable, est-ce qu’elle allait tenter de le faire quand même et remuer ciel et terre pour moi… ? C’était une bonne question mais… malheureusement, je n’allais pas la creuser ce soir…


« - Oulà ! Autant te prévenir tout de suite, elle n’est pas très douée pour les autres recettes… » Crut bon de m’avertir son frère, avec une moquerie pas vraiment méchante à destination de la cuisinière.


Sa réplique m’arracha sans que je ne le contrôle un sourire entre la complicité et l’amusement. Je devais reconnaître que c’était assez drôle… il venait de casser la jeune fille en beauté, et c’était assez plaisant à voir… moi en tout cas, je m’amusais assez… quelle imprévisibilité ces humains… Il eut pour seule réponse une serviette dans la tête, directement envoyée par Elena. Ils semblaient… complices… ce que je n’avais pas vraiment cru comprendre d’après les dires de Stef’ dans son journal, mais… ça faisait… plaisir (?) à voir… nous, nous n’étions plus aussi complices, aussi… innocents depuis longtemps… et je crois qu’en un sens, ça me manquait réellement… C’était tellement plus simple quand on était petits… avant… avant tout ça…
Mais bref, je balayais ces sales pensées d’un simple revers de la main, avant de me ré intéresser à Elena, à laquelle je tendais mon assiette avec un sourire chaleureux quoiqu’un tantinet… mélancolique. Je me laissais aller ou quoi ?!


« - Ce sera très bien Elena, merci. » Lâchais-je en lui offrant un sourire plutôt… sincère ? « - je n’ai pas pour habitude de manger des animaux, mais je ferai une exception… » M’amusais-je en frôlant la limite des révélations, tout en offrant un sourire amusé à Stefan.


Oh quelle bonne idée pour reprendre mon esprit revanchard… Cet idiot et ses bestioles ! Quel crétin ! Du coup, je m’amusais à le lui rappeler… et je ne mentais toujours pas à Elena… Manger des animaux n’était pas dans ma nature… non, puisque je ne me nourrissais que d’humains… Stef’ par contre, était l’un de ces cons à bouffer la moindre merdre traînant dans les bois autour de la maison… un vrai crevard celui-là…
J’attendis que l’assiette soit un peu plus remplie que celle de Stefan, pas tellement mais bon… je gratifiais Elena d’un simple « merci », destiné à lui faire comprendre qu’il fallait me rendre mon assiette… et une fois qu’elle fut servie, on put enfin commencer le repas… Je pris donc une bouchée… la trouvant… bonne, mais sans plus… disons que ce n’était pas si mal… je n’avais jamais connu d’américaine cuisinant de bons plats français, donc elle pouvait s’estimer dans une grande réussite. J’avalais, tournant lentement la tête vers Elena, l’air conquis.


« - Mmmh Elena… c’est excellent… » Commençais-je, ébahi. « - mais je suppose que ce n’est pas ton premier essai… » Glissais-je amical, arrachant un sourire amusé à Jeremy. « - en tout cas bravo, c’est au moins aussi bon que le vrai qu’on prépare en France ! » Lâchais-je, plein de compliments, laissant sous-entendre que j’avais déjà été en France.


Comment ça je faisais mon intéressant ?! Quel mal y a-t-il à ça ? Je faisais simplement remarquer que je n’étais pas n’importe qui… et le fait que j’ai déjà goûté un vrai bœuf bourguignon en France et que j’ose le comparer à celui-là servait à appuyer mon compliment… Bon j’en avais un peu rajouté, mais ce n’était qu’enjoliver la vérité, rien d’autre… pas de quoi fouetter un chat quoi…
Je me stoppais toutefois en pleine bouchée, l’avalant sèchement, comme si j’avais une révélation importante à faire…


« - Au fait p’tit frère… » Commençais-je en levant ma main au-dessus de la table. « - j’ai trouvé ta bague tout à l’heure… tu l’avais laissée tomber ? » Lâchais-je comme stupéfait, alors que je la lui avais prise en lui agrippant le poignet tout à l’heure.


Je la glissais alors dans sa main, mais apparemment, le ton que je venais d’employer ne lui plut guère… Je n’avais pourtant pas l’impression d’avoir été plus méchant que ça… enfin bon, chacun voyait bien les choses comme il voulait hein… et lui, c’était ce qu’il faisait, visiblement. Il me fustigeais donc du regard, et la replaça à son doigt… main droite… tandis que la mienne était à ma main gauche…


« - Stefan vous a raconté l’histoire de ces bagues ? » Demandais-je en brandissant ma main en l’air, comme si je détenais un secret de la plus haute importance.
« - Ce n’est pas la peine de les ennuyer avec ça, hein Damon… » Tenta de me couper mon frère.
« - Tu as raison… désolé, je ne voulais pas ramener Elisabeth sur le tapis, excuse-moi p'tit frère… » Conclus-je, l’air désolé d’avoir voulu aborder le sujet, et retournant à mon repas, avec un regard de chien battu, tandis que Stefan fulminait, se contenant difficilement.
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Elena Winters

Elena Winters


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MessageSujet: Re: Avoir les crocs [pv Elena]   Avoir les crocs [pv Elena] EmptyMar 13 Oct - 17:09

Jeremy… C’est rare n’est-ce pas ? Je veux dire que ma première pensée ne soit pas tournée exclusivement vers Stefan… et plus récemment Damon ? C’était pourtant bel et bien le cas. Mon petit frère avait réussis l’exploit de rester ancré dans mon esprit et ce même alors que mes yeux croisaient le visage si séduisant de mon invité. Ça s’apparentait presque à un miracle là ! Parce que croyez-moi, le jeune homme n’avait d’ordinaire aucun mal à éclipser tout ce qui n’était pas lui ! Une faculté qu’il partageait gracieusement avec Stefan, d’ailleurs. Cependant, à cet instant précis, mon esprit ne s’attarda même pas sur ses traits d’une insolente perfection, obnubilé par ce qui venait de se produire et me donnait l’irrépressible envie de sourire.

Il faut dire que l’adolescent m’avait surprise avec cet élan de plaisanterie inattendu… Cela faisait un bon moment que nous n’avions plus partagé ces « disputes » badines et futiles, juste bonnes à nous faire rire l’un et l’autre. Bon c’était plutôt dégradant pour mes pauvres capacités culinaires mais force était de reconnaître qu’il était dans le vrai. Alors, je le prenais bien. D’autant que je n’avais jamais été très hautaine et que mon sens de l’autodérision n’était plus véritablement à prouver. De plus, il l’avait dis en rigolant, c’était indéniable. Aucune trace de méchanceté…
Au moins, Damon savait à quoi s’attendre. Tant mieux parce que, en toute sincérité, j’espérais bien qu’il n’exigerait rien d’autre. J’avais proposé ça plus par politesse qu’autre chose. Oui, honnêtement j’aurais bien embêté qu’il me demande autre chose.

En tout cas, ça m’avait un peu étonné, je dois dire, que mon frère s’adresse à lui de la sorte… comme il l’aurait fais pour Stefan. Un être plutôt privilégié de ce côté-là… Peut-être que comme moi, il peinait à faire le tri… Pas que Jeremy soit un timide introverti, autrefois il était même plutôt considéré comme un frondeur impulsif mais il avait été bien plus en retenu avec les étrangers… et même avec son entourage au cours de ces six derniers mois.
Cela dit, c’était une bonne chose. Pour tout le monde. Finalement, ce repas ne s’annonçait pas aussi tendu que je l’avais redouté. Mon frère était de bonne humeur, Stefan semblait habilement prendre sur lui… quant à son jumeau et bien… nous verrions bien. Je n’avais aucune idée de ce à quoi je devais m’attendre en ce qui le concernait. Cependant, j’avais bon espoir !

Tout ça pour dire que cet échange avec Jer’ me plongeait dans un indicible état de bien-être. Ce genre de moment s’étaient fais beaucoup trop rares depuis la mort de nos parents. Notre complicité d’antan semblait s’être complètement volatilisée mais ce qui venait de se produire prouvait que notre complicité n’avait pas été entièrement balayée comme je l’avais d’abord crains. Je me sentais bête d’être émue pour si peu mais… c’était ainsi. Ça faisait incontestablement du bien ! Et je lui étais reconnaissante d’avoir ainsi détendue l’atmosphère… ou moi tout du moins. Pour les autres, je n’en savais rien. Même si j’avais bien vu le petit sourire qui avait étiré les lèvres si sensuellement ourlés de mon hôte. Non, je n’avais pas fais une fixation dessus, qu’est-ce que vous imaginez ?! C’était celles de Stefan qui m’obsédaient, point barre.

Mais pour en revenir à mon frère qui reste un sujet de discussion beaucoup moins houleux que les jumeaux et leurs physiques de rêve, je l’aimais profondément et ce malgré sa « chiantise » prononcée… Et je pense qu’il conservait lui aussi une petite part d’affection pour moi. Notre échange en était la preuve. Le lien qui nous unissait n’avait pas totalement été dévoré par notre tristesse respective. C’était rassurant. Oh ce n’était pas la première fois depuis leur mort que nous plaisantions ensemble mais disons que je pouvais compter ces instants sur les doigts d’une main. Non j’exagère, des deux plutôt.

Après le drame, j’avais… j’avais redouté qu’il m’en veuille et soit incapable de me pardonner. Après tout, j’étais la seule à avoir survécu et… je pense qu’il aurait préféré que ce soit papa ou maman… Toutefois, quand je m’étais risquée à aborder le sujet, malgré mon tact, il s’était énervé en me hurlant dessus que je racontais des conneries. Depuis, je ne lui en avais pas reparlé même s’il m’était arrivé régulièrement d’y songer. Après tout, ça aurait été bien naturel. Même moi il m’était arrivé de me dire que j’aurais mieux fais de mourir dans cette voiture et que mes parents s’en sortent… ou même que j’aurais mieux fais de mourir avec eux, que ça aurait été moins pénible. Je ne raisonnais plus ainsi aujourd’hui. Plus vraiment. Grâce en grande partie à Stefan. J’avais la responsabilité de prendre soin de mon petit frère et je prenais ça très à cœur. Même si ce n’était pas une franche réussite pour l’instant…

Mais je m’éloigne du sujet. Et je n’avais pas l’intention de me laisser assombrir par ce genre de réflexions. J’étais satisfaite de ce petit moment de complicité entre moi et mon frère et c’était tout ce qui comptait. Profiter de l’instant présent sans se poser des tonnes de questions… Pas question de gâcher mon bonheur ! Pas cette fois…
Néanmoins j’avais bien du mal à repousser cette méditation… et je ne du ma réussite qu’à… Damon. Comme quoi…

En effet, celui-ci me tendit son assiette que je récupérais tranquillement. C’est alors qu’il m’offrit un sourire chaleureux et tranquille mais qui à moi me parut… un peu triste. Je ne pouvais l’affirmer avec assurance mais il me semblait… comme mélancolique. Je ne comprenais pas pourquoi mais ça m’atteignit légèrement. Aussi légèrement que mon impression, en fait. Comment être sûre que cette pointe de nostalgie avait bel et bien existé ? Cela dit je fus tout de même incapable de détacher mes yeux de ce sourire. Ça me faisait… bizarre sans que je sache bien pourquoi. Est-ce que j’avais rêvé cette note de tristesse… de vulnérabilité ? Difficile à dire. C’était très possible et pourtant… ça m’avait fais un drôle d’effet. C’était beau, comme toujours mais… Rah ! Je ne sais pas moi… De toute manière, il était très probable que j’avais tout bonnement halluciné alors bon… Il n’y avait pas de quoi fouetter un chat, non plus !



« - Ce sera très bien Elena, merci. » Affirma-t-il alors, un sourire sincère et dénué de ce que j’avais cru entrapercevoir fiché aux lèvres.


Ouf ! Tant mieux… Je n’avais aucune envie de retourner aux fourneaux. Pour tout vous dire, je comptais sur ses bonnes manières là-dessus… priant pour qu’il se contente de ce que j’avais déjà préparé. C’était un pari risqué car il aurait pu détester totalement ce plat… mais je l’avais pris et n’étais pas déçue. Il répondait en ce garçon bien élevé qu’il semblait être… et j’appréciai. Il ne savait pas tourner sept fois sa langue dans sa bouche mais il restait de bonne éducation, je ne pouvais le nier.



« - Je n’ai pas pour habitude de manger des animaux, mais je ferai une exception… » Ajouta-t-il en s’intéressant soudain à Stefan, lui offrant son désormais célèbre sourire amusé.


Heum ? … Un végétarien ? Et bien… je dois dire que je ne connaissais pas beaucoup de garçons de notre âge qui se soucie de manger ou non des êtres autrefois vivants. En général, ils ne se préoccupaient pas de ce qu’il y avait dans leur assiette, se contentant de tout dévorer sans se poser de question. Mon frère en était l’exemple parfait. Un véritable glouton ! Donc bon c’était tout à son honneur. Moi-même, je n’étais pas une grande mangeuse de viande, contrairement à Jeremy. Disons que j’en mangeais, j’aimais beaucoup même… mais si je commençais à imaginer l’animal en question de son vivant, ce n’était même plus la peine…
Mais du coup, j’étais un peu gêné de ne pas avoir pensé à demander à Stefan si son frère suivait un régime particulier. C’était un peu tard maintenant mais au moins, j’étais prévenue pour la prochaine fois. Je saurais à quoi m’en tenir si on renouvelait l’expérience de ce repas.

En revanche, ça avait l’air de l’amuser et je ne saisissais pas bien pourquoi. D’ailleurs Stefan semblait rire jaune soudain. Est-ce que ça leur évoquait quelque chose de précis à tous les deux ? En tout cas, rien que je ne puisse deviner. A ce que j’en savais, Stefan avait toujours mangé de la viande… M’enfin apparemment, cet amusement dépassait ce que je pouvais comprendre.

Guidée par cette conclusion, je me désintéressais des jumeaux. Je commençai donc à remplir l’assiette du jeune homme, attendant qu’il me dise « stop ». Un simple « merci » suffit à me faire m’arrêter et je lui rendis l’assiette sans un mot, lui offrant néanmoins un sourire aimable. Au moins, elle était plus pleine que celle de son frère même si elle restait assez risible en comparaison de celle de Jeremy. Oh, je savais que mon cher et tendre n’était pas un gros mangeur mais bon, ça me faisait me poser des questions sur mes préparations parfois… Même un végétarien en mangeait plus que lui… c’était le monde à l’envers.
Je ne m’attardais pourtant pas à cette pensée inutile, m’emparant de ma propre assiette que je servais… normalement. Un juste milieu entre celle de mon bien aimé et celle de mon frère, en somme. Oui, je pense qu’en quantité je ne devais pas être loin de Damon. Je n’avais jamais eu un gros appétit de toute façon.

Je reposai mon assiette avant de refermer le couvercle du plat, désireuse de conserver au chaud ce qu’il restait. Ensuite… je m’attablai avec les autres, m’installant en silence près de Damon. Ma chaise restait cela dit à une distance raisonnable. Ni trop pour donner l’impression que sa proximité me rendait nerveuse ni pas assez pour laisser croire qu’elle me plaisait.
J’avais bien conscience d’avoir accepté de me mettre à côté de lui mais… j’en étais un peu moins « fière » soudain. La proximité de Stefan avait quelque chose de rassurant au moins… ce qui n’était pas le cas pour celle de Damon et ce malgré leur étonnante ressemblante.

Je veillais néanmoins à ne pas lui accorder d’intérêt, offrant un sourire à Stefan avant de me concentrer sur le repas que je goûtais avec une certaine fébrilité. Je redoutais que ce soit loupé, je ne vous le cache pas… Cela dit, je fus agréablement surprise. La viande était tendre et l’accompagnement parfaitement cuit et assaisonné. Ouais, je m’étais pas mal débrouillée. Et j’en éprouvais une certaine satisfaction. Bon ça ne valait pas celui de notre mère mais si je m’en fiais à l’expression de Jeremy, que je m’empressai de sonder avec appréhension comme si lui seul était capable d’estimer le plat à sa juste valeur, c’était une réussite.

Je m’intéressai ensuite à Stefan qui restait… merveilleusement impassible. Il mangeait mais son expression restait tout à fait neutre… C’en aurait presque été déprimant là… On aurait dit que rien n’avait de goût… D’ailleurs, il avalait assez rapidement, comme s’il espérait avoir plus vite fini. Histoire de se débarrasser de cette tâche gênante… Outch… il détestait tant que ça ?
Heureusement, j’avais oublié quelqu’un… qui lui ne m’oubliait pas apparemment. Quant à savoir si c’était ou non une bonne chose… j’évitais de me prononcer pour l’heure.



« - Mmmh Elena… c’est excellent… » S’enthousiasma-t-il d’une voix presque ébahi.


Quoi, c’était si surprenant que ça ?! Oh, ça va je plaisante…
Je tournai la tête vers celui qui venait de prendre la parole. Il affichait une expression conquise et ravie qui faisait plaisir à voir et qui… me subjugua quelque peu. Il rayonnait et c’était assez joli à voir. En outre, c’était pour le moins flatteur ! Tellement d’ailleurs que je fus assaillie par une bouffée de fierté. Il avait l’air de se régaler et je ne pouvais que m’en réjouir. Surtout quand on voyait la tête que faisait son jumeau… De plus, venant de Monsieur honnêteté en personne, c’était encore plus gratifiant.
Bon, je n’aurais pas été jusqu’à dire que c’était excellent cela dit je n’avais pas l’intention de le contredire, vous vous doutez bien !

Je le gratifiai d’un sourire enchanté et réjouie… reconnaissante d’avoir entendu ça mais je n’eus pas le temps de le remercier comme il se doit car il reprit bientôt la parole.



« - Mais je suppose que ce n’est pas ton premier essai… » Glissa-t-il amicalement.


Une réplique qui sembla plaire à Jeremy et qui m’arracha malgré moi un sourire amusé que je réprimai assez rapidement mais non sans mal. Il supposait bien, effectivement. Même si mon frangin l’avait déjà pas mal mis sur la bonne piste avec son « encore »…
J’avais fais ce plat une bonne vingtaine de fois au cours de ces quatre derniers mois… Aussi, comprenais-je sans peine le ras-le-bol de l’adolescent. Pourtant, bizarrement, je ne me lassais pas moi… De toute façon, j’aimais la cuisine française, c’était un fait. Même si je n’avais que très rarement l’occasion d’y goûter. Les restaurants ayant ce genre de spécialités étaient généralement hors de prix…



« - En tout cas bravo, c’est au moins aussi bon que le vrai qu’on prépare en France ! » Me complimenta encore mon hôte.


Et bien, je n’en demandais pas tant… En tout cas, c’était gentil. Même si je doutais que je puisse véritablement égaler les cuisiniers français. En outre… je ne pouvais m’empêcher de me sentir vaguement mal à l’aise sous ses compliments. Probablement à cause de la scène précédente… Néanmoins, j’aurais préféré qu’il n’insiste pas. Oh, je ne le prenais pas mal pour autant, c’était toujours agréable à entendre et tout et tout mais… je le prenais clairement moins bien que si ça avait été Stefan. J’avais peur que… ça cache quelque chose, vous voyez ?

Par contre, quelque chose venait d’attirer mon attention… Est-ce qu’il avait déjà été en France ? … Il semblait que c’était le cas au vu de sa manière de dire ça. C’était drôle quand même que je lui serve un plat français s’il avait déjà visité ce pays ! Si je ne me trompais pas alors je ne pouvais que l’envier là-dessus. J’avais toujours rêvé de voyager et l’Europe était la première destination que j’avais en tête… Est-ce qu’il avait été autre part ?
En fait, je… je réalisais soudain que… je ne savais strictement rien de lui. Qu’est-ce qu’il faisait dans la vie ? Comptait-il s’inscrire au lycée avec nous ? D’où venait-il ? Je n’avais aucune réponse et… je dois reconnaître qu’il m’intriguait suffisamment pour que je sois frustrée de ce constat.

Intriguée par ses dires, je le fixais un instant tandis qu’il se remettait à manger avant de l’imiter, ne sachant pas trop quoi dire de plus éloquent que « merci ». Je me préparais néanmoins à le faire mais Damon n’en avait pas encore finis… malheureusement.



« - Au fait p’tit frère… j’ai trouvé ta bague tout à l’heure… tu l’avais laissée tomber ? » S’étonna-t-il en tendant la main au dessus de la table.


Sa… Sa bague ?! Cette bague qu’il ne quittait jamais et dont il refusait de me parler ? … Honnêtement, j’étais au moins aussi perplexe que son jumeau pour le coup. Lui ?! Laisser tomber cet objet qu’il avait toujours refusé d’enlever ?! Ça paraissait plutôt improbable… D’où la stupéfaction du jeune homme d’ailleurs.
C’est vrai, cette chevalière restait un mystère assez insoluble à mes yeux. J’avais d’abord cru qu’il s’agissait d’un cadeau puis finalement il m’avait affirmé samedi dernier que ce n’était qu’une babiole achetée il y a longtemps et dont il avait suffisamment pris l’habitude pour ne plus vouloir s’en séparer. Allez savoir où était la vérité là-dedans ?
Toujours est-il que je partageais l’incrédulité de son jumeau. Lui aussi devait savoir à quel point il y tenait… J’étais curieuse de savoir ce qui avait pu conduire à ce qu’il l’égare… Parce que je doutais qu’il l’ait ôté volontairement…

Je fronçais légèrement les sourcils sous l’effet de l’incrédulité tandis que Stefan, les mâchoires dangereusement contractées, tendait la main pour la récupérer. Vous auriez du voir son regard ! Il le foudroyait littéralement des yeux. Heureusement qu’un simple regard ne pouvait pas tuer car le malheureux serait mort sur le coup là !
Quoi qu’il en soit, ce dernier, ne semblant pas s’émouvoir de la mine agressive de son frère, la lui rendit tranquillement, me permettant de constater qu’il s’agissait bel et bien du même artefact que celui auquel je pensais. Mon petit-ami s’empressa alors de la remettre à son doigt, avec des gestes saccadés et secs qui m’évoquaient un état d’agitation intérieure assez prononcé. Que… ? C’était de l’affolement ça ?

Et dire que je ne l’avais même pas remarqué… Ça aurait du me sauter aux yeux pourtant ! C’est vrai, pas une seule fois en huit mois, je ne l’avais vu sans et pourtant je n’y avais vu que du feu. Il faut dire que je n’étais pas tout à fait dans mon état normal ce soir… J’étais sans doute un peu trop chamboulée par tous ces événements et par les réactions des deux frères pour m’arrêter à ce genre de détail…



« - Stefan vous a raconté l’histoire de ces bagues ? » Demanda-t-il alors en levant sa main en l’air.


Cette phrase me coupa littéralement le souffle, tellement que ma fourchette s’immobilisa à quelques centimètres de mes lèvres entrouvertes… Je n’aurais pas su dire pourquoi mais… je fus soudain tiraillée par un malaise très puissant, accompagnée d’un sentiment de déjà vu particulièrement désagréable.
Stefan ne voulait pas en parler, il me l’avait clairement fais comprendre mais… Damon ne semblait pas posséder les mêmes réticences. Je ne savais pas trop quoi ressentir. De la curiosité ? L’espoir de la voir s’assouvir grâce aux bavardages du garçon ? De l’appréhension ? De l’embarras pour mon bien aimé ? Un peu tout ça à la fois… même si je me sentais principalement… mal. Comme pour Elisabeth… je ne voulais pas apprendre les choses de cette façon, contre le grès de mon amoureux… Rah et puis qu’est-ce que ça m’évoquait au juste ?

Il ne fallut qu’une seconde pour que la scène me revienne en mémoire avec une précision effrayante. Lui et moi, au centre commercial… Sept jours plus tôt… Une phrase prononcée ressemblant étrangement à celle-ci…
La voix de Stefan résonna depuis mes souvenirs, m’arrachant un frémissement difficile à analyser. Une voix que mon esprit devait déformer un peu car elle ressemblait énormément à celle de Damon… Ou peut-être que c’était celle de Damon lorsqu’il venait de parler qui m’évoquait celle de Stefan… Allez savoir…
« Dis… je t’ai déjà raconté l’histoire de cette chevalière, n’est-ce pas… ? »« Cette bague, elle n’a aucune valeur pour moi… ce n’est qu’une babiole que j’ai acheté comme ça… »
Je lui avais demandé s’il voulait m’en parler mais il m’avait froidement répondu que non… Un épisode que j’étais incapable d’oublier et qui, à cet instant, fit ressurgir une minuscule pointe de cette rancœur oubliée…

Au-delà de ça, je venais de noter quelque chose qui me fis me sentir ridicule. Comment avais-je fais pour ne pas le remarquer plus tôt ?! Damon possédait une réplique exacte de cette bague ! Sauf qu’elle se trouvait à sa main gauche quand Stefan, lui, la portait toujours à la main droite. Je n’y avais pas accordé d’importance jusqu’ici mais c’était peut-être l’occasion de pouvoir les différencier efficacement.
Cela dit, je… j’étais surprise de les voir porter le même bijou… « Une babiole achetée comme ça », hein ? … Cette hypothèse semblait de plus en plus bancale… J’avoue que j’étais de plus en plus intrigué par la signification et l’origine de cet objet…

Je… j’avais tellement l’habitude de voir Stefan avec cette chevalière que je n’avais pas du tout été interpellée par celle de Damon. Ça m’avait parut normal. Disons que ça complétait ce tableau si ressemblant alors je… je n’y avais absolument pas fais attention… Quelle idiote !
Franchement, je doutais qu’il ne s’agisse que d’un truc acheté à la va-vite… Son frère et lui la portait… et je doutais que ça puisse être aux goûts de deux personnes ! Je veux dire, que Stefan apprécie l’esthétisme de la bague, okay… mais que ce soit le cas pour Damon aussi, suffisamment en tout cas pour qu’il la porte ainsi… Ça me semblait un peu plus dur à gober. Dommage pour Stefan mais je n’étais ni totalement dupe, ni totalement crédule… et le temps de s’expliquer risquait d’arriver plus tôt qu’il ne s’y attendait à ce rythme là !



« - Ce n’est pas la peine de les ennuyer avec ça, hein Damon… » Eluda ce dernier, probablement nerveux même si son ton restait miraculeusement posé.


Nous ennuyer ? Tu plaisantes là ?! … Il m’intéresse au plus haut point, justement !
Je… je me sentais un peu amer soudain… J’avais bien compris qu’il ne voulait rien en dire… mais prétendre que ça allait m’ennuyer, honnêtement, c’était se moquer de moi ! J’avais… tellement soif de le connaître ! Alors il n’avait pas le droit de ce servir de cette excuse !
Je riais jaune là franchement… Bien entendu, je ne comptais pas protester. Je ne voulais pas le mettre mal à l’aise devant tout le monde… même si lui ne se privait pas de me blesser avec ses cachotteries. Mais moi, je voulais encore l’épargner…

Gênée par la tournure de la conversation, je les regardai à tour de rôle. J’avalai ensuite ma cuillère toujours suspendue devant moi, après avoir baissé les yeux sur mon assiette.
Hélas, je n’avais pas tout vu… pas tout entendu, plutôt. Et la bombe allait m’exploser en plein visage sans que je ne m’y attende… L’ultime coup donné…



« - Tu as raison… désolé, je ne voulais pas ramener Elisabeth sur le tapis, excuse-moi p'tit frère… » Conclut-il visiblement gêné, regrettant sans doute ses propos maladroits.


… …
E… Elisabeth ?! Qu’est-ce qu’elle venait faire là-dedans, celle là ?! Je ne comprenais… Non, je ne voulais pas comprendre. Pourtant, c’était on ne peut plus clair, on ne peut plus évident. L’ex de Stefan avait un rapport avec cette maudite chevalière… J’ignorais de quoi il s’agissait mais les hypothèses étaient toutes aussi douloureuses pour moi. Parce que quoi que ce soit, il m’avait mentit. Stefan m’avait mentit. Soit par omission, soit en toute connaissance de cause.
Il prétendait que c’était une babiole et pourtant elle comptait beaucoup pour lui. Il était même visiblement démuni lorsqu’il ne la portait pas… et maintenant on me parlait d’Elisabeth et… et moi je me souvenais bien l’air malheureux et coupable qu’il avait affiché lorsqu’il m’avait dit que cette chevalière était un cadeau… Il avait eu l’air affreusement affect et j’avais préféré ne pas insister. J’aurais peut-être du… Mais ça avait l’air d’être une plaie encore à vif pour lui et je… je détestais le voir souffrir !

Est-ce que… ça lui venait d’elle ? Mais dans ce cas pourquoi Damon en avait une aussi ? Tout ça m’échappait totalement… Je… je supportais difficilement l’idée que ce soit lié à cette fille même si après ce qu’avait dit le garçon il devenait difficile d’en douter.
Stefan tenait tellement à cette bague… Est-ce que c’était parce qu’il tenait énormément à elle ? Je… je détestais cette possibilité mais elle me semblait incontestable. Se pouvait-il qu’il l’aime encore à ce point là ? … Je… j’étais perdue je dois dire…
Ne lui avait-elle pas brisé le cœur ? Alors pourquoi aurait-il continué à porter quelque chose qui la lui rappellerait inévitablement ?! Ça n’avait aucun sens !

J’étais ébranlée par ce qui venait d’être dit, ce qui devait être assez palpable. Elisabeth avait un rapport avec cette chevalière et c’était la raison pour laquelle Stefan ne voulait pas en parler. Parce qu’il refusait d’évoquer la fille qui l’avait partiellement détruit… et qui l’avait rendu ainsi. Moi, j’avais bien essayé de recoller les morceaux mais je ne pouvais pas faire grand-chose s’il n’essayait pas de l’oublier ne serait-ce qu’un peu ! Mon Dieu, j’étais au bord de la nausée là…

Désorientée, je fixais Damon vers qui j’avais tourné la tête lorsqu’il avait pris la parole et qui, à présent, avait baissé les yeux, s’intéressant particulièrement à son assiette. Il se morigénait visiblement de ce qu’il venait de dire. Oui, il avait l’air si abattu… presque autant que moi sans doute… C’était compréhensible. Il réalisait aussi bien que moi qu’il n’aurait pas du aborder le sujet et que les choses risquaient de se gâter dangereusement. Il avait blessé son frère en parlant de son ex petite-amie et il s’en voulait. C’était bien compréhensible.
Mais alors pourquoi une petite part de moi le soupçonnait de l’avoir fais exprès ? En réalisant son erreur, il aurait pu se reprendre mais il avait envenimé les choses en prononçant le prénom d’Elisabeth… Soit il était extrêmement maladroit… soit horriblement vicieux… et bon comédien par-dessus le marché. Je préférais la première option même si j’étais incapable d’oublier entièrement la seconde.

Je ne le dévisageais pourtant pas très longtemps… Je ne voulais pas qu’il prenne conscience de mon regard… et de l’incompréhension douloureuse qui y flottait probablement. Et de mon innocente curiosité aussi…
Mes prunelles légèrement dépitées se braquèrent alors sur mon cher et tendre à la recherche d’une réponse silencieuse… quelque chose qui aurait pu démentir ou au moins me rassurer mais… ce fut même tout le contraire qui se produisit. Il baissa les yeux d’un air presque coupable tandis qu’une expression torturée traversait fugacement son visage, celui-ci redevenant malheureusement vite fermé et inexpressif. J’aurais pu en hurler de frustration, je crois… d’ailleurs un éclair de colère zébra mes iris avant de se faire engloutir par ma gêne et mon chagrin.

Pour ma part, je restais immobile, l’observant en silence. J’étais… triste. Ne me parlerait-il donc jamais ? Oh je savais que le moment était mal choisi mais… se rendait-il compte de ce que j’éprouvais à cette seconde ? Je me sentais si perdue… si insignifiante.
« N’en parlons plus ». J’avais respecté son souhait jusqu’ici. Je m’étais tus au sujet de cette fille mais… s’imaginait-il réellement que j’étais capable d’effacer ça de ma mémoire, de vivre l’esprit tranquille malgré le mystère qu’elle représentait ?! Un mystère qui s’épaississait de jour en jour, en plus… C’était difficile pour moi et je… je… j’aurais voulu qu’il le comprenne. Depuis une semaine, il feignait que tout allait bien mais tout n’allait pas bien. Je n’allais pas bien ! Comment aurais-je pu me sentir bien avec ces morceaux de révélations qui n’en étaient pas ?! C’était bien pire depuis l’arrivée de Damon, en fait…
« C’était peut-être un peu trop sincère ». Peut-être bien… mais comment le lui reprocher ?

A contre cœur, je ravalai péniblement la question qui menaçait de jaillir de ma bouche craignant que ma rancœur et… et tout le reste ne s’en échappe. Mes lèvres entrouvertes que je venais d’humecter nerveusement se refermèrent et je baissai la tête un seconde sur mon assiette, perdue dans mes pensées. Un profond soupir silencieux m’échappa. J’espérais que ça m’aiderait à me remettre de mes émotions mais… pas tellement en fait. La rêverie se transforma bientôt en une expression ennuyée. Ma bouche se pinça légèrement, comme elle l’avait fait lorsque Damon m’avait contraint à admettre mon ignorance à plusieurs reprises.

Au bout d’un temps, maudissant ce silence devenu oppressant, je relevai mon visage pour observer Jeremy qui nous fixait à tour de rôle sans comprendre, l’air un peu paumé mais clairement mal à l’aise. Il pressentait la tension, évidemment.



« - Heu… Je pige rien mais… vaut peut-être mieux changer de sujet… » Osa-t-il, plus courageux que moi.


Je lui offris un sourire encourageant avant de replonger le nez dans mon assiette. Je n’avais plus vraiment faim mais je me forçais à manger quelques bouchées. En face de moi, je vis Stefan du coin de l’œil hocher distraitement la tête.
Pour ma part, je ne parvenais pas à me lancer sur un sujet qui, je le savais, ne m’intéresserait que moyennement. J’étais trop obnubilée par les propos de mon invité, je réfléchissais bien trop à cette aventure que mon bien aimé avait eu avec Elisabeth…



« - Bon alors... Damon, si j’ai bien compris, tu as déjà été en France, non ? » Commença-t-il, toujours aussi plein de bonne volonté.


Il hésita avant de poser les yeux sur moi qui étais toujours pleinement concentré sur mon misérable morceau bœuf que je mangeais presque frénétiquement pour me donner une contenance. Je le fixais, la bouche pleine, cessant de mastiquer momentanément ma viande. Il semblait attendre quelque chose de moi… et il ne me fallut pas longtemps pour comprendre quoi. J’avalai donc ma bouchée tout rond.


« - Oh heu…» Hésitais-je en découvrant ce qu'il espèrait de moi.


Bien décidée à répondre aux attentes de moin frère, je lui offris alors un sourire que j’aurais voulu naturel mais qui me parut crispé, même à moi. Je tournai ensuite la tête en direction de Damon sans me départir de mon expression amicale mais un peu fausse, évitant bien ses yeux néanmoins.


« - Ça doit être super ! J’étais censée la visiter avec une amie mais… » M'entousiasmais-je avant de m'interrompre vivement.


Je m’interrompis, me rappelant que ce projet était tombé à l’eau en même temps que la voiture de mes parents… Une lueur de tristesse traversa fugitivement mes prunelles et je remarquai du coin de l’œil que Jeremy avait légèrement baissé la tête. Visiblement, nous venions de faire le même douloureux constat… Tellement de nos rêves s’étaient envolés avec eux…
Je me secouai mentalement cela dit, faisant réapparaître mon sourire qui avait quelque peu défailli la seconde d’avant. Je me raclais discrètement la gorge avant de poursuivre :


« - Enfin bref, Jeremy et moi, on a toujours rêvé de voyager mais on en a pas encore eu l’occasion. »

« - On n’aurait pas assez d’une vie pour tout voir, façon… » Lâcha mon frère d’un ton un peu blasé, laissé pessimiste par l’évocation de nos géniteurs.
« - Heum… sans doute oui… mais ça te dirais de nous en parler un peu ? Je suis sûre que tu dois avoir pas mal de trucs intéressants à en dire… » Conclus-je avec une politesse suffisamment distante pour que ça ne reste qu’une conversation entre deux amis.


