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Plongez dans votre propre monde, et incarnez un Humain, un Vampire, un Loup-Garou ou un Métamorphe... [Hentaï/Yuri/Yaoi soft accepté][NC-15]
 
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 Twinsanity [pv Elena]

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2 participants
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Damon Whitehorth

Damon Whitehorth


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Date d'inscription : 29/09/2009

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MessageSujet: Twinsanity [pv Elena]   Twinsanity [pv Elena] EmptyJeu 1 Oct - 16:18

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J’étais de retour…
Oui, c’était une belle phrase pour parler de mon grand come-back dans ma ville natale… Retour chez nous… là où tout avait commencé… ça avait un petit quelque chose de mélancolique, de nostalgique… enfin, pas que je sois du genre à me laisser attendrir par ce genre de niaiseries, mais c’était… différent cette fois-ci.
D’ordinaire, je débarquais dans la nouvelle vie que s’était fait Stefan, et je tuais tous ceux qui étaient plus ou moins proches de lui, puis on pouvait passer à autre chose… mais là… nous étions à la maison… là où nous étions nés… là où nous avions vécu notre vie de mortels.
Si c’était une tactique de sa part pour tenter de m’adoucir ou de faire ressurgir divers sentiments en moi, c’était raté, j’étais là pour faire mon travail… lui pourrir la vie, et aucun souvenir ne saurait m’en empêcher…
Et si ce n’était que le fruit du hasard… alors c’était un joli coup du destin… nous ramener là, nous les jumeaux maudits… est-ce que nous étions voués à nous éteindre ici… ? à nous entretuer dans la ville qui nous avait vu naître, en tant qu’humain, puis en tant que vampire… ? Ça aurait été épique… et sans doute trop héroïque pour nous… nous étions le mal… rien de plus que des jumeaux maudits…

J’avais donc fait le trajet… sans forcément me presser… après tout, il n’allait pas s’envoler… c’était un vampire, pas une volaille. J’avais entendu parler de lui… Stefan Whitehorth… ce brave frérot qui vivait désormais parmi les humains. Incroyable… là il battait des records… c’était ça sa nouvelle lubie… ? Se faire passer pour l’un d’entre eux… ? Il avait toujours été bizarre mais là… se rabaisser à ce point… c’était minable… même pour lui…
Ma mission risquait d’être drôle en tout cas… débarquer ans sa jolie petite vie d’humain et tout envoyer valser… c’était toujours tellement jouissif… même si je ne parvenais jamais à faire taire ma colère ou ma rancœur à son égard…
Si je suivais le rituel habituel, j’allais devoir tuer de l’humain… franchement, c’était une offrande qu’il me faisait là… il ne pouvait pas être plus gentil avec moi, c’était adorable, vraiment…
Toutefois… j’avais le sentiment que ça ne se passerait pas comme ça… j’avais vraiment l’impression que cette fois allait être différente… et pas uniquement parce que nous bouclions la boucle en revenant à Great Falls…



C’était un samedi matin ensoleillé, comme on en a bien souvent dans la région - je n’avais pas oublié ça – et ma mission allait commencer… Je n’étais plus qu’à quelques kilomètres de notre ville natale, Great Falls… dans les bois pour être précis… j’avais passé une nuit plutôt agréable, puisque deux campeurs avaient eu la bonne idée de venir planter leur tente sur le territoire où j’allais dormir… une véritable aubaine…
J’avais attendu patiemment qu’un homme se décide à sortir pour aller chercher du bois… les pauvres avaient besoin d’un feu… et pendant qu’il ramassait son bois si précieux, j’avais fondu sur lui avec une rapidité folle, avant de m’abreuver de son sang, en le mordant directement à la nuque.
Je l’avais à peine laissé crier, histoire de mettre un peu la pression sur la personne restée dans la tente… rien de plus… et lorsque ce fut fini, je pus m’en prendre à l’autre… qui était d’ailleurs une ravissante jeune femme effrayée devant sa tente… Je la rejoignis tranquillement, lui laissant le temps de hurler plusieurs fois, avant de la saisir fermement et de l’hypnotiser pour qu’elle arrête… ces femmes, j’vous jure…
S’en suivit une partie de la nuit pas vraiment torride, et je décidais, ennuyé, de boire son sang tout de suite… non, je n’étais pas vraiment d’humeur à me lancer dans des ébats sexuels pour le moment… peut-être dans la journée mais pas maintenant… là, j’avais surtout hâte de retrouver Stefan pour lui faire la misère… ça faisait quand même dix ans que je ne l’avais pas vu !
La dernière fois, il était devenu membre d’un clan de vampires, et j’avais du exterminer tout le clan… ça n’avait pas été simple… notamment pour ce qui était de certaines charmantes demoiselles que j’aurais préféré attacher à mon lit, plutôt qu’à cette chaine que j’avais ensuite livrée à Dame Soleil… du gâchis…

Ça faisait donc une petite décennie que je ne l’avais pas vu… j’espérais qu’il n’aurait plus ce look grunge si affreux, avec les cheveux pas coiffés devant les yeux et l’air de sortir des égouts… j’veux dire, c’était dur pour moi… c’était comme de se regarder dans un miroir et de se trouver affreux… il ne se rendait pas compte à quel point il maltraitait ma beauté ? Comment quelqu’un étant mon double parfait physiquement pouvait en être aussi moche parfois… ? Ça me désolait véritablement…

Dix ans… j’étais tout de même clément avec lui… pendant dix années, je ne l’avais pas dérangé, n’apparaissant même pas dans sa vie… alors que je lui avais quand même promis une éternité de misère… une promesse que je n’oubliais pas… et que je tiendrais, quoiqu’il m’en coûte…
C’était donc l’heure du retour… allait-il s’y attendre… ? est-ce qu’il vivait déjà dans l’angoisse de me voir revenir… ? ou bien cet idiot m’avait-il déjà zappé, croyant que je le laisserais vivre en paix… ? j’avais hâte de le savoir… et quoi de mieux pour le découvrir que de le demander au principal intéressé ?!
C’était donc mon objectif aujourd’hui… j’allais me promener un petit peu, et puis je me lancerais à sa recherche… même si je supposais déjà qu’il vive dans la maison de notre enfance…

Ce samedi matin était donc bien ensoleillé, et je m’étais permis une petite sieste dans la tente des campeurs… qui n’avait pas été confortable du tout… Grr… je les aurais bien mangés si je ne l’avais pas déjà fait ! J’avais absolument détesté ça… je comprenais mieux maintenant pourquoi tant de gens détestaient le camping… c’était affreux… il fallait vraiment être fou pour rechercher consciemment ça… par bonheur pour mes canines, des fous, il y en avait…
Je me levais donc de ma couchette et m’extirpais rapidement de cette tente digne de l’enfer… mieux valait dormir sur un tas de cailloux que là-dedans, et je ne mens pas…
Bon, pour l’heure, j’entrais dans ma phase d’analyse… j’allais faire comme Stefan… me fondre dans la masse, vivre parmi les humains… histoire de m’imprégner de son environnement, de sa façon de voir les choses… histoire de bien commencer la journée… ça allait être drôle de se promener au milieu de tous ces repas en pleine journée tranquillement en prétendant être l’un d’entre eux… même si je ne comprenais pas pourquoi mon frère faisait ça…
Je m’arrangeais donc vite fait pour être bien beau comme il faut et tout… cheveux un peu décoiffé dans un style superbe, légère barbe, t-shirt blanc, veste et pantalon en cuirs… j’avais de la gueule, y’a pas à dire… plein de charme et d’arrogance… c’est fou ce que je faisais supérieur… peut-être plus encore que d’habitude… ça me plaisait…

Je rejoignais donc Great Falls…
Il était dix heures du matin, et j’étais arrivé… je rentrais chez moi… je me trouvais juste devant le panneau « Great Falls ». Encore deux pas et je serais vraiment à l’intérieur… allez… …
Mais pourquoi est-ce que ça semblait si compliqué… ? Pourquoi est-ce que faire un simple pas en avant avait l’air si difficile tout à coup… ? Allez, il ne s’agissait que de mettre un pied devant l’autre… ce n’était pas sorcier, si ?
Après quelques minutes d’hésitation, perdu dans mes pensées, je me décidais à aller de l’avant, passant ce panneau et entrant à l’intérieur sans traîner, avançant d’une allure assez vive, comme par peur que mes jambes ne décident de s’arrêter de nouveau…
Ça y est… j’avais franchi la « frontière »… j’étais à l’intérieur… là où nous avions vécu, grandi… là où nous étions devenu les monstres que nous sommes aujourd’hui également… Est-ce que nos parents avaient des tombes à leurs noms… ? Je me le demandais sincèrement… après tout, ça m’étonnerait vu la façon dont ils avaient été exécutés… enfin bref, ce n’est pas ce qui m’amenait… alors peu importe…