Il fallait bien trouver quelque chose… Honnêtement, je n’avais pas trop le cœur à entendre ce genre de choses mais si ça pouvait tous nous sortir de la morosité, ça m’allait parfaitement. J’étais tout à fait prête à prendre l’air réjouie et émerveillée… Feindre que tout allait bien quand j’étais au plus bas… ça je savais le faire. J’avais des mois d’entraînement à mon actif…
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Damon Whitehorth

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MessageSujet: Re: Avoir les crocs [pv Elena]   Avoir les crocs [pv Elena] EmptyMar 13 Oct - 23:06

Le repas avait commencé… et il était déjà bien alléchant… oh, je ne parle pas du plat préparé par Elena… non, je pensais plutôt à Stefan… et à ma jolie mise en scène… J’avais fait mon intéressant, et avait parfaitement joué la comédie. Je lui avais rendu sa bague, avais prétendu vouloir parler de leur histoire… l’histoire de nos deux bagues… une première façon détournée de faire comprendre à sa chère et tendre que cette « babiole » achetée comme ça, comme « il » l’avait prétendu samedi dernier, n’en était en fait pas une, puisque nous possédions la même… ouh, le vilain menteur que voilà !
Ensuite… et bien, qui d’autre que moi aurait pu faire quelque chose d’aussi maléfique… ? Bon, en même temps, c’était sa faute de m’avoir ainsi provoqué… genre ils ne voulaient pas être ennuyés par nos vieilles histoires… non mais on aurait tout entendu ici… du coup, j’avais bien pris soin de mentionner Elisabeth… je feignais de m’excuser d’avoir voulu parler d’elle… alors que je le faisais consciemment pour attiser la curiosité, la jalousie, l’indignation, enfin, un peu tout ce qui était « attisable », chez sa petite-amie.
Et pour finir, j’avais pris un air profondément dépité, désolé, avant de replonger mon nez dans mon assiette, comme si je n’osais plus lever les yeux vers lui après une telle bêtise… ce que j’étais fort… extrêmement brillant même… Elena n’y verrait que du feu… même avec toute la vigilance du monde, malheureusement pour elle.

Ce repas parmi ces petits humains devenait intéressant en tout cas… je n’aurais jamais cru pouvoir autant m’amuser parmi… parmi eux. C’est vrai, ils étaient si peu divertissants la plupart du temps… mais là… je pensais tout le contraire d’un coup… Elena semblait leur parfait contraire… elle ferait sans doute un vampire de qualité… une question que je ne manquerais pas de creuser à l’avenir… après tout, l’éternité solitaire était pesante non… ? D’autant qu’une éternité aux côté d’Elena ne serait pas déplaisante… loin de là…
Mais bref. Là, je ne comptais pas la transformer pour tout de suite… Pour l’heure, j’étais encore assez loin de ces considérations… je me plaisais juste à admirer du coin de l’œil le tableau que j’avais moi-même dessiné grâce à mes frasques à répétition… Ils étaient mes pantins, et ne pouvais que s’incliner devant mon génie maléfique… En parlant de pantin, je vous éviterai toute blague douteuse sur Elena et les ficelles hein, je suppose que vous avez déjà compris… bon, voilà.

Elle ne devait plus rien comprendre la pauvre… Une semaine plus tôt, l’amour de sa vie – à elle, pas à lui, vu la longueur de la sienne, de vie – lui avait pourtant certifié sur l’honneur que cette chevalière ne signifiait rien… que c’était un machin, limite du plastoc, un truc qu’il avait trouvé dans une décharge… et là, je lui mettais un sacré coup au moral en laissant sous-entendre qu’il avait menti puisque ces bagues possédaient une histoire… une histoire en rapport avec Elisabeth en plus…
Je sentais justement le regard de la belle Elena peser sur moi… elle m’observait, apparemment prise de court par cette révélation inattendue… elle semblait… profondément… déçue et… ne semblait pas en croire ses oreilles… malgré tout, on voyait qu’elle avait envie d’en savoir plus… de ne pas avoir qu’un morceau de l’histoire, mais tout le truc… ouh la petite curieuse… un défaut qu’elle garderait sans doute toujours… et qui me plaisait assez pour tout vous dire…

Elle me fixa quelques instants, alors que je jouais mon jeu à la perfection, ne quittant pas mon assiette avec mon air abattu… j’étais génial. Après de longues secondes, elle tourna enfin son regard vers Stefan… un Stefan qui n’exprimait plus grande colère envers moi mais… qui se contentait de manger, tête baissé, l’air… ding ding ding… coupable ! Au bûcher, et plus vite que ça ! Lui, il ne savait pas réagir à l’inattendu, c’était clair… c’était presque décevant d’affronter quelqu’un comme lui… il était si minable… pas la moindre répartie… Oh, pauvre chou, il se sentait coupable… ? Il avait plutôt intérêt ouais ! Je lui aurais fait bouffer l’assiette qu’il avait devant lui s’il ne s’était pas senti coupable… même si ça ne changeait rien à ce qu’il avait fait…

Elena à côté de moi ne savait comment réagir… colère, tristesse, déception, frustration… je percevais assez clairement tout ça en elle… et ça n’était guère étonnant… ça fusait dans tous les sens là, et ça devait en être de même dans son esprit… elle devait être perdue… et profondément blessée par Stefan… Elle s’humecta rapidement les lèvres avant de fermer la bouche, me donnant envie de lui offrir un baiser fougueux pour tenter de faire passer sa tristesse… ce dont je m’abstins par politesse… pour l’instant.
Elle baissa la tête vers son assiette, un peu à ma manière, apparemment dégoûtée par tout ça… ça se comprenait… et bientôt, elle se pinça les lèvres dans cette moue qui me donnait presque envie de compatir… cette fille avait-elle un quelconque pouvoir sur les vampires ? Si c’était le cas, qu’on me le dise tout de suite et que je fuie cette baraque ! Mais malgré tout, je devais reconnaître que ça me faisait plaisir… c’était le but après tout… désolé pour elle mais… pour semer le trouble, j’allais devoir tout faire pour la rendre malheureuse, et l’éloigner de mon jumeau.
Le silence s’éternisa ainsi, ne me gênant absolument pas… quand on avait rien à dire, autant ne rien dire… même si, je sais, je parlais souvent pour ne rien dire… pas la peine d’en rajouter, c’est bon…


« - Heu… Je pige rien mais… vaut peut-être mieux changer de sujet… » Lança Jeremy, désireux de briser le mal-être qui semblait engloutir la pièce.


Mais non ! Il sortait d’où lui ?! Je relevais vers lui un regard noir, avant de masquer ça derrière ma fausse gêne affichée précédemment. Il était stupide ou quoi ?! On voulait parler de ce sujet là, justement ! Raah… les gosses… on ne pouvait jamais leur faire confiance, il fallait toujours qu’ils vous fassent chier… c’était vraiment plus fort qu’eux… ils étaient trop imprévisibles… un peu comme les vampires en fait. Ce qui les rendait cons insupportables… et là, il était en train d’empêcher Elena d’exploser sur Stefan… et je lui en voulais vraiment pour ça… enfin bon… elle finirait bien par revenir vers moi pour avoir le fin mot de l’histoire un jour ou l’autre… non ? Moi en tout cas, je n’en doutais pas… Donc peu importait les conneries du petit frère, ça ne changerait pas grand-chose…
Elena lui offrit un sourire peu convaincant avant de retourner à son assiette, et Stefan accepta d’un petit mouvement de tête… ben tiens… il n’allait pas se priver lui, d’éviter le sujet… si ses cachotteries pouvaient enchaîner Elena à lui, il n’irait pas en sens inverse, bien sûr…


« - Bon alors... Damon, si j’ai bien compris, tu as déjà été en France, non ? » Poursuivit-il sur sa lancée.


J’hallucinais là… et pourtant, c’était lui le drogué… C’est qu’il avait l’esprit vif pour un tox’ quand même ! Il savait que j’avais dit ça et s’en servait même pour détourner la conversation… il était vraiment shooté ou c’était que de la mytho que Stef’ avait raconté dans son journal… ? remarque il en avait bien l’air, ahuri comme pas deux… Malgré tout, il m’emmerdait de plus en plus ce soir, mais je décidais de ne pas me laisser perturber par cela… Après tout, j’avais suffisamment semé la confusion dans l’esprit d’Elena, et… plus tard, elle aurait l’occasion de venir « m’extorquer » les réponses… donc autant prendre la soirée tranquillement, et ne pas se prendre la tête pour rien… on verrait ensuite hein…

Bon, donc le frangin voulait savoir si j’avais déjà été en France… ma phrase avait été suffisamment explicite, non ? J’avais dit que c’était au moins aussi bon que les vrais en France, donc ça répondait à sa question… à moins que finalement, il soit effectivement trop défoncé pour m’avoir compris clairement… bon, je fais ma mauvaise langue d’accord, mais… je devais reconnaître que son initiative était tout à son honneur… il faisait ça pour sa grande sœur… il avait perçu son trouble et volait à son secours… c’était assez fort… d’autant qu’il fallait en vouloir pour oser s’imposer au milieu de trois adultes ou presque… d’autant que Stefan et moi dégagions fatalement une noblesse imposante… du coup, j’avais… même si ce n’était qu’un minuscule peu… du respect pour lui. Enfin, presque rien hein, donc pas de quoi le souligner non plus…

Il s’arrêta toutefois là, et je le regardais, hésitant encore à prendre la parole… oui, ça ne me ressemblait pas, je sais, pas la peine d’en rajouter… il fixait sa sœur, avec l’air de… demander du soutien… oui, changer de sujet, facile à dire, mais il avait forcément besoin que cette chère Elena s’intéresse un peu elle aussi… ça faciliterait les choses… il fallait donc qu’elle se fasse violence et… s’intéresse à moi… quel supplice pour la pauvre enfant… moi, ça m’amusait assez. Ayant remarqué que le petit frère n’attendait que ça, je choisissais de patienter moi aussi, observant Elena du coin de l’œil.


« - Oh heu…» Sembla hésiter la demoiselle.


Oh allez mon ange ! Un peu d’enthousiasme quand même ! Je ne te demandais pas la lune non plus, mais simplement de paraître un peu enjouée à l’idée de découvrir quelque chose sur moi… et… je trouvais ça un poil irritant… quoi, elle avait l’impression que je l’avais draguée, alors elle m’ignorait totalement et ne s’intéressait même pas un peu à moi ?! Grr… je trouvais ça… injuste, mais surtout, profondément énervant… d’autant qu’un vampire meurtrier comme moi n’allait pas se mettre à parler de justice, hein… A contrario, je prenais un léger plaisir à me dire qu’elle n’avait pas vraiment le choix… soit elle faisait un foin à Stefan, soit elle feignait de s’intéresser à moi… j’étais gagnant des deux côtés…
Elle posa donc ses yeux sur moi, avec… ce sourire amicalement faux, qui me plombait déjà le moral… elle aurait pu y mettre du sien quand même ! C’en était rageant… même si je passais outre.


« - Ça doit être super ! J’étais censée la visiter avec une amie mais… » Commença la jeune fille avant de se stopper brusquement.


Elle était censée visiter la France ?! Quelle terrible coïncidence ! Bon, okay, c’était débile puisque pour être franc, j’avais quasiment fait le tour de l’Europe, et du monde même… donc elle m’aurait dit l’Italie, l’Espagne ou l’Angleterre par exemple… ça aurait été une aussi merveilleuse coïncidence. Désolé, ça fait moins romantique d’un coup hein… mais bon, c’était le cas pour plein de monde, même dans les films… c’est juste qu’ils ne le disaient pas pour faire romantique, faire croire au destin, ou je sais pas quelle connerie…
Mais plus important que ça… tu étais censée mais… mais quoi ?! C’était quoi ce gros blanc ? Ça t’arrivait souvent de planter comme ça en plein milieu d’une phrase Elena ?! J’veux dire, c’est vrai, d’un coup t…
J’en étais là dans mon ronchonnement intérieur lorsque son regard refléta une immense tristesse, son sourire perdant brutalement tout éclat… c’est… je… enfin, je voulais bien retirer tout ce que j’avais dit mais… qu’elle ne regarde pas vers moi avec ces yeux là… d’un coup, j’avais l’impression d’avoir personnellement assassiné toute sa famille… et je détestais que sa tristesse m’affecte… ce qui m’énerva rapidement.
Un ange passa… ce qui était bien drôle avec deux vampires dans la pièce, avant que la demoiselle ne se reprenne… retrouvant un sourire éclatant et un regard moins affecté.


« - Enfin bref, Jeremy et moi, on a toujours rêvé de voyager mais on en a pas encore eu l’occasion. » Finit par avouer Elena.


Elle me surprenait… Moi, j’en étais encore à cette lueur de tristesse et… et elle, elle enchaînait déjà sur la suite des évènements tranquille, comme si de rien n’était… comme si cette tristesse n’avait jamais traversé ses prunelles… Pourquoi… ? Pourquoi avait-elle paru si malheureuse soudain… ? Est-ce que… ça avait un rapport avec ses parents ? Est-ce qu’elle avait repensé à eux… ? Est-ce que ce trou après le « mais » était censé les symboliser… ? C’était probable même si… je n’en savais pas assez moi-même pour pouvoir juger efficacement.
Du coup, je ne pouvais que mettre ça de côté pour avancer… pas tellement le choix… après tout, je n’allais pas lui demander si c’était ça… je n’étais pas un monstre non plus… pas en ce moment en tout cas… Ils n’avaient jamais eu l’occasion de voyager donc… c’était dommage… Je ne souhaitais à personne de rester coincé dans son trou, en particulier à Great Falls… il n’y avait rien ici… du moins, à notre époque, et voir le monde ne pouvait que nous aider… on voyait tout d’un œil nouveau, on élargissait nos horizons… oui, j’étais assez philosophique là-dessus, vous inquiétez pas…


« - On n’aurait pas assez d’une vie pour tout voir, façon… » Coupa Jeremy, comme pour ramener tout le monde sur terre.


Raaah… plus terre à terre, tu meurs… Le pessimiste à l’état pur lui… le vrai de vrai quoi… c’était pas un discours super motivant… surtout de la part d’un jeune de quinze ans… franchement, s’il était si blasé de la vie, autant permettre à un autre d’apprécier ce repas… à moi quoi, en me prêtant généreusement son cou… franchement, j’aurais fait un bien meilleur usage de ce corps que lui, il le détruisait avec la drogue et l’alcool… moi je m’en serais servi efficacement… et n’y voyez rien de sexuel, ça m’écœure… j’suis d’accord qu’il fallait faire des expériences, surtout pour un immortel que moi, mais certaines devaient ne jamais être essayées, et je mettais un point d’honneur à repousser les hommes, hommes-femmes, ou tout ce qui s’y apparentait…


« - Heum… sans doute oui… mais ça te dirais de nous en parler un peu ? Je suis sûre que tu dois avoir pas mal de trucs intéressants à en dire… » Conclut la demoiselle, jouant parfaitement son rôle en ne semblant pas trop s’intéresser à moi non plus.


Oh tu regrettais… ? Si tu voulais, mon cœur, je pouvais t’offrir tout le temps que tu voulais pour découvrir le monde, y’avait aucun problème… juste le temps de régler les quelques détails pour te faire vampire et on serait fins prêts… c’était quand tu voulais… littéralement. En tous les cas, ils avaient raison… il m’avait fallu environ une vie pour bien en faire le tour, de ce monde, et encore, il restait des choses inexplorées que j’aurais aimé découvrir…
Toutefois… elle voulait que je leur en parle… ? Et bien, c’était bien la première fois qu’on me demandait de raconter mes voyages… d’ordinaire, Stefan m’accueillait plus ou moins bien et je lui répondais de manière concise et… impersonnelle… vous vouliez un extrait ? okay…
« - Alors Damon, tu reviens d’où cette fois ?
- D’Angleterre.
- Et c’était comment ?
- Pluvieux. »

Oui, quand je vous disais que ça se concluait rapidement, je mentais pas… mais là… ils s’attendaient à ce que je fasse de beaux récits… alors là j’avais sucé le sang d’une… ah non, je pouvais pas le dire… et aussi il y avait ce gars que j’avais… ça non plus… et, et aussi le mec que j’avais cruellement… ah, non… oups, ça s’annonçait compliqué… j’allais devoir faire gaffe à ce que j’allais dire… je m’adressais à Miss Pureté et son petit frère, ma presque belle-famille… ils étaient de parfaits petits humains… pas le genre à apprécier mes histoires de meurtres en tous genres… dommage, j’aurais bien fait un rapide petit tour d’horizon de mes chasses dans toute l’Europe… les européens avaient un sang bien différent des américains… mais je ne critiquais personne hein !
Mon regard se perdit alors au loin, tandis que je repensais à ce voyage en France.


« - Hmm… la France hein… » Entamais-je avec un petit sourire à l’évocation de ces souvenirs. « - en fait, j’y suis parti après une querelle avec mon frère au sujet d’E… enfin au sujet d’un différend qui nous oppose tous les deux. » Avouais-je, une pointe de mélancolie dans la voix, mon regard fermement planté sur Elena.


C’était vrai… après ce qui s’était passé avec Elisabeth, j’avais eu besoin de prendre l’air, de m’exiler… et j’avais donc choisi l’Europe… C’était ce qui m’avait décidé à partir… ma peur de faire du mal à mon frère… de lui en vouloir malgré moi… et j’avais eu raison… pendant toutes ces années, je n’avais fait que ruminer ça, ruminer ma vengeance… et aujourd’hui, j’étais bien content de la mettre à exécution chaque fois que j’en avais l’occasion… la raison de ma présence ici quoi…
Et vous noterez que j’avais parlé au présent au niveau du différend en question… j’avais dit « qui nous oppose », et pas « qui nous opposait »… Personne ne relèverait sans doute, mais je ne tenais pas à mentir… cette querelle était toujours bien vivante pour moi, ce que je ressentais pour lui également, et je ne comptais pas m’en cacher plus que ça…


« - Et franchement, ce n’est pas pour faire mon intéressant, mais c’est sans doute le plus beau pays du monde… » Lançais-je, émerveillé, à Elena. « - avec les plus belles femmes du monde… » Glissais-je à Jeremy avec un clin d’œil, qui le fit encore sourire. « - j’espère vraiment que vous aurez la chance de le visiter un jour… » Ajoutais-je, un sourire un peu… rassurant (?) aux traits, destiné à Elena.


Je me mis donc à évoquer mes voyages, occupant, malgré moi – si, si, j’vous jure – le centre de la conversation, qui s’éternisa ainsi pendant le repas…
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Elena Winters

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Avoir les crocs [pv Elena] Empty
MessageSujet: Re: Avoir les crocs [pv Elena]   Avoir les crocs [pv Elena] EmptyMer 14 Oct - 18:16

Je me sentais mal. Toute cette histoire avec Elisabeth m’avait laissé une indicible amertume… et pour ne rien arranger mes parents avaient fais un bref passage dans ma mémoire ce qui avait toujours le don de me laisser dans un état de déprime assez prononcé. Rien de bien réjouissant, en somme. Il faut dire que les « révélations » de mon invité ne me laissaient pas indifférentes. Loin de là… très loin ! J’étais perdue au bord d’un gouffre de secrets dont je ne possédais pas les clefs et c’était aussi triste que frustrant.

Pourtant la vérité était à deux doigts de moi, à ma portée… – au propre comme au figuré puisque le garçon qui symbolisait le savoir était attablé juste à côté de moi – cependant elle m’échappait encore. Ou je la laissais m’échapper plutôt. Je trouvais ça nul. J’étais nulle. Damon était… il représentait une source intarissable d’informations mais je me refusais à l’exploiter. Parce que j’avais peur, que c’était chaque fois plus douloureux… chaque fois plus perturbant. Les réponses me lacéraient le cœur et déchiquetaient mes belles convictions sans compter qu’elles ne pouvaient apporter que d’autres questions… Et si c’était ça, je n’étais pas certaine de vouloir les entendre. Toutefois, ma curiosité exigeait d’être satisfaite. C’était plus fort que moi.

Mais pour l’heure, je me cachais encore derrière de parfaites petites excuses. Nous étions en public, Jeremy n’avait pas à être mêlé à ces histoires… ni le frère de mon bien aimé même s’il avait joué un rôle plutôt important en laissant échapper deux ou trois réponses… Ça ne concernait personne d’autre que Stefan et moi. Oui, il aurait des comptes à me rendre mais je me disais « pas maintenant », « pas tout de suite ». Je me répétais que ce n’était ni l’endroit ni le moment le plus approprié pour un interrogatoire en bonne et due forme. Par conséquent, j’étais contrainte de repousser nos petites explications à plus tard. Même si, pour tout vous dire, je redoutais de le trouver aussi peu conciliant, aussi peu ouvert que les fois précédentes. Rien ne m’assurait qu’il daignerait m’en parler aujourd’hui plus qu’hier… et si je m’en fiais à son expression buttée et douloureusement fermée, ce n’était pas gagné.

En outre, je détestais m’afficher en spectacle et je craignais de ne pas savoir me contenir suffisamment si je commençais à parler de ça. Je serais bien capable de me mettre à hurler… ou à sangloter, au choix… alors mieux valait éviter, effectivement. J’avais bien assez honte comme ça. Honte de quoi ? Voyons voir… de ne rien savoir sur mon petit-ami par exemple. C’était affreux mais pour couronner le tout, je n’étais pas la seule à l’avoir compris. Damon le savait. Libby et Mike aussi, eux qui ne cessaient de me demander ce qu’on savait au juste sur lui à part qu’il jouait merveilleusement bien au football et, d’après ma meilleure amie « qu’il était un pur canon ». Dans ces moments là, j’en riais. C’était toujours mieux que d’en pleurer. Toutefois, je n’avais plus véritablement le cœur à la fête, le cœur à rire ce soir.

J’étais impuissante. S’il ne voulait rien me dire, je ne pouvais pas le forcer. J’avais bien pensé à lui faire du chantage mais j’avais peur d’en pâtir plus que lui. Le menacer de rompre s’il ne se livrait pas un minimum ? C’était une option envisageable mais… je ne voulais pas faire ça. Parce que personnellement, je n’avais aucune envie que l’on se sépare ! Je voulais lui offrir l’opportunité de me prouver que je n’avais pas eu tort en lui ouvrant mon cœur, en le choisissant pour partager mon existence. Je… je l’aimais moi alors non, je ne voulais pas prendre le risque de le voir s’envoler. Il était déjà tellement lointain parfois que je craignais de ne le voir jamais revenir… Ce qui serait probablement bien plus pénible que ces quelques secrets, non ? Mais soyons réaliste, construire un avenir avec lui était pour le moment totalement exclu…

Il y avait de quoi devenir folle, sérieux ! Dans les deux cas… je ne serais pas comblée, je ne serais pas heureuse. Je devais juste choisir ce qui serait le plus vivable pour nous deux… et ça n’était pas évident. Soit je laissais les choses en état et me torturais tous les jours en songeant à la légèreté de mon couple, soit je lui disais adieux et… voilà quoi…
La seule solution aurait été qu’il me parle, abaisse enfin ses barrières… mais je commençais sérieusement à désespérer qu’il le fasse. Qu’est-ce que cette fille lui avait fais de si affreux pour qu’il soit si braqué ? C’était dingue ça quand même !

Et pour ne rien arranger, depuis le grand retour de son jumeau, il était encore plus introverti. En fait, je… j’avais l’étrange impression que celui-ci se dressait entre nous sans parvenir à l’expliquer. Et pour ça, il me faisait peur. Ce n’était pas que je redoutais les obstacles pourtant. Au contraire j’étais certaine de les surmonter avec l’aide de Stefan mais ce garçon… Oh, je ne parle pas là de sa minable tentative de séduction, non il en faudrait bien plus pour m’arracher à mon cher et tendre, croyez-moi ! Non, je m’inquiétais plutôt de ce qu’il pouvait faire subir… et avait déjà fais subir à la confiance que je portais à son frère. Sans confiance, il n’y avait pas de nous qui tienne. Disons que, consciemment ou non, Damon ne s’attaquait pas directement à nous mais à ce qui nous permettait d’être nous. Vous comprenez ?

Il débarquait ici avec sa remarquable honnêteté et en moins de temps qu’il n’en fallait pour le dire ma relation en tremblait jusque dans ses fondations. Le pire c’est qu’il ne faisait pas grand-chose, n’était même pas responsable à proprement parler… Il mettait juste en lumière le nombre incalculable de zones d’ombres qu’il restait chez Stefan. Parce qu’il faisait partie de la vie de ce dernier et savait tout un tas de chose que son jumeau s’était évertué à taire jusqu’ici. Ce n’était absolument pas sa faute à lui, je le savais et l’accusait lui de tous nos maux auraient été particulièrement injuste et bien trop facile. En réalité, j’aurais même du le remercier de ces maladresses à répétition… Il me faisait simplement prendre conscience que l’homme que j’aimais n’étais peut-être pas aussi pur que je l’avais pensé. Je veux dire… il m’avait mentit sans ciller quoi ! C’était tellement impensable venant de lui… et pourtant c’était bel et bien ce qu’il avait fais. Il n’avait aucune excuse pour ça. Bourré ou pas, il l’avait fais. Il avait trahis ma confiance…

Donc oui, tout ça pour dire que j’étais triste, déçue et un peu lasse aussi. Disons que je n’avais pas forcément envie de garder le sourire. Et pourtant, je le faisais. Aussi habilement que possible. Je ne voulais pas que les autres se rendent compte de quoi que soit… j’avais déjà du paraître suffisamment vulnérable lorsque le jeune homme avait parlé des bagues et de leurs mystérieuses histoire sur laquelle je n’étais toujours pas plus avancée.
Au moins, même si je n’avais jamais été très bonne comédienne, faire celle pour qui tout va bien était dans mes cordes. Avec un peu d’entraînement, ce n’était pas si complexe en fait… il suffisait de le vouloir assez fort et de répéter plusieurs fois devant sa glace pour dire d’être complètement au point… Une forme de mensonge ? Evidemment. Quoi d’autre ? Comme je le disais, toutes les vérités n’étaient pas bonnes à dire. Vous croyez vraiment que les gens veulent voir ou entendre que vous allez mal ? Même quand ils posent la question, ce n’est que par pure forme. Inutile de se faire des illusions.

Bref, pas question d’avoir l’air plus ridicule encore… j’avais eu mon compte. Je n’allais pas non plus m’apitoyer sur mon sort et sur cette maudite ignorance ! Bah oui, un peu de dignité quand même… Moui, c’est sûr, autant restaurer sur mes traits une expression avenante afin que les autres n’y voient que du feu ! Et, histoire que ce soit encore plus crédible, entamer une discussion légère bien loin des sujets fâcheux était un bon plan aussi. J’étais franchement douée… Question d’habitude, je présume.

C’est donc la raison qui m’avait poussé à demander poliment à mon hôte de nous conter ses péripéties en France. Ramener le sujet sur quelque chose de plus plaisant ne ferait de mal à personne. Même si, pour ma part, j’aurais vraiment du éviter de penser à ce voyage annulé… ça ne m’aidait pas à afficher une expression réjouie, c’était clair… Il faut bien reconnaître que tout ce qui m’évoquait la mort de mes parents avait tendance à avoir un effet plutôt désastreux sur ma personne… Ce qui, je crois, restait relativement légitime.
Cela dit, je ne regrettais pas d’avoir posé la question. Bah non parce que je ne pouvais pas dire que je m’en moquais… c’était toujours intéressant d’entendre ce genre d’histoires. De plus… malgré mes griefs précédents contre lui, il m’intriguait. C’était le frère de Stefan après tout alors… il avait bien droit à un peu d’intérêt… tant que ça restait strictement amical ! Surtout que… j’avais bien envie de cerner cette personnalité très étrange qui semblait lui appartenir…

Vous l’aurez compris, j’étais mitigée. D’un côté, je n’étais strictement pas d’humeur à me mêler à la conversation, ayant juste envie de me lamenter dans mon coin et d’un autre… j’étais curieuse d’en savoir plus sur lui… ce qui n’avait pas grand-chose à voir avec la visite d’un autre pays. Bien sûr, j’avais envie d’en apprendre plus sur ce pays mais… ça passait au second plan pour le coup.
Mais de toute manière, je ne devais pas oublier mon rôle d’hôte et ma détermination précédente. Cette soirée se passerait bien, ce n’était pas ce que je m’étais promis ? Alors autant faire en sorte qu’elle soit… le plus agréable possible et ce malgré mon cœur lourd.

Je l’observais donc, sans me départir de mon sourire lumineux quoi qu’impersonnel. De son côté, son regard se perdit un instant. Ce petit air rêveur lui allait bien. Ça adoucissait l’aura un peu… sauvage qu’il dégageait. Jusqu’ici j’avais plus souvent eu l’occasion de le voir amusé, moqueur ou ironique, voir gêné dans le meilleur des cas… donc ce n’était pas désagréable. Oui, il ressemblait davantage à son frère ainsi… Cet air pensif, je le connaissais très bien chez Stefan. Quoi qu’il en soit, même ainsi il conservait cette beauté qui devait couper le souffle aux gens qu’il rencontrait. Cela dit, j’évitais de m’arrêter à ce constat, peu désireuse de me voir cafouiller comme je l’avais fais au début avec Stefan… Que de souvenirs… J’avais été si idiote les première fois, si impressionnée… complètement subjuguée en fait…



« - Hmm… la France hein… » Lâcha-t-il au bout d’un moment, semblant rassembler ses souvenirs.


Le petit sourire qui étirait ses lèvres laissait à penser que ces derniers étaient plutôt agréables, à vrai dire… Je l’enviais là ! C’est vrai, moi j’avais toujours été coincée à Great Falls. Aucune échappatoire. J’aimais cette ville hein… c’était chez moi mais… changer d’air ne pouvait pas faire de mal. Ça évitait d’étouffer…
Je me souvenais que petite je répétais à mon père que quand je serais aussi grande que lui, je ferais le tour du monde, que je visiterais tout un tas de pays et que je pourrais ainsi lui raconter tout ce que j’aurais vu. Un projet d’ores et déjà fichu puisqu’il ne serait plus jamais là pour m’entendre lui dire quoi que ce soit. La réalité vous rattrape souvent plus vite que vous ne le souhaiteriez, hein… C’était juste un beau rêve…
J’avais soif de tout voir, de tout connaître à cette époque. Quand est-ce que j’avais renoncé ? Je ne m’en souvenais plus. Toujours est-il qu’aujourd’hui, j’étais un peu moins utopiste. J’avais compris que ma vie était ici, à Great Falls. Pas de grandes aventures à l’horizon, juste l’existence banale d’une lycéenne comme toutes les autres. Même si Stefan avait su redonner un peu de piquant et d’imprévisibilité à ma vie…



« - En fait, j’y suis parti après une querelle avec mon frère au sujet d’E… » Commença-t-il avant de s’interrompre.


Une querelle avec son frère ? Tiens donc… Pourquoi ça ne me surprenait pas ? C’était si récurent que ça ? D’ailleurs, je notais encore une fois sa façon de parler relativement décalée. Qui employait encore le mot querelle dans une phrase ? …
Toutefois, ce n’est pas ce qui attira vraiment mon attention. Non, c’était plutôt ce « au sujet dé ». Que voulait-il dire au juste ? Parce que… j’avais encore cette Elisabeth en tête et… j’avais cru l’espace d’une seconde qu’il allait encore parler d’elle. Cela dit, ça ne voulait strictement rien dire. Ça pouvait être une dispute au sujet des « quelque chose ». Il y avait des dizaines et des dizaines de possibilités ! Et il ne comptait pas creuser davantage puisqu’il s’était tu. Et pour qu’il le fasse, bavard et maladroit comme il était, c’était qu’il n’avait pas du tout envie d’aborder le sujet. Ce que j’étais parfaitement à même de comprendre.
En plus, je ne devais pas me prendre la tête comme ça pour rien. Même si j’étais obnubilée par cette histoire et par cette fameuse ex, je n’allais pas faire ma paranoïaque, non plus !



« - Enfin au sujet d’un différend qui nous oppose tous les deux. » Conclut-il sans me quitter des yeux.


C’était assez étrange. Quand il me fixait ainsi, j’avais l’impression d’être seule sur terre. Je n’aurais su l’expliquer mais… c’était comme s’il ne s’adressait qu’à moi seule. Ça paraît présomptueux surtout que Jeremy était aussi intéressé que moi mais je… c’était ainsi que je le ressentais. Et je ne savais pas trop ce que ça m’inspirait. C’était gratifiant et gênant à la fois. Bizarre…
De plus, est-ce que j’avais rêvé cette pointe de mélancolie qui avait tinté dans sa voix ? … Non, je ne le croyais pas. Quelque chose dans ce qu’il venait de dire ne le laissait pas indifférent. Est-ce qu’il… était triste ? Je ne sais pas mais ses propos ne le réjouissaient pas, de cela j’étais certaine. En revanche, savoir exactement ce qui le dérangeait la dedans était une autre paire de manche.

Etait-ce ce « dé » le problème ou juste le différend dont il parlait ? Se sentait-il coupable de leur « querelle » ? D’ailleurs, il en avait parlé au présent. Un détail qui m’avait paru d’une importance capitale. Apparemment, ce n’était toujours pas réglé. Etait-ce la raison de l’animosité de Stefan ? C’était probable… Mais leur conflit ne s’était pas arrangé, même s’il était parti en France, sinon il l’aurait évoqué au passé. De quoi pouvait-il bien s’agir ? … C’était impossible de le deviner. J’avais bien remarqué qu’il y avait une certaine tension entre eux, un genre de froid inexpliqué… et je venais d’avoir la preuve que je n’avais pas rêvé. Malgré tout le bien que mon cher et tendre m’avait dit sur Damon, il y avait entre eux une rancœur assez palpable… et vraiment désolante… Est-ce que je pouvais les aider à régler ça ? En tout cas, pas tant que j’ignorerais de quoi il en retournait.



« - Et franchement, ce n’est pas pour faire mon intéressant, mais c’est sans doute le plus beau pays du monde… » S’enthousiasma-t-il ensuite.


Il était mignon. Et faisait son intéressant. Ce qui était justement ce qui le rendait mignon. Il se défendait de faire ce qu’il faisait précisément. Bien sûr que si c’était en partie pour faire son intéressant… mais bon, on lui pardonnait hein… et puis bon, ce n’était absolument pas méchant. Drôle dans le pire des cas, alors bon… Cependant, je voulais bien le croire. Le plus beau pays du monde, hein ? … Oui, j’irais le visiter un jour… Je n’avais aucune idée de quand ça se ferait mais… je ne devais pas oublier ce projet. La vie continuait après tout… et mes parents auraient été tristes de voir que nous abandonnions nos rêves si facilement Jeremy et moi.



« - Avec les plus belles femmes du monde… » Poursuivit-il en s’intéressant enfin à mon frère, ponctuant son discours d’un clin d’œil.


Je retins difficilement un petit rire. Ce qui, soit dit en passant, prouvait qu’il était drôlement bon. Parvenir à m’amuser alors que je me sentais aussi pitoyable, était un exploit dont il aurait pu se vanter s’il en avait eu conscience !
Bon j’admets que ce n’était pas flatteur pour nous autres américaine mais comme je l’ai déjà dis, je n’étais pas suffisamment présomptueuse pour me croire la plus belle. Loin de là. Bon je ne me pensais pas hideuse, non plus mais… ce n’était pas vraiment un truc sur lequel je m’arrêtais. Mon physique je veux dire. Grâce au ciel, je n’étais pas aussi superficielle que Caroline !
D’ailleurs, les françaises étaient réputées pour être très belles, très élégantes. Et nous pour être obèses… comme quoi, les préjugés ne sont pas toujours exact. Mais il est vrai que dans le temps, toutes les filles cherchaient à imiter le style noble des françaises. On avait vu ça en histoire.

Jeremy lui ne se priva pas pour sourire largement. Cette simple phrase suffisait à le remotiver complètement… Ces adolescents alors… Tout en hormones… On lui parlait de belles femmes et il se voyait déjà au bras de l’une d’elle tel que je le connaissais. Tant mieux, si ça pouvait lui faire oublier sa pétasse, sans vouloir être vulgaire…
En tout cas, je ne doutais pas que Damon avait du en voir des jolies filles et en côtoyer. Tout comme pour son jumeau, il suffisait de le regarder pour comprendre que son physique devait faire l’unanimité quelque soit le pays dans lequel il se trouvait. D’autant que maintenant que j’avais un peu plus discuté avec lui, je supposais que c’était ce genre de garçon… vous savez les tombeurs, les Don Juans. Je ne pouvais être catégorique mais il avait bien le genre du séducteur… Cela dit, je réservais mon jugement sur la question. Je n’allais pas mettre la charrue avant les bœufs.