J’allais me promener dans les rues, croisant pas mal d’humains… c’était plus peuplé qu’à notre époque en tout cas… à notre époque, trouver Stefan aurait été un jeu d’enfant, ce serait un peu plus compliqué ici… tant mieux, ça me mettrait un peu de défi… je continuais mon petit tour, trouvant un petit parc, avec des enfants qui s’amusaient, et d’autres plus grands qui semblaient jouer au football américain… s’ils savaient qu’à mon époque, ce sport n’existait pas encore… c’était assez drôle à réaliser… J’allais m’asseoir sur un banc, regardant tout ce petit monde, et réalisant que je ne comprenais vraiment pas Stefan… Regardez un peu ce festin… Lui qui partait dans les bois parce qu’il ne trouvait plus la balle… lui qui s’engouffrait dans cette ruelle pour jouer à cache-cache… ou elle qui prenait un raccourci à l’écart des regards pour rentrer chez elle… c’était presque des invitations… j’étais là depuis trois minutes, et j’aurais déjà pu me nourrir de trois d’entre eux sans que personne ne le sache… cette vie parmi les humains serait génial… si on prenait le temps de se nourrir des faux-pas de ces idiots… mais pour un crétin comme mon frère qui ne mangeait que de vulgaires animaux… je ne comprenais pas bien là…

Et ce putain de soleil était éblouissant ma parole !
Nous n’étions pas des créatures de la nuit pour rien… le soleil ne nous aimait pas visiblement… je dégainais donc ma paire de lunettes de soleil, les ajustant sur mon nez, pour me protéger de ces maudits rayons lumineux, avant d’afficher un sourire satisfait et moqueur directement en direction de l’astre du jour. Tiens salopard… si je veux traîner au soleil, je le fais, j’t’emmerde…
Je profitais aussi de cette occasion pour tester la nourriture humaine… pourquoi pas hein… ?
Je prenais tout de même de la viande, la nourriture végétarienne me plaisant pas des masses… un bon gros hot-dog acheté chez le marchand de hot-dog… enfin acheté… disons que je l’hypnotisais pour le persuader qu’il voulait me l’offrir et le tour était joué… j’allais pas non plus payer pour cette merde là… bon, c’était pas si mauvais… mais ça ne tenait pas au ventre comme le faisait le sang humain… et puis sans sang humain, nous étions plus faibles également… et plus dépendant…
Tout le monde pouvait bien se mettre à saigner dans le parc, ça ne me ferait rien… Stefan par contre, ne saurait pas se contrôler et fuirait… où se nourrirait, parce que ça le dépassait… ce qui le rendait faible… beaucoup plus faible que moi…

Je passais donc le temps de midi dans ce parc à observer les uns les autres et à manger mon truc… que je finissais par laisser à un petit jeune… le pauvre avait l’air d’avoir faim… et puisque je n’allais pas mettre fin à ses souffrances en public, autant rendre deux personnes heureuses… lui qui allait manger, et moi qui allais me débarrasser de cette chose… Ce n’était pas de la gentillesse ou quoi… c’était pour moi que je le faisais… et puis… je tentais la vie en société vous vous rappelez… ?

Bref, le temps défila, et en début d’après-midi, je décidais de changer de coin… je marchais tranquillement dans les rues, jusqu’à… tomber sur le centre commercial… pas mal… il semblait y avoir au moins deux étages, et… il y avait des restaurants en bas… je m’en approchais donc et les portes s’ouvrirent à mon arrivée… j’étais un vampire, mais pas encore totalement mort, les portes automatisées étaient toujours si réconfortantes… à peine celles-ci furent ouvertes, je le sentis… son odeur était là… Stefan… je ne pouvais pas me tromper… je fis donc immédiatement l’impasse sur les magasins ou les restaurants pour me lancer à sa recherche… en tout cas, il faisait frais ici, c’était agréable… même si j’avais gardé ma veste et mes lunettes de soleil…
Je marchais calmement, me rapprochant de son odeur… je la sentais… de plus en plus forte… jusqu’à ce que celle-ci atteigne son paroxysme… ce qui était paradoxal puisqu’elle ne sentait pas totalement lui… ça ressemblait plus à… une trace de lui… une sorte de résidu… je scrutais les environs, incapable de le discerner autour de moi… jusqu’à ce que je me pose la question…
Est-ce que c’était bien Stefan que je poursuivais… ?
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Elena Winters

Elena Winters


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MessageSujet: Re: Twinsanity [pv Elena]   Twinsanity [pv Elena] EmptyJeu 1 Oct - 21:09

« Il est huit heure et vous écoutez radio FM. Tout de suite, You’re my Dark Hero d’Elodie Gisper. »

Avec un grommellement incompréhensible, ma main s’abattit sans ménagement sur le maudit réveil. Grâce au ciel, je n’eu pas à renouveler l’opération, mes doigts entrant aussitôt en contact avec le bouton adéquat. Pour mon plus grand bonheur, cette succession de sons si discordant pour mes oreilles fort peu matinales se tut et je m’autorisai alors un léger soupir. Et oui, même un samedi matin comme celui-ci, il fallait se faire tirer de son sommeil par des chanteuses hystériques et dénuées de talents. Pas de répit pour les braves, comme on dit…

Je refermai les yeux à m’en fendre les paupières, d’humeur bougonne avant de finalement me résigner. Week-end ou pas, je n’avais pas le temps de lambiner. La grasse matinée serait pour plus tard. Même si, à bien y réfléchir, je me disais ça depuis bientôt trois semaines.
Il faut dire que Libby et Caroline mettait un point d’honneur à ne pas me laisser mariner dans ma triste solitude. C’était mignon et gentil de leur part hein… et je ne les adorais que plus… mais la tranquillité pouvait aussi avoir du bon. Cela dit, je n’avais pas l’intention de me montrer désagréable ou de les envoyer bouler. Si elles cherchaient tant à me divertir c’était dans mon intérêt, j’en avais bien conscience. Elles s’inquiétaient pour moi et prenaient le relais quand mon cher et tendre n’était pas là, dirons-nous.

En outre, ma meilleure amie prétendait vouloir profiter des rares moments que je ne passais pas avec Stefan. Là-dessus, elle n’avait pas tort et je m’en sentais un peu coupable. C’est vrai que dès que j’en avais la possibilité, j’allais le rejoindre et que je restais autant que possible avec lui… Sans doute se sentaient-elles vaguement délaissées. Une raison supplémentaire pour accepter les sorties qu’elles me proposaient, en somme !
Stefan ne reviendrait pas de l’entraînement avant plusieurs heures donc ce matin mon programme se résumait en un mot : shopping. Je n’étais plus trop d’humeur à ça ces derniers temps mais comme toujours, je ferais bonne figure, feignant de m’intéresser à le tonne de vêtements que Caro’ essayerai inéluctablement et lui donnant un avis dont elle n’avait finalement pas grand-chose à faire.

Peu désireuse de jouer la carte de la morosité, je me redressai sur mon séant. Ainsi assise, je laissai mon regard s’égarer dans la pièce qui me servait de chambre. Elle n’avait pas changé depuis mes quatorze ans. Seules les photos avaient été remplacées par d’autres mais le tout, sans être totalement enfantin, détenait une touche perceptible d’adolescente. Par chance, je n’avais jamais eu un goût très kitch et la décoration restait relativement simple.
Peu intéressées par le mobilier, mes prunelles échouèrent finalement sur une image représentant les visages tant chéri de mes parents. Comme toujours, la nostalgie coutumière de ces moments là tenta instinctivement et perfidement de s’immiscer en moi mais j’eu la bonne idée de détourner rapidement les yeux, les posant sur le cadre qui trônait sur la table de chevet. Stefan et moi, évidemment. Cette simple vision suffit à faire naître un sourire sur mes lèvres. C’est dingue l’effet bénéfique que ce garçon avait sur moi !

Je me répétai mentalement, comme pour m’en convaincre, qu’une superbe journée commençait, espérant ainsi m’inciter à en profiter au maximum. La vie suivait son court après tout et elle n’attendrait pas après moi. Hors de question de faire ma mauvaise tête.
Sur cette pensée positive, je quittai le grand lit deux places, m’emparant du journal intime oublié nonchalamment sur l’oreiller la veille au soir avant de le remettre à sa place. Troisième tiroir, sous la pile de chaussettes. Je le ressortirais bien assez tôt mais pour l’heure il allait devoir patienter bien sagement.

Sans attendre d’avantage, je m’éclipsai à l’extérieur, refermant soigneusement derrière moi.
Un léger sourire me vint lorsque, traversant le couloir, les ronflements ténus de mon frère me parvinrent. Il ne se réveillerait sans doute pas avant deux voir trois bonnes heures. Ça au moins, ça n’avait pas changé. En revanche, je ne fus pas surprise de trouver tante Jena dans la cuisine qui s’activait, aussi hyperactive que d’ordinaire. Je la saluais tranquillement tout en sortant de quoi petit-déjeuner. Avec une certaine précipitation, elle m’apprit qu’elle avait un rendez-vous de dernière minute et s’éclipsa presque immédiatement. La pauvre était tellement dépassée par tout ça. J’avais vraiment de la peine pour elle parfois. Ce n’était pas évident pour elle. Pour nous non plus évidemment. Aucun de nous trois n’avait choisis ça. Nous ne l’avions pas souhaité. Ça nous était simplement tombé dessus et à présent nous devions vivre avec, apprendre à accepter tout ça. C’était beaucoup d’organisation, même au bout de six mois, croyez-moi !

Quoi qu’il en soit, je me dépêchai d’engloutir mes céréales. Je n’avais qu’une hâte : retrouver mes amies ! Si en me réveillant, ma motivation m’avait fait défaut… je dois dire que la solitude dans laquelle je me retrouvais en l’absence de Jena ou de Jérémy avait quelque chose de pesant. Et je ne vous parle pas du silence ! Rien de tel pour ressasser des mauvaises choses malheureusement.
Espérant échapper à l’inévitable coup de blues, je m’empressai de rejoindre la salle de bain et d’allumer la radio. Ce n’était pas terrible mais c’était toujours mieux que rien. Je me surpris même à chantonner une chanson dont j’avais pourtant horreur, c’est vous dire.
Je pris ensuite une douche rapide… du moins qui était censé l’être même si elle s’éternisa un peu plus que prévu. Quand je me sentis impeccable et que je commençai à craindre de me ramollir jusqu’au point de non retour sous l’effet de l’eau chaude, je m’extirpai de la baignoire, m’entourant d’une simple serviette.

C’est dans cette tenue légère que je rejoignis ma chambre. Après tout, je ne risquais pas de tomber sur qui que ce soit. Et c’est dans cette même tenue, que je m’emparai de mon portable pour écrire un message à Stefan qui, à l’heure qu’il était, devait déjà être réveillé même si l’entraînement n’aurait lieu que dans une heure de demi. C’était juste pour lui souhaiter bonne chance… et lui prouver que je pensais à lui, même s’il me semblait inconcevable qu’il n’en soit pas déjà convaincu. Et justement, quand je pensais à lui… je me sentais tellement chanceuse ! J’avais presque du mal à y croire. Trouver un garçon tel que lui, si attentionné… si parfait… combien avais-je de chance pour que ça se produise ? C’est vrai, il avait bien quelques défauts mais… si peu.

En premier lieu, il était d’une beauté à couper le souffle ! Des yeux à tomber par terre je vous assure ! Et il faisait preuve d’une telle gentillesse. Au delà de ça, il était aussi très romantique. J’avais parfois l’impression qu’il venait d’une autre époque. Sauf qu’il n’avait pas parut apprécier lorsque je le lui avais dit. Peut-être avait-il eu l’impression que je le « traitais » de vieux-jeu…
Hormis sa propension à disparaître et à réapparaître quand on ne s’y attendait pas, c’était l’homme idéal ! Son désir de discrétion, son aura mystérieuse et son petit côté écorché vif que je ne m’expliquais pas mais qui ne transparaissait que dans son regard, tout ça… j’avais appris à les aimer plus que je ne saurais l’exprimer. Rah ! J’avais déjà hâte de le retrouver ! C’était… en quelque sorte mon rayon de soleil.
En fin de compte, je me sentais de bonne humeur aujourd’hui. Ce qui était assez rare pour être souligné… surtout lorsqu’on savait ce qui m’attendait…

Il me fallut moins de cinq minutes pour choisir la tenue la plus appropriée. Dehors, il faisait probablement très chaud mais la climatisation du centre commercial avait tendance à faire un peu de zèle, aussi excluais-je l’idée du short ou de la jupe. J’optais finalement pour un pantalon slim noir possédant des fermetures dorées sur le côté extérieur des jambes ainsi que pour un tee-shirt rose très simple qui datait un peu. Courtes manches, totalement exempt de décolleté et d’une couleur rose un peu délavée, il représentait Mighty Mouse comme l’indiquait la large police jaune pale. Couplé à ça des bottillons noir, mon fameux bracelet-fourchette et une jolie couche de vernis rosée et le tour est joué ! Voilà, j’étais fin prête à rejoindre Caroline et Libby !

Spoiler:


Sans réelle concentration, je mis un peu d’ordre dans la chambre puis dans la salle de bain avant de jeter un coup d’œil à ma montre. Il était effectivement l’heure de me mettre en route, ce que je fis sans me faire prier. Les écouteurs de mon MP3 fichaient dans les oreilles, j’enfournai mon portable et mes clefs dans le sac à main élu pour m’accompagner aujourd’hui puis quittai la maison familiale sans me presser.
Comme je l’avais deviné depuis l’intérieur, il régnait cette chaleur lourde et pesante si particulière à laquelle ne pouvait être réellement habitués que les habitants du comté de Fairfax.

Il me fallut moins de dix minutes malgré mon rythme peu soutenu pour atteindre le centre commercial, construit moins de cinq ans plus tôt mais qui avait immédiatement connu un grand succès et une expansion considérable. Great Falls était devenu beaucoup plus attrayant pour les jeunes, moi y compris… même si mon engouement c’était quelque peu fané depuis… Enfin bref ! Je n’allais pas sombrer maintenant, pas après tout mes efforts !

A peine entrée, je sentis une bouffé d’air frais qui m’arracha le traditionnel frisson… mais je n’eu rien le temps de voir que déjà un voile de cheveux blond obstruait ma vision. Caroline et sa manie de me prendre brièvement dans ses bras chaque fois qu’elle me voyait… Une manie qu’elle avait jugée bon d’adopter depuis la disparition de mes parents et dont je me serais passée volontiers ! Comme à son habitude, elle s’éloigna et me demanda comment j’allais. « Bien. » Réponse classique à une question qui l’était tout autant.
Grâce au ciel, Libby s’abstint de toute effusion. Ce qui semblait plutôt compréhensible puisque nous nous étions vu au lycée, la veille.

Puis les conversations commencèrent. Les sujets s’enchaînaient sans réelle logique au même titre que les magasins. J’essayais au maximum d’être attentive, de ne pas me laisser distraire mais j’avais parfois bien du mal à discipliner mon esprit. Et ça ne s’arrangea pas quand, une heure plus tard, Stefan me prévint par texto que l’entraînement avait été décalé et qu’il ne serait probablement pas possible pour nous de nous voir avant quatre heure de l’après-midi. Il avait apparemment quelque chose à faire mais il ne m’en dit pas plus. Il faut dire qu’il n’y avait guère de place dans un SMS pour écrire un roman détaillé et bien fournis. Je devrais donc attendre pour assouvir ma curiosité et pour avoir droit à ma dose quotidienne de Stefan. Une frustration dont je me serais bien passé et qui vint nettement assombrir mon moral même si je m’efforçai de ne rien laisser paraître.