« - J’espère vraiment que vous aurez la chance de le visiter un jour… » Déclara-t-il alors m’offrant un sourire… rassurant ?


Je n’en étais pas certaine mais j’avais l’impression qu’il voulait m’encourager dans cette voie vous savez. Genre, « t’inquiète pas, je suis sûr que tu auras l’occasion de le voir toi aussi ». C’était… gentil de sa part, je le reconnais. Encore une fois, je ne savais pas trop sur quel pied danser. Il venait de plomber la conversation avec une maladresse rarement égalée, ce qui l’avait plongé dans un profond embarras et à présent il se comportait comme si rien ne s’était produit. Bon comme nous tous, vous me direz. On faisait tous semblant de rien même si je doutais que l’un de nous soit capable d’oublier ce drôle de moment de flottement qui venait d’avoir lieu. Non mais ce que je veux dire c’est qu’il se montrait à nouveau charmant et sympathique comme s’il n’avait jamais rien dis qui aurait pu mettre une certaine ambigüité quant à ses intentions vis-à-vis de moi.

J’hochai discrètement la tête, comme pour acquiescer avant de reporter mon attention sur mon assiette, songeant à tout ça. A son voyage, à son comportement, à ce qu’il avait dit sur ces foutues bagues…
Jeremy lui posa ensuite une autre question, visiblement très intéressé par la France et les filles qui y résidaient. Damon se prêta volontiers à ce petit jeu, assouvissant docilement sa curiosité. C’était sympa de sa part, je le reconnais. De fil en aiguille, guidé par les nombreuses interrogations de mon frère visiblement fasciné par ce qui se racontait, il en vint à évoquer ses différents voyages. Apparemment, il avait vu pas mal de choses… C’était réellement très intéressant. Oui, il n’arrêtait pas de parler mais… ça n’ennuyait aucun de nous je pense, puisque ce qu’il disait n’était pas dénué d’intérêt. Au contraire, il en avait des choses à dire ! C’était un garçon avec qui on ne devait pas s’ennuyer, à mon avis…

Stefan, pour sa part, mangeait en silence, ne se mêlant pas à la discussion. Je le vis par moments jeter des regards indéchiffrables à l’artefact qui ornait son doigt. Quant à moi… j’écoutais les aventures de Damon, parfois distraitement, d’une seule oreille ou parfois pleinement captivée. Je ne le harcelais pas de question contrairement à mon cadet mais je ne jouais pas à l’indifférente comme le faisait son jumeau. J’y allais même de mon petit commentaire parfois… rarement. Je réussis même à tirer un ou deux sourire à mon petit-ami… un miracle en d’autres termes !

Il n’empêche que grâce à la curiosité de mon frère qui semblait s’être trouvé un nouveau modèle masculin en la personne du deuxième frère Whitehorth et à la bonne volonté de celui-ci, le repas se passa dans la joie et une bonne humeur… relative mais existante. Les assiettes s’achevèrent d’ailleurs plus vite que ce à quoi je m’attendais. Enfin, disons que c’est plutôt le temps qui fila plus vite que je ne l’avais d’abord pensé. Comme quoi, Damon était doué pour séduire son auditoire.

Quoi qu’il en soit, cela faisait bien dix minutes que tout le monde avait finis de manger quand je me décidais à intervenir. Je commençai à rassembler les assiettes puisque plus personne n’en revoulait – pas même Jer’ qui en avait déjà reprit une fois – tout en attendant patiemment la fin de l’anecdote du jeune homme que je prenais néanmoins soin de regarder régulièrement. Je ne voulais pas qu’il croit que je n’en avais rien à faire de ce qu’il disait non plus. Surtout que… ce n’était absolument pas le cas…
Lorsqu’elle fut terminée, je profitais du silence qui s’en suivit, devançant probablement une nouvelle question de mon frère, pour me faire entendre.

Je leur proposais donc de passer au salon. Une proposition qui fut accepté de tous. Pas étonnant. Ces chaises étaient bien mais… pas particulièrement confortables à la longue. Tout ce qui traînait sur la table fut bientôt ramené à la cuisine.
Jeremy me demanda alors si je voulais de l’aide pour tout ranger mais je refusais gentiment. Je ne comptais pas laisser les jumeaux tous seuls au salon ! Bonjour le désastre franchement ! Je leur demandai plutôt d’aller s’asseoir tranquillement.


« - Non mais de toute façon, je n’en ai pas pour longtemps… La magie du lave-vaisselle… » Plaisantais-je pour les dissuader de m’aider.


Jeremy ne se fit pas prier évidement, conduisant nos hôtes au salon. Il en profita même pour me demander de faire chauffer le café… Je levais les yeux au ciel, entre agacement et amusement avant de m’éclipser d’un joyeux « Je ramène le dessert. ».
Je m’empressai donc de retourner à la cuisine et commençai à m’atteler afin de la rendre impeccable.
Au bout d’un temps, des bruits de pas me parvinrent et je jetai un regard par-dessus mon épaule pour apercevoir la silhouette de Stefan qui se dessinait… Je retournai alors à ma tâche avant de réaliser mon erreur. Un nouveau coup d’œil très rapide et très rapproché du premier m’en donna d’ailleurs confirmation. C’était Damon pas Stefan…

Je me tournai alors complètement vers lui, un peu surprise de le voir ici… Enfin, je ne m’attendais pas à me retrouver… seule avec lui aussi vite.


« - Damon… » Soufflais-je un peu mal à l’aise, un peu étonnée.


Cela dit, ma nervosité disparut très vite. Allez savoir pourquoi… C’était idiot de réagir ainsi ! Je n’allais pas non plus le fuir uniquement parce que j’avais cru qu’il essayait de me séduire. Surtout que bon… il avait été très correct depuis…
Je baissais brièvement les yeux, me trouvant un peu ridicule, m’autorisant même un petit sourire amusé autant à cause de mon comportement stupide qu’à l’idée de ce que j’allais dire, avant de les relever. Je veillais néanmoins à ne pas croiser les siens. Les autres fois m’avaient suffis !


« - Je suis impressionnée que tu ais réussis à échapper à mon frère… » Admis-je, amicalement, une moue volontairement impressionné planant sur mes traits avant que mon visage ne retrouve une certaine tranquillité ainsi qu’un sourire avenant.
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Damon Whitehorth

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Avoir les crocs [pv Elena] Empty
MessageSujet: Re: Avoir les crocs [pv Elena]   Avoir les crocs [pv Elena] EmptyMer 14 Oct - 21:22

Ah, sacré petit frère… celui d’Elena hein ! Parce que le mien… laissez tomber quoi… Pour vous resituer les choses dans leur contexte, ils avaient tenu à ce que j’évoque mon séjour en France… un séjour qui n’avait été qu’une étape dans le long récit de mon immortalité, mais qui semblait les intéresser particulièrement… alors, sans chercher à faire mon intéressant… bon d’accord, en faisant carrément mon intéressant, je m’étais décidé à leur en parler, essayant de faire retomber la tension autant que possible… il faut dire qu’ils étaient si tendus tous… et je ne parle même pas de mon frère, qui n’en avait vraiment rien à foutre de ce que je racontais… ce gars là ne faisait pas beaucoup d’efforts… bon, au moins il ne me critiquait pas mais… il n’évoluait pas vraiment dans mon sens… malgré que je le lui ai suggéré un peu plus tôt.

J’avais donc évoqué la France… un charmant pays vraiment… ils étaient réputés pour leur pain ou leur vin, mais pour tout vous dire, leurs femmes et leur sang méritaient une renommée bien supérieure encore… Mmh… combien de jeunes danseuses j’avais pu avoir entre les mains… puis entre les crocs… et elles avaient toujours été parfaites que ce soit pour le premier rôle, ou le second… de vrais délices… Mais… au-delà de ces réminiscences, c’était… assez plaisant de raconter ça, d’autant qu’ils semblaient un minimum passionné, en particulier Jeremy… il en était presque mignon… enfin, si j’avais été du genre à me laisser attendrir par les jeunes humains avec des étoiles pleins les yeux… ce qui n’était pas le cas, donc ça réglait la question.

Grâce à ses questions à répétition, j’en étais donc venu à parler de tous mes voyages en Europe, ne faisant que quelques allusions à mes tours dans le reste du monde… c’était pour titiller leur curiosité, je savais me mettre en avant, et surtout… me faire désirer… J’avais donc pas mal parlé pendant le repas, prenant quasiment la direction des opérations… Jeremy me questionnait… Elena aussi par moments, me faisant particulièrement sourire, et je leur répondais avec la plus grande honnêteté du monde… sans préciser que j’étais un vampire et que j’avais fait des victimes dans chacun de ces pays. Ça aurait gâché leur plaisir enfin !

La soirée passa assez tranquillement grâce à ça… grâce à moi pourrait-on dire du coup… J’avais vraiment fait des efforts… et j’avais empêché Elena de sombrer dans son malheur… ce qui avait aussi sauvé les fesses de Stefan… il pouvait m’en remercier… ils pouvaient m’en remercier tous les deux d’ailleurs. Bon je ne savais pas comment Stefan pourrait me rembourser pour ça, mais pour ce qui est d’Elena, j’avais bien une petite idée… seulement il faudrait mettre les enfants dehors avant, ça risquait de les choquer… bref, le repas se déroula sans encombre… je ne devais pas remettre un coup à Stefan, j’aurais eu l’air louche… et puis… paradoxalement… je ne me sentais pas mal… je me sentais même assez bien dans cette petite soirée moi… ce qui n’était visiblement pas le cas de mon frère…

Le temps défila, et au terme d’un nouveau récit de ma part, la jolie Elena commença à récupérer nos assiettes, débarrassant la table… en voilà une enfant qui était bien élevée… pas de doute, elle savait recevoir… et je ne parlais pas encore de coups de fouet, mais ce serait intéressant de vérifier ça aussi… je ne faisais toutefois pas mon salopard et lui tendais docilement mon assiette au lieu de la laisser jouer à l’esclave toute seule… et oui, je pouvais me montrer docile parfois… même avec elle, si elle voulait bien me dompter… mais ça, c’est une autre affaire…
Elle nous proposa alors de passer au salon, ce que j’approuvais entièrement… je détestais ces chaises… bon, j’avais déjà connu pire, mais j’aimais quand même asseoir mes fesses sur quelque chose de plus moelleux que ces machins là… alors me poser sur un fauteuil ou un bon canapé ne me ferait pas de mal, au contraire…

Je me levais alors et fixais Stefan, qui semblait assez calme, même si je le sentais indéniablement en retenue… Il passa devant moi pour prendre la direction du salon, peu désireux d’y entrer en même temps que moi sans doute… il devait déjà se forcer alors, fallait pas trop lui en demander non plus à ce connard… J’hésitais une seconde, fixant Elena, qui tentait de repousser les propositions de son frère, qui voulait apparemment l’aider… mais à la voir, c’était visiblement « les femmes au fourneau, et les hommes au chaud » pour elle… une philosophie qui était tout à son honneur… même si je n’aimais pas me reposer sur mes lauriers sans rien faire du tout…


« - Non mais de toute façon, je n’en ai pas pour longtemps… La magie du lave-vaisselle… » Lâcha la demoiselle pour nous empêcher de l’aider.


Je profitais de cette remarque pour attraper mon verre au passage, toujours posé sur le table… je ne comptais pas tout laisser passer tout tout de suite… et j’avais quelques petites choses à faire… comme la rejoindre rapidement dans la cuisine pour un petit tête-à-tête bien personnel… Le lave-vaisselle avait permis de me mettre sur la voie avec beaucoup de facilité… elle me mâchait tout le travail là, ce n’était vraiment plus drôle à partir d’un moment…
Elle s’éclipsa donc en direction de la cuisine d’un « Je ramène le dessert. », et c’est Jeremy qui me montra le chemin du salon, m’emmenant avec lui sans protester contre sa sœur.
Il me mena donc tranquillement vers la pièce d’à côté, un charmant petit salon, très… dans le même ton que les autres pièces que j’avais vues jusqu’ici… A croire que toutes les pièces étaient plus ou moins identiques…


« - Alors tu as vraiment visité tous ces pays… ? » Me demanda Jeremy, encore stupéfait.
« - Non j’ai inventé tout ça… bien sûr que c’est vrai ! » Lâchais-je sur le ton de la confidence, lui arrachant un nouveau sourire.
« - Woah… c’est quand même impressionnant pour quelqu’un d’aussi jeune… j’aimerais avoir autant de chance… » Déclara le jeune garçon, en allant s’asseoir en face de Stefan.
« - Je suis sûr que ça t’arrivera… » Lâchais-je, avec un clin d’œil lui étant destiné, tout en m’asseyant dans le fauteuil… aucun de nous n’ayant choisi de s’asseoir à côté d’un autre.
« - Alors qu’est-ce que tu as visité d’autre comme pays ? » Reprit-il, enthousiaste.
« - Demande, et je te dirai oui ou non… » Proposais-je, ayant toujours aimé les jeux.
« - Okay… euh, la Suède ? » Lança-t-il, presque blagueur.
« - Oui… mais il faut pas oublier son manteau… » Répondis-je, l’air un peu bête.
« - Woh… la Russie ? » Relança-t-il.
« - Oui mais… Stefan connaît bien mieux ce pays que moi, il y a vécu… » Avouais-je, en glissant un regard amusé au concerné, qui avait l’air de ne pas en revenir.
« - Non… Géant ! Allez, parle-moi en Stefan ! » S’intéressa le garçon, m’oubliant suffisamment longtemps.
« - Oups, elle a oublié ce verre, je vais le lui apporter… » Lâchais-je, gentil à souhait en me levant.
« - C’est bon j’y vais ! » Tenta de m’en empêcher Stef’.
« - Non non, tu dois me parler de la Russie… » L’arrêta immédiatement Jeremy, le forçant à se rasseoir.

Et oui Stefan, tu n’avais pas vraiment le choix… tu ne pouvais quand même pas mal te comporter avec le petit frère de ta chère et tendre… ça serait tellement mal perçu, tu devais rester là à subir ses questions… pendant que j’allais profiter… de ta petite-copine… enfin de sa présence hein… rien d’autre… qu’est-ce que vous vous imaginiez… ?
Je glissais un clin d’œil supérieur à Stefan avant de me mordiller la lèvre inférieure, d’un air de lui dire « ouh, ça va chauffer », avant de me retourner, et de partir nonchalamment en direction de la cuisine… une pièce que je ne tardais pas à trouver… et qui semblait différente du reste de la maison… elle respirait la vie, plus que toutes les autres, à croire qu’ils passaient tout leur temps ici ! Et avant de remarquer Elena, je notais le nombre affligeant de tables dans la pièce… c’était pratiquement une invitation à allonger la demoiselle sur l’une d’elle là… d’ailleurs, ça m’aurait certainement plu… mais nous n’en étions pas là… pas encore du moins… c’était triste, dommage, et tout ce que vous vouliez… mais je n’étais que le frère jumeau de Stefan à ce moment là… ni Damon, ni vampire Damon… pour elle je veux dire…

Je concluais ce tour d’horizon par une vue des plus agréables, sur la demoiselle, dos à moi, qui rangeait sagement tout dans le lave-vaisselle… oh, la bonne femme au foyer qu’elle faisait… même si… ça n’avait pas trop l’air d’être son truc… jouer la fée du logis j’veux dire… elle me semblait un peu trop explosive pour ça, mais seul l’avenir pourrait nous dire si c’était vraiment le cas ou pas…
Je laissais mon regard glisser sur elle un instant, appréciant avec toujours autant de plaisir ses délicieuses courbes, mes yeux ne se lassant toujours pas du spectacle qu’elle offrait… même si, à nouveau, je regrettais ce pantalon bien trop… couvert de tissu à mon goût… n’allait-elle jamais se décider à sortir un minishort ou une minijupe de sa garde-robe ? Enfin, elle finirait bien par enfiler ma super robe cadeau à un moment ou à un autre, donc il fallait juste être patient.

La charmante jeune fille jeta un regard par-dessus son épaule, avant de retourner la tête, comme si de rien n’était, alors que je m’approchais encore…
Euh… si tu voulais tellement que je mate ton cul Elena chérie, fallait le dire tout de suite hein… personnellement ça me dérangeait pas du tout, mais tu pouvais me tenir au courant, y’avait aucun problème, vraiment… Je réalisais soudain qu’être Damon impliquait de ne toucher qu’avec les yeux… pour l’instant. Ce corps avait beau être désirable à souhait, je n’avais pas la chance de pouvoir y poser les mains… alors que si j’avais pris le temps de me fringuer comme Stefan, j’aurais largement eu de quoi profiter de ses jolies fesses, je vous prie de me croire…
Mais tout ceci aurait été trop facile, et elle tourna de nouveau la tête vers moi, l’air surprise, s’intéressant un peu plus à moi soudain… elle avait sans doute compris maintenant… j’étais Damon, et pas Stefan.
Elle fit donc volte-face, peu désireuse de me laisser l’observer malheureusement, et… n’ayant visiblement pas assez confiance en moi pour me laisser hors de son champ de vision… à moins qu’elle ne soit déjà totalement sous mon charme hein… c’était possible aussi. Okay, j’déconne… Elle paraissait un peu nerveuse… même si je regrettais qu’elle ne se soit pas plaquée au buffet derrière elle sous l’effet de la panique… malheureusement pour moi, il faudrait sans doute attendre qu’elle apprenne la vérité sur moi pour lui inspirer ce genre de réaction… tant pis… je l’aurais bien aimé en petit animal acculé par le prédateur moi… Roaar…


« - Damon… » Souffla-t-elle, me faisant frissonner…


Ouh… ça, c’était délectable… Ce « Damon » si merveilleusement poussé par ces lèvres sensuelles, de sa voix désirablement granuleuse… avec ce petit effet de surprise… je crois que vous n’imaginez pas l’effet que ça avait eu sur moi… c’était effroyablement fou, et je n’y avais pas résisté pour être honnête… Jamais jusqu’à présent, je n’avais eu plus envie de la prendre qu’ici et maintenant, en pleine cuisine, avec nos deux frères deux pièces plus loin… Mieux valait qu’elle ne me le susurre pas à l’oreille celui-là, parce que c’était déjà assez bandant comme ça… je tentais de rester calme, tranquille, même si j’avais du mal à réfléchir sereinement, n’ayant plus que quelques idées en tête, qui comprenaient la mordre, ou la sauter… un dilemme affreusement cruel, n’est-ce pas… ?
La demoiselle baissa les yeux, un sourire amusé prenant place sur ses lèvres, faisant miraculeusement retomber tout désir m’ayant submergé… pas entièrement hein, mais… suffisamment pour être capable de raisonner à nouveau…
Elena releva son regard pétillant vers moi, évitant encore de plonger dans mon regard… grr… je trouvais ça tellement… triché ! Elle ne pouvait pas toujours éviter mon regard ! Moi je voulais ce contact… que nos regards s’entremêlent, que ça lui plaise ou non… alors elle n’y échapperait pas, c’était mal me connaître…


« - Je suis impressionnée que tu ais réussis à échapper à mon frère… » Avoua-t-elle avec une moue impressionnée.


Ha ha… très drôle…
Son frère… son frère avait été assez… et bien disons que contrairement à tous les humains que je rêvais de bouffer, Jeremy m’avait plu je crois… bon, ça ne veut rien dire, puisque je suppose que j’aurais apprécié n’importe qui s’intéressant à moi, et puisque celui-ci était particulièrement intéressé par ma personne, ça obstruait mon jugement… mais… je n’avais pas plus envie que ça de le manger… si on m’avait laissé le choix, je serais plutôt allé trouver un voisin… donc c’était plutôt bon signe pour lui. Quant à la réplique d’Elena, je comprenais ce qu’elle voulait dire… il n’avait pas arrêté pendant le repas, et encore après… je n’avais fait que lui répondre, encore et encore… du coup, j’avais eu de la chance de trouver une parade avec Stefan et la Russie… puisque ce crétin y avait vécu… un pays froid comme la mort… sans mauvais jeu de mot avec les vampires et tout ça… c’était bien plus froid que nous, brrr… je n’avais pas aimé ça… devoir allé jusque là-bas juste pour lui faire la misère… ça m’avait passablement irrité…
La demoiselle me gratifia d’un sourire assez tendre, me réchauffant légèrement intérieurement… apparemment, elle ne jouait plus le coup de la fille qui veut me montrer que je ne l’intéresse pas… et j’en étais… soulagé ?
Je la fixais un instant avec un sourire amusé, prenant une mine épuisée en me passant la main sur le front comme s’il m’avait crevé à lui seul avec ses questions.


« - C’est un bon garçon… » Lâchais-je, offrant un sourire que j’espérais sincère à sa grande sœur.


Oh, ça c’était un joli coup… le coup du « j’adore ton petit frère, il est génial » pour entrer dans ses bonnes grâces, ça marchait dans les films, alors pourquoi pas là hein… ? En outre… je n’étais pas totalement sûr d’avoir dit ça pour ça, ou… si je l’avais réellement pensé… disons que c’était assez flou, même pour moi.
Je repris une expression plus tranquille, mais m’apprêtais à frapper un nouveau coup sur la demoiselle… désolé Elena.


« - Mais je ne lui ai pas vraiment échappé… il voulait parler de la Russie, alors je l’ai laissé entre les mains de Stefan, puisqu’il a vécu là-bas… » Ajoutais-je, l’air de rien.


Bien sûr que j’appuyais là-dessus… elle ne savait rien de lui c’était évident… et c’est ce que je m’attelais à mettre en lumière… encore et encore… elle ne pouvait pas l’aimer… puisqu’elle ne savait pas ce qu’il était… elle pensait l’aimer, et il y avait là une grande nuance…
Je levais alors mon verre devant mon visage, pour lui montrer la raison de ma présence…


« - Mais c’est pour ça que je suis là… » Commençais-je, entre sérieux et langueur, en m’avançant vers elle.


Là, elle allait y avoir droit… une bonne attaque made in Damon… en même temps, elle l’avait cherché hein… je m’avançais donc vers elle, le regard tentant tant bien que mal d’accrocher ses prunelles, qui s’y refusaient toujours… La distance entre nous se réduisait à vue d’œil, et je ne tardais pas à me retrouver à quelques centimètres d’elle, si bien qu’un faux mouvement aurait pu nous forcer à nous toucher… mon visage plus proche du sien que jamais réussit à capturer ses prunelles, toujours aussi captivantes… aussi lumineuses… rarement j’avais autant aspiré à quelque chose, et pourtant, c’était bien le cas, j’étais plus que content de les avoir capturées cette fois-ci. Je me penchais alors vers elle, nos visages se rapprochant dangereusement… même si je ne faisais ça que pour réussir à poser mon verre dans le lave-vaisselle… oh, et pour la troubler aussi, j’avoue… je restais ainsi quelques secondes, de plus en plus proche de ses lèvres, avant de déposer mon verre.


« - Voilà » Soufflais-je de mon souffle brûlant juste entre ses lèvres.


Puis je m’écartais nonchalamment, comme si je n’avais pas songé une seule seconde à l’appel de ses lèvres brûlantes… et pourtant j’avais du me faire violence ! Cette entrevue ne me réussissait pas et j’avais de plus en plus envie d’elle… de ses lèvres… J’aurais tellement aimé faire quelques millimètres de plus vers l’avant, juste ça… Je marchais donc dans la pièce… comme si j’étais détendu, même si j’essayais aussi de me redonner toute ma contenance, légèrement défaillante.


« - Au fait, désolé pour tout à l’heure… c’était déplacé… » Avouais-je, ne précisant toutefois pas de quel évènement je parlais, tout en offrant un sourire presque timide à Elena.
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Elena Winters

Elena Winters


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MessageSujet: Re: Avoir les crocs [pv Elena]   Avoir les crocs [pv Elena] EmptyJeu 15 Oct - 2:23

Je m’activais à la cuisine, en bonne petite ménagère que… je n’étais pas. C’est bon, je l’avoue, je n’avais rien de la petite femme au foyer capable de tout faire ! Pour ne rien vous cacher, j’étais même plutôt pitoyable dans ce rôle là… Ça va là, vous êtes contents ? D’ailleurs, je ne cherchais pas particulièrement à m’améliorer et à devenir une femme multifonction. Ça c’était bon pour maman qui jonglait entre ses enfants, son travail et l’entretient de la maison… Ou dans l’ancien temps à la rigueur. Aujourd’hui, la majorité des femmes « modernes » n’était plus ainsi. Et heureusement, sinon j’aurais eu toute les peines du monde à me trouver un époux !

Déjà, comme l’avait aimablement souligné Jeremy, je n’étais pas une cuisinière émérite… Ensuite, si je n’étais pas complètement bordélique, j’étais loin d’être maniaque. Je faisais le ménage quand je considérais qu’il était temps de le faire et pas toujours de gaieté de cœur. J’étais plutôt du genre à exiger un coup de main de mon frère et à l’envoyer balader quand il m’en demandait trop. D’ailleurs, Jena était un peu pareille, ce qui expliquait le désordre qui régnait parfois dans cette maison. Cela dit, je n’étais pas non plus aussi désinvolte que mon frère à laisser des piles de vêtements traîner dans ma chambre pendant quatre jours, hein ! J’aimais que les choses gardent un minimum d’ordres sans que ce soit trop non plus, voilà tout. D’ailleurs je trouvais ça… vide… presque dérangeant quand tout était trop bien rangé.

Toutefois, là, je jouais mon rôle d’hôte à la perfection, prenant sur moi de tout faire même si dans la « vrai vie », je ne me montrais pas aussi serviable.
Seulement voilà, je recevais et il était normal, je pense, que je me comporte de cette façon. Disons que c’est ainsi que mes parents m’avaient élevé, que ça faisait partie des bonnes manières qu’ils avaient essayés de m’inculquer. Il fallait que ce soit convenable et ce n’étaient pas aux invités de s’en assurer.
J’avais donc bien retenue ma leçon et je la mettais fièrement en application. Et sans soupirer, s’il-vous-plaît ! Non non, je ne me plaignais pas ni rien… Un dix sur dix pour la jeune fille près du lave-vaisselle !

Et puis… au-delà de ça, ça ne me dérangeait pas vraiment cette fois. Je les laissais discuter entre eux et moi… ça me permettait de souffler un peu aussi. Ce n’était pas que la conversation m’ennuyait ou qu’il y ait trop de tension là-bas… non c’était plutôt lié à moi et à mon humeur légèrement instable. Sincèrement, je ne savais pas trop quoi penser de cette soirée. J’avais le cœur lourd et douloureux depuis les révélations du jeune homme mais en parallèle sa compagnie à table avait été plutôt agréable. Le repas avait été relativement distrayant et presque… plaisant… Hélas, je n’avais pas pu en profiter pleinement… J’étais un peu trop… perdue, un peu trop agitée à la pensée que mon bien aimé m’avait froidement mentit… S’en souvenait-il seulement ? … Rah… Qu’est-ce que je vous disais ? Pas moyen de me sortir ces sombres pensées de la tête !
Tout ça pour dire qu’un peu de solitude ne me faisait pas de mal. D’autant que, comme je l’avais dis, il n’y avait pas grand-chose à faire. Ça allait me prendre à peine dix minutes. Et puis, Jeremy s’en sortait comme un chef avec les deux là. Ils n’auraient pas le temps de remarquer mon absence vu la curiosité débordante dont il faisait preuve.

Sacré Jer’… Il m’épatait. Moi qui avais redouté qu’il fasse sa mauvaise tête, c’était tout le contraire qui se produisait ce soir. Il animait la soirée à lui tout seul… Enfin, avec la participation du frère de Stefan, évidemment.
Je dois dire que ça me faisait chaud au cœur de le voir ainsi. Je pouvais en remercier Damon. Quand il parlait de voyages, mon frangin avait toujours l’air de s’épanouir comme une fleurs au soleil. C’était un tableau qui m’avait toujours touché. Peut-être parce qu’alors il retrouvait l’innocence qu’un adolescent de quinze ans était censé avoir… il quittait le manteau de l’orphelin malheureux et autodestructeur…

J’en étais là dans mes réflexions lorsque Damon était arrivé. J’avais immédiatement cessé de m’affairer près du lave-vaisselle pour l’observer. Je ne sais pas mais… je préférais instinctivement, sans savoir l’expliquer, l’avoir en face de moi plutôt que derrière. Ce n’était même pas une histoire de confiance ou quoi… c’était ainsi c’est tout, sans aucune raison.
Cela dit, à bien y réfléchir, sa présence si elle ne m’enchantait pas ne me déplaisait pas non plus. J’étais juste un peu gênée. Je ne savais pas trop comment réagir avec lui qui me paraissait si changeant et je craignais en plus que Stefan fasse une crise de jalousie si je m’attardais trop avec lui. Mais c’était surtout le fait de ne pas savoir le cerner, de ne pas pouvoir deviner ce qu’il avait derrière la tête, qui était dérangeant.

C’est drôle je me souvenais très clairement avoir songé ça de son jumeau les premières fois. C’était juste « le mec mystérieux »… Pourtant, je réalisais aujourd’hui que s’il restait très secret, sa personnalité n’était plus l’énigme qu’elle avait été au départ. Non, en fait, il n’était pas très dur à analyser dans l’ensemble. Ce qui n’était pas le cas de Damon jusqu’ici. J’étais sans cesse en train d’hésiter vis-à-vis de lui. Est-ce qu’il avait dis ça volontairement ? Est-ce qu’il pensait ce qu’il disait ? … Il n’y avait pas beaucoup de ses phrases qui ne m’avaient pas forcé à m’y arrêter pour les analyser. Sauf peut-être lorsqu’il avait parlé de ses aventures en Europe.

J’avais néanmoins décidé, après ce qu’il avait fais pour tous nous détendre ce soir, de ne pas jouer la fillette offensée. Nous avions passé l’âge, je pense. Il avait eu des dires déplacés dans la situation actuelle, c’est vrai mais il avait semblé comprendre puisqu’il n’avait pas réitéré ses avances. D’ailleurs s’il recommençait sa piètre tentative de séduction, il me suffisait de le remettre gentiment à sa place. Ça n’allait pas plus loin, au fond. Je savais à quoi m’en tenir. J’étais avec son frère, je l’aimais et ça, qu’il le veuille ou non. Quoi qu’il dise ou fasse n’y changerait rien et il lui faudrait bien l’admettre si ce n’était pas encore fait.
C’est donc forte de cette conviction que je l’affrontais à présent, me permettant même de me montrer agréable, de faire comme si de rien n’était et de me comporter avec lui comme je l’avais fais au début… Je lui donnais une seconde chance, dirons-nous.

Par conséquent, une fois l’effet de surprise passé, je lui avais dis que j’étais impressionnée que mon frère l’ait relâché aussi « facilement ». Oh je le pensais. Vu comme il paraissait idolâtrer les faits et gestes de Damon, ce dernier avait du user de toute sa persuasion pour s’éclipser. J’en aurais presque compatie. Mon frère, même si lui-même l’ignorait, s’attachait très vite et avait un grand besoin d’affection et de reconnaissance. Par contre s’il m’entendait dire ça un jour, j’étais morte ! Sa petite fierté de mâle, que voulez-vous ? …

La réaction de mon interlocuteur ne se fit pas attendre. Il me gratifia de ce petit sourire amusé que je lui connaissais et qui me donna envie de l’imiter. Puis, me prouvant qu’il n’avait rien perdu de ses nombreuses mimiques et de son expressivité impressionnante, une moue épuisée prit place sur ses traits et là… je faillis éclater de rire ! Je m’en retins uniquement par respect pour lui et pour le laisser finir sa petite comédie. Ça avait l’air tellement réaliste ! C’était un bon acteur, aucun doute là-dessus. On aurait vraiment dit que mon frère lui avait sapé toute énergie ! Il se passa même la main sur le front comme pour dire qu’il en avait bavé !
« … Non pas à ce point là quand même ? Il peut être soulant, je ne dis pas mais tu exagères là ! » C’est un peu ce que mon sourire sceptique et mon expression exprimèrent à ce moment là… ça et mon amusement, ça va de soit. Il pouvait être drôle, je le lui reconnaissais au moins ça.



« - C’est un bon garçon… » Déclara-t-il avec une franchise dans la voix et sur le visage que, cette fois, je ne remis absolument pas en question.


Je n’étais même pas certaine qu’il ait réalisé à quel point il paraissait sincère… mais… ça me faisait réellement plaisir. Ça faisait vraiment chaud au cœur… tellement que l’espace d’une seconde j’en oubliais tout le reste.
Disons que ce compliment qui ne m’était pas destiné m’était plus agréables que tous ceux qu’il avait pu me faire depuis son arrivé.

C’était vrai. Jeremy était réellement un bon garçon. C’était quelqu’un de bien. D’incompris et de solitaire malheureusement mais qui avait un bon fond. Il était sensible et doux… mais tellement perdu depuis la mort de nos parents. Mais la plupart ne le voyait pas comme je le voyais. Pour eux c’était le fils Winters, un drogué, une mauvaise fréquentation. Et il ne cherchait pas à les contredire et moi… moi ça m’atteignait vraiment. Alors… j’étais contente qu’il se soit montré « lui-même » ce soir, sans trop de réticences ou de barrières. Il me semblait qu’il avait laissé le jeune homme entrer, qu’il lui avait laissé une petite ouverture par laquelle il s’était courageusement glissé. Pourtant depuis la disparition de nos géniteurs, il avait une trouille bleue de laisser les autres passer… mais Damon avait su le mettre en confiance, visiblement. Et je doutais que ce soit uniquement à cause de sa ressemblance avec Stefan.

Oui, il l’avait vu tel que je le voyais apparemment et ça me… rassurait. Je veux dire… même sa copine n’avait aucune idée de qui il était vraiment ! Sans vouloir me vanter, j’étais la seule que ça intéressais encore véritablement… Et il le méritait. Pas parce que c’était mon petit frère, pas parce que je l’aimais tout naturellement mais parce que sa personnalité en valait la peine. Et qu’il pouvait être vraiment lumineux. Il avait juste besoin de se retrouver…
Alors, c’était bête, mais je me sentais reconnaissante vis-à-vis du garçon de penser ce qu’il venait de dire. Je veux dire ça pouvait paraître bateau ou juste dit par politesse mais il avait eu l’air de croire ce qu’il disait et c’était ça qui comptait là-dedans. D’ailleurs, mon sourire se para d’une touche d’attendrissement que je ne contrôlai pas.

Le beau visage que je ne quittais pas des yeux redevint ensuite plus tranquille et une nouvelle phrase fut lancée… bien moins plaisante mais toujours détentrice de l’exacte vérité, comme c’était souvent le cas chez lui.



« - Mais je ne lui ai pas vraiment échappé… il voulait parler de la Russie, alors je l’ai laissé entre les mains de Stefan, puisqu’il a vécu là-bas… » Lança-t-il l’air de rien, ne se rendant de toute évidence pas compte qu’il venait une fois encore de meurtrir mon cœur en m’en apprenant plus sur son jumeau.


J’accusai le coup sans broncher, me montrant plutôt impassible pour le coup. Je ne savais pas si j’en prenais l’habitude ou si c’est parce que ça me semblait moindre en comparaison à tous les cachotteries qu’il me faisait encore mais je parvins à ne pas afficher trop ouvertement que ça m’affectait. Pourtant ça le faisait. Beaucoup, même. En vérité, j’avais envie d’hurler, d’aller chercher Stefan par la peau du cul pour exiger enfin des explications claires et concises… En fait, je me sentais tellement triste que j’en étais en colère. Je lui en voulais de me faire ressentir ça. Je crois que j’aurais pu le gifler s’il s’était trouvé face à moi à cet instant précis… J’avais un tempérament facilement inflammable vous savez…

Bon ça faisait moins mal que de découvrir qu’il m’avait mentit et tout ça mais… ça appuyait plus encore sur mon ignorance. Et le couteau dans la plaie tournait, tournait et tournait encore… mais ne me tuait pas, aussi bizarre que ce soit.
Mon cher et tendre avait vécu en Russie. C’était assez incroyable. Première nouvelle, hein… Je l’imaginais assez mal vivant là-bas, à vrai dire. Je voyais bien le genre, tout emmitouflé dans des gros manteaux d’hermine avec le chapeau qui va avec… Etrange… Qu’avait-il été faire là-bas ? Pourquoi en était-il parti ? … Et ça non plus, il n’avait pas voulu l’évoquer ? Quel rapport avec Elisabeth là ? Je… Merde alors !