Pour les filles, c’était une aubaine. Elles étaient pleines de projets. Apparemment, elles tenaient à ce que nous mangions sur place pour poursuivre notre petite sortie un peu plus longtemps. Ça ne me réjouissait pas des masses mais je fis comme si, feignant un entrain que je ne détenais pas. Je me détestais d’être ainsi parfois. Mon moral était si dépendant du garçon ! C’était… déplaisant même si je ne parvenais pas à lutter contre ça. M’attelant au maximum à me reprendre, je parvins progressivement à supprimer ma morosité au profit de l’impatience.
Cela dit, je devais profiter de l’instant présent, n’était-ce pas ce que je m’étais promis après le drame ? Je fis donc mon maximum pour faire bonne figure et a priori ça fonctionna puisqu’aucune des deux ne me fit la remarque, ce que n’aurait pas hésité à faire la jolie blondinette si elle m’avait sentit lointaine. Il faut dire qu’elle n’avait pas sa langue dans sa poche et manquait quelque peu de tact dans certaines circonstances…

Plus tard, Caroline insista pour que j’achète l’une des robes que j’avais essayé sous ses recommandations et je cédais finalement, plus pour avoir la paix qu’autre chose mais bon… Pour elle dépenser tous son argent de poches en fringue était un signe de bonne santé, vous comprenez… Je m’en serais voulu de l’inquiéter, vous imaginez bien !
Ironie mise à part, nous nous installâmes ensuite dans une petite brasserie que nous avions l’habitude de fréquenter. Ce fut un régal comme toujours.

L’heure du midi fila très vite et j’entamai l’après-midi avec une seule hâte : que l’horloge indique seize heure pour que je puisse le rejoindre. Néanmoins, je dois admettre que j’étais plutôt fière de ma façon de gérer les choses. Je parvenais à le chasser de mon esprits sans trop de difficulté et même à prendre part aux conversations… ce que j’avais tendance à oublier de faire. En résumé, la journée aurait pu être bien pire. Et le meilleur arrivait alors bon, inutile de se tourmenter. Encore qu’il allait survenir plus tôt que ce à quoi je m’attendais, ce qui allait être une excellente surprise.

En effet, Libby venait de me raconter une anecdote qui m’avait arraché un rire léger lorsque je la vis froncer légèrement les sourcils, regardant quelque chose ou quelqu’un sur ma gauche. Mon rire se dissipa et, incrédule, je tournai brièvement la tête pour tenter de découvrir ce qui troublait mon amie. Mes prunelles coururent de visages en visages pendant quelques secondes avant de s’immobiliser sur des traits familiers. Aussitôt, sans que je ne puisse le contrôler un sourire radieux éclaira mes traits. Je… Qu’est-ce qu’il faisait ici ? N’était-il pas censé s’entraîner ? Autant d’interrogation dont je n’exigeais pas vraiment de réponse, trop contente de cet imprévu. J’étais aux anges soudain.

Lui, il semblait chercher quelqu’un. Moi peut-être…
Je pris une seconde pour le détailler. Premier détail : des lunettes de soleil. C’était scandaleux quand on avait de tels yeux de les cacher, franchement ! Enfin, je les avais tellement observé que les imaginer étaient incroyablement facile pour moi.
Ensuite, il portait une veste en cuir que je ne connaissais pas… Non, en fait, je ne me souvenais d’aucun des vêtements qu’il portait. Hum… je vois ! Alors au lieu de s’entraîner, on fait du shopping, Monsieur ! Bah bravo belle mentalité ! Toute blague mise de côté, il avait de l’allure. Bien sûr, il en avait toujours mais là… peut-être plus que d’habitude. En réalité, il avait l’air très classe ainsi vêtu.

Ne m’attardant pas sur le spectacle attractif qu’il offrait et avec une certaine hésitation, je retrouvai la demoiselle dans mon champ de vision, un peu embarrassée à l’idée de la laisser en plan. Toutefois en parallèle, il me semblait impensable de faire autrement à présent.



« - Ton prince charmant est en avance… » Lâcha-t-elle avec un sourire dénué de rancune même si son ton me parut quelque peu dépité.
« - On dirait bien… » Répondis-je un peu gênée.

« - … Allez vas-y, je sais que tu en meurs d’envie. Je m’occupe de Caroline, t’en fais pas. »


Je lui offrais un regard emplit de gratitude, songeant qu’elle était véritablement un ange avec moi. Je n’aurais pas pu rêver d’une meilleure amie autre qu’elle, honnêtement !


« - Tu sais que je t’aime, toi ? » Lui glissais-je en guise de remerciement.

« - Evidemment, tu me le dis tout le temps. » Enchaîna-t-elle en haussant les épaules avec une moue faussement placée.


Nos rires discrets ponctuèrent cette déclaration. Je ne m’attardais pourtant pas, me tournant immédiatement dans sa direction. Sans la moindre réticence, je m’avançais directement vers lui, m’autorisant à le détailler avec un peu plus de précision et le couvant de ce regard intense dont je n’avais pas vraiment conscience. Vous savez, un regard… amoureux quoi… Sans parler du sourire chaleureux et lumineux que je lui réservais et qui me venait tout naturellement dès que je l’apercevais.

J’arrivais à sa hauteur, quelque peu éblouie par l’aura qu’il dégageait et qui me semblait plus prenante, plus perceptible que jamais.


« - Hey… » Soufflais-je doucement sans me départir de mon expression bienveillante et réjouie.


Sans préambule, je posais les mains sur son torse, me hissant légèrement pour atteindre ses lèvres. Des lèvres que j’effleurais d’un baiser léger qui me semblait parfaitement naturel, habituel… mais toujours aussi plaisant.
Me replaçant correctement et rappelant mes mains à moi, lui et moi n’ayons jamais été de grands fan des démonstrations en public, je réinstaurais sur mes lèvres un sourire révélateur de mon agréable surprise.


« - Je ne m’attendais pas à te voir ici… tu sais, avec l’entraînement et tout ça… » Commençais-je un peu perplexe mais non moins satisfaite.


Un petit rire semblable à une expiration m’échappa tandis que je baissais les yeux, un peu confuse. Déjà parce que je me sentais toujours comme une fillette amoureuse quand il était là mais aussi parce que je réalisais que c’était très certainement l’effet souhaité. Je veux dire son petit mensonge par SMS et tout ça… c’était probablement pour me faire la surprise… et une surprise à laquelle on s’attend… disons que ce n’est pas exactement une surprise. Ah ! Il était tellement adorable ! Son attention était encore une preuve qu’il était trop parfait pour être réel. C’était… touchant…
Relevant assez rapidement mon regard… (un regard que j’aurais bien aimé plonger dans le sien… Rah ! Satanée lunettes !), je m’humectai les lèvres avant le reprendre :


« - Pas que ça ne me plaise pas, au contraire… surtout que… wouh… » Ajoutais-je en haussant les sourcils dans une moue de plaisant étonnement. « … moi qui te trouvais sexy dans ton tee-shirt d’entraînement, je vais devoir réviser mon jugement. » Plaisantais-je d’une voix complice et amusée suffisamment basse pour que personne d’autre ne l’entende, agrémentant le tout d'un rire fin.


Je ne voulais pas le gêner non plus ! Alors je n’allais pas crier sur tout les toits que je le trouvais particulièrement attirant, hein ! D’ailleurs, il fallait être aveugle pour ne pas trouver Stefan physiquement attrayant ! Mais là… disons que Stefan, s’il s’habillait toujours avec goût… je ne l’avais jamais vu tout de cuir vêtu… et je regrettais que ce soit le cas, d’ailleurs. Même si à vrai dire, je trouvais que le genre bad-boy que ça lui offrait ne lui ressemblait pas tellement.


« - Alors Monsieur Whitehorth, que me vaut l’honneur de votre présence ? » Terminais-je d’un ton mutin et curieux, le regard pétillant.


Pour ne rien vous cacher, j’étais presque convaincue qu’il était là pour moi. Ça peut paraître arrogant ou prétentieux mais ce genre de petites surprises lui ressemblait tellement !
Ah… et toujours ces papillons au creux du ventre… Ciel, ce que c’était bon de le voir !


Dernière édition par Elena Winters le Ven 23 Oct - 14:01, édité 1 fois
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Damon Whitehorth

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MessageSujet: Re: Twinsanity [pv Elena]   Twinsanity [pv Elena] EmptyVen 2 Oct - 1:03

J’étais venu chercher Stefan…
Ce brave frérot qui vivait désormais parmi les humains… je ne savais encore pas grand-chose de sa vie, mais… je n’imaginais pas ça… enfin, vous ne tarderiez pas à comprendre… ça allait être à mourir de rire, vous alliez voir… bref.
Je l’avais senti… immédiatement en entrant dans le centre commercial… les effluves de son odeur si particulière me parvenant instantanément… reconnaissable entre mille… c’était bien la sienne… mais malgré mes recherches, je ne le voyais pas à l’horizon… son odeur était même un peu passée et je ne saisissais pas réellement pourquoi…
Où pouvait-il bien se cacher… ? C’était insensé ça…

J’en étais là dans ma réflexion lorsque les choses se mirent en place… il n’y avait pourtant qu’une foule d’humains autour de moi… il y avait bien une fille, mais elle me paraissait un peu quelconque, s’avançant lentement avec un sourire un peu béat… enfin, rien de bien intéressant quoi… sauf que… à mesure que l’inconnue se rapprochait, l’odeur de mon jumeau également… couplée à une autre, plus sucrée, qui devait appartenir à l’humaine en question…
Qu’est-ce que ça voulait dire… ?
Je ne cherchais pas plus loin pour l’instant, me contentant de l’observer… t-shirt rosé de gamine, auquel je regrettais le manque total de décolleté, mais son pantalon semblait rattraper le coup, même si j’aurais préféré la voir de dos, le spectacle du bas de son dos ne devant pas être moche, surtout vu la jolie démarche qu’elle avait… si c’était pour moi qu’elle roulait du cul comme ça, c’était flatteur franchement, j’appréciais… bon, j’abuse un peu c’est vrai, mais où est le mal ?
Et cette odeur de Stefan qui devenait de plus en plus persistante…


« - Hey… » Glissa-t-elle tranquillement avec son expression souriante.



Elle s’adressait vraiment à moi là… ?
La pauvre, si elle avait su ce que j’étais… elle ne serait pas venue vers moi avec autant de calme et de joie… j’aurais pu la faire fuir rien qu’en sortant mes crocs… pauvre enfant…
En tout cas, elle avait du toupet… et du cran… venir m’aborder comme ça, malgré mon air de bad-boy, et m’invectiver comme elle le faisait… j’en avais déjà tué beaucoup pour bien moins que ça… elle pouvait s’estimer heureuse que nous soyons en public… devant plein des siens… et que… je me demandais toujours pourquoi elle portait sur elle une odeur si semblable à celle de Stefan…
Oh, elle était jolie aussi, même si je trouvais son sourire assez… niais… une peau délicieusement bronzée, de longs cheveux foncés, des yeux lumineux un poil captivants, une bouche que je jugeais déjà délicieuse, et un cou merveilleusement long… assez pour en être une invitation à lui tout seul… non, elle était assez plaisante… si on met toujours de côté ce t-shirt immonde, qui gâchait tout plaisir quant au haut de son joli corps…
De mon côté en tout cas, je restais stoïque… je n’allais pas réagir à l’appel d’une ado surexcitée en mal de bad-boy… si elle me voulait, qu’elle vienne me chercher… là, on verrait peut-être… et je ne croyais pas si bien dire…

Elle s’approcha dans une intimité dangereuse… pour elle… et posa même les mains sur mon torse… Wow, c’est qu’elle allait vite la petite… ça faisait bien longtemps qu’une femme n’avait osé un tel geste face à moi… surtout sans être hypnotisée… c’était toujours plaisant de voir quel effet je faisais aux femmes, même après cent quarante-cinq années… j’étais toujours jeune, beau et fringuant… et peu savaient me résister, cette petite en étant la preuve une nouvelle fois…

Elle commença d’ailleurs à se hisser sur la pointe des pieds pour pouvoir m’atteindre, et j’eus presque envie de lui venir en aide en lui donnant une petite impulsion au niveau des fesses, mais… je m’en abstins, autant pas courtoisie que par… surprise… je ne m’attendais vraiment pas à ça pour tout vous dire… quelques instants plus tard, elle déposait un baiser très léger sur mes lèvres… qui fit très légèrement sortir mes crocs, même si je me contrôlais et les rentrais instantanément…
Grr… je détestais ces baisers… si elle comptait m’allumer c’était réussi… le genre de baiser tellement furtif que vous restez sur votre faim et que vous n’avez qu’une hâte… la suite des évènements… d’ailleurs, je ne comptais désormais plus la lâcher avant cette fameuse « suite des évènements » justement… tant pis pour elle…
Elle se recula finalement, faisant augmenter un peu plus encore ma frustration en rappelant ses mains à elle, en même temps que ses lèvres… des lèvres adorablement sucrées, mais qui m’avaient surtout laissé un goût amer là… je voulais y goûter encore moi…


« - Je ne m’attendais pas à te voir ici… tu sais, avec l’entraînement et tout ça… » Lança-t-elle alors, un peu perplexe, avant de laisser un rire lui échapper.


Premier constat, délicieuse voix… un accent indéfinissable, et une cassure particulièrement appréciable… pour être franc, j’avais bien envie de savoir ce que cette voix vaudrait lorsqu’elle émettrait quelques gémissements du genre intime… sa voix était déjà tellement sexy pour dire une phrase aussi banale, alors je préférais ne même pas y penser… après tout, ça viendrait peut-être, non… ? si je ne la mangeais pas avant bien sûr… mais de temps en temps… on pouvait bien faire quelques bonnes actions… comme la laisser survivre un jour… comment ça ce n’est pas une bonne action ?! Pff… pour un vampire, c’était déjà pas mal pourtant…

Mais mettons ça de côté pour nous intéresser à la phrase justement… elle… s’attendait pas à me voir ici… ? Bon, okay… mettons qu’elle me connaisse et qu’elle soit fan de mes « exploits » en tant que vampire, donc elle ne s’attendait pas à me voir dans un centre commercial, au milieu de mes « proies », mais… l’entraînement… ?
Evidemment, la lumière se fit rapidement dans ma tête… malheureusement pour elle, elle me confondait avec quelqu’un d’autre… heureusement pour moi… et… si elle portait son odeur… et qu’elle confondait une certaine personne avec moi… ça voudrait dire que ce serait… la petite-copine de Stefan ?!
Oh mon dieu, c’était hilarant ! Stefan… mon jumeau avec une petite-amie humaine… c’était à crever de rire… bon, ce n’était pas encore certain, mais c’était possible… et je trouvais déjà ça très drôle, d’ailleurs, un petit rictus m’échappa à cette pensée… si on parlait bien de lui en tout cas, c’était quoi cette histoire d’entraînement ?! Qu’est-ce qu’il me faisait là le frangin ?!
La demoiselle avait les yeux baissés, mais les releva rapidement, tout en s’humectant les lèvres, me faisant de nouveau languir, de l’envie d’entrer en contact avec cette charmante langue qui m’avait échappé tout à l’heure…


« - Pas que ça ne me plaise pas, au contraire… surtout que… wouh… … moi qui te trouvais sexy dans ton tee-shirt d’entraînement, je vais devoir réviser mon jugement. » Avoua-t-elle sur un ton de plaisanterie, à mi-voix.



Okay, je le savais ça… je savais depuis bien longtemps que j’étais nettement plus canon que Stefan, mais se l’entendre dire par… oh je m’y faisais pas putain… par sa petite-copine, c’était un cran au-dessus niveau flatterie… Je serais honoré de lui passer le message quand je le verrais… vraiment délicieuse cette fille… vraiment…
Je ne m’arrêtais pas à ça, mais il faut reconnaître que c’était toujours gratifiant que l’on vous dise que vous êtres plus sexy que lui… alors que nous partagions un corps en tout point similaire… je n’en reviens pas que j’ai pu dire ça… beurk…
Encore une fois, cette histoire d’entraînement… me dites pas qu’il jouait à une connerie de sport universitaire ou je sais pas quoi… il tombait toujours bas, mais pas à ce point quand même… il fallait vraiment être minable pour en venir là… j’en aurais « presque » pitié… j’ai bien insisté sur le « presque »…


« - Alors Monsieur Whitehorth, que me vaut l’honneur de votre présence ? » Conclut-elle, mutine, avec un regard pétillant.


Un regard si pétillant qu’il faisait ressortir cette splendide couleur noisette d’ailleurs… ce qui était plutôt joli… ça… l’illuminait… enfin bon, je suis pas du genre nian-nian alors je vais m’arrêter là hein, même si Stefan serait plutôt du genre à décrire ça en long en large et en travers dans ses merdes de journaux intimes… n’importe quoi… une vraie gonzesse celui-là… et il les conservait tous cet idiot… je n’avais jamais compris l’intérêt mais… je ne parvenais pas à le faire changer… alors à défaut, je ruinais sa vie… enfin, avec ou sans ça, je ruinais sa vie, mais ça me faisait une excuse de plus.