Plus le temps passait et plus je le prenais pour moi, plus j’avais l’impression que c’était personnel. Comme si ça n’avait rien à voir avec le fait de souffrir en en parlant mais qu’il ne voulait tout simplement rien partager du tout, désireux de conserver égoïstement et précieusement sa petite vie et les souvenirs probablement si merveilleux de cette garce qui lui avait brisé le cœur ! Et moi, j’étais quoi là-dedans ?! Une vulgaire remplaçante ?!
… Non… je pensais n’importe quoi… Je savais que ce n’était pas le cas. Il n’était pas comme ça. Je comptais pour lui, il me l’avait dis et prouver à plusieurs reprises. Là, c’était juste la jalousie et la rancœur qui parlait. C’était ridicule d’ailleurs. Je ne savais rien d’elle… ni de sa relation avec Stefan ni de son rapport avec les bagues. Je crois que j’étais en train de péter un plomb toute seule avec tous ces mystères ! Je m’inventais des trucs et j’hallucinais complètement ! C’était ça le problème quand on avait que des morceaux du puzzle… on visualisait un motif totalement faussé, qui n’avait rien à voir avec la véritable solution.

Enfin au moins, Jeremy était entre de bonnes mains. Qui mieux qu’un homme ayant vécu dans un pays pouvait en parler… ? Il faudrait que je me souvienne de lui poser des questions là-dessus… Je ferais mieux de faire une liste où j’allais en oublier à ce rythme là !
Quoi qu’il en soit, je n’eu pas le temps de répliquer – d’ailleurs pour dire quoi au juste ? – car Damon leva la main à hauteur de son visage, révélant le verre qu’il tenait. J’en avais oublié un ? Etonnant. J’étais pourtant sûre qu’il ne restait plus rien sur la table… J’avais du mal regarder. En fait, on s’en fichait un peu. Il venait gentiment me le ramener, point final.



« - Mais c’est pour ça que je suis là… » Admit-il avec sérieux et… quelque chose d’autre que je ne savais analyser précisément mais qui me parut bien plus dangereux.


Je ne saurais pas vous expliquer mais une sorte de sonnette d’alarme retentit immédiatement en moi sans que je ne puisse rien faire, ni l’éteindre ni y répondre. Déjà sa voix… presque… langoureuse ou je ne sais pas… Mais ce n’était rien en comparaison au reste. En effet, il s’approcha de moi et j’eu parfaitement conscience que ses prunelles cherchaient les miennes. Heureusement, celles-ci luttaient farouchement et courageusement, parvenant à se dérober juste à temps. Mais moi… moi je sentais une vague d’agitation me remuer… comme de l’affolement ou quelque chose s’y approchant. Même si j’étais encore loin d’atteindre le paroxysme de cette étrange émotion que je devinais sans bien la comprendre.

Je pressentais que les choses n’allaient pas se produire comme je le voulais mais… étrangement, je me sentais impuissante. Pourtant, j’aurais pu faire simplement un écart, m’éloigner de lui mais je me sentais comme… tétanisée… et ça m’énervait autant que ça m’interloquait. En réalité, je pensais… j’espérais, qu’il allait s’arrêter… qu’il finirait par s’immobiliser à une distance raisonnable, une distance de sécurité à respecter vis-à-vis de la petite amie de son frère quoi… mais il s’avançait encore et moi, je ne savais pas trop comment réagir.

Bientôt, nous ne fûmes plus qu’à quelques centimètres l’un de l’autre… Une proximité étouffante et interdite qu’on devait à l’audace impertinente du jeune homme et qui me bouleversait légèrement. J’étais… embarrassée, confuse, un peu fâchée aussi qu’il ose s’aventurer si près de moi. Et si Stefan débarquait, hein ?! Qu’est-ce qu’il allait s’imaginer ! Il n’avait pas l’air de se rendre compte, lui… Moi j’étais avec son frère et je… Et puis ce n’était pas… prévu ! Conventionnel et respectueux et tout ça… Il n’aurait pas du faire ça ! C’était irrévérencieux et… pas très sympa ni pour moi, ni pour Stefan. Je savais bien qu’ils étaient un peu en froids mais ça ne justifiait pas qu’il se croit tout permis !

Le moindre faux mouvement m’aurait fais le toucher, ce que je ne voulais surtout pas, aussi restais-je parfaitement immobile, une véritable statue de cire… Ce fut justement cette pensée qui m’évoqua un souvenir que je m’étais attelée à refouler jusqu’ici. Lui et moi, chez Zach. Son baisemain… son regard brûlant… et quand il s’était redressé, si proche… bien trop proche… Après, il avait parut embarrassé. Moi aussi. Alors pourquoi retenter une expérience qui avait été gênante pour tous les deux ? Je… et pourquoi est-ce que j’avais tellement de mal à raisonner. Je devais me débattre pour poursuivre mon raisonnement qui me paraissait de plus en plus flou… de plus en plus fouillis.

Hélas, il ne me fallut guère longtemps pour comprendre pourquoi. Il m’avait eu. Je n’avais rien pu faire… Il était trop proche, son appel était trop impérial… irrésistible. Et j’avais abandonné la partie… comme ça, vidée de toute volonté, de toute combattivité… J’avais laissé ses prunelles capturer les miennes… Je m’étais rendue même à ce niveau là. Désormais, c’était perdu d’avance… Tout était si clair et si confus dans ce regard là. Quand j’y plongeais, le monde entier paraissait différent… paraissait tourner autour de moi… Ça me faisait peur… et pourtant un part de moi se sentait affreusement sereine et… presque… résignée. Vous savez le sentiment paisible et réconfortant qu’offre l’abandon après des efforts épuisants et inutiles.
Mais j’aimais ses yeux. Non, j’aimais ceux de Stefan, pas les siens. Parce que ceux de Stefan étaient calmes et doux… ce que j’entrevoyais dans celui-ci n’avait rien à voir ! Il me désorientait quand celui de mon petit-ami avait le pouvoir de me tranquilliser et de me guider… de chasser mes craintes pas d’en susciter !

Pourquoi avais-je l’impression qu’il agissait ainsi pour me… pour me punir ? Pour se venger parce que j’avais fuis ses yeux depuis la dernière fois ? Ça n’avait aucun sens… D’ailleurs éviter son regard n’en avait pas beaucoup plus. C’était un combat vain d’où je partais perdante depuis le début. Je crois que j’en avais conscience avant même de faire cette tentative futile pour lui échapper… Oui, lui échapper… C’était exactement ça. J’avais la sensation très nette d’être prise au piège et de n’avoir pas la force de me sortir de là ni même d’essayer.
Je me sentais assaillis par l’aura du garçon… Je me sentais happée… totalement ! Son regard était véritablement hypnotisant… et j’eu une fois encore la pensée incohérente que lui et son frère était au delà de l’humain.
Personne n’aurait du avoir cet effet là sur moi et malheureusement, j’en héritais de deux pour le prix d’un. Même si… à cet instant, ils me semblaient difficilement comparables.

Rah ! Pourquoi est-ce que je me sentais si vulnérable, si faible brusquement ? Les iris de Stefan savaient faire naître un émoi indicible en moi mais… là, ça n’était pas vraiment comparable malgré leurs pupilles tellement similaires. Je percevais terriblement ce qu’il émanait de lui et… ça n’avait rien à voir avec son jumeau. Oui, à cet instant précis, je ne les trouvais plus ressemblant du tout. Il y avait chez ce type… des choses que je ne retrouverais sans doute jamais chez mon bien aimé.
D’abord cette espèce de… d’animalité… Vous savez un peu comme les grands félins qui avaient cette beauté séductrice commune aux plus dangereux prédateurs… Et puis, il paraissait bien plus indiscipliné, bien plus assuré… Il débordait de confiance en lui et je le ressentais plus fort que jamais à cette seconde précise. Et est-ce que Stefan possédait cette sensualité qui paraissait lui coller à la peau ? Je n’en étais plus très sûre… je n’étais plus très sûre de rien en fait. Est-ce que je ne me faisais pas des idées ? Tout ça était absurde… Mon instinct me hurlait de fuir en vitesse mais je peinais à me tirer de cette torpeur perfide qui s’était emparé de mon cerveau. Tout allait si vite que mes sentiments n’avaient pas le temps d’être triés. C’est vrai j’en étais encore à moitié à ma déception liée à Stefan et ses secrets moi…

Puis, il se pencha vers moi. Mon cœur battait si vite déjà et pourtant il s’accéléra encore d’avantage. Je ne pouvais plus fuir… S’imaginait-il le supplice qu’il me faisait endurer ? Pouvait-il deviner combien j’étais troublée ? Je ne l’espérais pas en tout cas. D’ailleurs en apparence, je restais relativement maître de moi. Je me contentais de le regarder droit dans les yeux. J’aurais pu trembler vu la violence de mes émotions mais ce n’était miraculeusement pas le cas. J’aurais voulu le repousser mais je me sentais incapable d’esquisser le moindre geste.

Nos visages étaient plus proches que jamais et ils se rapprochaient encore. Est-ce qu’il allait oser ? Est-ce qu’il allait m’embrasser ? … Il n’avait pas le droit ! De faire ce qu’il faisait et encore moins de me voler un baiser ! … Je… je ne voulais pas ! … Enfin, je crois… Non en fait, je crois que je l’aurais sans doute laissé faire même si cette simple hypothèse me dégoûtait totalement et suffisait à me donner le mal de ventre. J’en aurais presque eu envie d’appeler Stefan à la rescousse !
A présent, nos lèvres se touchaient presque et moi je restais à le fixer, sans réaction… Je me sentais tellement molle… Une poupée de chiffon aurait eu plus de vitalité je suis sûre. Enfin non, pas vraiment. J’étais même affreusement raidie. En parallèle, je restais admirablement stoïque au vu de ce qui se produisait. Cela dit, je n’étais pas certaine que mes prunelles reflètent la même indifférence. Telle que je les connaissais, elles devaient trahir sans peine ma confusion. Oui, je faisais moins ma fière au-dedans… J’avais nettement moins d’assurance. En vérité, mon manque de réaction n’était absolument pas lié à une quelconque sûreté. J’aurais bien aimé mais… ce n’était pas aussi glorieux, malheureusement.

Et soudain, j’entendis un bruit que me fit revenir légèrement à la réalité. Le verre entrant en contact avec les autres verres du lave-vaisselle. La lumière commença alors légèrement à se faire dans mon esprit embourbé…



« - Voilà » Souffla-t-il tandis que son souffle brûlant me caressait les lèvres qui eurent toutes les peines du monde à rester sagement closes.


Voilà ? Voilà… Je… Attendez, un verre, le lave-vaisselle juste derrière moi… Je ne…

Toutefois, je commençais à peine à comprendre qu’il s’éloignait nonchalamment de moi, absolument pas affecté… ce qui me fis me sentir ridicule, minable et qui… m’humilia vaguement aussi…
Oui, il se détourna tout simplement, avec une tranquillité à faire pâlir Bouddha ! Si, si j’vous jure… Et moi, je restais là, incrédule, clignant à trois reprises des yeux en tentant de réaliser ce qui venait de se passer, l’air un peu hagard. Je ne savais plus où j’en étais soudain. Il y a deux minutes je me noyais dans le foyer ardent de ses yeux et là… je me retrouvais, les pupilles rivées sur… le vide.
Et lui et ses lèvres indécemment attractives, étaient dos à moi, marchant au hasard dans la pièce comme il l’avait fais chez lui lors de notre première rencontre. Tout à fait serein et flegmatique. Et moi… est-ce que c’était de… la frustration ? … Non, je devais me tromper. Après tout, ce n’était pas étonnant vu le paquet d’émotions qui me violentaient à ce moment précis.

Tout ça s’était pour ranger son verre ? Je… Honnêtement, j’eu envie d’exploser d’un rire hystérique en comprenant ma méprise mais je parvins à le contenir de justesse. Je ne voulais pas paraître cinglée, non plus…
Mon Dieu, ce que j’avais été bête ! J’aurais du le comprendre en plus ! Il l’avait clairement expliqué en me disant qu’il était venu pour ça ! Pourquoi est-ce que je n’avais pas fais le rapprochement ? Comme j’avais honte de moi soudain !
J’étais même glacée d’horreur en prenant conscience de l’énormité de ce que je m’étais imaginée. Il m’avait peut-être fais un peu de charmes mais de là à m’embrasser comme ça, dans la cuisine alors que son frère était à côté… Je doutais qu’il puisse être un tel goujat ! Même si, sincèrement, il y avait d’autre moyen de mettre son verre dans le lave-vaisselle. Comme me le donner pour que je le fasse ou me demander de me pousser ou encore… Enfin bref, pas la peine d’instaurer une telle intimité et de me foutre une telle trouille, quoi !

Je jetai un regard derrière moi sur le verre en question, m’autorisant à fermer les paupières une demi-seconde. Un frisson de soulagement me parcourut. Mon Dieu, j’étais tellement rassurée ! Tellement contente que ça ne se soit pas produit ! Je m’en serais voulue à mort et je l’aurais détesté je crois !
Oulala…Tout ça n’était que le fruit de mon imagination finalement ! Et il n’avait jamais voulu m’embrasser, bien sûr ! La preuve c’est qu’il était parfaitement détendu lui… A quoi est-ce que je m’étais attendue, franchement ? J’avais été ridicule…
Pfiou… Allez, pas de panique, Elena… C’était juste un malentendu, rien de plus… Cette proximité était tout à fait innocence en plus… Et cette vois qui me susurrait le contraire avait tort ! Je n’avais rien fais de mal et lui non plus ! Même si je lui en voulais de m’avoir ainsi affolé pour rien. L’avait-il fais exprès ? C’était possible après tout ce n’était pas complètement anodin non plus…

Bref, mon cœur commençait enfin à reprendre un rythme normal lorsque Damon se réintéressa à ma personne. J’aurais d’ailleurs préféré qu’il évite, craignant que mon trouble et mon soulagement ne soit encore trop visible. Il allait se moquer de moi s’il devinait ce qui m’avait traversé l’esprit et franchement il y aurait eu de quoi !
D’ailleurs, je n’étais déjà plus certaine de ce que j’avais éprouvé, de ce qu’il m’avait fais ressentir. Et l’aura que j’avais cru déceler avait disparu dès qu’il s’était éloigné, me permettant de reprendre pleinement mes esprits. Tout s’effaçait déjà et c’était indéniablement une bonne chose.



« - Au fait, désolé pour tout à l’heure… c’était déplacé… » S’excusa-t-il alors, avec un petit sourire timide.


Heu… Oui mais encore ? Je veux dire, est-ce qu’il parlait de son qualificatif de « délicieuse » ou de ce qu’il venait de faire à l’instant ? … Parce que les deux me semblaient un peu limite…
Cependant son « tout à l’heure » m’inspirait une notion plus passée donc je supposais qu’il parlait de la façon qu’il avait eu de me parler devant son jumeau. Et bien… j’acceptais ses excuses avec plaisir. C’était bien qu’il m’en présente et plus encore qu’il reconnaisse de lui-même que ça n’avait pas été correct. J’appréciais qu’il le fasse. C’était tout à son honneur et en plus ça me permettait de me sentir mieux… comme… moins coupable ?
Bah l’important c’était qu’il éviterait à l’avenir ce qui était une excellente chose. S’il pouvait aussi s’abstenir de me rapporter d’autres verres, ce serait chouette !

Un rire discret mais un peu nerveux et… très légèrement soulagé m’échappa malgré moi tandis que je fermais brièvement les paupières… très brièvement puisqu’elles se rouvrirent dès que mon rire mourut. C’était juste histoire de me reprendre définitivement. Tout ça m’avait mis les nerfs en pelote, je ne le nie pas.
Je l’observais alors brièvement, le jaugeant quelques secondes avant d’hocher la tête à deux reprises.


« - Humhum… C’est vrai. » Acquiesçais-je alors calmement.


Je n’allais pas lui mentir. Il reconnaissait lui-même que c’était déplacé et j’étais parfaitement de son avis alors je ne cherchais pas à prétendre le contraire ! Après tout c’est lui qui réclamait la sincérité pas vrai ?
Je pris une petite inspiration avant de hausser les épaules tandis que mon regard glissait sur le côté une seconde, comme si je réfléchissais à quelque chose, avant de revenir sur lui.
Ensuite, je fus surprise de réussir à arborer un air détaché après ce qui venait de se produire. Moui, je me jugeais plutôt habile dans ma maîtrise de moi, ce soir…


« - Mais c’est bon, c’est oublié. » Lui « pardonnais-je » tranquillement en lui offrant un sourire chaleureux.


Bon, ce n’était pas tout à fait exact. Ce n’était pas oublié, disons que je passais outre mais… le terme « oublié » me permettait de sous-entendre que ça n’avait aucune importance à mes yeux, aucune incidence puisque je me contentais de l’omettre tout simplement. Calculatrice ? Non… mais je savais peser mes mots quand il le fallait, voilà tout.

Je l’observai encore un instant avant de faire vivement volte-face, redoutant réellement de retomber dans le piège que me tendaient en permanence ses prunelles. Je… je ne savais pas trop quoi dire aussi me donnais-je une contenance en rangeant deux assiettes dans le lave-vaisselle que je refermais finalement avant de me tourner vers lui.
Et là… je ne saurais vous dire ce qui m’a prit mais je fus affreusement tiraillée par l’envie… le besoin presque de l’assaillir de questions. Ça m’énervait ! Il avait toute les réponses que je voulais mais je savais que lui poser les questions n’étaient pas… pas fatalement la meilleure chose à faire. Que ce n’était pas respecter la volonté de mon cher et tendre !

Je le regardais donc, sans vraiment le voir, un peu perdue dans mes pensées. J’hésitais… C’était pénible d’être ainsi attiré par deux forces contraires ! Et je ne savais pas quoi faire. Je sentais bien que mes réticences faiblissaient, que ma curiosité prenait le pas mais je… je n’osais pas…
Alors, je restais là, sans savoir ce que je voulais vraiment, les lèvres très légèrement entrouvertes sans même que j’en ai conscience… Je devais paraître bien fragile à ce moment là, d’ailleurs…
Mais il n’y eu pas que ça que je ne remarquai pas immédiatement. Sans même le réaliser, mes yeux un peu fuyants venaient de s’ancrer fermement à la main gauche du garçon… ou plus exactement à l’anneau qui l’ornait.

Je le fixais, m’interrogeant sur sa provenance. En fait, je trouvais l’éclat de la pierre assez joli maintenant. Un beau bleu… plus sombre que celui de leurs yeux…
Un sourire un peu amusé étira mes lèvres alors que je me rappelais mon sentiment premier. Genre « mon dieu, ce que c’est moche ! ». Comme quoi, il n’y avait que les imbéciles qui ne changeaient pas d’avis.


« - C’est drôle… avant je trouvais ça vraiment moche mais en fait… à force de les voir, je les trouve plutôt jolies. » Avouais-je sans trop savoir pourquoi, ne réalisant même pas ce que ça aurait pu avoir de vexant. « … Vos bagues… » Précisais-je néanmoins, songeant qu’il pourrait ne pas saisir où je voulais en venir.


En fait, je prononçais juste à haute voix ce que j’étais en train de penser… Je n’avais pas réfléchis plus que ça.
Et là, je me décidai. Inutile de tourner autour du pot. Je savais bien que c’était ce que je voulais. Au fond, je n’avais attendu que ça toute la soirée. Avoir la chance de découvrir le rapport entre l’ex de Stefan et ces bagues.

Un peu ennuyée cela dit à l’idée de le mêler davantage à tout ça, mon regard courut un instant dans la pièce autour de moi tandis que je m’humectai les lèvres. Une profonde mais inaudible inspiration… et je pus alors le regarder en face. Pas d’un regard vacillant ou intimidé, non d’un regard plutôt déterminé et farouche. Le regard d’une fille qui savait précisément ce qu’elle voulait : la vérité.


« - Je ne veux pas te mettre dans une position inconfortable vis-à-vis de ton frère mais… » Commençais-je avec sincérité, un sourire un peu gênée aux lèvres.


C’est vrai, ça n’avait déjà pas l’air d’être le grand amour entre eux alors je ne voulais pas envenimer les choses. Si Stefan ne voulait pas m’en parler et que Damon le faisait, ça risquait de créer d’autre tension… et je serais l’unique responsable.


« - Mais je dois être un peu égoïste… » Réalisais-je, un peu amère vis-à-vis de moi-même. J’enchaînais très vite cependant, assumant tant bien que mal ce rôle et redoutant de perdre le courage si je traînais davantage sachant que je regretterais de ne pas le faire. « Tu te souviens que tu m’as dis que je pouvais te demander ce que je voulais ? … Et bien j’ai une question… »


Je me tus une seconde, un peu étonnée par ma motivation soudain inébranlable.


« - Tu n’es pas obligé d’y répondre mais… mais en fait, j’aimerais vraiment que tu le fasse. » Fis-je toujours pleine de sincérité avec un petit rire sans joie. « Quel est le rapport entre vos chevalières et… et l’ex petite-copine de Stefan ? »


Et voilà. Je l’avais dis. Plus moyen de revenir en arrière. Maintenant, il ne me restait qu’à attendre et à croiser les doigts. Ce que je pensais ? Que c’était un cadeau qu’elle avait fais Stefan. Si je le voulais ? … Certainement pas !
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Damon Whitehorth

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MessageSujet: Re: Avoir les crocs [pv Elena]   Avoir les crocs [pv Elena] EmptyJeu 15 Oct - 15:30

J’avais habilement joué mon coup… déjà, me débarrasser de nos frères respectifs avec autant de facilité… ça avait été du grand art, même si au final, mon excuse, c’était Jeremy qui me l’avait fourni… mais qu’est-ce que ça change… ? Au final, c’est moi qui étais parvenu à m’éclipser, et c’est moi qui recevais la récompense… un petit moment seul avec Elena… donc j’étais vraiment le seul véritable gagnant dans l’histoire… sans vouloir être méchant avec les autres bien sûr.
Ensuite… ensuite quel chef d’œuvre ! J’avais été éblouissant, extraordinaire ! Le coup du « j’me penche sensuellement vers toi pour… ranger mon verre dans le lave-vaisselle », ça avait été le grand moment de cette soirée… et quel plaisir de souffler un très léger mot entre ses lèvres incapables de rester fermées… du plaisir à l’état pur… et je pourrais dire du désir également… parce que c’est réellement ce qu’elle m’inspirait même si je tentais d’en faire abstraction au maximum… oh que non, ça ne me ressemblait pas… me priver comme ça… me priver de la toucher, de l’embrasser… de l’allonger furieusement sur le lave-vaisselle… mais il le fallait ce soir… je devais me maîtriser… et ça me faisait enrager intérieurement, mon moi véritable tournant à l’intérieur de mon ventre comme un animal en cage… lui il avait assez envie d’elle et de son cou pour se mettre au travail tout de suite… mais je ne pouvais pas laisser le monstre gâcher tout ce que je tentais de construire… ou de détruire… je ne sais plus tout à fait, mais bref.

Du coup, je me retrouvais dans cette cuisine avec pour seule compagnonne… ça se dit ? … dieu que c’est laid… et c’est une honte que word ne me l’ait pas souligné… mais laissons ça de côté… j’étais donc avec Elena… et je lui avais joué mes petits tours, avant de m’éloigner l’air de rien, m’excusant pour ce que j’avais fait… oh, je n’en pensais pas un mot, mais… je ne voulais pas qu’elle se tienne loin de moi parce qu’elle pensait que j’avais tenté de la charmer… petite présomptueuse… pour qu’elle abaisse ses barrières, je devais reconnaître que ça n’avait pas été très correct… et que j’étais désolé d’avoir agi ainsi… les humains étaient alors tellement manipulables… avec des mots on leur faisait avaler n’importe quoi… et je suis sûr qu’Elena aval… … … okay, rien de sexuel ne m’a traversé la tête… vous ne me croyez pas… ?! Tant pis, pour la peine, je ne vais pas finir ma phrase… ça vaut mieux pour tout le monde je crois…
J’avais été bien élevé quand même… je venais faire des excuses… moi ! Si elle avait su qui j’étais… ce que j’étais… elle aurait sans doute préféré que je disparaisse plutôt que d’attendre des remerciements… et je trouvais ça vaguement frustrant… de devoir être quelqu’un d’autre pour être… apprécié… soudain, le sentiment de jamais pouvoir être aimé pour ce que j’étais me submergea… je… je l’éloignais d’un revers de la main, refusant de me laisser atteindre par des pensées aussi débiles. C’était profondément idiot, et je refusais de penser à ça… comme si ça pouvait me toucher…

Malgré mon revers de la main, c’est la demoiselle qui me tira de cette insolite rêverie… avec un rire légèrement nerveux quoiqu’exprimant un net soulagement… je la dévisageais alors, remarquant ses paupières closes et sa mine… sereine. C’était presque… beau à regarder, et je ne dégageais pas mon regard de ce spectacle, contemplant la magnificence d’Elena avec le respect qui lui était dû en cet instant.
Ses yeux s’ouvrirent alors de nouveau, et elle s’apprêta à prendre la parole…


« - Humhum… C’est vrai. » M’assomma-t-elle de sincérité.


Et bien ! Au moins, elle ne tournait pas autour du pot, c’était le moins que l’on puisse dire ! Elle allait directement à l’essentiel et… ne me cachait pas ce qu’elle pensait… et même si elle reconnaissait que ma répartie d’un peu plus tôt avait été déplacée, elle… faisait preuve de sincérité… et je pensais qu’avec Stefan, elle était plutôt du genre à ne rien dire pour l’épargner… A nouveau, je me sentais privilégié… et ça faisait un bien fou. Elle me parlait franchement, sans détour, même si on se connaissait encore si peu… et j’appréciais déjà l’ébauche de cette relation… même si je ne perdais pas de vue la raison de tout ceci…
Elle inspira en détournant les yeux, songeant visiblement à quelque chose… quoi, toi aussi tu envisageais un rapprochement torride entre nos deux corps dans cette cuisine ?! … bon okay, je me doutais bien qu’il n’en était rien et que je serais bien le seul à penser à ça… même si… son trouble de tout à l’heure, lors de mon coup du verre, ne m’avait pas échappé… la prochaine fois… je ne sais pas si j’aurais la force de résister… à l’envie de l’embrasser… ça m’avait déjà demandé tellement d’effort… j’avais fait de mon mieux, mais ça n’avait pas été facile… La jeune fille me dévisagea alors avec tranquillité, l’air absolument pas perturbée par tout ce qui venait de se dire et de se passer…


« - Mais c’est bon, c’est oublié. » Me pardonna-t-elle avec un sourire extrêmement chaleureux…



Je ne savais pas vraiment comment prendre ça… comment y réagir… c’est bon c’est oublié… ? Alors elle allait simplement oublier… ? D’un côté, j’en étais soulagé, puisqu’elle ne m’en tiendrait pas rigueur, mais de l’autre, je… trouvais ça frustrant… comment pouvait-elle oublier… ? Non mais c’est vrai, on oubliait pas quelque chose comme ça… et puis, que ça lui plaise ou pas, je tenterais de la charmer… encore et encore… c’était idiot mais… à titre personnel, je prenais ça assez mal en fait…
Elle ajouta alors le geste à la parole, puisqu’elle sembla me zapper totalement, se retournant pour se retrouver dos à moi, préférant visiblement ranger quelques assiettes… Maudit lave-vaisselle… Je passais toutefois ma frustration comme je pouvais, en laissant mes prunelles glisser sur la demoiselle… un mal pour un bien hein, on se consolait avec ce qu’on pouvait après tout…

Mais après quelques assiettes rangées à peine, elle ferma ce fameux lave-vaisselle pour faire volte-face, et je me permis de l’observer, la dévisageant sans réelle gêne, tandis que son regard, braqué sur moi, semblait perdu au loin, dans d’immenses contrées de rêves et de songes… Elle ne bougeait plus soudain, apparemment en proie à une réflexion intense qui la tiraillait, le regard perdu et la bouche entrouverte… quand je vous disais que cette fille était une invitation… Qu’elle paraissait fragile et vulnérable soudain… et paradoxalement… ce qu’elle était désirable dans cette position, ses lèvres aidant grandement dans ce sens… bon, pour n’importe qui, elle aurait juste eu l’air d’une enfant troublée, on aurait eu envie de la protéger, ce genre de chose et… je ressentais un peu ça mais… en tant que prédateur, mon instinct me soufflait tout le contraire… elle était une proie si facile soudain… et si merveilleusement délectable… j’avais d’un coup le sentiment de pouvoir faire d’elle ce que je voulais… jamais elle ne m’aurait résisté… et de toute manière, elle n’en aurait pas eu la force… et je vous prie de me croire… réprimer mes instincts de prédateur, de créature de la nuit… c’était affreusement dur… ça me tiraillait de l’intérieur, la bête n’aspirant qu’à se libérer… parce qu’au fond je n’avais qu’une envie… me jeter sur elle, la mordre, la prendre, ici et maintenant, de gré ou de force… ma raison était totalement ébranlée par mes pulsions destructrices et je peinais à résister…

Le regard de la demoiselle sembla se fixer… sur… mes mains ? Et dans le même temps, un sourire amusé étira ses lèvres… le tout me permettant de sortir de mon état de folie avancé, mon masque d’impassibilité n’ayant pas bougé d’un pouce, mais mon moi intérieur semblant miraculeusement calmé soudain… Ouf… il s’en était fallu de peu… j’avais bien cru que j’allais craquer…


« - C’est drôle… avant je trouvais ça vraiment moche mais en fait… à force de les voir, je les trouve plutôt jolies. » Ajouta-t-elle, m’arrachant définitivement à mes pensées douteuses.


Euh… oui, mais encore… ? Au moins, on pouvait lui reconnaître un mérite, elle avait eu le don de calmer mes ardeurs d’un seul coup là… même si sa phrase incongrue me paraissait surtout… incompréhensibles… avant elle trouvait ça moche, mais maintenant elle les trouvait plutôt jolies… elle parlait bien de mes mains là ?! Non mais de quel droit elle avait trouvé mes mains moches celle-là ?! C’était une honte et nombreux auraient été les vampires prêts à la tuer pour un tel manque de respect à mon égard… elle avait de la chance que ma magnanimité soit sans limite envers elle, car elle m’avait déjà fait subir plusieurs affronts capables de signer son arrêt de mort… même si j’espérais de plus en plus que ce jour fasse d’elle un vampire… la mienne pour être plus précis.


« … Vos bagues… » Se reprit-elle, ne me laissant pas méditer plus longtemps sur sa phrase idiote.



Oh… oh je comprenais mieux… bon, au moins, cette « critique » avait eu le don de me sortir de ma folie, en ayant sur moi l’effet d’une bonne douche froide… donc c’était un mal pour un bien au final… d’autant que désormais, je voyais où elle voulait en venir… et la brebis n’avait pas tardé à se jeter dans la gueule du loup… il lui restait quelques ultimes réticences mais… elle allait craquer, ce n’était qu’une questions de secondes… de minutes dans le pire des cas… mais elle y viendrait… parce que ça la titillait trop… parce qu’elle ne connaissait pas suffisamment Stefan, et parce que, même si elle craignait l’impact des révélations que j’allais pouvoir lui faire, elle voulait connaître la vérité… ne pas en rester là… ce qui ne m’étonnait pas tellement de sa part… Une semaine, et seulement deux petites entrevues, et j’avais déjà l’impression de mieux la connaître que mon frère… que notre relation était plus saine… si une relation avec moi pouvait être qualifiée de saine bien entendu…

Le regard de la jeune fille commença alors à fureter dans la pièce, pour s’assurer sans doute que personne n’était là, alors qu’elle s’humectait une nouvelle fois les lèvres… un acte récurrent chez elle visiblement… Mon sourire s’élargit puisque je savais déjà vers quoi nous nous dirigions… et il avait été si simple de la mener jusqu’ici… à tel point qu’elle venait chercher les réponses elle-même… sans que ce soit moi qui cherche à foutre le bordel dans leur couple…
Une fois son tour d’horizon terminé, elle planta ses yeux droit sur moi… un regard profond et déterminé, qui semblait presque dire « tu ne sortiras pas de là tant que je ne t’aurai pas extorqué les infos que je veux », et honnêtement ça m’allait… aucune objection mademoiselle le juge…


« - Je ne veux pas te mettre dans une position inconfortable vis-à-vis de ton frère mais… » Entama-t-elle enfin avec un sourire gêné.


Je ne veux pas te mettre dans une position inconfortable vis-à-vis de ton frère mais je vais le faire quand même… oh oui, elle aurait très bien pu poursuivre sa phrase, je l’avais parfaitement comprise, et elle n’avait pas à en être gênée… je passais ma vie dans une position inconfortable vis-à-vis de lui, alors ça ne changerait pas grand-chose hein… un peu plus ou un peu moins, il restait le seul fautif dans l’histoire, le seul vilain méchant à avoir fait des cachotteries à son amoureuse…
Pour ma part en tout cas, je me contentais de la fixer tranquillement, un sourire compatissant aux lèvres, comme si je comprenais combien c’était dur pour elle cette lutte intérieure qu’elle avait l’air de mener… elle ne résisterait pas… parce que je ne comptais pas dans l’histoire… parce qu’elle avait besoin de certitudes pour poursuivre l’aventure avec Stefan… des certitudes que je n’allais pas lui donner, au contraire… et pourtant, je n’allais absolument pas lui mentir…


« - Mais je dois être un peu égoïste… » Assuma-t-elle, me faisant diaboliquement sourire au-dedans.


Evidemment… on disait que les humains étaient bons, qu’ils vivaient dans le partage et tout… mais c’était de la connerie… tout le monde était égoïste… oh bien sûr, les gens pensaient aux autres… mais pas seulement… même en pensant au bien de tous, on pensait avant tout au bien de sois parmi tous… c’était dans la nature de l’être humain, on y pouvait rien, c’était comme ça juste, que ça plaise ou non à certains… et Elena en était la preuve vivante là… elle ne voulait pas faire ça… m’arracher les informations dans le dos de son cher et tendre… mais elle n’avait pas le choix… elle se le devait à elle-même… alors elle franchissait la barrière…
Je remarquais également qu’il s’était écoulé un bon moment sans que Stefan ne trotte dans ma tête… et je me serais bien passé de son retour, je peux vous l’affirmer…


« - Tu te souviens que tu m’as dis que je pouvais te demander ce que je voulais ? … Et bien j’ai une question… » Poursuivit-elle, bien décidée à m’arracher les vers du nez.


Alors nous y étions… enfin… les questions allaient tomber… et je les attendais avec une impatience magnifiquement camouflée… ce que j’étais bon acteur, je m’en donnais presque des frissons à force, c’était… woaw, quelle performance encore une fois… j’étais excellent, et n’importe qui tomberait dans mes feintes… je masquais mes émotions où les affichaient comme bon me semblait, me servant de ça pour manipuler mon monde… en l’occurrence Elena. Elle ressortait en tout cas mon ancienne phrase, quand je lui avais dit qu’elle pouvait tout me demander… qu’elle n’avait pas à faire semblant avec moi… et c’était flatteur qu’elle s’en souvienne aussi bien… j’en étais honoré.
Un léger silence s’abattit sur nous, laissant la pression monter lentement avant que ma charmante hôte ne se décide à conclure.


« - Tu n’es pas obligé d’y répondre mais… mais en fait, j’aimerais vraiment que tu le fasse. Quel est le rapport entre vos chevalières et… et l’ex petite-copine de Stefan ? » Termina-t-elle, à l’apogée de sa curiosité.


Wow… et bien ma chère, vous faisiez très fort là… effectivement, elle n’y allait pas par quatre chemins, et prenait le trajet le plus court vers la réponse qu’elle espérait… le rapport entre Elisabeth et nos bagues… un sujet bien épineux… surtout que je ne pouvais pas lui dévoiler le pouvoir de ces artefacts non plus… on ne pouvait pas faire n’importe quoi quand même, un peu de tenue, que diable !
Je n’étais pas obligé d’y répondre, mais… elle aurait apprécié que je le fasse… oh, j’aurais pu la faire languir… j’aurais pu la narguer et m’amuser de son ignorance pendant de longues minutes mais… disons qu’évoquer Elisabeth ne me mettait jamais le cœur en joie… et je n’avais pas envie de jouer plus que ça à cet instant… elle voulait la vérité, donc j’allais la lui donner, c’était aussi simple que ça…
Un petit rire m’échappa, dénué de toute méchanceté, vous savez, ce genre de rire presque dénué de joie… même si je n’aurais su dire si c’était par dépit pour cette pauvre Elena dans l’ignorance, ou en songeant à Elisabeth. Mon regard se planta droit dans celui de mon interlocutrice, ne cherchant pas de détour, et s’ancrant fermement aux siennes.


« - C’est elle qui nous a offert ces bagues… » Tranchais-je immédiatement, avec un plus de froideur que je ne l’aurais voulu sans doute.


Hop… au moins, ça c’était dit…
Hey, c’est elle qui avait voulu savoir hein… et c’était elle qui nous les avait offertes, je n’allais pas lui mentir… elle exigeait de moi la vérité, alors je me cantonais à mon rôle, lui offrant docilement ce qu’elle demandait… j’étais presque trop serviable pour le coup… ce que je ne détestais pas, si ça pouvait desservir Stefan.
Je m’adossais à la table derrière moi, prenant un air un peu pensif…


« - Elisabeth avait une beauté un peu comparable à la tienne… c’était quelqu’un de tendre et généreux… elle était aussi parfois cruelle et égoïste… mais indéniablement sexy… » Révélais-je, lové dans mes souvenirs, le regard perdu et un petit sourire aux lèvres.


Je réalisais soudain ce que je venais de faire… non mais c’était quoi ça ?! Je m’ouvrais à elle maintenant ?! Non mais on aurait tout vu maintenant ! Fallait pas exagérer quand même ! Je pétais vraiment un plomb des fois… mais bon… au moins, elle aurait un aperçu de ce qu’avait été Elisabeth… L’air un peu gêné, je relevais les yeux vers Elena, comme si je venais d’en dire plus que prévu…


« - Malheureusement, il y a eu cet « accident »… elle ne méritait pas quelque chose d’aussi horrible… » Lâchais-je, une nuance de rage dans la voix, avant de retrouver ma neutralité dans un masque que j’avais l’habitude de porter, en reportant mon attention sur la demoiselle. « … j’en ai sans doute déjà trop dit… d’autres questions… ? » Lui proposais-je, presque comme une invitation à s’y intéresser… elle n’y résisterait pas… même si je n’étais pas totalement sûr de vouloir en parler…
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Elena Winters

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Avoir les crocs [pv Elena] Empty
MessageSujet: Re: Avoir les crocs [pv Elena]   Avoir les crocs [pv Elena] EmptyJeu 15 Oct - 20:23

Je ne pensais qu’à moi sur ce coup là. J’en avais conscience et je me maudissais pour ça. Ce qui n’était à priori pas suffisant pour me faire renoncer. Je n’étais pas aussi égoïste d’ordinaire. Je ne pensais pas qu’à ma petite satisfaction personnelle. J’avais même tendance à faire passer les autres avant moi… Stefan, Jeremy, Libby, Mike et j’en passe ! Mais pas cette fois. Cette fois, j’étais fatiguée de me sentir frustrée, de douter et de me torturer pour un garçon qui ne se rendait absolument compte de rien ! Je l’aimais mais j’avais besoin de réponses. Et s’il n’était pas à même de comprendre ça alors… c’est que nous n’avions définitivement pas la même notion d’une relation amoureuse… Et dans ce cas… nous n’aurions malheureusement plus grand-chose à attendre l’un de l’autre, même si cette idée me répugnait.

Oui, je voulais savoir… et une part de moi était convaincue d’être dans son bon droit. J’étais sa petite-copine, quoi ! C’était du sérieux nous deux… enfin je le croyais. Aussi présomptueux que ça puisse paraître, je pensais n’être pas qu’une vulgaire passade alors je méritais au moins un peu de sincérité, non ?
Si Stefan ne voulait rien dire alors c’était à moi de découvrir les choses par moi-même ! … Oui mais voilà, dans un couple ce n’était pas censé fonctionner comme ça. Si tant est qu’on puisse nous appeler véritablement un couple malgré tous les zones d’ombres qu’il restait entre nous… par sa faute. Parce que j’étais translucide de mon côté hein ! On ne pouvait rien me reprocher à ce niveau là ! Je me donnais à cent pour cent dans cette relation et je défiais quiconque de prétendre le contraire !

Toujours est-il que je n’aurais pas du agir ainsi et j’en avais pertinemment conscience. Non seulement mon bien aimé pouvait voir ça comme une trahison – même si de nous deux il était le seul à m’avoir mentit et à conserver des secrets – mais je faisais preuve ici d’un manque de confiance affligeant, je m’en rendais bien compte. J’aurais du… attendre, le laisser venir au lieu de précipiter les choses. Hélas je n’avais jamais été d’une grande patience. Je lui avais déjà donné quatre mois pour se livrer à moi mais il semblait évident qu’il n’en avait pas l’intention et encore moins l’envie. Il y avait trop de mystères entre nous et je ne pouvais pas le tolérer ! Ça me rendrait folle rapidement tout ça… J’avais besoin de certitudes pour m’engager dans cette aventure ! C’était la moindre des choses… une façon de me protéger aussi… Même si c’était mal, même si je culpabilisais, ça ne m’empêchais pas de le vouloir terriblement fort.
Pourtant, malgré cet ardent désir de découverte, je redoutais la façon dont il appréhenderait ce que j’étais en train de faire. Interroger son frère à sa place, ce frère à qui il faisait clairement comprendre qu’il était malvenu. Il risquait de m’en vouloir… Tant pis, je prenais le risque. Et puis, on serait quitte à ce niveau là. On serait tous les deux plein de rancœur, génial non ?! … Pff…

Au delà de ça… Damon aussi risquait d’en pâtir. J’entraînais tout le monde vers des eaux troubles juste pour contenter ma petite personne et je me sentais véritablement honteuse. Je le plaçais dans une posture délicate vis-à-vis de son frère et… c’était tellement contraire à ce que je souhaitais pourtant ! Je voulais qu’ils se réconcilient pas les monter davantage les uns contre les autres ! Cela dit, difficile de faire autrement pour le coup. Je me tournais par dépit vers le jeune homme et son jumeau risquait fatalement de lui en tenir rigueur. Il avait déjà eu l’air jaloux alors je n’osais pas trop imaginer ce qu’il ressentirait en découvrant ce que je faisais. Pour lui, ça s’apparentait probablement à une trahison de notre part à tout les deux. Néanmoins, Damon était le seul qui semblait prêt à jouer carte sur table. Et apprendre ce que Stefan me cachait… je me le devais à moi-même tout comme je le devais à mon couple. Alors le pauvre garçon était comme… sacrifié sur l’hôtel de ma curiosité. Et il n’avait pas assez d’importance pour que je l’épargne visiblement… Stefan restait le plus important, restait ma priorité absolue.

Et puis, quitte à souffrir, autant que ce soit en connaissant la vérité, non ? Là, je souffrais mais je souffrais dans et de l’ignorance. C’était ridicule. Si je devais avoir mal autant que ce soit pour des certitudes, pour des faits véridiques plutôt que pour des suppositions et des hypothèses maladroites ! Je préférais ça. Me bercer d’illusions, faire comme si de rien n’était ? Ce n’était vraiment pas mon genre. Moi je préférais qu’on me dise les choses clairement, histoire de ne pas avoir de mauvaise surprises par la suite comme c’était le cas depuis une semaine vis-à-vis de mon cher et tendre. Je pouvais endurer pas mal de trucs, je n’étais pas si fragile que le croyais mon petit-ami… mais il fallait simplement qu’on daigne me les dires. C’était absurde en y pensant car Stefan aurait pu me dire absolument tout que ça n’aurait rien changé à mes sentiments pour lui… en revanche, c’était son mutisme qui les altéraient. C’était triste à dire mais la confiance que je lui portais se faisait marteler et attaquer sans relâche depuis l’arrivé de son jumeau à Great Falls…

Donc je m’étais lancée, non sans appréhensions et réticences, mais je l’avais fais. J’avais posé la question qui me brûlait les lèvres depuis un bon moment déjà et j’attendais à présent la réponse. Je bouillais intérieurement même si je restais sereine en surface. Un peu nerveuse peut-être mais pas aussi agitée que je l’étais réellement.
C’était l’heure de vérité. Ma curiosité allait enfin être assouvie, si du moins il se prêtait au jeu. Je ne savais pas si c’était une bonne ou une mauvaise chose. Ni tout à fait l’un, ni tout à fait l’autre, mais une chose nécessaire à mes yeux, ça c’était certain.
En dehors de mon impatience et de ma trouille j’avais aussi cette… cette espèce d’excitation à l’idée d’enfin découvrir quelque chose. Vous savez cette fameuse sensation lorsque vous bravez un interdit, que vous faite quelque chose que vous ne deviez pas faire… ou quand vous êtes sur le point de faire une découverte capitale, de découvrir ce qu’on vous cache depuis trop longtemps. Bouh la vilaine fille, je sais… Mais c’était grisant, reconnaissez-le ? De ne pas rester toujours sage, toujours à sa place… de prendre les devants sans simplement se laisser aller, sans se laisser guider passivement. Ça l’était pour moi en tout cas. Sans doute un résidu de ma période relativement rebelle.

J’étais donc assez perturbée lorsque le rire du jeune homme s’éleva, accentuant encore mon trouble. Je… je ne savais pas trop ce que ça signifiait. C’était dénué de méchanceté mais dénué de joie aussi. En fait… c’était assez démoralisant à entendre. Disons que… c’était un peu les rires que l’on pouvait pousser lorsqu’on était triste ou simplement dépité. On préfère rire que se mettre à sangloter… Oh, j’exagérais, il n’était pas non plus emplit de détresse ce rire mais… il ne ressemblait pas à ceux qu’il m’avait fais entendre jusqu’ici. C’était bien moins joyeux, moins amusé et… ça ne me plaisais guère. Ce qui me faisait prendre conscience que j’aimais son rire lorsqu’il me semblait sincère… pas comme celui-ci, en d’autres termes.

Je n’eu cependant pas le temps de m’interroger plus en avant là-dessus car il plongea ses prunelles dans les miennes. Cette fois, je ne cherchai pas à lui échapper. De un, j’avais retenu la leçon et de deux… je lui devais bien ça. Je ne me débattis donc pas, bien au contraire, y plongeant allégrement. Son regard était droit, décidé, il ne vacillait pas. Un peu comme celui dont je l’avais gratifié un peu plus tôt, ce regard appartenait à quelqu’un qui savait ce qu’il voulait, quelqu’un de sûr. Il paraissait solide… déterminé mais je ne savais pas à quoi exactement. A me parler ? C’était possible… A nouveau, je me sentis un tantinet vulnérable ainsi lovée dans ces deux billes azurés. Et si petite… C’était vraiment étrange. J’en aurais presque oublié la raison de cet échange visuel. Presque j’ai dis car ça m’obsédait bien trop pour que je puisse chasser aussi facilement ces considérations.

Je me rendis bientôt compte que depuis ma question, je retenais légèrement mon souffle, angoissée par la phrase qui ne manquerait pas de tomber et que j’attendais un peu comme un condamné attend que tombe le couperet sur sa nuque. Avec peur tout en aspirant à la délivrance qu’il apporterait inévitablement…
Peu désireuse de faire un malaise, je pris une inspiration discrète. Pourquoi mon courage semblait se volatiliser au rythme des secondes ? Trop tard pour retirer ce que je venais de dire. Je n’en avais pas l’intention de toute manière. La peur n’évite pas le danger comme on dit. J’aurais des réponses et j’étais prête à en payer le prix.



« - C’est elle qui nous a offert ces bagues… » Lâcha-t-il alors presque… inexpressif, sans détacher son regard du mien.



Evidemment… Comme, je m’en doutais, c’était bien d’elle que venait ce « cadeau si précieux dont il n’avait pas pu se résigner à s’en séparer. ».
Oui, je l’avais deviné, faisant preuve là-dessus d’une certaine perspicacité… et pourtant l’entendre… l’entendre vraiment me donna aussitôt l’impression de me prendre un coup de poing en plein ventre. Mon cœur se serra, eut un raté et mes entrailles se tordirent à leur tour. Mon dieu, ce que ça faisait mal ! Oh, pas la révélation en elle-même. Je me foutais de l’origine de ces artefacts… Non c’était plutôt ce qu’elle impliquait… ce qu’elle laissait sous-entendre vis-à-vis des sentiments de mon cher Stefan.

Alors c’était ça ? La vérité, dans tout ce qu’elle avait d’horrifiant et de douloureux…
Elisabeth leur avait offert ces chevalières et Stefan y tenait énormément… même si elle lui avait brisé le cœur. Un peu plus tôt dans la soirée, il avait eu l’air tellement démuni en réalisant qu’il ne l’avait plus ! Et… tout au long du repas, j’avais bien vu ses petits regards anxieux… et sa culpabilité. Pourquoi culpabilisait-il ? Parce qu’il conservait ce bijou même en étant avec moi ? Parce qu’il m’avait mentit ? … Je n’en savais rien. Je ne connaissais rien cette fille et de sa liaison avec elle mais de toute évidence, elle comptait encore considérablement pour Stefan… sinon il ne se serait pas accroché à ce souvenir comme un perdu… n’est-ce pas ?

J’avais, semblait-il, été incapable de la lui faire oublier… Mon dieu, j’étais pitoyable ! Je m’accrochais à ce garçon alors qu’il n’avait même pas encore suffisamment tourné la page pour se défaire d’un cadeau de son ex ! J’étais devenue dépendante d’un homme qui en aimait probablement une autre… c’était là la triste réalité…
Toutes ces journées à n’y voir que du feu… Il portait ce machin impunément, m’assurait qu’il tenait à moi sans jamais s’en débarrasser ! Et moi… moi je n’avais pas remarqué. J’avais même appris à aimer cette horreur ! Quelle ironie… Je devais faire une piètre petite-copine. Un misérable… lot de consolation !

Cela dit, il restait encore une énigme. Pourquoi l’ex de Stefan avait offert un présent identique à celui donné à son jumeau ? Quoi elle était si fan que ça de leur ressemblance au point de ne pas vouloir que l’un obtienne quelque chose et pas l’autre ? Moi, je la trouvais plutôt gênante mais chacun son avis… Non, en fait, je ne comprenais pas vraiment. Si Stefan était son amoureux pourquoi faire également cadeau de cette chevalière à Damon ? … Bien sûr, je ne connaissais rien de leur histoire mais je trouvais ça assez bizarre. Je tiens aussi à dire que cette pauvre fille avait des goûts pitoyables… matériellement parlant seulement hein parce que niveau « petit copain » il semblait bien que j’avais les mêmes qu’elle. Je n’allais pas critiquer mes propres goûts hein…

Par contre… Damon avait l’air complètement fermé d’un seul coup. La froideur avec laquelle il s’était exprimé m’avait évoqué celle qu’il avait employée en parlant de Zach… sauf qu’elle ne me semblait pas colérique plutôt… douloureuse ? Difficile à dire… Mais il s’était montré si sec… Je me demandais si c’était parce qu’il me reprochait de lui poser la question et de le mêler à ça ou si je venais d’aborder un sujet délicat… qu’il aurait préféré évité. Dans les deux cas, ça n’avait rien de bien réjouissant.
Oh attention, je ne lui reprochais strictement rien ! Vraiment ! J’avais voulu la vérité et il me l’avait fourni. Après tout, je ne lui avais pas demandé d’y aller en douceur… Il disait les choses telles qu’elles étaient sans se soucier de prendre des gants. Tant pis pour moi. Je veux dire, il n’était pas Stefan lui. Il ne gagnait rien à vouloir m’épargner ou quoi… En un sens, je préférais ça mais dans l’autre… j’aurais aimé un peu plus de… tact ? Enfin, en même temps, comment aurait-il pu dire les choses autrement ? Elisabeth leur avait offert les bagues, elle leur avait offert les bague quoi. Il n’y avait pas à tergiverser et apparemment mon interlocuteur était de cet avis.

J’espérais juste… ne pas l’avoir froissé ou… l’avoir contraint à se rappeler des choses douloureuses. Bah oui, je n’étais pas cruelle à ce point là moi. L’idée que les gens puissent souffrir ne me réjouissait d’aucune manière ! Surtout si j’en étais responsable… Ça c’était une chose que je détestais par dessus tout !
Rah, je… je me sentais vraiment mal. Pas seulement vis-à-vis de lui d’ailleurs. Tout ça, Stefan, lui, Elisabeth, ces bagues… C’était… pénible. J’avais l’impression que mon cerveau travaillait à cent à l’heure mais qu’il ne faisait que brasser du vent, se répétant inlassablement les mêmes pensées.

Je parvins néanmoins à sortir de ma torpeur lorsque le garçon rendit leur liberté à mes iris tandis qu’il allait s’adosser à la table de cuisine derrière lui. Je profitais qu’il ne regardait pas dans ma direction pour baisser la tête et plisser les paupières, essayant tant bien que mal de me contenir. Je… j’avais envie de pleurer. C’était ridicule hein mais c’était le cas pourtant. Je m’en abstins cependant avec brio ! Je pouvais être fière de moi, wouhou ! … Je… j’avais le cœur tellement lourd… L’idée que Stefan puisse aimer une autre fille me rendait malade, franchement !

Mais bientôt, mon compagnon reprit la parole, me forçant à me réintéresser à lui et à sortir momentanément de ces douloureuses réflexions. Il affichait un air… presque serein mais qui me parut affreusement nostalgique. Il était là, aussi beau que d’habitude mais… il ne m’inspirait pas les mêmes choses pourtant. Il ne respirait pas l’assurance et l’effronterie comme c’était régulièrement le cas depuis notre rencontre… Le regard perdu dans la vague, il était perdu dans ses pensées ou plus vraisemblablement dans ses souvenirs. Il affichait aussi un petit sourire… mais ce sourire n’était pas joyeux ou amusé… n’était pas le sourire de quelqu’un qui se rappelle de bons moments ou quoi… non ça avait plutôt l’air du sourire de quelqu’un de mélancolique… En fait, il me parut brièvement affreusement malheureux mais cette impression se dissipa assez rapidement. Pas assez pour que je ne ressente pas cet indicible malaise cela dit.



« - Elisabeth avait une beauté un peu comparable à la tienne… c’était quelqu’un de tendre et généreux… elle était aussi parfois cruelle et égoïste… mais indéniablement sexy… » Me dit-il alors… même s’il donnait plutôt l’impression de s’adresser à lui-même.


… Je… Est-ce que je rêvais ou il… éprouvait quelque chose pour cette fille ? Je ne… comprenais pas très bien là. N’était-elle pas censé être l’ex de Stefan ? Pourtant il en parlait comme si… comme si elle avait été très précieuse pour lui aussi. Il avait l’air… bien ainsi, replongé dans le passé tellement que je n’osais pas faire le moindre geste par peur de le déranger dans cette remémoration si visiblement agréable. C’était à la fois beau et triste. Je ne savais pas quoi en penser. Est-ce qu’il… en était amoureux lui aussi ? Vu sa façon d’en parler ça n’aurait pas été si étonnant… Elle devait être… spéciale, particulière pour qu’il la définisse ainsi, non ? Tout du moins pour les frères Whitehorth. Il semblait si… les mots me manquaient… affecté, en bien et en mal, par son évocation ? Oui, le terme n’est pas mauvais. Mais comment savoir ? Je n’avais aucune idée de la nature de leur relation à tous les deux… enfin à tous les trois…

Moi je… je n’étais pas certaine que savoir ça était une bonne chose. Evidemment, je me posais des questions sur elle, sa personnalité. Après tout, elle avait compté… non, elle comptait encore hélas pour Stefan – et comme c’était parti pour son jumeau aussi – alors bien sûr qu’elle m’intriguait. Mais une part de moi aurait préféré ne pas savoir. Déjà parce qu’ainsi je pouvais la détestais impunément, m’assurer de n’éprouver jamais aucune sympathie pour elle mais aussi parce que… je crois qu’au fond, je craignais de ne pas tenir la comparaison. Et il était très probable que mes peurs étaient fondées là… Vu la façon dont en parlait Damon, j’avais l’impression qu’elle était tout bonnement exceptionnelle… ce qui était plutôt illogique car il m’avait cité des défauts aussi…

Une… beauté comparable à la mienne ? … Je suppose que c’était un sacré compliment vu l’expression de son visage quand il s’exprimait sur le sujet… Une fille tendre et généreuse… un peu cruelle ? … Egoïste ? Ça je ne pouvais pas critiquer puisque que c’est ce que j’étais moi-même, comme je venais merveilleusement de le prouver. Quant à son « indéniablement sexy », ça avait bien faillis me tirer un sourire… mais ça ne l’avait pas fais… J’étais bien trop interloquée par la manière dont il parlait d’elle. Et pas seulement dans ses qualificatifs… je veux dire… il en parlait au passé. « Elle avait », « elle était »… et ça n’augurait rien de bon. La possibilité que je devinais derrière l’emploi de ce temps me glaçait de l’intérieur…

Etait-il possible qu’elle… qu’elle ne soit plus là ? Qu’elle soit… morte ? J’espérais sincèrement, du fond du cœur que ça ne soit pas le cas. Et pas seulement pour soulager ma conscience en considérant que je l’avais maudit régulièrement depuis que j’avais connaissance de son existence mais surtout pour Stefan… et même pour Damon. Ils tenaient à elle d’accord mais si elle était morte alors… ça rendait la chose dramatique… et pas simplement rageante pour moi. Vous comprenez ? Si elle était l’ex de Stefan pas par… choix, pas parce qu’elle l’avait abandonné mais qu’il lui était arrivé quelque chose ? … Alors, c’était complètement différent… et les réticences et les difficultés de Stefan n’en étaient que plus compréhensibles. Après tout… Damon avait dit que sa rupture l’avait anéanti, pas qu’elle l’avait quitté et lui avait brisé le cœur… Je ne savais plus trop quoi penser brusquement. Mais cette hypothèse m’horrifiait sincèrement !

Je le dévisageais donc, perplexe et… confuse lorsqu’il parut revenir à la réalité. Bon retour parmi nous, Damon… Il releva les yeux vers moi, et il me semblait… gêné et… pas au top. Ce qui ne m’enchantait pas. Pourquoi est-ce que je me laissais atteindre ainsi par tout ça… ?



« - Malheureusement, il y a eu cet « accident »… elle ne méritait pas quelque chose d’aussi horrible… » Fit-il, confirmant mes craintes, d’une voix légèrement rageuse…


Visiblement cette histoire… cet accident… ne le laissait pas indifférent. Loin de là. Moi non plus d’ailleurs, même si ce n’était évidemment pas comparable.
Je… Il semblait de plus en plus probable que la jeune fille soit morte et ça… me dérangeait… Le terme est faible.
« Elle ne méritait pas quelque chose d’aussi horrible »… Cette phrase à elle seul suffit à me faire frémir. Et je ne pouvais m’empêcher de m’interroger là-dessus, sur ce qui lui était arrivé et qu’elle ne méritait pas. Une curiosité plus malsaine, non ?

En tout cas, je… je regrettais de plus en plus d’avoir lancé le sujet car il semblait clair que… que certaines blessures n’étaient pas tout à fait cicatrisées… pour aucun des deux frères, apparemment. J’étais trop bête parfois ! Bon, c’est vrai que je ne pouvais pas le deviner mais… comme il l’avait si bien dit « la curiosité est un vilain défaut. ».
Il semblait en colère. Contre quoi ? Je n’en savais rien. Le sort trop cruel ? La fatalité dont il m’avait parlé la dernière fois ? Le destin, qu’en sais-je ?! Mais… il n’acceptait pas ce qui était arrivé, c’était assez évident.
Cela dit, il eu tôt fait de redevenir impassible, me faisant presque douté de ce que j’avais perçus… presque mais pas suffisamment.

Quant à elle… je soupçonnais qu’elle avait été au centre… avait été victime même d’un triangle amoureux. Je ne pouvais pas en être sûre hein mais… l’option me paraissait de plus en plus probable. Et tout le monde sait qu’il n’y a rien de plus complexe et de plus bouleversant qu’un triangle amoureux… surtout s’il était question de jumeaux ! Ça ne devait pas arranger les choses… Si c’était le cas, alors je les plaignais tous les trois ! Même si je ne comptais pas trop m’avancer là-dessus. Il était tout à fait possible que Damon l’appréciait sincèrement sans pour autant en être amoureux.
« Une querelle au sujet d’E »… Est-ce que c’était vraiment d’elle dont il avait été question cette fois là ?



« … j’en ai sans doute déjà trop dit… d’autres questions… ? » Conclut-il finalement en me regardant.


Je… Oui, bien sûr ! J’avais une tonne de questions mais… j’hésitais sincèrement à les poser. Ce que j’avais cru deviner chez lui suffisait à m’en dissuader quelque peu. J’étais désireuse d’avoir le fin mot de l’histoire à présent c’est vrai… toutefois, je n’étais pas sûre de vouloir prendre le risque de… de le faire souffrir avec ces histoires du passé. Comme quoi, je ne devais pas être totalement pourri d’égoïsme…
Et puis… il n’en avait pas trop dit, enfin je ne le pensais pas… même si je n’étais pas très objective. Bon, c’est vrai qu’il avait répondu à plus de questions que je n’en avais posé mais… au moins, les choses étaient plus claires pour moi. Je savais où je mettais les pieds… et c’était très probablement sur un terrain miné.

En ce qui concernait sa proposition, je ne savais dire si elle était sincère ou dit sur un ton un peu ironique genre « tu as encore l’intention de m’emmerder avec tes interrogations débiles ?! ». Mais il n’avait pas l’air agressif ou rancunier alors… je crois qu’il était sérieux même si… ça ne le réjouissait pas de devoir y répondre. Finalement, il ne faisait peut-être que tenir sa parole… celle dans laquelle il m’avait affirmé que je pouvais lui demander tout ce que je voulais.
Si j’insistais… ce serait sans doute faire preuve d’un manque de compréhension dégoûtant mais si j’en restais là, je risquais de me sentir affreusement frustrée ! Et puis, je n’étais même pas sûre qu’il ait réellement été ébranlé à l’évocation de cette fille ! Il était doué pour paraître neutre alors… Rah !

Je le fixais un moment, mes sourcils très légèrement froncés dans une expression entre la compassion et la confusion…. L’incompréhension aussi. Je ne savais pas ce qui primait et c’était pareil en moi.
J’étais assez… mal à l’aise… gênée et… curieuse et… troublée… Bref, mon cœur ressemblait plus à un champ de bataille qu’à autre chose.
Je finis par baisser un peu la tête, hésitant réellement à poursuivre mon interrogatoire ou à le laisser tranquille avec ça… Cependant, une part de moi protestait, affirmant qu’il aurait été ridicule ne pas aller jusqu’au bout maintenant que j’en étais déjà là. Et j’étais d’accord avec ça.
Je ne lui offris un sourire un peu triste… et désolé aussi avant de me décider à creuser plus loin, à poursuivre cette conversation malgré le côté dérangeait qu’elle détenait inéluctablement.


« - Qu’est-ce que… » Commençais-je avant de m’interrompre, toujours en proie à mon hésitation.


Je déglutis, mon regard fuyant rapidement le sien pour se poser sur un point à côté de lui.
Non, je ne pouvais pas m’arrêter là. J’avais envie de savoir… Et quand le vin est tirer autant le boire jusqu’à la lie, non ?
Je plantai alors mes yeux dans les siens, sans la moindre appréhension cette fois. Ce que j’avais entraperçus en lui avait suffit à faire disparaître momentanément mes réticences. Il ne me semblait pas plus effrayant que ça à cet instant précis…


« - Qu’est-ce qu’il lui est arrivé ? » L’interrogeais-je, appréhendant d’ores et déjà la réponse.


A croire que je posais toujours des questions auxquelles j’avais déjà la réponse… ou que je la pressentais tout du moins.
Oh, j’avais bien d’autres questions mais… chaque chose en son temps. Autant commencer par le début… ou la fin en l’occurrence…
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Damon Whitehorth

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MessageSujet: Re: Avoir les crocs [pv Elena]   Avoir les crocs [pv Elena] EmptyVen 16 Oct - 15:28

Elena…
J’avais du mal à croire que cette fille était vraiment la petite-amie de mon jumeau… c’était tellement étrange quand on y réfléchissait… J’avais beau considérer cette information comme acquise depuis une semaine déjà, là que je me retrouvais seul avec elle dans cette cuisine… cet idiot ne venait presque pas ombrager mon esprit. J’étais avec Elena, cette… étrange petite humaine, à qui j’avais accepté de dire toute la vérité rien que la vérité, je le jure… Quoiqu’elle me demande… d’ailleurs, si ses soupçons la poussaient à me demander subitement si nous étions des vampires, je lui répondrais par l’affirmative. Honnêteté totale.

J’étais donc décidé, je ne me défilerais pas, quels que soient ses questions… même si pour l’heure, je savais autour de quoi elles tourneraient… puisque c’était moi qui avais poussé dans ce sens… moi qui avais tout fait pour qu’on en arrive ici… pourtant, maintenant que nous y étions… je me sentais assez mal à l’aise… Je réalisais combien c’était toujours dur d’évoquer Elisabeth… je gardais cette blessure à vif, une blessure qui ne guérirait sans doute jamais, mais avec laquelle j’étais bien forcé de vivre… en outre, j’étais trop égoïste, trop trouillard, pour mettre moi-même un terme à mon existence… Oh je n’en avais pas l’air hein, mais… j’avais mes failles et mes faiblesses comme tout le monde…
D’ailleurs, c’était la seule chose qui motivait ma vie désormais… faire regretter à mon frère ce qui s’était passé… ce que ça avait coûté à Elisabeth… et même si je continuais d’avancer, je me demandais si je serais un jour assez fort pour tenter, comme lui, de me reconstruire…
J’en étais si loin aujourd’hui… je le pensais du moins… ma vengeance était tout pour moi… c’était paradoxal de se dire que la seule personne, tout ce qui me restait, Stefan… je tentais de le détruire…
Oh, j’allais évoluer, j’allais même vouloir Elena rien que pour moi, et pas juste pour faire mal à Stefan… mais… pour l’heure… j’étais toujours le même… inchangé après plus d’un siècle… revanchard et rancunier… sans aucune envie d’avancer, de progresser… avec seulement mon désir de lui faire mal…

Malgré tout ça, je n’étais pas salaud pour l’instant ! Je disais la vérité certes, mais je ne mentionnais pas que Stefan s’était nourri d’elle jusqu’à la tuer… trop stupide pour maîtriser ses pulsions animales… je ne faisais même pas référence à lui ou à un quelconque meurtre… j’avais même qualifié ce qui lui était arrivé d’accident… ce qui ressemblait à un véritable blasphème, et je m’en excusais d’ores et déjà muettement auprès de ma chère Elisabeth… ça n’avait pas été un accident et n’en serais jamais un… c’était Stefan et rien d’autre. Il était le criminel du meurtre le plus tragique de notre existence…

C’était drôle quand on y pensait… c’est moi qui avais voulu ça… j’avais fait en sorte qu’on en arrive là, maintenant, dans cette cuisine… Elena et moi… et pourtant, maintenant, je n’étais plus tout à fait sûr de moi… Moi ! Non mais vous vous rendez compte un peu ?! C’était tellement anormal, tellement inhabituel… moi j’étais toujours plein d’assurance et là… là si je paraissais contrarié, ce n’était en rien un jeu ou un masque… j’étais vraiment atteint… et je ne parvenais même pas à faire semblant de rien… c’était minable… ça me ressemblait si peu…

Comme prévu en tout cas, je mettais mon plan à exécution… peu importe qu’évoquer ces souvenirs me trouble légèrement ou quoi que ce soit… j’avais quand même assez de cran pour ne pas reculer devant ça… je n’étais pas si faible non plus ! N’oubliez pas de qui vous parlez ! J’avais donc réussi mon coup… et la pauvre Elena devait maudire mon jumeau, le haïr pour toutes ses cachotteries, et plus encore pour garder sur lui une bague offerte par son ancienne petite-amie décédée tragiquement… même si pour le décès tragique, elle ne savait pas forcément, mais il faut reconnaître que je m’étais tout de même montré suffisamment explicite hein…

La demoiselle fronça légèrement les sourcils… et oui chérie, ce n’était pas ce à quoi tu t’attendais hein… Son regard bouillonnait de sentiments contradictoires… Et à la confusion s’ajoutait la… compassion dans ses yeux… la compassion ?! Elle… elle compatissait ?! Je trouvais ça scandaleux ! Si c’était pour Stefan, c’était une honte, ce monstre ne méritait pas ça, et… si c’était pour moi… moi je… je n’avais pas besoin de sa pitié ! Qu’elle la garde ! Je n’étais pas un bébé qui a besoin d’être protégé… et je n’avais pas besoin de son regard compatissant… j’avais dépassé tout ça, pas la peine qu’elle soit touchée par… les faiblesses qu’elle avait cru déceler en moi… je n’en avais pas de toute manière…
Elle baissa la tête un instant… elle… s’en voulait ou quoi ?! Je… je ne la comprenais pas et ça m’énervait profondément ! D’autant que j’étais plus ou moins à fleur de peau à cause de la discussion sur Elisabeth… j’aurais pourtant du savoir que ça se passerait ainsi… j’étais stupide ou quoi ?!
Le regard de la jeune fille ne tarda toutefois pas à revenir sur moi… désolée, mais pas assez pour me laisser tranquille hein… oh, je la comprenais là hein… je n’avais jamais pris énormément de cas des autres, et… elle en faisait autant avec moi… ce qui était un juste retour des choses après tout… comme je l’avais dit, elle voulait satisfaire sa curiosité vis-à-vis de son cher et tendre, et je n’étais que l’étape permettant d’en apprendre davantage… rien d’autre… ça pouvait bien m’affecter ou me déchirer le cœur… qu’est-ce que ça pouvait bien lui faire, hein… ?
Elle prit donc sa mine désolée, visiblement décidée à poursuivre… elle n’allait pas lâcher le morceau… et là, je devais reconnaître qu’elle me plaisait, de plus en plus… assez pour me sortir de mon état de nervosité en tout cas… même si je ne m’autorisais pas un sourire non plus… pas pour l’instant.


« - Qu’est-ce que… » Entama-t-elle, hésitante.


Qu’est-ce que… ? Qu’est-ce que quoi ?! Vous l’avez bien compris, c’était tout bonnement incompréhensible… personne ne pouvait répondre à une question aussi floue… enfin si, je pouvais répondre, mais complètement à côté… Qu’est-ce que… qu’est-ce que j’ai entre les dents ? Qu’est-ce que je suis canon ? Qu’est-ce que j’ai envie que tu me prennes sauvagement sur la table ?! Toutes les suppositions étaient bonnes à prendre… et du fait, elle aussi… ah c’est bon, j’arrête…
C’était chiant les gens comme ça… incapables de finir une phrase… quand on décidait de commencer, de se lancer, alors on allait jusqu’au bout, on ne s’arrêtait pas en chemin, bordel ! Mais elle visiblement, elle aimait prendre son temps hein… pas totalement sûre d’elle pour le coup… Tellement qu’elle détourna même les yeux, pas capable de soutenir mon regard… ce qui ne m’étonnait guère. Il fallait bien du courage pour affronter franchement mes iris, surtout quand ils étaient un minimum sérieux… qui a dit que je faisais peur ?!

Mais elle me prit soudain de court en changeant totalement de tactique… plus de doute, plus d’hésitation… ses yeux plongèrent droit dans les miens, la clarté de ses iris m’éblouissant quelque peu de prime abord, avant que je ne me reprenne… Elle était décidée enfin. Peu importe que ce soit dur, ou peu importe ce que ça me coûterait à moi, elle voulait savoir… l’entendre de ma bouche… même s’il ne fallait pas être devin pour comprendre… elle n’était plus là, je parlais d’elle au passé, et j’avais mentionné un accident… je suppose que ça réglait la question non… ?


« - Qu’est-ce qu’il lui est arrivé ? » Osa enfin demander la demoiselle, avec retenue toutefois.