En tout cas, c’était lui… je ne m’étais pas trompé, et son « Monsieur Whitehorth » était clair et sans appel… à moins que ce soit un lointain cousin germain fils d’une tante au troisième degrés qui me ressemble étrangement, mais j’avais de très gros doutes là… Stefan… c’était tout de même drôle comme situation… La petite-amie de mon jumeau détesté me confondait avec lui… elle m’avait même déjà embrassé… et là… l’offrande était trop belle… elle se jetait dans mes bras… comme une idiote, je dois bien l’avouer… et j’avais une chance de frapper plus fort que les autres fois… je savais bien que le retour à Great Falls augurait de grands changements… Stefan était donc à son entraînement de je ne sais quoi pour un moment et… sa chère et tendre était à moi, rien qu’à moi… Tiens donc, mais qu’est-ce que Stefan et… et l’inconnue… d’ailleurs, ça soulevait un point important, je ne savais pas son nom… bref, qu’est-ce que Stefan et elle pouvaient bien faire de leur temps libre… ? Elle était presque adulte et responsable, et lui n’avait pas ce problème là… hmm… difficile d’imaginer une activité quelconque hein…

Du coin de l’œil, je distinguais une blonde qui débarquait à la table d’où venait ma « chérie »… avec un peu de chance, je pourrais bien discerner quelque chose… par pitié, dites-moi son nom, que je ne parte pas avec un handicap… un petit coup de pouce s’il vous plaît… avant que je vous tue… non, j’rigole… humour de vampire…


« - Bah… où est Elena ?! » S’inquiéta la blondasse.
« - Partie retrouvée Stefan, comme toujours… » Rétorqua son amie…


C’était presque trop facile… franchement… Elena donc… bien, je tâcherais de m’en souvenir… ça pouvait être utile, parce que si je commençais sans savoir son nom, elle allait se douter de quelque chose… ça paraîtrait louche… là, je partais du bon pied… j’avais tout ce dont j’avais besoin… son nom, et elle. Stefan allait me haïr… enfin… il ne s’était rien passé encore… mais bon, je me connaissais suffisamment. J’avais l’occasion de frapper un grand coup, et je ne comptais pas passer à côté… certainement pas… il ne pourrait que se maudire, lui et son entraînement… crétin.
Je commençais alors à faire un tour de la demoiselle, comme le ferait un prédateur avec sa proie… je me stoppais derrière elle, abaissant légèrement mes lunettes en penchant la tête pour mater sans vraiment m’en cacher les fesses de la charmante Elena… Stefan avait bon goût, je devais au moins lui reconnaître ça… elle était aussi agréable à regarder de face que de dos…

Je poursuivis donc mon tour pour me retrouver de nouveau face à elle, avant d’ôter mes lunettes de soleil, pour les ranger dans ma poche, lui glissant un sourire aussi complice que charmeur. Je la dévisageais un instant avant de feindre un air soulagé… j’étais un grand comédien… et j’avais eu plus d’un siècle pour réviser mes classiques… personne ne résisterait à mon jeu… c’était inévitable…


« - Je suis si content de te voir… » Lâchais-je, faussement touché, en m’approchant pour la prendre dans mes bras.


C’était un jeu d’enfant, vraiment… jouer le Stefan était encore la chose la plus simple à faire… mais ce n’était pas tellement mon but… je voulais me montrer suffisamment « Stefan » pour qu’elle pense bien que c’était lui, mais suffisamment « moi » pour qu’elle puisse commencer à ne pas apprécier certains de ses actes… et si ce n’était pas le cas, alors elle allait vraiment m’être destinée là…
Mes mains descendirent justement très lentement le long de son dos, avant de glisser jusqu’à son pantalon, s’arrêtant sans la moindre gêne sur ses fesses… qui étaient encore meilleur au toucher qu’au regard… c’était du genre de Stefan ça… ? me faites pas rire, je le connaissais quand même… pas le genre à toucher les femmes comme ça… une vraie tapette… j’avais encore du mal à croire que le même sang coulait dans nos veines… bon, je me décidais à retirer mes mains au bout de plusieurs longues secondes d’intense profit…
Je m’écartais légèrement d’elle, la regardant un instant de bas en haut, avant d’afficher une moue un peu gênée…


« - Elena chérie, si je t’ai déjà dit que j’aimais ce t-shirt, j’ai menti… » Commençais-je, l’air de faire un aveu qui me coûtait énormément. « … tu pourrais en profiter pour changer tant qu’on est dans un centre commercial… » Poursuivis-je, l’air de rien.


Je ne lui laissais même pas le temps d’y réfléchir, et passais mon bras dans son dos, déposant langoureusement ma main sur sa hanche, la menant à ma guise, en direction d’un magasin de vêtement… ah, que c’était simple… et drôle en plus… je pouvais devenir le méchant Stefan si je voulais… et je trouvais ça vraiment hilarant… est-ce que Stefan était du genre à entrer dans les cabines d’essayages… ? … tant pis…
On marchait donc dans les allées, sans trop se presser, et mon regard tomba, sans que je le fasse exprès, sur ma chevalière… et la question me brûla les lèvres… Stefan lui avait-il parlé de sa condition… ? Lui avait-il déjà dit ce que nous étions… ? ce qu’il était… ?
Je tendais donc ma seconde main devant nous, mettant ma bague en évidence, avant de tourner la tête vers elle…


« - Dis… je t’ai déjà raconté l’histoire de cette chevalière, n’est-ce pas… ? » Lançais-je, un peu hésitant, tandis que je nous stoppais. D’une, pour entendre sa réponse, et de deux, parce que nous étions devant un magasin de déguisements que je trouvais particulièrement amusant…
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Elena Winters

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MessageSujet: Re: Twinsanity [pv Elena]   Twinsanity [pv Elena] EmptyVen 2 Oct - 16:14

Je venais de retrouver Stefan. C’était pour le moins inattendu mais qu’importe, je m’en réjouissais et c’était le principal. Il avait tout aussi bien pu rater volontairement l’entraînement que je m’en moquais royalement. L’important c’était qu’il était là… avec moi… et très certainement pour moi. Ça faisait chaud au cœur. Cette fois encore, il allait me tirer des tréfonds de l’ennui ou de l’indifférence qui cherchait constamment à m’aspirer et cette conviction me rassurait. D’ailleurs ça pour ne pas m’ennuyer, je n’allais pas m’ennuyer dans les secondes à venir… mais vous verriez bien. Je vous demande juste encore un peu de patience.

Ma réaction pouvait paraître assez égoïste parce que je me fichais bien de tout ce qu’il avait pu rater ou du faire pour venir me rejoindre, intéressée seulement par le résultat et le charmant cadeau qu’il m’offrait, en d’autre terme sa compagnie, mais… j’avais besoin de lui, aussi déplaisante que puisse être cette idée. Après tout c’était lui qui m’avait aidé à tenir le coup, à ne pas m’enfoncer plus encore dans les méandres de la tristesse. Je lui devais énormément ! A Libby aussi bien sûr mais le rôle qu’avait eu Stefan était quelque peu différent. Il avait était un grand soutien, une épaule pour pleurer et m’appuyer quand j’en éprouvais le désir sans pour autant en faire trop. Il n’avait pas exigé de moi que j’aille mieux ou que je me reprenne. Il avait seulement patienté à mes côtés, gardant le silence quand je le souhaitais.

Et puis, au delà de ça, je l’aimais. Forcément, vous vous sentez toujours mieux, toujours plus fort en présence d’un être qui comptait pour vous à ce point là ! L’amour avait ce pouvoir là… Vous savez, celui de réchauffer les êtres les plus froids, de rendre l’étincelle à un être que l’on croit mort. Je m’étais crus éteinte mais il m’avait ranimé. En fait, notre relation était assez inégale. Je ne pourrais jamais suffisamment le remercier. Cela dit, il ne voulait pas de merci. Ça ne l’intéressait pas. Je suppose que ma reconnaissance lui suffisait. Tant mieux car cette fois encore, je débordais de gratitude… Tellement qu’elle devait s’échapper par chaque pores de ma peau ! … Bon j’exagère un peu, c’est vrai. Mais vrai aussi que je ne cherchais nullement à cacher les sentiments positifs qu’il m’inspirait. J’étais enchantée de le voir alors je n’allais pas feindre l’indifférence, non plus ! Je lui devais au moins ça… histoire de faire honneur à sa petite surprise… Et quelle surprise il allait me faire !