Ce qui lui était arrivé… alala… comment lui dire ça… ? Comment expliquer à Elena ce qui s’était produit sans la faire tomber dans l’horreur de notre monde des suceurs de sang… ? Ce n’était pas facile pour moi, en général je ne parlais pas de ça… mais là… j’y étais bien forcé… d’autant que je l’avais voulu… ce serait bien un comble que j’en vienne à me plaindre… la question de la jolie jeune fille se répétait inlassablement dans ma tête tandis que je réfléchissais sur la manière d’employer mes mots pour répondre… Je la dévisageais alors franchement, la mine fermée.


« - Tu as vraiment besoin que je te le dise… ? … elle a été tuée… par un vrai monstre. » Rétorquais-je, sans émotion.


Je préférais faire ça… être trop fermé… c’était toujours mieux que d’étaler ses failles au monde entier hein… Du coup, je me la jouais fermé et je laissais rien transparaître de mes sentiments cette fois-ci… même si cette absence d’émotion, du coup, prouvait presque plus facilement, combien tout ceci m’atteignait…
Je me ravançais alors, délaissant la table dans mon dos pour me rapprocher d’Elena, oubliant ma mine fermée pour retrouver un visage plus avenant, plus souriant.


« - Je sais, tu dois te demander pourquoi j’ai la même bague que Stefan, et pourquoi cette histoire me touche autant… » Commençais-je, en avançant encore avant de planter mon regard dans le sien. « - … mais ce n’est pas compliqué à comprendre n’est-ce pas… » Lâchais-je, le regard animé. « - … quant à savoir lequel de nous deux elle a choisi… je suppose que Stefan aurait une réponse différente de la mienne… » Ajoutais-je enfin, mon regard toujours plein d’intensité.


Ce que je souhaitais lui faire comprendre… ? Stefan, Elisabeth et moi avions formé un triangle amoureux insolite… et… je comptais bien remettre ça au goût du jour… Elena serait mienne quoiqu’il arrive… et voilà donc la vérité qui se cachait derrière ce regard intense dont je la gratifiais…
Mon expression cassa alors radicalement, pour qu’un air plus détaché ne reprenne place sur mes traits… fin de la séquence émotion, retour à la vie réelle… bon, je reconnais que je devais avoir l’air particulièrement lunatique – ce que j’étais – mais ce n’était pas tellement ma faute… disons juste qu’après toutes ces tristes histoires, je préférais me retrouver tranquille, mettre ça de côté et « oublier »… entre guillemets bien sûr. Je n’oublierais pas, ça faisait partie de moi désormais, mais je n’étais pas du genre à me lamenter inutilement… ça ne me ressemblait pas.


« - Mais c’est le passé maintenant, Stefan est sans doute passé à autre chose… » Conclus-je, avec un sourire chaleureux, ne faisant même pas attention que je ne m’incluais pas là-dedans.
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Elena Winters

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MessageSujet: Re: Avoir les crocs [pv Elena]   Avoir les crocs [pv Elena] EmptyVen 16 Oct - 23:00

Tout ça… c’était très bizarre. Cette situation… cette conversation. Je trouvais ça un peu… surréaliste, sans pouvoir bien l’expliquer. Dire qu’une semaine plutôt j’ignorais tout de l’existence du frère jumeau de mon cher et tendre et qu’à présent celui-ci m’en apprenait plus sur la vie de Stefan en dix minute que celui-ci ne l’avait fais en un mois. Ça avait de quoi désorienter, je vous assure !
Même maintenant que je le voyais pour la deuxième fois et que je lui parlais tranquillement dans ma cuisine, je trouvais ça difficile à concevoir… que Stefan me l’ait sciemment caché, qu’il débarque ainsi, sachant tout de mon mystérieux amoureux quand moi je ne savais rien… qu’il soit si identique et à la fois si différent… Il y avait de quoi vous emmêler les pinceaux, croyez-moi ! Mais je m’y habituerais… lentement mais sûrement comme on dit.

En dehors de ça, du fait que Stefan avait une copie conforme qui mentalement n’avait pas grand-chose à voir avec lui, c’était surtout cette discussion qui semblait au-delà du réel. Non, non pas la série ! J’vous vois venir…
Parler comme ça de l’ex de mon petit-ami à son frère était… pour le moins troublant. Et je ne parle pas seulement de la manière qu’il avait eu de l’évoquer ni de la tristesse qui avait semblé investir ses yeux… Non, je parle là uniquement de ce qui se disait. Même pour lui, ça devait être déroutant. De me dire toutes ces choses a propos de « l’ancienne de Stefan ». Il ne devait probablement pas être très à l’aise. Quel euphémisme… Remarquez, je ne l’étais pas non plus. Mais il fallait bien en passer par là en ce qui me concernait.

Et pour lui… disons qu’il se prêtait à cette petite séance d’interrogatoire, à contre cœur peut-être mais il le faisait tout de même. Je ne l’avais pas forcé, après tout ! Je lui avais simplement avoué que j’aurais aimé qu’il me réponde. Je ne me souvenais pas l’avoir menacé, de lui avoir mis un couteau sous la gorge en lui ordonnant de me parler ! … Alors s’il le faisait c’était qu’il le voulait bien, qu’il avait choisis de le faire en toute connaissance de cause. Comment est-ce que j’étais censé savoir que ça l’atteindrait moi ?!
En outre, en le connaissant un tout petit peu, je pense que s’il n’avait vraiment pas voulu m’en parler, il aurait eu tôt fais de me le dire ou de changer de sujet…
Bref, c’était lui qui avait accepté… non ? … Et oui, je soulageais ma conscience comme je pouvais hein…

Oui parce que je n’en menais pas trop large. Déjà la première fois mais là c’était encore pire. Au début j’avais hésité car je ne trouvais pas ça très correct, ni pour lui, ni pour moi… ni pour Stefan. Mais après… j’avais bien remarqué que ça ne le réjouissait pas de dévoiler toutes ces choses au sujet d’Elisabeth. Toutefois, je venais d’insister malgré tout. Et je savais que ce n’était pas bien, pas très… compatissant… Comme je l’avais moi-même reconnu, je faisais preuve d’un égoïsme extrême soudain. Donc oui, j’en avais honte. La première fois, on aurait pu mettre ça sur le compte de mon ignorance, du fait que je n’avais aucune idée de ce que signifier parler de cette fille pour lui… mais et maintenant ? Je n’avais plus vraiment d’excuses… hormis celle que me fournissait ma farouche détermination ainsi que cette insatiable curiosité. Ce besoin de savoir… quitte à faire mal… ou à avoir mal… A croire que j’étais un peu masochiste aussi, moi…

Parce que, ne vous y trompez pas, j’avais mal. Vraiment. Pour lui, pour moi… pour Stefan… et même pour cette fille dont le destin qui transparaissait entre les phrases de Damon me paraissait si tragique. Mais surtout pour moi. Je ne vais pas vous mentir. Je pensais aux sentiments de Stefan pour elle et… ça me déchirait de l’intérieur. Ça m’énervait aussi. Penser qu’il l’aimait encore malgré tout ce temps passer à mes côtés… m’était tout bonnement insupportable ! Et je lui en voulais de porter cette maudite bague au moins autant que je m’en voulais d’être accrochée à lui ainsi, de maudire son ex et de poser toutes ces questions à Damon. Vous l’aurez compris, ce n’était pas la joie. Ni de mon côté, ni du sien visiblement.

Au moins, on ne m’accuserait pas de ne pas savoir ce que je voulais… et de ne pas faire en sorte de l’obtenir en fonçant tête baissée. Même si ma méthode n’était pas la meilleure… ni la plus vertueuse… force est de le reconnaître. Mais c’était tellement plus simple. S’adresser à ce quasi-inconnu c’était nettement plus facile. Je ne redoutais pas de le voir souffrir comme ça aurait été inévitable avec mon Stefan, si vulnérable lorsqu’on évoquait le passé… Et puis, c’était neutre. Nous ne nous connaissions pas vraiment. Je ne craignais pas son jugement ou ses rebuffades. Il me disait ce qu’il voulait bien me dire, ça s’arrêtait là. Et justement, il m’en avait déjà dit beaucoup. Plus que je ne l’aurais espéré même… N’avait-il pas supposé lui-même qu’il en avait sans doute déjà trop dit ?
Mais je n’allais pas m’en plaindre, ça aurait été le comble. Après tout, c’était moi qui l’avais voulu, qui l’avait conduit sur cette voie. Je l’avais poussé à me parler de toutes ces choses, même si ça me coûtait de les entendre.

Et puis, cette fille « tendre, généreuse, cruelle et égoïste quoi qu’indéniablement sexy »… m’intéressait, c’est vrai. Parce que Stefan l’avait aimé… et l’aimait peut-être encore et que… qu’il était clair que Damon avait aussi des sentiments très forts pour elle, même si je ne voulais pas encore trop m’avancer sur leur véritable nature.
Bref, je voulais savoir ce qu’il lui était arrivé. Je voulais comprendre pourquoi il en parlait au passé et de quel genre « d’accident » elle avait été victime… Pas que je prenne mon pieds dans ce genre de révélations loin de là mais… ça m’aiderait à comprendre Stefan, j’en avais la conviction. Si… si elle était morte comme je le supposais, apprendre les circonstances de sa disparition me permettrait de découvrir pourquoi il refusait de tourner la page, non ? De concevoir plus aisément ses réticences à m’en parler et… ses difficultés à… à l’oublier.
Et si elle était morte comme je le craignais alors… c’était un événement qui faisait partie intégrante de l’histoire de mon cher et tendre, un événement qui l’avait probablement marqué au fer rouge… qui les avait probablement marqué au fer rouge. N’était-ce pas ce que je voulais découvrir ? Les grandes lignes de son existence ? Celles qui avaient un impact sur ce qu’il était devenu…

Non, je ne reculerais pas, peu importaient mes appréhensions. Que voulez-vous… j’étais plutôt du genre battante et combattive, pas le genre à abandonner ou à faire demi-tour en cours de route. C’était pareil en amour… si ce n’était pire. J’étais décidée à sauver mon couple même si Stefan n’y mettait pas des masses de bonnes volontés et si je devais en passer par là, par cette petite trahison et par la découverte de faits déplaisants, tant pis. Je n’avais pas peur. Enfin si, un peu mais pas suffisamment pour fuir devant la réalité. Je n’avais pas pour habitude de le faire.

Je le lui avais donc demandé de but en blanc, non sans hésitation malgré tout. Cela dit, elles ne m’étaient pas destinées. Je veux dire, j’avais déjà décidé de ce que je voulais… j’hésitais juste à lui imposer ça. Il y eut ensuite un cours silence qui ne me plut pas. Je n’aimais déjà pas le silence en règles générales mais celui-ci me parut particulièrement désagréable. Ça me faisait clairement douter de moi et de ma décision… mais heureusement, il était trop tard et je ne pouvais plus qu’attendre sa réponse. Ce que je fis le plus patiemment possible même si je bouillais intérieurement.

Il me fixait lui aussi mais d’une façon bien différente…. sans détour un peu comme il l’avait fais précédemment en m’avouant que ces bagues venaient d’elle. J’y percevais la même… détermination… presque de la résolution. Toutefois, j’avais rarement vu son visage aussi fermé, pas même lorsqu’il avait évoqué son antipathie pour son oncle Zach… et je trouvais ça un peu inquiétant. Déprimant, désolant… et un peu effrayant aussi. Juste un peu.
Il était évident qu’il ne voulait pas répondre, qu’il se forçait à le faire. D’ailleurs, il semblait… réfléchir à ce qu’il devait dire, ce que je lui autorisais naturellement même si ça ne faisait qu’accroître mon malaise. Est-ce que c’était si dur à dire ? Qu’est-ce qui avait bien pu lui arriver de si horrible ?



« - Tu as vraiment besoin que je te le dise… ? … elle a été tuée… par un vrai monstre. » Lâcha-t-il enfin, totalement atone.


Je… Que répondre à ça ? J’en perdais même le fil de mes pensées. Je me sentais misérable soudain sans trop savoir pourquoi… J’avais envie de disparaître, de me faire toute petite et d’échapper à ce regard complètement inexpressif… trop vide… et paradoxalement débordant d’une douleur muette qui m’était insoutenable même si je ne la voyais pas. Je la devinais si bien… C’était un peu comme lorsque Jeremy se barricadait lorsqu’on parlait de nos parents… mais en pire… en beaucoup plus fort. Il essayait de se protéger et je me sentais presque… monstrueuse de l’avoir poussé dans ce genre de retranchements, de l’avoir forcé à adopter cette attitude faussement impassible. En ce sens, je pouvais me « féliciter » car je n’aurais pas supporté de voir Stefan ainsi…

Toute mon empathie ressortait brusquement et… ça ne faisait pas du bien. Il paraissait plus fermé que jamais mais, parallèlement, plus accessible aussi. Plus humain… Il faut dire que jusqu’ici il me semblait inébranlable. Il souriait presque tout le temps et semblait toujours tout savoir mieux que les autres, comme s’il était… supérieur, que rien n’était capable de l’atteindre réellement. Certes il avait parfois parut gêné ou troublé mais… ce n’était pas pareil. Cette tristesse là, j’étais persuadée qu’elle ne dissimulait rien, que ce n’était pas une tricherie… et qu’il n’y avait pas d’arrière-pensées derrière elle. Vous comprenez ?

En tout cas, je savais ce que c’était. Ce n’était certes pas tout à fait la même chose, mais perdre des êtres chers, je connaissais la douleur et l’amertume que ça laissait. Cela dit, je ne me serais pas risquée à comparer mon ressentit au sien. Je ne me le serais pas permise. En plus, c’était à peine si je le connaissais alors il aurait été présomptueux de croire que je comprenais ce qu’il avait du endurer. D’autant que… c’était différent. Perdre Stefan aurait été… oui, ça aurait été différent. J’ignore si ça aurait plus douloureux ou moins… ça n’aurait juste pas été comparable.

De plus, je crois que je n’aurais pas du tout aimé que quelqu’un s’imagine pouvoir réellement comprendre la tristesse avec laquelle j’avais vécu et vivais encore parfois, la difficulté de se reconstruire et de continuer à avancer lorsque vous aviez juste envie de vous arrêter de vivre en même temps les défunts… la peur de les oublier aussi, de les « trahir » en allant mieux… le sentiment d’injustice. J’avais détesté ceux qui affirmaient « partager mon malheur ». Il n’y avait peut-être que mon frère qui aurait eu le droit de prétendre ça. Encore qu’il ne l’ait jamais fais. Donc je ne comptais pas me comporter ainsi moi aussi. Je ne comprenais pas, c’est vrai mais je compatissais à leur chagrin, à lui et à son frère.

C’était… assez étrange au fond. J’avais beau m’être attendue à une réponse du genre, à ce qu’elle soit morte… je trouvais ça affreusement choquant brutalement. J’en eu d’ailleurs le souffle légèrement coupé… Je crois que le terme « horrifiée » était celui qui caractérisait le mieux mon état d’esprit soudain. Et je vous épargne tout ce qui a trait à la confusion qui venait violement de m’envahir. J’aurais du m’y attendre en un sens… Je n’étais pas maline parfois…

C’était dur, et je ne parle pas que de la façon dont Damon avait dit ça et de la détresse qu’elle sous-entendait. Elisabeth dont il venait de me vanter les mérites et que je jalousais plus ou moins consciemment depuis une semaine avait été… C’était… c’était bien différent d’un accident, en fin de compte ! Si quelqu’un l’avait assassiné… ça n’avait rien d’un accident !
« Un vrai monstre »… Mon Dieu… Je n’arrivais pas à croire que cette pauvre fille s’était vraiment fais tuer ! … Pas étonnant que les jumeaux Whitehorth soient si ébranlé en pensant à elle ! Personnellement, je n’avais brusquement plus aucune envie dans les détails… je me sentais d’ailleurs bête d’avoir posée la question… même si, comme je l’avais supposais, elle m’apportait des éléments de réponses indispensables pour comprendre mon bien aimé.

Ça devait être plus affreux, plus rageant encore qu’un simple… accident. Là, on ne pouvait blâmer que la malchance, le destin ou ce genre de conneries… mais dans un meurtre… J’espérais au moins que le coupable avait été puni…
L’ex de Stefan s’était fait tuer et je n’en avais jamais rien su… Bon sang, j’étais nulle ! Evidemment, je ne pouvais pas le sucer de mon pouce mais j’aurais du… trouver la façon de le faire se libérer de ce fardeau. Ça devait tellement lui peser… lui, qui n’en parlait jamais, qui faisait toujours semblant que tout allait bien. De toute évidence, tout n’allait pas bien pour lui non plus. La fille qu’il aimait autrefois avait été assassinée et, même si j’ignorais quand est-ce que cette tragédie avait eu lieu, c’était le genre de chose que l’on n’oubliait pas si facilement… qui devait laisser une cicatrice particulièrement douloureuse. Et je m’en voulais de ne pas l’avoir soulagé de ce poids autant que je lui en voulais de ne pas m’avoir laissé essayer. En tout cas, je comprenais un peu mieux ses réticences à évoquer son ex. Ça n’excusait pas son mensonges et ses cachotteries hein mais… j’étais un peu trop affectée pour lui conserver une rancune tenace.

Quoi qu’il en soit, je regrettais mon interrogation. Son « tu as vraiment besoin que je te le dise »… me faisait me sentir minable. Il avait raison. Je veux dire… il aurait eu raison de me reprocher mon insistance et mon manque de déduction. Cela dit, il avait parlé d’un accident alors… Qu’elle était morte, ça j’avais crus le comprendre mais il y avait tout de même une grande différence entre perdre la vie ou… qu’on vous l’arrache. Ça lui coûtait d’en parler et plus encore d’entrer dans les détails apparemment et moi désormais… je culpabilisais.

Cependant, le jeune homme perdit progressivement son expression indéchiffrable, redevenant un peu plus amical. Il s’avança ensuite vers moi tandis que je restais sans réaction, abasourdie par ce qui venait de se dire. J’étais un peu… désorientée et… sans doute que je réfléchissais trop.



« - Je sais, tu dois te demander pourquoi j’ai la même bague que Stefan, et pourquoi cette histoire me touche autant… » Commença-t-il comme… radoucit.


Bizarrement, le ton qu’il employa me soulagea sans que je ne sois en mesure de l’expliquer. Il… n’avait pas l’air fâché ou de m’en vouloir… Mais pourquoi est-ce que je me préoccupais de ça moi ? Bien sûr, je ne voulais pas qu’il souffre par ma faute mais… qu’il enrage face à ma curiosité n’aurait pas du me tourmenter ! J’avais véritablement du mal à faire la part des choses… Et puis, j’étais secouée par tout ça, complètement chamboulée alors… je ne devais plus avoir l’esprit très clair.

Mais bref. Il ne se trompait pas. Je me demandais effectivement tout ça… et bien d’autres choses encore, que je garderais néanmoins pour moi…
Il avait l’air… de comprendre ou au moins d’essayer d’imaginer ce qu’il pouvait se passer dans ma petite tête. S’il savait le pauvre, il ne serait pas déçu… C’était un désordre monstre, là-haut ! Mais il avait l’air comme… conciliant, ce qui n’atténuait pas ma culpabilité par contre.
Cela dit, j’avais bien mon avis sur la dernière question. Ça ne m’interpellait qu’à moitié car j’avais déjà compris. Il ne fallait pas être devin. Là-dessus, on pouvait lire en lui comme dans un livre ouvert. Cette histoire le touchait profondément parce qu’il… il éprouvait quelque chose de fort pour cette pauvre fille. D’ailleurs, je n’arrivais plus à penser à elle autrement que comme la « pauvre fille » ou la « victime ». C’était plus simple quand je me disais encore « la garce qui avait brisé le cœur de Stefan », je crois… Tant pis. Le revers de la médaille, comme on dit.

En tout cas, il changeait de sujet. Apparemment, je n’en apprendrais pas plus sur son assassinat et je n’avais aucunement l’intention d’insister. J’en savais suffisamment. Plus… ça aurait été de la gourmandise ! D’autant que je ne comptais pas enfoncer plus encore le couteau dans la plaie visiblement à vif de Damon. Un peu de savoir vivre, que diable ! Et puis… je savais maîtriser ma curiosité… parfois. Non, je… ma motivation à « fouiner » venait de retomber comme un soufflet, pour tout vous dire.

Finalement, le jeune homme plongea son regard dans le mien et je le laissai faire, ne cherchant pas à masquer mon trouble plus que ça. C’était assez drôle la manière qu’il avait de me faire me sentir fragile lors de nos échanges visuels. D’autant que j’étais déjà légèrement à fleurs de peau… Disons que ça n’arrangeait rien.
Comment faisait-il ? … Pour changer si vite, pour se reprendre si facilement ? Moi-même je m’y attelais régulièrement mais… je ne pensais pas me débrouiller aussi bien que lui. C’était comme si… rien ne s’était passé, comme s’il n’avait jamais été obligé de se cacher totalement sous cette neutralité à laquelle je n’avais pas cru une seconde. Oui parce que même s’il m’arrivait d’être crédule je ne l’étais pas au point de croire en cette espèce d’indifférence à laquelle il aurait sans doute préféré que je crois ! Ce qui était compréhensible. Qui aimait étaler ses faiblesses, ses blessures au grand jour ? Certainement pas moi. Certainement pas lui, non plus.



« - … mais ce n’est pas compliqué à comprendre n’est-ce pas… » Fit-il, le regard magnifiquement animé.


Non, en effet. Ça me semblait même carrément évident. Il était amoureux d’elle. Au même titre que Stefan. Ils avaient aimé la même personne… Pas étonnant que ce soit « un peu » tendu entre eux. Il n’y avait rien capable d’unir ou de séparer plus que l’amour. S’ils s’étaient « battus » pour obtenir les faveurs de cette pauvre fille, leur mésentente prenait tout son sens… ainsi que les craintes et la jalousie de Stefan.
Je les plaignais. Sincèrement. Ça avait du être douloureux pour tous les trois. Elle qui devait être prise au milieu des deux, responsable sans le vouloir du déchirement des deux frères et eux… amoureux, forcés de se battre l’un contre l’autre… l’un d’eux étant fatalement condamné à souffrir. Ça devait créer une profonde entaille dans le lien de fraternité ce genre de merde… Oui, c’était vraiment le mauvais plan… tomber amoureux de la même personne. Je veux dire… ça gâchait l’amitié, peu importe sa forme ou sa force.

Il n’y avait qu’à voir Mike et Stefan. Je voyais bien que mon ex l’appréciait… le respectait même… mais il ne pouvait pas réellement s’entendre avec lui. Parce qu’il convoitait la même personne. Ça me faisait de la peine quand j’y pensais alors je n’osais imaginer ce que cette Elisabeth avait du ressentir à éloigner ainsi les jumeaux. Surtout des frères quoi… Bon, j’ignorais s’ils s’entendaient ou non avant ça, mais c’était probablement le cas vu la façon dont Stefan avait chanté ses louanges au centre commercial.
Pff… Ça m’avait tout l’air d’un triangle amoureux qui avait mal tourné… et qui avait du détruire ou du moins abîmer la bonne entente des deux jeunes hommes…

En fait, ça n’avait pas vraiment de sens. L’issue était assez évidente. Elle avait choisis Stefan puisque Damon lui-même en parlait comme de son ex… mais alors pourquoi de eux deux c’était « l’élu » qui semblait garder en lui le plus de rancune ? Difficile à dire. D’ailleurs, peut-être jute que mon interlocuteur savait mieux faire abstraction de ce genre de chose… du moins en présence d’autrui.
Ça craignait quand même. Pour Damon, je veux dire. Si Elisabeth avait préféré Stefan, il ne pouvait même pas se tourner vers l’excuse du physique puisqu’ils avaient exactement le même. Ce qui avait du troubler la demoiselle… un peu comme ça me troublait aujourd’hui malgré leur mentalité très différentes. Sauf que moi, je n’avais pas eu le problème. A l’époque où j’étais tombée amoureuse de Stefan, il n’existait qu’en « un seul exemplaire ».

Enfin, on n’aimait pas quelqu’un pour son physique et elle avait forcément eu une préférence, fais un choix… Mais aujourd’hui… elle était morte et Stefan et Damon en souffrait. C’était injuste ce qui était arrivé… Même si au final, j’en « profitais ». J’étais bien la seule, d’ailleurs. Vu le comportement de Stefan, elle devait lui manquer… Si elle n’était pas morte, il ne se serait certainement jamais intéressé à ma personne. Cela dit, là maintenant tout de suite, j’avais du mal à m’en réjouir et à prendre les choses du bon côté… à adopter un point de vue positif. J’étais juste… chagrinée. Pour nous quatre.



« - … quant à savoir lequel de nous deux elle a choisi… je suppose que Stefan aurait une réponse différente de la mienne… » Déclara-t-il, semblant avoir déchiffré mes pensées.


Je… je ne comprenais pas bien, là. Il l’avait dit lui-même, non ? « L’ex de Stefan. », c’était ce qu’il avait dis, je n’avais pas rêvé !
A moins qu’elle ait, comme moi, rencontré Damon après… Une option que j’envisageais difficilement et avec un certain écœurement. Abandonner quelqu’un au profit de son jumeau c’était… un peu cruel, non ? Je sais bien qu’on ne choisit pas ses sentiments et encore moins celui-ci mais tout de même ! Ou bien, elle était peut-être tombée amoureuse des deux et elle avait souhaité les « conserver » en même temps. Heu… non c’était encore pire… et bien au delà de l’égoïsme ! En fait, elle aurait très bien pu tomber sous le charme de Damon après être sortie avec Stefan, ce que je trouvais assez ignoble.
Néanmoins, le garçon avait dit qu’il était content de voir Stefan sourire à nouveau en sachant à quel point cette rupture l’avait détruit. Il était donc assez probable que ça se soit passé ainsi… qu’elle se soit finalement tournée vers Damon… Pauvre Stefan…

Non, ça ne servait à rien ! Je me faisais des schémas sans avoir de solutions, ça ne rimait donc à rien du tout ! Comment est-ce que j’étais censée prendre cette réplique ? Est-ce que ça voulait dire qu’ils n’étaient pas d’accords sur la question ? Pourtant, ça me semblait assez simple à moi. Je veux dire, il n’y avait pas à tortiller : soit elle aimait l’un, soit elle aimait l’autre. Elle ne pouvait pas aimer les deux à la fois. Son choix avait du… non, aurait du être suffisamment clair alors… qu’est-ce que ça signifiait ?
En outre, est-ce qu’il m’invitait à demander le reste à Stefan ? … C’était possible. Il estimait peut-être que ce n’était pas à lui de dire tout ça. Toutefois, je crois que j’aurais aimé entendre sa version des faits…

Puis soudain… plus rien. Plus de réflexions douloureuses qui n’en finissaient plus… Juste deux petites flammes azurés qui me brûlaient toute entière… Une nouvelle fois, je fus complètement subjuguée par ses prunelles et par la lueur presque… insolente… voir limite indécente qui y dansait. Une danse aussi sensuelle qu’hypnotisante… J’étais prise au dépourvue, il faut dire. Je ne m’attendais pas à ce que son regard se fasse brutalement si… profond. C’est vrai, moi je le croyais encore dans ce gouffre de désespoir dans lequel il avait chuté un peu plus tôt alors…
Et puis, je ne savais pas trop comment interpréter cette intensité dévorante… suffocante qu’exprimaient ses iris si captivants… Est-ce que c’était pour Elisabeth dont le souvenir avait parut si vivant chez lui ou… à moi ? Il s’embrouillait peut-être… Oui, il devait avoir du mal à faire la part des choses soudain parce que… ce n’était pas le genre de regard que l’ont été censé faire à une quasi-étrangère et encore moins à l’amoureuse de son frère !
Pourtant, ce n’était pas la première fois, n’est-ce pas ? Lors de notre première rencontre déjà. Je ne savais pas ce que ça signifiait mais… ça me mettait mal à l’aise. Oh, c’était très beau, presque… irrésistible mais… je percevais que ce n’était pas « anodin ». Cela dit, pour l’heure, je préférais mettre ça sur le compte de son trouble précédent. C’était plus… rassurant…

Et soudainement, il changea presque du tout au tout. Il aurait vraiment fallut qu’il prévienne avec de faire ce genre de truc hein… Je peinais sincèrement à le suivre. Ce n’était pas possible un tel lunatique franchement ?!
En effet, envoler son sérieux et son intensité d’il y a quelques secondes. Non à présent, il affichait un air tranquille, bien plus détaché. Cependant… je crois que je comprenais ce qu’il essayait de faire. Il voulait se reprendre, chasser toutes ses remémorations qui lui faisaient mal. Je comprenais, je… respectais ça.



« - Mais c’est le passé maintenant, Stefan est sans doute passé à autre chose… » Acheva-t-il avec un sourire chaleureux…


C’était… Tout d’abord, c’était gentil. Il disait ça pour me réconforter, sans doute. Me rassurer quant aux sentiments de Stefan et c’était une attention qui me touchait. Vraiment. Même si… je n’étais pas certaine de pouvoir le croire. Il se baladait quand même avec cette bague et… Mais après tout ne m’avait-il pas dis qu’il avait retrouvé le sourire grâce à moi ? … Je… je ne savais plus trop quoi penser, à vrai dire. J’étais perturbée et je ne savais plus trop à quoi m’en tenir en ce qui concernait mon petit-ami. Il m’avait mentit et ne cessait de me faire des cachotteries mais… je restais convaincue que son ressentit pour moi était véritable, lui… Bref, c’était… compliqué. Et ne me dîtes pas qu’il me suffisait de le décompliquer car c’était loin d’être aussi simple. Ça ne l’était jamais quand il s’agissait des Whitehorth et j’aurais largement le temps de le découvrir… mais… on verra ça plus tard.

Ensuite, je n’étais pas certaine qu’il le croit lui-même. C’était le passé maintenant ? … Oui mais encore ? … Je… En fait, je ne savais pas si c’était récent tout ça ! Ça aurait pu dater d’un an comme de cinq, qu’est-ce que j’en savais ? Mais c’était encore bien présent dans leur tête à tous les deux si vous voulez mon avis.
D’autant qu’il ne parlait que pour son frère là. Il ne s’incluait pas dans le lot et… ça me donnait une idée assez précise d’où il se situait vis-à-vis de tout ça. Lui… lui il n’était probablement pas passé à autre chose. Il n’avait pas oublié, lui…, pas que ce soit le cas de son jumeau hein, mais disons qu’il admettait, sans même s’en rendre compte sûrement, que pour sa part il n’avait pas tourné la page. Alors ça me faisait bien rire son « c’est le passé maintenant » car il était clair qu’il ne le pensait pas. Enfin, rire… façon de parler hein… Parce que, croyez-moi, ça donnait plus envie de pleurer que de rire.

Je l’observais quelques secondes, en proie à indicible mal être. C’était… assez pénible pour moi… même si ça devait être bien pire pour lui. Toutefois, je fus incapable de soutenir son regard plus longtemps et je détournai la tête, posant mon regard sur le sol.


« - Sans doute… » Répétais-je d’une voix plus triste et un peu plus amère que je ne l’aurais souhaité… un peu… fataliste aussi. Quelle ironie.


Je ne savais pas si je disais ça plus comme un « sans doute ? » du genre « quoi seulement sans doute ?! ». Ou si j’acquiesçais à ce qu’il venait de dire… dans un registre plus comme « oui, tu as certainement raison. » Plus cette dernière option, je pense.
Oulà… vive le désespoir franchement… Ce n’était décidemment pas la joie cette conversation… mais je l’avais bien cherché au fond.

Je m’éloignai ensuite de quelque pas, me plaçant face à la table. J’y ancrai mon regard, replaçai mes cheveux, m’emparai de l’une des serviettes que j’y avais jeté pêle-mêle avant de commencer à la replier. En fait, c’était plus pour me donner une contenance qu’autre chose.
Je lui jetais alors un petit regard, lui offrant un sourire que j’aurais voulu amical mais qui ne me parut pas très convaincant… un peu trop déprimé sans doute.


« - Mais… je suppose que ce genre de chose c’est toujours un peu… comme si ça s'était passé hier… » Ajoutais-je sans le regarder, toujours occupée sur cette maudite serviette, sans me départir de mon sourire un peu… mélancolique.


Pour tout vous dire, je n’étais pas du tout concentrée sur ce que je faisais et il me fallut au moins trois tentatives avant de parvenir à la replier correctement.
Quant à ce que j’avais dis… là-dessus, je savais de quoi je parlais. Pour moi, c’était du vécu. Il faut dire que j’avais souvent eu l’impression que je ne pourrais jamais passer à autre choses après l’accident. Stefan m’avait aidé. Mais ça restait. Et quand j’y repensais réellement, j’avais l’impression que ça s’était déroulé la veille.

Je relevais alors la tête, prenant conscience de ce que je venais dire.


« - Heum… » Fis-je pour moi-même, en fermant les yeux comme si j’avais dis une chose que je n’aurais pas du dire ou… une chose de stupide, une moue un peu ennuyé flottant sur mes traits.


Pour ne rien vous cacher, j’étais gênée. Déjà parce que je n’aimais pas la note de « c’est du vécu » qu’avais prix ma phrase. Je n’avais aucune envie de repenser à ce genre de choses… et encore moins de les dires… les partager. Remarquez ça aurait été un juste retour du bâton. Je l’avais forcé à se remémorer celle qu’il aimait, après tout.
Quoi qu’il en soit, je ne voulais pas faire celle qui pleurniche d’un seul coup, sans raison. D’ailleurs, je n’avais pas du tout dis ça pour ça… je m’étais plutôt parlée à moi-même, en vérité. Et ensuite, je ne voulais pas sombrer totalement dans la déprime. Notre conversation était suffisamment sombre comme ça, bon sang !

Un petit rire sans joie et bien représentatif de mon trouble m’échappa alors avant que je ne rouvre les yeux.
Je tournais la tête ensuite vers lui, prenant une petite inspiration comme pour m’encourager à dire ce que je voulais dire. Ce que j’avais la certitude de devoir lui dire.


« - Ecoutes, Damon, je… je ne voulais pas te forcer à… à remuer des souvenirs douloureux… Je regrette… »


Nouveau coup d’œil à la nouvelle serviette sur laquelle je m’acharnais. Puis, je reportai mon regard sur lui.


« - Mais… Ça vaut ce que ça vaut, hein, mais… je te remercie. » Repris-je avec une certaine gratitude. « Et aussi… »


Je m’interrompis un instant, m’humectant nerveusement les lèvres avant de plonger mes prunelles droit dans les siennes, ne réalisant pas vraiment l’intensité que je plaçais dans ces dernières… ni la sincérité palpable qui teinta ma voix :


« - Je suis désolée… à propos d’Elisabeth… »


J’aurais difficilement être plus honnête. J’étais véritablement désolée. Ma compassion n’était pas feinte. Pas besoin de mentir ou de tricher cette fois.
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Damon Whitehorth

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MessageSujet: Re: Avoir les crocs [pv Elena]   Avoir les crocs [pv Elena] EmptySam 17 Oct - 18:38

J’avais fait pas mal de révélations… la pauvre Elena en avait eu pour son argent cette fois, on ne pouvait pas dire le contraire là, vraiment… D’ailleurs, ce n’est pas tout à fait exact, puisqu’elle n’avait rien donné en retour pour mériter ça… elle allait bien me donner une petite récompense pour ça, non ? Enfin, pas que je sois pressé, puisque de toute manière, je savais très bien quel cadeau elle allait m’offrir… j’avais ma petite idée sur la question, mais ça allait devoir attendre plus tard dans la soirée… toutefois, ça risquait de me plaire, si ça se passait comme je le pensais… et l’espérais surtout… nous verrions bien hein…
Quoiqu’il en soit, je n’avais pas été avare en récits sur… notre vie précédente… notre vie à l’époque où tout avait commencé… et je ne m’en félicitais pas forcément… vu comme ça m’avait… troublé, oui, je crois que le terme est bon… disons simplement qu’évoquer tout ça n’était jamais sans conséquence… et je le comprenais sans problème maintenant.

Mais est-ce que… ça m’avait fait du mal ou du bien… ? Parler d’Elisabeth je veux dire… Je n’aurais su le dire pour être tout à fait honnête… un peu des deux sans doute. Ça m’avait en quelque sorte soulagé, de pouvoir parler de ça à quelqu’un, de ce que je ruminais… même si j’aurais préféré pouvoir raconter toute l’histoire pour me décharger de ça rien qu’un peu… Mais de l’autre côté, ça me blessait encore tellement. Ces moments me permettaient de réaliser que la blessure était toujours là, à vif… je ne m’en étais pas totalement débarrassé… loin de là même.
Mais j’avais tout de même bien fini… après tout, la séquence émotion avait été sympathique, mais je n’en oubliais pas les raisons de ces explications pour autant… j’étais là pour malmener l’esprit embrouillé d’Elena… et je comptais bien me mettre au diapason, jusqu’au bout… du coup, j’avais placé une jolie phrase pour terminer… Stefan était sans doute passé à autre chose… mais oui… il était tellement passé à autre chose qu’il portait toujours sa bague, qu’il s’énervait lorsqu’il la perdait, et il tenait tellement à Elena qu’il lui avait caché tout de sa vie… notamment ce que j’avais raconté moi…
Pas de doute, elle était assez intelligente pour réaliser que ça n’était pas le cas, il n’était pas passé à autre chose. Heureusement pour moi par contre, elle n’était sans doute pas assez intelligente pour comprendre que je disais ça justement pour le lui faire comprendre… c’était monstrueusement ironique derrière mon masque chaleureux de sincérité…

La demoiselle, elle, m’observait avec… une nervosité palpable… d’ailleurs, au bout de quelques secondes à peine, elle détourna les yeux, fixant le sol plutôt que de me regarder en face… incapable de soutenir mon regard apparemment… quoi chérie ? Tu doutais tellement de ton couple que tu n’étais déjà plus capable d’affronter mes iris… ? Oh, ce n’était pas drôle franchement… Il avait été si facile de la faire vaciller… je reprenais du poil de la bête grâce à ça et jugeais sa réaction… délicieuse… elle était perturbée…


« - Sans doute… » Répéta-t-elle avec tristesse.


La pauvre enfant… Etait-ce de la fatalité que je percevais… ? Oh, comme c’était mignon… elle finissait par me reconnaître raison… comme je le lui avais dit une semaine plus tôt, les couples étaient voués à l’échec, quoiqu’on y fasse… c’était inévitable… et à l’entendre là, si… résignée, je doutais que le sien avec Stefan dure encore pendant de longs mois… quelques jours, voire de petites semaines grand maximum, auraient raison d’eux… ils s’effondreraient lamentablement… comme tout le monde… l’amour après tout… c’était très surfait, et plutôt inutile, quand on y réfléchissait… alors autant se débarrasser de ce fardeau le plus vite possible mon ange… tu verras, c’est un poids en moi sur la conscience, qu’on le veuille ou pas.

La jeune fille ne tarda pas à s’éloigner, en direction de la table. Une table qu’elle atteignit rapidement. Ce qu’elle devait se sentir mal… la pauvre… tant de choses à encaisser, ce ne devait pas être facile… et encore, je n’avais pas parlé de la partie la plus intéressante… la partie vampirique du truc quoi… parce que le gros évènement de notre existence, c’était quand même ça, que ça nous plaise ou pas… on devait bien s’en accommoder, n’en déplaise à ce cher Stefan, qui tentait de se faire passer pour un stupide petit lycéen… Ça, ça l’aurait vraiment ébranlé la petite Elena… donc elle pouvait quand même s’estimer heureuse que je ne lui aie pas déballé la vérité, toute la vérité, rien que la vérité… et je laisse tomber tout le côté je le jure machin…

Mes yeux glissèrent légèrement sur la demoiselle, trouvant la vue toujours aussi agréable, avant que je ne me décide à la rejoindre près de cette table… elle tentait vainement de replier une serviette, et… c’était assez misérable à voir… la malheureuse… ça lui faisait encore plus de mal que je l’avais imaginé apparemment… vous me direz, tant mieux hein… Je vins donc m’asseoir à cette même table, recevant un petit regard et un sourire… particulièrement déprimé et déprimant… oh, si c’était pour me sourire comme ça, tu pouvais t’en abstenir hein, c’était pas la peine, vraiment… Bon, je me doute bien que c’était pas méchant, mais tout ça la dépassait avec une telle force… il fallait qu’elle lâche un peu prise… sinon elle allait nous faire une crise de nerfs avant la fin de la soirée à ce rythme là… et on serait tous sur la sellette là… et j’avais vraiment pas besoin de ça…


« - Mais… je suppose que ce genre de chose c’est toujours un peu… comme si ça s'était passé hier… » Ajouta-t-elle en continuant de s’acharner sur sa serviette, pendant que je m’asseyais à table.


C’était vrai…
Malheureusement, c’était complètement vrai… même si j’aurais préféré que ce ne soit qu’un mensonge pur et simple. Le meurtre d’Elisabeth… l’erreur fatale de mon frère, je m’en souvenais si bien que je me rappelais encore ma fureur ce jour là… la colère qui m’avait envahi et la rage qui s’en était suivie… je n’oubliais rien… ni le visage d’Elisabeth, ni l’air dévasté de mon frère quand il m’avait annoncé ce qui s’était passé… tout ça était profondément gravé dans ma mémoire et… je ne l’oublierais sans doute jamais… c’était ancré en moi à présent.
Mais… se le faire rappeler ainsi était douloureux… j’aurais préféré qu’Elena s’abstienne de ce genre de remarques, honnêtement. Pendant ce temps, elle terminait enfin de replier sa première serviette… wouhou, félicitations ! ah non en fait… j’avais cru qu’elle avait réussi, mais pas du tout en fait…
Pourtant je… plongée dans ses souvenirs comme elle semblait l’être, je supposais qu’elle ne le disait pas pour moi… pas uniquement du moins. Ses parents. Le jour où Stefan l’avait sauvée, elle avait perdu ses deux parents… et ça remontait à quelques mois à peine… moi, quelques mois après la perte d’Elisabeth, j’étais un vrai démon, je tuais sans foi ni loi, complètement pris de furie… donc elle était pas mal pour gérer ça… même si n’importe qui aurait vu qu’elle ne s’en était pas totalement remise… elle avait été dans la voiture avec eux après tout… ce qui devait être dur à oublier ensuite…
Bref, elle avait l’air… profondément triste d’un coup et… j’eus bien envie de la prendre contre moi… quoi, je pouvais être rassurant moi aussi ! Bien sûr que si !
Elle releva alors la tête, l’air de seulement se rendre compte du blanc qu’elle venait de laisser passer…


« - Heum… » Commença-t-elle avec une mine ennuyée, avant qu’un petit rire sans joie ne lui échappe. « - Ecoutes, Damon, je… je ne voulais pas te forcer à… à remuer des souvenirs douloureux… Je regrette… » S’excusa-t-elle ensuite.


Et de nouveau, elle repartait à l’assaut de sa serviette… Cette fille était incorrigible. En tout cas, c’était bien une humaine ça… c’était tout à fait leur genre… faire ce coup là, ça leur ressemblait tellement… désolé, je ne voulais pas te forcer à remuer des souvenirs douloureux… ce qui était totalement faux bien sûr… elle l’avait voulu, en son âme et conscience même. Elle avait cherché à apprendre la vérité, même en sachant que ça pourrait me faire souffrir… et après mes premières révélations, elle avait compris ce que ça me faisait… mais ça ne l’avait pas empêché de continuer à m’assommer de questions… comme sur ce qui était arrivé à Elisabeth, ce genre de choses… Elle s’était montrée véritablement cruelle et sans pitié avec moi, alors même si elle le pensait sincèrement… je n’y voyais pas vraiment l’intérêt, puisqu’elle n’avait pas hésité au moment de les poser, ces questions… où était donc la différence maintenant… ? J’avais un peu de mal à la suivre… et je ne savais pas trop comment prendre ça… le prendre à la rigolade genre ça m’atteint pas, accepter ses excuses poliment, ou lui dire franchement que les excuses ne valaient pas grand-chose maintenant qu’elle m’avait harcelé avec ses questions… mais après tout, je le lui avais promis hein… tout ce qu’elle voudrait… quoiqu’elle me demande, je répondrais avec sincérité… alors je le faisais, et je n’allais pas commencer à pleurnicher, je l’avais voulu.
Elle s’évertuait encore et toujours à plier cette serviette mais… ça ne voulait pas visiblement… bien vite, elle s’en désintéressa donc au profit de… moi, un sujet nettement plus intéressant, je devais bien le reconnaître.


« - Mais… Ça vaut ce que ça vaut, hein, mais… je te remercie. Et aussi… » Me lança-t-elle, apparemment… reconnaissante, avant de s’interrompre brusquement.


Merci… ?
Elle me remerciait… ? C’était… assez étrange… je crois que depuis que j’étais vampire, c’est bien la première fois qu’on me disait merci… je n’y étais plus habitué moi, et… c’était vaguement gratifiant… d’avoir l’impression d’avoir aidé, servi… même si ça avait du me coûter pas mal hein… la séance de souvenirs tristounets, je m’y mettrais pas toutes les semaines non plus hein… alors j’aimais qu’elle apprécie mon geste… puisqu’il n’allait pas se reproduire de sitôt… qu’elle prenne ce que je lui donne et point.
Bref, elle s’était surtout… arrêtée en plein milieu de sa phrase… elle était reine du suspens ou quoi ?! Pourquoi il fallait toujours qu’elle fasse ça ?! Si c’était pour se faire désirer, c’était réussi, parce que je la désirais vraiment fort vous savez… ces remémorations n’avaient en rien gâché mon envie de la retourner le plus tôt possible, et cette cuisine aurait été une si bonne option… malheureusement, il me faudrait plus de temps que ça pour mener ma tâche à bien…
Je restais donc, comme souvent, je ne vous le cache pas, suspendu à ses lèvres… qui s’humectaient comme toujours dans ce geste si… allumeur, que je jugeais toujours aussi puissant…
Ses prunelles plongèrent alors de manière inattendue dans les miennes, me… fascinant par leur intensité folle… elle acceptait souvent qu’on se regarde les yeux dans les yeux mais… pour une fois, elle avait pris le contrôle, c’était elle qui dominait… et l’intensité dans son regard était… captivante… j’y restais prisonnier, ne cherchant même pas à me libérer de leur emprise… incroyable que ça m’arrive à moi… quand je vous disais que ses yeux étaient de pires en pires à force qu’on les voyait !!! Je mentais pas bordel !


« - Je suis désolée… à propos d’Elisabeth… » Conclut-elle, pleine de compassion et de sincérité.



… …
… … …

Je… je ne savais pas comm… pourquoi… ? Pourquoi s’excusait-elle… ? Parce que je l’avais perdu… ? Elle n’aurait pas plutôt du être triste pour Stefan… ? Moi, qu’est-ce que… ?
Pour l première fois, j’avais le sentiment qu’elle pensait un peu à moi, et pas seulement au Stefan de mes histoires… même si… c’était déroutant ! Je… je ne m’étais pas attendu à ce qu’elle s’excuse… moi je… n’avais pas besoin qu’on me plaigne ou qu’on vienne me consoler, j’étais assez fort comme ça… mais que… que c’était inattendu… et je me sentais particulièrement touché… Premièrement parce que ça remontait ces choses à la surface, qu’Elisabeth était toujours très présente pour moi et que je ne pouvais l’oublier, et ensuite… ensuite parce que sa compassion m’atteignait… mon cœur se serra brièvement… très brièvement lors de ses excuses… elle… avait de la considération pour moi et… je n’étais vraiment pas préparé à ça… c’était… assez dérangeant en fait.

Tout ça pour dire que je n’étais pas maître de mes émotions, ni de mes mimiques pour une fois… j’exprimais un air de profonde incompréhension, comme si j’avais été totalement surpris par ses excuses… j’étais pris de court, ce qui m’arrivait très rarement, et je me contentais de la fixer, totalement stupéfait par sa réaction… ça m’en enlevait les mots de la bouche et… du fait, je ne trouvais rien à répliquer, me contentant de l’observer sans mot dire.


« - Alors ce dessert… ? » S’inquiéta Jeremy, qui venait d’arriver à l’entrée de la cuisine.


Je tournais soudainement la tête vers lui, toujours dans ma confusion précédente… il me fallut d’ailleurs quelques secondes pour me reprendre, et mettre de côté cet étrange sentiment qui s’était emparé de moi… je me sentais… bien et mal à la fois… une émotion assez louche, qui m’avait vraiment fait peur pour tout vous dire… Je dévisageais le petit frère de la belle quelques instants avant de retrouver mes esprits, fronçant significativement les sourcils, comme pour me rappeler à moi-même que je ne devais pas me laisser atteindre aussi bêtement.


« - O… oui, il arrive. » Lui assurais-je en replaçant un sourire sur mon joli masque.


Une simple phrase qui sembla le réjouir, puisqu’il repartit illico au salon, nous laissant prendre le temps de le rejoindre… un temps qu’on ne prit pas vraiment, puisqu’on les rejoint rapidement dans cette fameuse pièce, désireux que j’étais d’écourter cet échange… qui avait été plus que troublant… surtout la fine n fait… j’y songeais encore… La soirée se déroula ensuite sans grands problèmes… l’ambiance était encore un peu tendue au début mais on parvint tous à se détendre assez rapidement… même Stefan, c’est vous dire… on finit donc par se dire au revoir, et je laissais les tourtereaux, me décidant à partir le premier pour ne pas gêner leurs au-revoir… après tout, un frangin qui vous observe, ça vous gêne quand même, fallait être honnête… même si ce n’était pas la vraie raison de mon départ, pour être franc.
Une fois au coin de la rue, je me changeais immédiatement en corbeau, et retournais sur mes pas en passant suffisamment haut dans les airs, allant tranquillement me poster sur la fenêtre de la chambre d’Elena… oh la jolie chambre de fille que voilà… d’ailleurs la demoiselle avait été assez aimable pour laisser la fenêtre ouverte… hein ? vous croyez que c’était vraiment une invitation à partager une nuit de doux plaisirs physiques… ? Oh arrêtez de me faire des fausses-joies, je vais être déçu après… moi je ne voulais pas grand-chose de toute manière… juste la voir essayer la robe que je lui avais offerte… si accessoirement elle devait se mettre en petite tenue, ce n’était qu’un bonus, c’est tout… quant à la super nuit, fallait pas rêver non plus coco-rbeau… corbeau… bon okay, c’est nul…
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Elena Winters

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Avoir les crocs [pv Elena] Empty
MessageSujet: Re: Avoir les crocs [pv Elena]   Avoir les crocs [pv Elena] EmptyDim 18 Oct - 1:27

Allait-il comprendre ce que je voulais dire ? Je me le demandais… tout en l’espérant. « Je suis désolée… à propos d’Elisabeth. » Je l’étais véritablement. Pour plusieurs raisons.
Pour lui d’abord. Lui qui l’avait perdu et en souffrait visiblement encore. Lui qui n’était pas passé à autre chose si on s’en fiait à ses propos… Lui qui l’aimait probablement toujours…
C’était triste… deviner sa douleur et tout ça… Ça m’atteignait plus que je ne savais l’expliquer. Déjà d’ordinaire, je détestais voir les autres souffrir mais là c’était pire. Peut-être que leur ressemblance m’embrouillait encore mais… assister à ce spectacle était douloureux pour moi.
Pourquoi fallait-il que la grande faucheuse se montre toujours si cruelle envers les vivants qu’elle laissait dans son sillage ? …

Pour elle ensuite… parce que ce qui lui était arrivé été horrible et injuste – deux définition même de la mort hélas – et parce que c’était un destin tragique que je ne souhaitais à personne et que nul ne méritait. Un destin entremêlé à celui des jumeaux et qui semblait avoir considérablement joué dans ce qu’ils étaient aujourd’hui ainsi que dans leur relation. Même disparue, sa trace persistait sans doute au cœur même de leur liaison fraternelle.
Ni l’un ni l’autre ne l’avait oublié et, même de là où elle était, c’était flatteur. Oui, c’était probablement la preuve qu’il s’agissait d’un être d’exception… Malheureusement, j’aurais été bien en peine de l’envier ou de la jalouser désormais. Elle n’était plus là, n’avait plus droit à Stefan ou… ou à Damon… Bref, quelque soit son choix, elle avait été emmené loin d’eux. Au final, c’était elle qui devait me maudire de là haut. J’avais « acquis » ses privilèges désormais. C’était moi qui avait droit de serrer Stefan contre moi ou de l’embrasser quand l’envie m’en prenait. Cela dit, je ne pouvais pas non plus regretter ça, vous vous doutez bien. Cela dit, je ne me réjouissais quand même pas de ce qui lui était arrivé. Je n’étais pas… mesquine à ce point là.

Et puis enfin et bien sûr pour Stefan.
Les deux frères avaient vécu la même chose, le même drame… Bon, je ne me serais pas risquée à graduer leurs degrés de souffrance respectifs… mais… je pense qu’ils devaient être à peu près équivalents. Que ce soit l’un ou l’autre, ils avaient perdu la fille qu’ils aimaient et ça n’avait pas grand rapport avec le choix de cette dernière là.
J’étais parfaitement capable d’imaginer la peine que ça devait infliger, de deviner l’effet que ça avait eu sur mon petit ami et d’en avoir de la peine pour lui. Ce n’était pas différent pour Damon. Il avait enduré les mêmes tourments et j’en avais bien conscience. Donc oui, j’étais désolée pour lui au moins autant que pour Stefan et je ne m’en étais pas caché.

Vous savez, des fois, on s’excuse sans vraiment y penser, sans que la chose ne compte réellement à nos yeux. On dit juste « pardon » par pure forme ou par politesse… Mais là, ce n’était pas le cas. Et… j’aurais voulu qu’il s’en rende compte. J’étais désolée de ce qui était arrivé. Je n’avais strictement rien à voir dans sa disparition, aussi ne me la reprochais-je pas. Non, ce n’était pas ce genre d’excuses. Je ne cherchais pas à demander pardon… simplement à lui faire partager cette inévitable compassion qui m’étreignait.
Ce n’était pas des excuses comme celles que je lui avais présenté pour l’avoir contraint à ressasser un passé pénible. Dans le cas présent, je regrettais, certes, mais j’étais en grande partie responsable alors… la signification était tout autre. Rien à voir avec ma dernière phrase, donc.

D’ailleurs cette dernière s’adressait à lui en tant que personne à part entière et non pas seulement en tant que mine d’informations… Quoi ? Je n’étais pas dénuée de cœur non plus ! Et je n’étais pas totalement intéressée et égoïste… Sinon… sinon je n’aurais pas culpabilisé ainsi. Ce n’était pas dans mes habitudes d’utiliser les autres pour parvenir à mes fins… pas du tout… et encore moins de passer outre leurs sentiments… Je craignais pourtant de m’être comportée ainsi. Tout ça pour lui. Pour Stefan. Je l’aimais tellement… notre couple me tenait tellement à cœur. Je crois que j’aurais fais n’importe quoi pour le sauver… et pour l’instant la seule façon que j’avais trouvé de le faire c’était d’apprendre à le connaître au travers de Damon. Pourtant c’était lui qui m’avait soufflé la solution, lui qui s’était proposé à me répondre… sinon, je n’étais pas du tout certaine que j’aurais osé me tourner vers lui…

En tout cas, contrairement à ce que j’avais pu laisser croire… j’avais… j’avais de la considération pour lui. Il n’était pas que le frère de Stefan, je ne l’oubliais pas. C’est vrai que je m’étais « servie » de ses connaissances pour mieux cerner son jumeau mais ça ne signifiait pas qu’il n’avait pas la moindre valeur ! Je veux dire… il m’avait été utile mais même s’il ne l’avait pas été, j’aurais eu de la peine pour lui… S’il n’avait été qu’une transition pour me permettre d’atteindre Stefan… je n’aurais probablement pas été aussi affectée par son chagrin. Simplement, je ne le connaissais pas. Si ça avait été le cas, j’aurais eu plus de réticences à l’interroger comme je l’avais fais. Enfin, je ne l’avais pas harcelé non plus ! Je lui avais juste demandé le rapport entre ses bagues et Elisabeth et ensuite ce qu’il lui était arrivé. Deux misérables questions, c’est tout… C’était déjà trop ? … Sans doute.

Quoi qu’il en soit, je ne savais pas quoi ajouter. Je crois que tout était dis. Peut-être le pensait-il aussi car les secondes s’égrenaient, silencieuses et… anormalement intenses pour moi. Mais ça ne me gênait pas vraiment pour une fois. Je patientais simplement, toujours plongée dans son regard éclatant. En fait dans ce genre d’échanges, je ne prenais pas vraiment conscience du temps qui s’écoulait.
En revanche, il me paraissait soudain incroyablement vulnérable. Je ne saurais bien vous le décrire mais j’eu la brusque sensation de me trouver en face de… d’un petit être perdu et blessé ? C’est exagéré mais à peu près ça.

Immobile sur sa chaise, il me fixait avec une incompréhension palpable qui… me touchait réellement. Il ne semblait pas comprendre pourquoi j’avais dis ça… ou peut-être pourquoi je le pensais, le ressentais même… Difficile à dire. Mais moi ça me chamboulait au-dedans. Il paraissait ne pas savoir comment prendre ça, comment réagir. C’était mignon… incompréhensible aussi.
C’était absurde mais sa réaction me donnait le sentiment que… que j’étais la première à lui dire quelque chose comme ça… à montrer une compassion sincère envers lui… Ce qui était complètement ridicule ! Il me semblait assez évident que je ne devais pas être la première à m’intéresser à lui et à ses sentiments… j’imaginais sans mal le nombre impressionnant de femmes à qui il avait du faire tourner la tête lors de ses innombrables voyages. D’autant que jusqu’ici, je n’avais pas été un modèle de considération envers lui… Alors quoi ? Est-ce que c’était l’évocation de celle qui l’aimait, le fait que je sois réellement désolée de ce qui leur était arrivé à tous les trois qui le plongeait dans un tel état ?

Vous l’aurez compris, sa surprise m’était relativement inconcevable. C’était comme si je l’avais complètement pris de cours et je… je ne saisissais pas bien ce que j’avais pu dire de si étonnant, de si troublant… Pourtant, bizarrement je n’étais pas mal à l’aise, ne regrettais pas mes propos. Au contraire, je restais relativement sereine, l’observant en silence sans que mon regard ne se détourne où ne change. A cet instant, il ressemblait un peu à Stefan lors de nos premières conversations, quand il paraissait surpris par tout ce que je disais. Pourtant, ça ne me faisait pas le même effet. Il semblait… un peu perdu et… confus aussi…
Et… il ne disait toujours rien. Ni moi, d’ailleurs.

Mais brusquement la… « magie » ? … de l’instant fut brisée par une voix familière qui s’éleva depuis l’encadrement de la cuisine. Jeremy… Evidemment. Je dois dire que son intervention me frustra très nettement. Parce que j’avais… envie d’aller plus loin, de comprendre cet instant de flottement qui nous avait surpris l’un et l’autre… parce que je voulais qu’il dise quelque chose… Oui, je crois qu’au fond je voulais que notre échange se poursuive. Pas forcément sur le sujet pénible de l’ex de Stefan mais… je ne sais pas… j’avais envie de découvrir un peu plus de lui et de cette personnalité qui m’échappait encore mais qu’il me semblait avoir entrevue au cours de cette insolite minute qui venait de s’écouler plus que je ne l’avais fais de toute la soirée. Ça m’avait paru… intense… Est-ce qu’il l’avait ressenti lui aussi ou est-ce que j’hallucinais complètement ?

Malheureusement, toutes les bonnes choses ont une fin… D’ailleurs est-ce que c’était vraiment une bonne chose ? Je ne savais le dire, que ce soit en ce qui me concernait ou en ce qui le concernait lui.
Au-delà de ça, j’eu toute les peine du monde à me raisonner : je n’avais pas à me sentir prise en faute ! Je n’avais rien fait de mal. Mon frère n’avait rien interrompu du tout ! Juste une conversation entre deux connaissances… étrange et… vaguement profonde mais juste une conversation… Damon était notre invité après tout, j’avais bien le droit de lui parler, ça n’impliquait rien du tout ! Même si nous étions seuls, tout les deux ! … Pas la conscience tranquille ? … Noon, vous croyez ? Allez comprendre pourquoi, vous…



« - Alors ce dessert… ? » Disait-il, aussi impatient qu’à l’accoutumé même si sa voix me parut très très légèrement inquiète.


Soit je me faisais des idées, soit je m’étais absentée depuis plus longtemps que je ne le pensais… Plus que prévu en tout cas. Pourtant, nous ne discutions pas depuis très longtemps me semblait-il.
Bref, le regard de mon interlocuteur m’échappa pour se porter vivement sur mon frère. Un peu à regret, je l’imitais. Il nous observait tranquillement, un petit sourire aux lèvres qui me faisait remettre en question l’hypothèse d’une quelconque angoisse. Il avait juste été motivé par son insatiable estomac, rien d’autre. Tant mieux… ou tant pis. Enfin, j’me comprends.

Je ne m’attardai pas sur lui, me réintéressant au charmant profil de Damon. Il me sembla le voir froncer légèrement les sourcils mais je n’en étais pas complètement sûre. D’ailleurs la seconde d’après son traditionnel sourire refit surface sur ses traits d’une insolente perfection. Un sourire qui avait l’air parfaitement sincère mais qui… ne me convaincue qu’à moitié.



« - O… oui, il arrive. » Lui assura-t-il alors.


Je notais toutefois la petite hésitation qu’il avait eue… Est-ce que je l’avais déjà entendu chercher ses mots avant ça ? Je n’en avais pas le souvenir. Mais ce n’était pas très significatif, au fond.
Convaincue par cette réplique, mon frangin s’éloigna avec sa nonchalance habituelle, rejoignant Stefan au salon…
Oh mon Dieu, Stefan ! C’était incroyable, il… il m’était sorti de l’esprit. Avec tout ça, l’air déconcerté de son jumeau, je… je l’aurais presque oublié ! Sauf que je ne m’en rappelais que trop bien à présent. Stefan et sa bague, Stefan et ses mensonges… Stefan et sa tristesse… Stefan et cet ancien triangle amoureux… Comment avais-je fais pour éclipser momentanément tout ça de mon esprit ? Je… Je l’ignorais mais… en un sens, ça faisait du bien. Un peu de répit pour mon cœur torturé… Même si, au final, j’en étais au même point.

Quoi qu’il en soit, Damon ne tarda pas à lui emboiter le pas sans rien ajouter. Il ne semblait pas désireux de prolonger notre discussion… contrairement à moi. C’était dommage mais… certainement mieux ainsi. C’est sur cette espèce de conviction que j’essayais d’acquérir que je rejoignis mon bien aimé, prenant place à côté de lui cette fois. Il parut soulagé de me voir et… un peu anxieux aussi. Je le gratifiai d’un sourire que j’espérais rassurant et puis… et puis le dessert fut servi. Le gâteau était délicieux et j’en félicitais d’ailleurs le jeune homme, pas pour ses talents culinaires hein, il n’avait fais que l’acheter… mais pour son choix judicieux.
En résumé, l’atmosphère était moins tendue et heureusement. Stefan ne desserrait quasiment jamais les dents mais il ne semblait plus aussi crispé, aussi proche de la crise de nerfs… ou d’angoisse, au choix. Quant à mon petit frère, il semblait passionné par Damon. Ils s’échangeaient régulièrement des sourires et je trouvais ça assez beau à voir.

Pour ma part, je restais relativement discrète. Je n’avais pas grand-chose à dire et… et surtout j’étais plutôt perturbée par tout ce qui s’était passé même si j’essayais de n’en rien montrer.
Cela dit, j’aurais sans doute du me montrer plus bavarde car quand j’étais trop silencieuse c’était une trahison en soi de mon état intérieur…
Heureusement, tout se déroula pour le mieux. En fait, dans l’ensemble la soirée avait été excellente… au delà de mes espérances du début même ! Et pourtant, m’étais avis que j’en conservais quelques séquelles pendant un bon moment…

En tout cas, après le dessert, Damon ne s’attarda pas. Il nous remercia poliment avant de se diriger vers la sortie de la maison. Je l’accompagnai alors jusqu’à la porte, au même titre que Stefan, probablement peu désireux de nous offrir un autre entrevue en tête à tête. Mon frère pour sa part ne du pas juger ça utile, s’étant contenté d’un petit signe de la main lorsqu’il avait quitté le salon.
Tandis que je lui disais au revoir, je me demandai combien de temps s’écoulerait avant que je ne le revois… Pas que ça me préoccupait hein ! … Mais bon… En tout cas, je présumais que le prochain repas ne serait pas pour tout de suite. J’allais laisser à mon cher et tendre le temps de souffler et de se remettre de ses émotions… et à moi aussi, pour ne rien vous cacher.

Immobile au pas de la porte, je l’observai tandis qu’il s’éloignait de cette démarche élégante que je lui connaissais déjà. Puis, un petit soupir m’échappa tandis que je refermai délicatement la porte. Mes prunelles figées sur le bois de la porte se perdirent légèrement dans le vague avant que je ne fasse volte face et qu’elles viennent s’ancrer sur le garçon, moins d’une seconde plus tard. Je le gratifiai ensuite d’un sourire destiné à supprimer le pli soucieux de son front auquel il répondit sans conviction.
M’en contentant, je retournai à la cuisine et un sourire désabusé m’échappa en posant les yeux sur les serviettes toujours en vrac. Le garçon sur mes talons, muet comme une tombe en prit une qu’il replia avec soin… en deux secondes top chrono. Et, aussi nul que ça puisse paraître, j’eu envie d’éclater de rire… Je crois que c’était du à la nervosité et à la tension accumulée au cours de cet étrange dîner… Elle avait besoin de ressortir, vous comprenez… Sauf que je redoutais de laisser faire et de me mettre à sangloter juste après…
Je le retins donc de mon mieux laissant juste un petit rire… pas très joyeux franchir mes lèvres.



« - Elena… ? » Commença-t-il apparemment mal à l’aise, me prouvant s’il le fallut qu’il ne savait pas trop comment entamer le dialogue.


Je levai les yeux vers lui avec un « hum ? ». Il m’observait avec une espèce de… de compassion qui m’insupporta légèrement. Aussi m’empressais-je de retourner à ma tâche de « repliage ». Il était inquiet pour moi mais… il n’avait aucune raison de l’être ! J’aurais préféré qu’il le soit avant de me mentir plutôt…



« - Est-ce que… Tu vas bien ? » S’inquiéta-t-il avec douceur.


Ah ben oui ! Super ! Je n'ai jamais été mieux de toute ma vie ! Merci de t'en inquièter !


« - Bien sûr. Pourquoi ? »

« - Tu es sûre ? »
« - … Oui, je suis juste… fatiguée, c’est tout. »
« - Dis moi, est-ce que… est-ce que Damon t’a dit quelque chose qui t’a blessé tout à l’heure ? » Poursuivit-il sur le même ton.


J’hésitai. Que lui répondre ? Est-ce que je devais lui parler de notre conversation ? Mettre immédiatement Elisabeth sur le tapis ? Je n’étais pas certaine de le vouloir. Pas maintenant du moins. J’étais encore trop ébranlée pour voir les choses avec clarté et lucidité…
Malheureusement, il du percevoir mon trouble et mes doutes… ou mon silence se prolongea trop, je ne sais pas mais toujours est-il qu’il reprit d’un ton un peu plus pressant :



« - Elena ? »
« - Heu… Pardon… Non. Non, il n’a rien dit du tout… En fait, il a été… » Fis-je en espérant le rassurer, un peu ennuyée de devoir ainsi lui mentir.
« - Charmant ? » Cracha-t-il soudain me déstabilisant totalement.


C’était le mot que j’avais employé pour le qualifier la fois précédente et là il… il me lançait ça presque comme une accusation ! Je ne comprenais pas bien… Est-ce que ça le dérangeait que je n’ai rien à reprocher à son frère ?!


« - Exactement. » Ripostais avec fermeté et un début de colère, sur un ton de défit en plantant mon regard droit dans le sien.


Il me sembla qu’il tressaillit avant de baisser les yeux.



« - Je suis désolé. C’est simplement que ce soir c’était vraiment… »
« - Bizarre… » Complétais-je à sa place.


Il hocha la tête et un court silence s’en suivit avant que je n’ajoute :



« - Tu n’as pas été très sympa avec lui, tu sais… »
« - Ça te dérange ? »
« - Si ça me dérange ? » Répétais-je, incrédule. « Bien sûr que ça me dérange ! C’était mon invité au même titre que toi… Alors oui, j’aurais aimé que tu fasses preuve d’un peu plus de… »
« - Ce n’est pas ce que je veux dire. » Me coupa-t-il assez sèchement.


Nouveau silence.


« - Bien… Alors qu’est-ce que tu voulais dire ? »

« - Tu l’apprécie, n’est-ce pas ? » Me demanda-t-il d’un ton amer et profondément triste soudain.


Et là… ce fut un véritable désastre. Je ne sais pas pourquoi mais je me mis à cafouiller sans trop savoir quoi dire. Finalement, je me repris d’un simple :



« - Je ne le connais pas… Cela dit… il n’a pas l’air méchant. »
« - Pas l’air hein ? » Répéta-t-il avant qu’un rire ironique et sans joie ne lui échappe.
« - … Heu… Ecoute Stefan, vous devriez peut-être discuter tout les deux pour… pour essayer d’arranger ça… Tu ne crois pas ? »

« - Oh j’ai déjà essayé, crois-moi ! » Lâcha-t-il apparemment sincère.
« - Peut-être mais… Je… Je ne sais pas ce qui s’est passé entre vous mais… ça reste ton frère, non ? » Mentis-je avec douceur.


En fait, je réalisai soudain que je n’avais aucune envie d’incriminer Damon. Je ne voulais pas qu’il… subisse les conséquences de ma curiosité. Il l’avait déjà bien assez fais.



« - Tu as raison sur une chose : Tu ne le connais pas. » Trancha-t-il finalement.
« - … C’est vrai. » Admis-je après quelques secondes, le temps d’encaisser le coup. « - Et je me demande bien à cause de qui. » L’accusais-je finalement, l’air de rien.


Je faillis ajouter un « d’ailleurs je ne le connais pas moins que je ne te connais toi » mais je me ravisai. Il soupira.



« - Tu m’en veux toujours de ne pas t’en avoir parlé, c’est ça ? » Fit-il presque… blasé.
« - Non… Enfin peut-être… Quelle importance ? La question n’est pas là. »

« - Tu es sûre ? »
« - Oui. »
« - Alors… quel est le problème exactement ? » S’enquit-il avec une sorte de désespoir qui tenta de m’atteindre mais que je repoussai violement.
« - Quel est le problème ?! Stefan, tu m’as mentis ! »

« - A quel propos ? » S’étonna-t-il avec une sincérité particulièrement exaspérante.
« - Ta bague… C’est Elisabeth qui te l’as offert, pas vrai ? » Repris-je comme si je l’avais déduis.

« - … C’est Damon qui… » Fit-il, la douleur traversant à nouveau ses iris ce à quoi je ne m’arrêtais pas sa réplique me hérissant le poil.
« - Oh pitié ! Ça n’a rien à voir avec Damon, là. Je te parle de toi et moi ! »
« - Mais c’est lui qui t’as dis ça, pas vrai ? »
« - … Ce n’était pas dur à comprendre après sa boulette… D’ailleurs, au cas où tu ne l’aurais pas remarqué, il en était désolé ! » Le défendis-je un peu malgré moi.


Je fus stupéfaite de le voir éclater de rire. Même si là encore il n’y avait aucune gaieté là-dedans.



« - Tu vas le défendre encore longtemps ? » Me questionna-t-il tranquillement.
« - Mais je ne le défend pas ! » M’emportais-je… en réalisant que c’était justement ce que je faisais. « - Et puis d’ailleurs, tu essayes de changer de sujet. Tu m’as dis samedi dernier que… »

« - Je ne t’ai rien dit du tout. » M’interrompit-il doucement.
« - … Tu as la mémoire courte. »
« - Toi aussi. Il me semble que j’ai été sincère avec toi. Je t’ai dis que c’était un cadeau auquel je tenais et c’est vrai. » Riposta-t-il, toute en maîtrise et en retenue, sans la moindre trace d'énervement pourtant... ce qui m'agaçait justement.
« - Et cette histoire de babiole achetée comme ça, alors ? »
« - C’est ce qu’il t’a dit ? » Souffla-t-il incrédule.
« - Qui ça « il » ? » Enrageais-je sans comprendre.