Donc pour l’heure, je l’avais accueilli d’un simple baiser. Il faut dire que les étreintes passionnée nous les gardions pour nos moments d’intimités… Enfin… Stefan n’était pas très… hum… disons qu’il semblait assez tendu chaque fois que nous dépassions tout ce qui, à notre âge, semblait purement platonique. Cela dit, je n’allais pas m’en plaindre ! Combien de jeunes hommes de son âge essayaient de forcer les demoiselles à accélérer le rythme dans leur relation alors que celles-ci n’en avaient aucunement envie ? Quand je vous disais que j’avais trouvé la perle rare !

Bref, je l’avais ensuite complimenté sur son nouveau look avant de lui demander ce qu’il faisait là. Je dois dire que je ne trépignais pas d’impatience vis-à-vis de la réponse qu’il allait me fournir. Comme je le disais, il était là et c’était tout ce qui comptait. Néanmoins, j’attendais patiemment qu’il prenne la parole, estimant avoir largement profité de mon tour d’action.
Durant le court laps de temps où rien ne se passa, je songeai une énième fois, un peu malgré moi, que sa tenue amplifiait encore la multitude de choses qui émanaient d’ordinaire de lui. Et puis, je ne me lassais pas d’admirer les traits de son visage, même si ses lunettes me gênaient dans mon examen visuel.

Mais soudain, il se mit en mouvement, à mon plus grand étonnement. En effet, il se mit à tourner lentement autour de moi. Une chose qu’il n’avait jusqu’ici jamais fait… grâce au ciel ! C’était… comment dire… assez embarrassant. Je me sentais un peu minuscule brutalement sans bien comprendre pourquoi. En fait, en y réfléchissant, je trouvais mon ressentit ridicule et disproportionné. S’il voulait me contourner, libre à lui. Cependant… c’était bizarre, non ? Je veux dire… il ne m’avait pas répondu, ni rien… un peu comme s’il m’ignorait royalement ou que ce que je venais de lui dire ne lui importait pas. Il faisait son truc sans se préoccuper de moi et… c’était assez dérangeant, pour ne rien vous cacher !

Perplexe, je le suivis des yeux sans comprendre tandis qu’il s’immobilisait dans mon dos. Je me contorsionnai le cou pour tenter de découvrir ce qu’il faisait, sans songer, idiotement, à simplement faire volte face. Et là, vous allez rire mais… j’eu l’impression qu’il me… reluquait ouvertement. C’était… absurde, pas vrai ? … Ça ne lui ressemblait pas, j’en avais pleinement conscience pourtant… j’avais du mal à croire que ce que je voyais n’était pas ce que ça semblait être. Du « matage » pur et simple, en somme. Il me sembla même le voir abaisser ses lunettes pour profiter un peu plus du « spectacle »…
Je fronçai imperceptiblement les sourcils, plus sous le coup de l’incompréhension que de la colère. Ce n’était pas qu’il me regarde le problème… non parce que franchement, j’avais déjà moi-même posé les yeux sur les fesses particulièrement appréciables de mon interlocuteur… le hic c’est que… un peu de discrétion, quoi ! C’était gênant, il aurait du le comprendre !
Mais… je devais me faire des idées… forcément ! Stefan, l’homme parfait par excellence, se mettre à faire une fixation sur mon postérieur en public ? Non mais honnêtement, c’était risible comme hypothèse !

Heureusement, ça ne s’éternisa pas très longtemps puisque le garçon revint finalement se placer face à moi. Je l’observai donc, un peu confuse, m’efforçant de conserver l’ébauche de mon sourire précédent… ce qui n’était pas aussi évident qu’on aurait pu le croire.
Ensuite, à ma plus grande satisfaction et… le dirais-je ?... à mon plus grand soulagement, je vis ses lèvres s’étirer en ce sourire que j’affectionnais tant tandis qu’il ôtait ses lunettes de soleil, dévoilant ce regard subjuguant que j’adorais.
Non, j’avais du me faire des idées. Stefan… c’était Stefan quoi ! Et l’expression complice et tout à fait charmante dont il me gratifiait me prouvait bien qu’il s’agissait de la même personne. Pas de quoi se prendre la tête. J’avais du mal interpréter ou je ne sais pas…

Mon propre sourire reprit instantanément place sur mes lèvres. Pour sa part, il me fixa un instant aussi ne me privais-je pas pour en faire de même. Toujours aussi séduisant. Ses prunelles surtout avaient toujours le don de m’attirer comme un aimant. Stefan, lorsqu’il me regardait, avait le don de mettre une telle douceur dans son regard ! C’était toujours tellement intense ! Et moi, je prenais toujours beaucoup de plaisir à me noyer dans cet océan clair d’une infinie profondeur. Dis comme ça, ça fait plutôt poétique mais… c’était réellement bouleversant parfois ! … Je suis un peu trop fleur bleue des fois, non ?

Quoi qu’il en soit, le soulagement semblait avoir momentanément remplacé la tendresse. D’ailleurs, ça soulevait une question plutôt pertinente : pourquoi du soulagement ? Il s’était fait du souci pour moi ? … Bah… pour quelle raison se serait-il inquiété ? Je lui avais envoyé un texto ce matin donc c’est que tout allait bien, non ? … Enfin, je suppose que je confondais soulagement et ravissement. Et puis, même s’il était véritablement soulagé, ça ne changeait pas grand-chose. C’était même plutôt flatteur. C’est vrai, il est toujours bon de savoir que quelqu’un s’intéresse suffisamment à vous pour être parfois anxieux…



« - Je suis si content de te voir… » Commença-t-il alors avec un émoi assez étrange… mais touchant cela dit.


Je n’eu malheureusement pas le temps de lui répondre que moi aussi j’étais ravie de le voir. Mon sourire s’élargit et mes lèvres s’entrouvrirent mais c’est à ce moment là que ses bras se refermèrent sur moi. Stupéfaite, j’écarquillais légèrement les yeux sans pour autant faire mine de me dégager. Ce n’était pas que je n’appréciais pas ses étreintes… au contraire, j’aimais être blottis contre lui… ça avait quelque chose de rassurant… mais là… devant tout ce monde ! Bon, moi je pouvais le supporter même si je n’affectionnais guère les effusions en public mais c’était surtout lui. Je dois dire que sa réaction m’étonnait. Il était toujours tellement discret en présence des autres. Bien sûr, il me faisait des petits bisous, me tenait la main et tout ça mais… je ne me souvenais pas qu’il m’ait déjà pris dans ses bras devant toute une foule.

Et bien… en tout cas, je ne doutais pas qu’il soit content de me voir, en effet…
Pour ma part, je parvins à faire taire mon embarras… autant que possible du moins. Après tout, j’étais dans ses bras et… y avait-il un endroit où je désirais plus être franchement ? Non, bien sûr… C’était encore là que j’étais le mieux. Tant pis pour la petite note gênante…
Heureusement, cette étreinte n’allait pas s’éterniser… j’ai dis heureusement ? … Heu… bon d’accord c’était « un peu heureusement » quand même. Disons que c’était trop inhabituel pour que je puisse être pleinement à l’aise. Ça vous va comme ça ?

Mais avant d’en être libérée, j’allais avant tout chose devoir subir… une humiliation qui n’avait d’égal que ma stupéfaction et mon trouble. Oui parce que j’étais donc collée à lui, les yeux ouverts et un sourire un peu tendu aux lèvres, essayant tant bien que mal de savourer ce contact lorsque je sentis ses mains glisser lentement, très lentement dans mon dos. Cette audacieuse promenade m’arracha d’ailleurs un imperceptible frisson. Pas tant parce que c’était agréable mais parce que je pressentais le « drame » qui se profilait… bon et puis ce n’était pas non plus désagréable même si le tissus qui me couvrait m’empêcher d’en profiter pleinement.
Et là… ses doigts insolents s’immobilisèrent sans la moindre honte sur mon derrière… Je me sentis me raidir, mes membres se contractant discrètement. Une brève grimace d’incompréhension et d’offense défigura alors mon visage. Si je n’avais pas été si perturbée, je crois que je l’aurais repoussé mais… mon cerveau semblait légèrement englué dans la contrariété et l’étonnement.