« - Damon ! »
« - Damon ?! Non ! … Laisse ton frère là où il est, bon sang ! … C’est ce que toi tu m’as dis ! » M’énervais-je en faisant un pas vers lui, croyant qu’il parlait de notre entrevue dans la cuisine.
« - Je t’ai déjà dis que ce n’était pas moi… »
« - Quoi vous êtes des triplés ? » Raillais-je méchamment sans vraiment le vouloir.
« - … Elena, s’il te plaît… »


Je baissais la tête. J’avais si mal au cœur ! Mais ce genre de diatribes ne nous mèneraient nulle part, j’en avais bien conscience.


« - Non, je… Je suis désolé, Elena… Toute cette histoire t’a blessé et je le regrette sincèrement… » Assuma-t-il enfin… du moins je le croyais.


J’haussai finalement les épaules, incapable de répondre car craignant que la boule au creux de ma gorge ne finisse par se transformer en larmes.
Il soupira profondément et je relevai les yeux vers lui. Il semblait véritablement ébranlé par toute cette histoire.



« - … Viens… » Finit-il par déclarer en tendant la main vers moi.
« - Non. » Refusais-je d’une petite voix.

« - … Allez, viens, je te dis… » Insista-t-il avec cette tendresse que je lui connaissais si bien.


Incapable de résister plus longtemps à cette envie que nous partagions, je pénétrais dans le foyer réconfortant de ses bras. Il les referma sur moi et je me blottis tout contre lui, les paupières closes… luttant farouchement contre mon envie de pleurer. Nous restâmes ainsi quelques minutes. Je ne bougeais pas, me laissant envahir par son parfum troublant et si délectable tandis qu’il me caressait amoureusement les cheveux. J’étais bien ainsi. J’aurais voulu que le temps s’arrête, ne jamais quitter cette étreinte si rassurante. Et Dieu sait que j’avais besoin d’être rassurée ! Sur lui, sur moi… sur nous, surtout. Ça m’avait manqué et je me rendais soudain compte que j’en avais vraiment eu besoin.
Un soupir m’échappa. Je prenais conscience que tout allait toujours mieux quand j’étais ainsi, protégée bien à l’abri du monde et de mes incertitudes. Dans ces moments là, j’étais tellement convaincue que tout irait bien… que tout ne pouvait qu’aller bien si nous étions ensembles.



« - Tout va bien d’accord… » Murmura-t-il doucement comme s’il partageait mes pensées.


J’hochais la tête sans répondre. Il posa ensuite ses mains sur mes épaules pour m’éloigner légèrement de lui afin de plonger ses yeux dans les miens.



« - Est-ce que tu veux bien… qu’on tire un trait sur tout ça ? »
« - Qu’on tire un trait ? … Je ne sais pas, Stefan… » Admis-je tristement.
« - Tu m’en veux tant que ça ? »
« - Je ne t’en… » Je m’interrompis, peu désireuse de lui mentir encore. « … Okay, je vais essayer. » Lui concédais-je donc à la place.


Il me replaça tendrement contre lui, me soufflant un ultime
« désolé »


« - Je ne laisserais personne te faire du mal, tu sais… » Lâcha-t-il soudain sans que je ne comprenne pourquoi.


Je m’écartais de lui, les sourcils un peu froncés dans une moue d’incompréhension et de désapprobation mêlée.


« - Ce n’est pas des autres dont j’ai peur, Stefan. » Lançais-je en toute sincérité.


Il baissa la tête à nouveau semblant avoir compris le message. Je m’approchai alors posant la main sur son bras.


« - C’est bon… Je vais essayer de… d’oublier encore une fois. »


Il m’offrit un sourire assez piteux, ne relevant pas ma lassitude sur le « encore une fois ».


« - Mais à une condition. »

« - Tu ne perds pas le nord. » Plaisanta-t-il comme il pu.
« - … N’en veux pas à ton frère pour tout ça. Je veux dire… tu n’as vraiment rien à lui reprocher ce soir, je t’assure. »

« - … Admettons. » Me concéda-t-il de mauvais cœur.


Il me prit à nouveau dans ses bras et je ne protestai pas. Je n’obtiendrais rien de plus que ça et je le savais.
Nous échangeâmes finalement un baiser et ce fut tout. Il me souhaita une bonne soirée, m’assura qu’il m’enverrait un message pour me dire qu’il était bien arrivé et nous nous quittâmes… en bon termes donc… Globalement. J’étais triste mais… ça allait un peu mieux. Disons que je me sentais moins au bord du gouffre. Evidemment, cette conversation n’avait rien arrangé à l’affaire mais… au moins nous avions finis la soirée sans trop de dommage.

Je finis par éteindre les lumières d’en bas et montai l’escalier d’un pas lourd me sentant épuisée brusquement. Avant d’atteindre ma chambre, je toquai à la porte de Jeremy pour lui souhaiter bonne nuit. Il était étalé sur son lit, les écouteurs rivés aux oreilles. Je fus surprise de le voir les enlever apparemment désireux de me demander quelque chose. Il m’offrit un sourire chaleureux auquel je répondis naturellement. J’avais l’impression de le retrouver ce soir… ce qui était à peu près le seul point positif de cette soirée d’ailleurs.



« - Ça a bardé avec Stef’, nan ? »
« - … Ce n’est pas vraiment tes affaires mais si tu veux tout savoir… oui. »
« - … Désolé pour toi… C’était… un peu space comme soirée pour toi, nan ? »
« - Ouais… Ouais plutôt. Mais t’as eu l’air d’apprécier toi, je me trompe ? »
« - Nan. J’aime bien Damon, j’crois. En fait, il est épatant ! Avoir vu autant de pays à son âge ça relève du miracle ! Sérieux, je le trouve passionnant… Nan, y a pas à dire il est cool comme mec. Faudra le réinviter à l’occaz. » Proposa-t-il avec enthousiasme.
« - J’y penserais, promis. »

« - Mais et toi ? Qu’est-ce que tu penses de lui ? »
« - Heum… je sais pas… En fait je ne… »


Je m’interrompis en réalisant que je ressortais la même phrase à Jer’ qu’à Stefan. Apparemment cette question me pousser à vouloir me défiler…


« - Je veux dire… il est… cool. » Plaisantais-je en l’imitant comme si aucun autre terme n’aurait pu le définir ce qui le fit rire de bon coeur.

« - Ouais… J’suis sûre que tu l’trouves sympa sinon tu serais pas resté avec lui toute seule dans la cuisine… »
« - Tu sais que tu hallucines complètement avec ton Damon ? » L’accusais-je gentiment, peu désireuse de m’étendre sur le sujet.
« - C’est bon, j’ai compris. J’me la ferme. Bonne nuit. »
« - Bonne nuit, Jer’… »


Dernier sourire puis je refermai la porte avec le pressentiment que notre complicité retrouvait s’envolerait avec cette soirée…
Je posai finalement la main sur la poignée de la porte avant de lâcher pour moi-même un :


« - Mince, la robe ! »


Je repartis donc la chercher en bas, remontai ces maudits escaliers et enfin, j’atteignis ma chambre. J’y pénétrai donc, m’appuyant aussitôt sur la porte fermée, la tête légèrement basculée vers l’arrière et les yeux clos, profitant de cette tranquillité bien méritée. Je passais mes mains dans mes cheveux, un soupir m’échappant. La solitude me faisait un bien fou soudain…
Cela dit, je n’eu gère le temps d’en profiter. En effet, un bruit résonna brusquement, me faisant inévitablement sursauter. Surprise, je rouvris de grands yeux que je posais aussitôt sur le rebord de la fenêtre.

Et là, je vis… un énorme corbeau ! Waouh ! C’était le plus gros que je n’avais jamais vu. Son plumage au reflet irisé était d’un noir de jais très profond… autant que les billes ébène qui lui servaient d’yeux et qui étincelaient étrangement. Et il… me regardait… J’avais beau me dire que c’était ridicule. Je ne parvenais à me défaire de l’impression qu’il me scrutait… mais pas de la façon habituel d’un animal… Non je… En fait… j’aurais presque cru qu’il se moquait de moi…
Je l’observais un instant, perplexe et un peu troublée. Il était vraiment… peu commun. Bon je n’en avais pas vu très souvent non plus mais… des comme lui, jamais.


« - Okay… » Entamais-je, sans trop savoir ce que cette bête m’inspirait et tentant de me ressaisir. Ce n’était qu’un corbeau !


D’ailleurs, qu’est-ce qu’il fichait ici ? D’ordinaire, les volatiles ne s’incrustaient pas jusqu’à l’intérieur… Ils restaient perchés dans le grand cognassier dont les branches touchaient presque la vitre… M’enfin, tant qu’il restait où il était et n’entrait pas dans la chambre à proprement parler… Et puis, je n’avais rien contre les animaux au fond… Il était venu me tenir compagnie ? Et bien… soit. Même si… c’était… un peu glauque. Je veux dire, ces oiseaux étaient souvent considérés comme de mauvais augures… Pas que je sois superstitieuse mais… celui là me mettait un peu mal à l’aise… Non s’était absurde ! Je n’allais pas me mettre à avoir la trouille d’un oiseau ! Mon imagination était trop fertile par moments…


« - Salut toi… » Le « saluais-je », histoire de chasser définitivement mon trouble.


Je m’approchai de quelques pas de l’animal, espérant au fond qu’il prendrait peur et s’envolerait mais… il ne sembla pas le moins du monde terrifié, continuant de me lorgner de ces yeux si particulier qui me fichaient presque la chair de poule mais qui me semblaient presque… familiers ? Pff… N’importe quoi !
Mais quand même… il n’était pas farouche pour un oiseau sauvage… C’était normal ça ?

Un petit rire m’échappa. J’étais ridicule avec cette pauvre bête ! Il cherchait probablement de la chaleur, rien d’autre ! Je secouais finalement la tête, avant de m’asseoir sur le lit. J’ôtais mes chaussures, jetant un coup d’œil un peu… nerveux malgré moi, à l’animal. Je me sentais épié bon sang !
Il croassa à nouveau et j’eu encore l’impression qu’il se moquait de moi. Je fronçai les sourcils.


« - Tu fiches la trouille, tu sais. » Lui reprochais-je bêtement, la mine presque boudeuse.


Je me détournai finalement de lui tandis qu’un rire semblable à une expiration m’échappait.


« - Je parle à un corbeau maintenant… Ça ne s’arrange pas. » Me lamentais-je pour moi-même.


Cela dit, ce n’était pas nouveau. J’avais souvent tendance à me parler toute seule. Je n’aimais pas le silence.
Bon alors… voyons voir cette robe… Je la cherchai des yeux et la trouvai rapidement. Je l’avais posé sur la commode à côté de la porte. Je m’y dirigeai avant de la tendre devant moi avec un petit sourire.
Je m’engouffrai ensuite dans la salle de bain adjacente à ma chambre sans prendre la peine de fermer la porte. De toute manière même si quelqu’un entrait dans la chambre l’angle n’était pas idéal pour voir quoi que ce soit.
Je me déshabillai donc très vite dans un bruissement de tissus avant d’enfiler la robe. Elle était pile poil à ma taille et j’en éprouvai une nette satisfaction.

Sans attendre, je revins dans ma chambre, me postant devant le grand miroir. Je m’examinais un instant, plutôt convaincue par l’effet qu’elle m’offrait. C’était joli… parfait comme je l’avais dis à Damon. Un peu osée mais pas excessif non plus. Je me tournai, me détaillant sous toutes les coutures. Avec les cheveux relevés à l’aide de mes deux mains, sans… de dos, de profil, de face… Tout était impeccable.


« - Bon… Bah merci Damon… » Murmurais-je pour moi-même avec mon sourire le plus véritable de tous ceux que j’avais réussis à faire depuis ma discussion avec lui.


Et là dans le miroir, le reflet de l’oiseau m’apparut. Nouveau tressaillement. J’avais l’impression qu’il me fixait… vous savez un peu comme le faisait les garçons lorsque j’étais en maillot de bain ou… enfin, ce genre de regards presque indécents.
Je fis volte-face, un peu contrariée sans trop savoir pourquoi.


« - Quoi ? Qu’est-ce que tu regardes comme ça ?! » Râlais-je en le foudroyant du regard.


Un soupir m’échappa tandis que je retrouvais plus de neutralité. J’étais incontestablement à fleurs de peau ce soir…


« - Je suis ridicule… » Soupirais-je. « - … Mais tant pis… »


Je m’approchais alors de lui, me stoppant à moins d’un mètre. Il n’avait pas bougé.


« - Allez maintenant, va-t-en… Allez, zuh ! »


Aucune véritable réaction.


« - Fous-le-camp, je te dis ! »


J’eu un grand geste d’impatience dans sa direction, menaçant presque de le toucher malgré moi. C’eut toutefois l’effet escompté car l’oiseau décolla non sans un croassement sinistre. Je profitais que ses serres ne soient sur le rebord de la fenêtre pour la lui fermer au nez… enfin au bec. Je lui jetais un dernier regard mauvais, ponctué par un nouveau frisson avant de me détourner, secouant la tête avec lassitude.
Puis, c’est baignant dans cette étrange humeur combinant tristesse, malaise et confusion, que je retournai à la salle de bain enfiler mon pyjama. Je ne tardai pas ensuite à me glisser sous les couettes, n’osant pas jeter un coup d’œil par la fenêtre car redoutant illogiquement de croiser le regard narquois de ce stupide volatile. Je m’emparai de mon journal intime et commençai à évacuer par écrits toutes mes angoisses et mes doutes…

Cher journal,
Voilà la soirée tant redoutée vient de se terminer. Je ne sais pas par où commencer. Il y aurait tellement à en dire. Ça n’a pas été désastreux hein… mais je me suis rarement sentie aussi mal pourtant. Stefan et Damon n’ont… […]


Dernière édition par Elena Winters le Lun 19 Oct - 17:06, édité 2 fois
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Damon Whitehorth

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Avoir les crocs [pv Elena] Empty
MessageSujet: Re: Avoir les crocs [pv Elena]   Avoir les crocs [pv Elena] EmptyDim 18 Oct - 18:16

Je m’étais élégamment posé sur la fenêtre de la chambre d’Elena… une pièce… qui sentait elle à plein nez… et qui ne sentait quasiment pas l’odeur affreuse de mon frère… c’était délectable… limite enivrant… j’en aurais presque eu envie d’aller ouvrir ses penderies, ses tiroirs, pour humer directement son odeur sur ses vêtements… et sous sa couette aussi, mais tant qu’à faire, autant aller à cet endroit avec elle, ça avait quand même un peu plus de… d’intérêt.
J’hésitais encore à reprendre ma forme normale… le corbeau, c’était sympa pour espionner, ou pour voler, ça c’était une sacrée sensation de liberté, j’vous prie de me croire… mais quand j’attendais comme un clochard comme là… je préférais quand même ma forme humaine…
Mes transformations animales ? J’en avais deux en fait… le corbeau, et le loup, un superbe loup noir, je vous montrerais un jour… celui-là était plus féroce, plus vif et véloce… il représentait un vrai danger, et me permettait de me déplacer très vite… et de faire peur aux enfants sinon… Surtout que bon, j’étais quand même une bonne bête quoi… d’ailleurs, je réalisais que je n’avais jamais expérimenté le côté sexuel du loup… quoi, c’était une question comme une autre, non… ?
Ah, je me voyais déjà poursuivant Elena dans les bois avant de la piéger, déchirant sa robe avec mes crocs avant de la baiser sèchement sur un tapis de feuille, plantant mes griffes très légèrement dans sa chair, et mon souffle rauque dans sa nuque…


Wow !
Stop maintenant !
Okay, je m’étais pris au jeu en me laissant aller à ces petites pensées malsaines… délicieusement malsaines, et ça avait même donné quelques velléités à mon bas-ventre… ouais, je crois que je pouvais considérer ça comme un fantasme… faire l’amour à Elena sous mon mode loup… je doutais toutefois que ça fasse partie des siens de fantasme… mais bon, ça expliquait pourquoi elle me fuyait dans la forêt… de toute manière, ce n’était pas cette petite brindille qui allait me résister… si je la voulais, je la prenais, point.
Bon, je crois que j’avais suffisamment débattu là-dessus, et c’est justement à cet instant que je perçus des voix… les corbeaux avaient une bonne ouïe, et les vampires plus encore… donc le duo combiné avait des pouvoirs assez poussés…


« - Je ne le connais pas… Cela dit… il n’a pas l’air méchant. »
« - Pas l’air hein ? »
« - … Heu… Ecoute Stefan, vous devriez peut-être discuter tout les deux pour… pour essayer d’arranger ça… Tu ne crois pas ? »
« - Oh j’ai déjà essayé, crois-moi ! »
« - Peut-être mais… Je… Je ne sais pas ce qui s’est passé entre vous mais… ça reste ton frère, non ? »



Dans le texte, c’était précisément leurs mots… la voix de mon jumeau adoré et de sa bien-aimée… Stefan et Elena qui débattaient sur le sujet le plus beau qui soit… moi. Que c’était agréable à entendre… Elena qui tentait de prendre ma défense, en prétendant que je n’étais pas si méchant, et Stefan qui se refermait comme une huitre, outré à l’entente de mon avocat de la défense. Il se plaignait aussi d’avoir déjà essayé de me parler… non mais j’hallucinais, quel mytho ! Il n’avait absolument pas parlé avec moi, il n’avait fait que me menacer depuis mon retour, me sommant de m’éloigner d’Elena… moi j’étais tout prêt à discuter, à parler du passé… et même à négocier la demoiselle s’il voulait… il la gardait tous les jours, et je la prenais – dans tous les sens (okay ça prête doublement à confusion ) – toutes les nuits. C’était un bon compromis, non… ? Enfin, pas pour lui apparemment, il n’avait même pas tenté de négocier avec moi… à mon plus grand désarroi…
Au-delà de ça… je rêvais où elle me défendait là… à moins qu’elle n’assure ses propres arrières mais… j’avais clairement l’impression que c’était pour… ne pas m’incriminer… elle avait dit qu’elle ne savait pas ce qui s’était passé… ce qui était bien sûr faux, puisque je le lui avais raconté… du moins une grande partie de l’histoire… elle commençait à lui mentir elle aussi, et j’adorais ça… je réussissais déjà à fissurer ce qu’ils avaient construit, et Elena ne tarderait pas à se tourner vers moi…


« - Tu as raison sur une chose : Tu ne le connais pas. »
« - … C’est vrai. Et je me demande bien à cause de qui. »



Ouuuuuuuuuuuuuuuuuuuuh !
Terrible ! Elle venait de lui rabattre le caquet avec une férocité ! Elle m’intéressait de plus en plus cette petite… quel caractère de feu… c’était plus qu’intéressant, j’avais bien fait de revenir attendre ici… elle lui mettait ça en plein dans les dents en tout cas… et elle n’avait pas tort… il avait « omis » de me mentionner, moi, son frère jumeau… et après des mois ensemble, il aurait pourtant pu faire un effort… franchement… maintenant, ça lui retombait dessus, et il l’avait bien mérité…


« - Tu m’en veux toujours de ne pas t’en avoir parlé, c’est ça ? »
« - Non… Enfin peut-être… Quelle importance ? La question n’est pas là. »
« - Tu es sûre ? »
« - Oui. »
« - Alors… quel est le problème exactement ? »
« - Quel est le problème ?! Stefan, tu m’as mentis ! »
« - A quel propos ? »
« - Ta bague… C’est Elisabeth qui te l’as offert, pas vrai ? »
« - … C’est Damon qui… »
« - Oh pitié ! Ça n’a rien à voir avec Damon, là. Je te parle de toi et moi ! »
« - Mais c’est lui qui t’as dis ça, pas vrai ? »
« - … Ce n’était pas dur à comprendre après sa boulette… D’ailleurs, au cas où tu ne l’aurais pas remarqué, il en était désolé ! »



Dieu que c’était hilarant… ça bardait entre les deux, et je me trouvais plus fort que jamais d’un coup… il faut dire que Stefan était un crétin… franchement, ce mec là ne se remettait jamais en question ou quoi ?! C’était fou cette façon qu’il avait de toujours me remettre la faute dessus… ce n’était jamais lui qui faisait les choses mal, c’était toujours parce que j’avais fait un truc que les choses déraillaient… ah oui, pardon… c’est moi qui ai menti et caché des choses à Elena pendant quatre mois… mea culpa… espèce de con.
Elena était remontée en tout cas… et elle me défendait bec et ongle – humour de corbeau – ce qui était assez bon à entendre… elle pensait comme moi là-dessus, c’était un problème de leur couple, rien à voir avec moi… quoique je dise, ça ne changeait rien, je n’avais pas menti… la problème, c’était ses cachotteries… mais il devait bien se douter que ça le rattraperait un jour, non… ?


« - Tu vas le défendre encore longtemps ? »
« - Mais je ne le défend pas ! Et puis d’ailleurs, tu essayes de changer de sujet. Tu m’as dis samedi dernier que… »
« - Je ne t’ai rien dit du tout. »
« - … Tu as la mémoire courte. »
« - Toi aussi. Il me semble que j’ai été sincère avec toi. Je t’ai dis que c’était un cadeau auquel je tenais et c’est vrai. »
« - Et cette histoire de babiole achetée comme ça, alors ? »
« - C’est ce qu’il t’a dit ? »
« - Qui ça « il » ? »
« - Damon ! »
« - Damon ?! Non ! … Laisse ton frère là où il est, bon sang ! … C’est ce que toi tu m’as dis ! »
« - Je t’ai déjà dis que ce n’était pas moi… »
« - Quoi vous êtes des triplés ? »
« - … Elena, s’il te plaît… »



Mais ce film qui se jouait à mes oreilles était fantastique ! J’en serais bien allé me faire un peu de pop-corn, si j’avais eu des bras – humour de corbeau – mais je trouvais vraiment ça délectable… je n’avais absolument rien à faire et ils se déchiraient tout seul… La pauvre Elena ne se rendait même pas compte qu’elle ne faisait que prendre ma défense… quant à lui, il enrageait le pauvre… la misère que j’avais faite samedi dernier portait visiblement ces fruits, et lorsque ce malheureux Stefan tentait de s’expliquer que ce n’était pas lui, elle l’envoyait chier en soupçonnant faussement l’existence d’un troisième frère… de manière à lui faire comprendre qu’elle ne pouvait être sûre de rien avec quelqu’un qui faisait autant de secrets que lui… qu’elle était terrible cette fille… j’aurais vraiment aimé qu’elle soit aussi rageuse face à moi, mais ça viendrait bien… il fallait se montrer patient et faire encore d’autres efforts avant… ça n’allait pas me tomber tout cuit dans le bec – humour de corbeau – alors je n’étais pas encore au bout de mes peines, malgré leur querelle actuelle…


« - Non, je… Je suis désolé, Elena… Toute cette histoire t’a blessée et je le regrette sincèrement… … Viens… »
« - Non. »
« - … Allez, viens, je te dis… »



Oh, elle refusait de venir vers lui… ? Ça c’était inattendu… honnêtement, je ne m’étais pas attendu à une séparation si marquée… et si rapide… le froid se faisait déjà ressentir entre eux, et je m’en léchais les babines… enfin j’essayais de me lécher le bec mais… bref, c’était pas terrible…
Toutefois, le silence qui s’en suivit me permit de comprendre assez clairement ce qui se passait… pff, cette petite garce avait succombé… elle s’était bêtement jeté dans ses bras… qu’elle était manipulable… bon, c’était un bon point, si ses yeux de chien battu pouvaient l’avoir si facilement, je devrais pouvoir en tirer quelque chose avec les miens dans l’avenir, non… ?


« - Est-ce que tu veux bien… qu’on tire un trait sur tout ça ? »
« - Qu’on tire un trait ? … Je ne sais pas, Stefan… »
« - Tu m’en veux tant que ça ? »
« - Je ne t’en… … Okay, je vais essayer. »



Et ben tiens ! Elle était facile la vie avec lui ! Je fais d’énormes conneries, je porte un bijou donné par mon ex, ce qui prouve que je pense encore à elle, plus qu’à toi sans doute, je te fais plein de cachotteries et ne te dit rien de moi, je te mens même – même si techniquement ça avait été moi – et hop, d’un coup on oubliait tout… c’était un peu facile quand même… y’avait du foutage de gueule là !
Elena avait bien tenté de résister pourtant… elle avait hésité, pas vraiment sûre de le vouloir au départ… mais elle avait fini par s’incliner, par acquiescer… et grr… ça me faisait hérisser les plumes – humour de corbeau – tellement je trouvais ça répugnant et injuste… ça prouvait toutefois qu’elle ressentait quelque chose de fort pour lui, même si j’avais encore du mal à voir ça comme de l’amour… mais ça ne regarde que moi… enfin ça ne regardait qu’eux pour être exact mais… enfin bref.


« - Je ne laisserais personne te faire du mal, tu sais… »
« - Ce n’est pas des autres dont j’ai peur, Stefan. C’est bon… Je vais essayer de… d’oublier encore une fois. Mais à une condition. »
« - Tu ne perds pas le nord. »
« - … N’en veux pas à ton frère pour tout ça. Je veux dire… tu n’as vraiment rien à lui reprocher ce soir, je t’assure. »
« - … Admettons. »



Lui faire du mal… non mais comme si c’était mon intention… gros con va… est-ce qu’il avait compris que j’avais l’intention de briser son couple, et de me réserver Elena… ? Je ne comptais pas lui faire du mal à elle… je voulais juste qu’elle lui fasse mal, qu’elle l’abandonne pour moi. C’est tout. Bon, je ferais peut-être mal à la demoiselle mais bon… les pratiques sexuelles de chacun sont différentes hein, ça n’entrait pas vraiment en ligne de compte…
En tout cas, comme il le voulait, elle… elle passait l’éponge… autant que possible quoi. Je trouvais ça rageant mais je tentais de rester calme… et c’était… sympa de continuer à plaider en ma faveur, elle ne lâchait pas le morceau et me faisait passer pour le gentil auprès de mon frangin… c’était bien la première personne à faire ça… lui par contre, n’y croyais pas du tout… quel vieux rabat-joie, je pouvais vraiment pas le voir ce connard…
Quelques secondes plus tard, il disparaissait au loin, ne remarquant même pas le gros oiseau à la fenêtre de sa copine… il était devenu si faible, si… minable… c’en était écœurant…
La demoiselle grimpa de l’autre côté les escaliers, et je me préparais à la voir entrer…


« - Ça a bardé avec Stef’, nan ? »
« - … Ce n’est pas vraiment tes affaires mais si tu veux tout savoir… oui. »
« - … Désolé pour toi… C’était… un peu space comme soirée pour toi, nan ? »
« - Ouais… Ouais plutôt. Mais t’as eu l’air d’apprécier toi, je me trompe ? »
« - Nan. J’aime bien Damon, j’crois. En fait, il est épatant ! Avoir vu autant de pays à son âge ça relève du miracle ! Sérieux, je le trouve passionnant… Nan, y a pas à dire il est cool comme mec. Faudra la réinviter à l’occaz. »
« - J’y penserais, promis. »
« - Mais et toi ? Qu’est-ce que tu penses de lui ? »
« - Heum… je sais pas… En fait je ne… »



Bon, autant au début, je maudissais l’intervention de ce brave petit Jeremy, autant sur la fin, elle commençait à me plaire… il demandait à Elena ce qu’elle pensait de moi, et j’avoue que ça m’intéressait de le savoir… je tendais l’oreille, à l’affût de sa réponse… soit dit en passant, son hésitation était absolument délectable… elle ne savait pas trop quoi en penser hein… il avait été si charmant ce brave Damon, après tout…


« - Je veux dire… il est… cool. »
« - Ouais… J’suis sûr que tu l’trouves sympa sinon tu serais pas restée avec lui toute seule dans la cuisine… »
« - Tu sais que tu hallucines complètement avec ton Damon ? »
« - C’est bon, j’ai compris. J’me la ferme. Bonne nuit. »
« - Bonne nuit, Jer’… »



Ouh, mais c’est que ça devenait de plus en plus intéressant tout ça… elle qui jouait la carte de l’humour pour ne pas avoir à répondre franchement à sa question, et lui qui… semblait la soupçonner vaguement d’avoir apprécier se retrouver seule avec moi… je rêvais ou il était de mon côté lui ?! J’avais un peu de mal à le cerner le tox’… il ne me dérangeait pas, au contraire, mais… en plus de ça, il avait l’air de m’apporter du soutien là… il était franchement fantastique, je devais bien avouer qu’il était génial… un petit frère comme j’aimerais en avoir… contrairement au boulet que je me tapais… La demoiselle arriva enfin au niveau de sa chambre et…


« - Mince, la robe ! » Se rappela-t-elle avant de redescendre la chercher.


Ah…
Je crois que vu la tournure des évènements, j’allais y avoir droit… en même temps, si j’étais là, c’était uniquement pour ça… la voir avec cette charmante robe… qui a dit que c’était une robe de salope ?! C’est faux, archi-faux, elle était… pas si abusée que ça… légèrement mais pas trop non plus… si elle évitait de faire un billard et de se pencher sur la table avec, on verrait pas ses fesses hein… j’étais quand même rester sobre dans mon choix… même si le côté moulant était indéniablement le plus intéressant…
Elle revint donc avec la robe à la main et… je laissais échapper un cri de joie à son arrivée… ah, quand même… toujours aussi canon soit-dit en passant. Elle écarquilla grandement les yeux en m’apercevant… quoi chérie… ? T’as jamais vu d’oiseau de ta vie ou quoi ?! Bon, c’est vrai que vu ma taille assez imposante, j’avais de quoi faire peur mais… je n’étais là que pour mater… euh observer, de toute manière… rien d’autre…


« - Okay… Salut toi… » Lança tranquillement la demoiselle pour me saluer.


Idiote, tu m’as déjà salué quand on a mangé ensemble… bon, je rigole mais elle ne pouvait pas le savoir évidemment… j’étais en mode corbeau, mais je n’avais pas gardé mes habits ni rien hein, donc ça devenait compliqué… d’ailleurs, ça aurait été comique, un corbeau avec un ptit t-shirt… oh et… okay, j’arrête mon délire… Plus important… elle parlait souvent aux bestioles… ? Pas que je la trouve cinglée mais… en général, les corbeaux ne vous répondaient pas quand vous leur disiez salut et… même si je le voulais, je ne parlais pas non plus sous ce mode là… je lâchais juste des cris de corbeau, rien d’autre…
Elle s’avança, croyant sans doute me faire déguerpir, mais elle se foutait le doigt dans l’œil… non, je restait là, me contentant de l’observer, sans ciller, clignant tout de même des yeux de façon régulière.
Elle lâcha un rire nerveux avant de s’asseoir sur son lit, commençant par enlever ses chaussures avant de me regarder…
Je croassais à nouveau, ne pouvant véritablement me retenir… c’était le bonheur et l’excitation… si elle continuait comme ça, j’allais enfin pouvoir détailler ses sous-vêtements dans moins de deux minutes, ce qui serait un beau cadeau…


« - Tu fiches la trouille, tu sais. » Me lança-t-elle de nouveau, semblant ne pas faire attention à… ce que j’étais.


Elle me fixait d’un petit air boudeur, et finit par détourner la tête. Elle parlait encore au corbeau… est-ce qu’elle avait senti au fond d’elle que c’était un oiseau « moi », capable de la comprendre, ou est-ce qu’elle était toujours comme ça… ? Franchement, je me posais la question mais… je supposais qu’elle était toujours ainsi… ça paraissait plutôt plausible hein, la pauvre…


« - Je parle à un corbeau maintenant… Ça ne s’arrange pas. » Continua-t-elle, pour elle-même cette fois.


Ah… je comprenais ça… la solitude… je connaissais… quand vous étiez tellement mal, que vous vous sentiez tellement seuls, que vous préfériez parler à vous-même, ou accessoirement à un oiseau, que de ne rien dire… je comprenais vraiment, puisque je l’avais déjà fait… que je le faisais encore assez souvent, n’aimant vraiment pas le silence… je préférais vraiment tout sauf ça… et visiblement, c’était un point que nous avions en commun… le silence n’était pas fait pour nous… contrairement à Stefan qui ne disait jamais rien… muet comme, comme… y’a pas d’oiseau muet… ? Tant pis…
Elle examina enfin la robe et… partit dans la salle de bain pour se changer… saloperie… elle me privait d’une bonne partie du spectacle soudain… c’était comme de voir le magicien sur scène mais de ne pas avoir eu la chance de comprendre ce qui s’était passé en coulisses… pareil là…
Quelques secondes lui suffirent toutefois à se préparer comme il fallait… et bien quelle rapidité mademoiselle… elle revint vers nous avec sa démarche délicieuse, et cette tenue si moulante donnait l’impression qu’elle roulait du cul encore plus merveilleusement que d’habitude… mmh… un vrai régal… Pas de doute, son corps était parfait… et parfait pour cette robe… les deux se mettaient mutuellement en valeur… La demoiselle rendait la robe très sexy, et la portait avec une élégance assez nette, quand de l’autre côté, la robe faisait délicieusement ressortir les courbes plus que délectables de la jeune fille… Dieu que c’était bon… Là, je lui aurais volontiers volé dans les plumes –humour de corbeau – mais ce mode corbeau n’était pas très adapté à l’activité qui me venait en tête… en tout cas elle allait attirer les regards le jour où elle la porterait… et encore, j’avais encore nombre de cadeaux à lui faire…
La belle s’inspectait devant le miroir, se tournant encore et encore, me laissant l’apprécier sous toutes les coutures… ah, quel bonheur… elle était vraiment sublime, et je maudissais une nouvelle fois Stefan… de l’avoir, et de… ne pas passer le pas pour aller un peu plus loin avec elle… plus loin que lui tenir la main au moins, il y avait des paliers à franchir… ah, l’amour j’vous jure, à gerber parfois…


« - Bon… Bah merci Damon… » Lâcha-t-elle avec un sourire exquis, tandis que je me régalais toujours de la vue.


Malheureusement, ma tranquillité allait être de courte durée… on était jamais tranquille avec elle hein… que de rebondissements toutes les cinq minutes ! Elle se retourna vers moi, l’air… gênée et énervée… Limite elle se cachait pour ne pas montrer à monsieur l’oiseau combien elle était sexy là-dedans… quoi, tu me prenais pour quoi au juste ?! Un oiseau pervers ?! Les oiseaux, ça aime les femmes oiseaux, alors tu n’intéresserais pas un corbeau, tant que tu n’aurais pas un bec et des plumes… par chance, je les préférais avec une bouche plus sensuelle et des courbes plus féminines moi… comme toi en fait ma chère…


« - Quoi ? Qu’est-ce que tu regardes comme ça ?! » Râla-t-elle vers moi.



Qu’est-ce que je regarde… ? Franchement, y’avait besoin de demander… ? Qu’est-ce que tu veux que je mate à part toi là… ? Ce qui était drôle avec un vieux corbeau, c’est qu’on ne pouvait vous prendre que pour une bestiole de toute manière… et pour rien d’autre… elle n’allait pas d’un coup soupçonner que c’était moi qui venais de me transformer… soyons logiques… même si là, elle était en colère… comme elle le serait après un humain, pas un stupide oiseau…


« - Je suis ridicule… … Mais tant pis… Allez maintenant, va-t-en… Allez, zuh ! Fous-le-camp, je te dis ! » Monta-t-elle en régime, tout en essayant de me frapper.


Hey !
Surpris, et peu désireux de me prendre une tape dans la gueule, je m’envolais du rebord de la fenêtre… elle était tarée ou quoi ?! j’avais rien fait… c’est là qu’on voyait toute l’idiotie… si je me faisais passer pour Stefan, je pouvais lui mettre toutes les mains au cul que je voulais, elle ne cillait pas, mais si je me faisais passer pour un corbeau, un regard de travers et elle essayait de me péter la gueule…
Et pendant que j’essayais de trouver mon équilibre, elle… elle me referma la fenêtre au bec…
Salope… elle ne manquait pas d’air celle-là… elle me mettait presque une tarte, et après hop, elle me claquait la fenêtre juste devant moi… je l’avais dit que c’était une petite garce… son regard mauvais ne fit qu’intensifier le mien, avant que je ne me décide à filer… j’en avais assez vu après tout… et puis, il fallait bien que j’aille dormir… mais… qu’est-ce que je sentais dans mon petit ventre… ? C’était de la faim ça… ? Hmmm… pourquoi pas après tout…

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