Je… Que faisait-il ?! Ça ne lui ressemblait absolument pas ! Depuis quand avait-il perdu toute pudeur ! Rendez-moi mon Stefan, bordel ! Parce que là, ce sosie sans gêne était loin d’entrer dans mes bonnes grâces, croyez-moi ! Je nageais en pleine hallucination, là ! … Qu’est-ce qui lui prenait tout à coup ? J’étais… abasourdie, oui je crois que le terme est bon. En plus, les secondes parurent s’écouler au ralentit.
Je… j’aurais sans doute du protester mais… une part de moi rechignait à se braquer contre le garçon. Cela dit, je me secouai mentalement. Stefan ou non, petit ami ou pas, il n’avait pas le droit de me toucher ainsi… Si encore nous n’étions que tous les deux, j’aurais pu le comprendre… même si déjà ainsi ça lui aurait très mal correspondu. Je m’apprêtais donc à prononcer son prénom d’une voix réprobatrice mais il me devança, s’écartant légèrement de moi.

Indécise, je le fixais, attendant peut-être une explication que je savais inexistante… ou peut-être des excuses… quelque chose quoi… quelque chose qui aurait pu me rappeler que je sortais avec un garçon drôle, gentil et attentionné qui n’avait rien à voir avec ce comportement de rustres ! Cependant, il se contentait de m’inspecter, me détaillant de bas en haut avec un intérêt prononcé et de ce fait déstabilisant. C’était presque… je ne sais pas mais ça me paraissait presque aussi impudique que lorsque sa main était entré en contact avec mes fesses. Oui, il me lorgnait tel un esprit profane et je crois que j’aurais même pu en rougir si je n’avais pas été aussi ébranlée par tout ça, aussi consternée…

Puis, une moue gênée se peignit sur ses traits, m’offrant une lueur d’espoir. De toute évidence, il était revenu à lui et venait de prendre conscience de ce qu’il faisait. Merci mon Dieu ! Et son embarras était bien compréhensible… bien fait même, sans vouloir me la jouer puérile. C’est vrai, imaginez un peu ma gêne à moi ! Mais bien sûr, j’étais prête à lui pardonner. Bah oui, c’était froissant mais pas dramatique. Et s’il s’excusait alors on en parlerait plus. Qu’il ait été goujat un bref instant n’éclipsait pas non plus tous les souvenirs flatteurs qu’il me laissait à chacune de nos rencontres ! Et… je l’aimais alors… je n’avais aucune envie de me disputer avec lui au sujet de cet égarement que j’espérais bien passager.

Cependant à mon grand désarroi, je me trompais. Son trouble n’avait rien à voir avec ça… et je n’allais pas tarder à comprendre qu’il ne regrettait pas le moins du monde son geste déplacé. Désillusion quand tu nous tiens… Il était bien ennuyé mais pas tout à fait par la même chose que moi… Voyez un peu :



« - Elena chérie, si je t’ai déjà dit que j’aimais ce t-shirt, j’ai menti… » Avoua-t-il, apparemment mal à l’aise… craignant probablement de me vexer.


Et d’ailleurs… il avait raison de le craindre. Avant même que le sens de ses mots n’infiltre complètement mon esprit, je sentis poindre en moi une certaine vexation… couplée en prime à une vague humiliation. Que… ?
J’entrouvris les lèvres, hébétée, avant de baisser discrètement les yeux sur le tee-shirt en question. Je… Bah qu’est-ce qu’il avait ce haut ?! Il était très bien je trouvais moi ! Mal à l’aise, je reportai mon regard sur lui qui semblait déjà passé à autre chose, pas plus ébranlé que cela par sa critique. En réalité, il arborait une mine plutôt détachée que je trouvais discordante après ce qu’il venait de lâcher.

Un peu… attristée ou quelque chose du genre, je rebaissai imperceptiblement les yeux. Ce n’était pas tant sa remarque que la façon dont il la faisait qui me… blessait. Même s’il avait arboré un air compatissant, je ne pouvais pas m’empêcher d’avoir l’impression qu’il l’avait dit dans le but de se montrer volontairement piquant. Ça lui était pourtant tellement étranger ! … La méchanceté gratuite, je veux dire. Lui il était… à l’opposé même de tout ça. C’était plutôt le genre à tout encaisser en silence histoire de ne blesser personne. Oh, je ne dis pas que sa phrase était cruelle ou quoi… il ne fallait pas dramatiser non plus mais bon. En fait, il ne faisait certainement que dire ce qu’il pensait et… c’était peut-être positif néanmoins il me prenait au dépourvu avec son trop plein d’honnêteté tout droit sorti dont ne sais où.

De plus, j’étais gênée… vraiment gênée. Pas autant que quand il m’avait peloté mais pas loin. Je me sentais ridicule brutalement… Il trouvait que j’étais mal habillée et moi bêtement, je prenais sa réflexion très à cœur… Il faut dire qu’il n’avait jamais rien dit de pareil. En plus, je l’avais souvent mis ce maillot et il ne m’avait jamais fait remarquer qu’il ne lui plaisait pas ! Bon, il ne m’avait jamais complimenté sur le tee-shirt en question mais ne l’avais jamais dénigré non plus. Ni lui ni aucune autre de mes tenues, d’ailleurs.
… Alors quoi, il s’était retenu tout ce temps avant de me livrer le fond de sa pensée ? … Sincèrement, j’aurais préféré qu’il s’en abstienne…

J’étais clairement désorientée par son comportement. Au delà de sa phrase, c’était l’ensemble de ce qu’il avait fait depuis nos retrouvailles qui me laissait sans voix. Cette étreinte, me mettre impunément une main au derrière et maintenant m’envoyer en pleine tête que je n’avais pas l’air de grand-chose dans ce maillot… Je peinais à le reconnaître, je dois dire. Oh, je ne tenais pas à le condamner trop vite mais une chose était certaine, il avait du se passer quelque chose car Stefan n’aurait jamais agi ainsi en temps normal. De cela, j’étais certaine… A moins que… Non ! Je le connaissais depuis quatre mois, je savais pertinemment quel genre de type il était. Personne ne peut faire semblant aussi longtemps… Oui, il devait sûrement y avoir une explication très simple à tout ça…
Je… j’espérais encore que… je ne sais pas qu’il avait une bonne raison… même si, évidemment rien ne pouvait justifier ça… Si c’était une plaisanterie elle était de mauvais goût ! Je trouvais peut-être ce Stefan plus attirant que l’ancien mais je n’aurais pas hésité une seconde à l’échanger. Quoi, il avait décidé de jouer au vilain garçon, aujourd’hui ? Si tel était le cas alors il allait devoir se passer de ma compagnie jusqu’à ce qu’il retrouve ses esprits !

… …
… … …
Ses esprits ? … Est-ce qu’il était possible qu’il ait… bu ? Il n’avait pas vraiment l’air saoul mais… Des fois à l’entraînement, il buvait bien une bière ou deux et puis… Je ne l’avais jamais vu bourré, au contraire il était toujours très correct mais on disait souvent que chez certaines personnes, ça faisait ressortir le côté un peu sombre de leur personnalité. Genre le côté misogyne ou mauvais garçon… Mouais, c’était une piste à explorer.

Bref, autre chose dans sa phrase m’avait interpellé. Elena chérie ? … Mmmh… D’habitude, il ne me donnait pas de surnom et… vous voulez que je vous dise ? … c’était une très bonne chose. Oui, c’était définitivement mieux ainsi. Surtout avec l’air contrit qu’il avait employé. C’était comme s’il s’était adressé à quelqu’un d’un peu… je ne sais pas, arriérée ou…
Bah… je devais sans doute exagérer tout ça… non ?



« … tu pourrais en profiter pour changer tant qu’on est dans un centre commercial… » Suggéra-t-il alors, ne me laissant toujours pas le temps de répliquer.


En changer ? Heu… maintenant ? Sa proposition était assez inattendue. En outre, il en rajoutait encore une couche. Il lui déplaisait tant que ça ?! Bon sang, ce n’était qu’un tee-shirt ! Certes, il n’était pas au goût du garçon mais tout de même… S’il y tenait tant que ça, je ne le mettrais plus quand on devait se voir mais ce n’était vraiment pas nécessaire de le soulager maintenant de ce piètre spectacle, si ?
C’était si superficiel comme conversation ! Pas que Stefan et moi étions toujours sérieux mais enfin là quand même ! Ce n’était que des vêtements… Est-ce que moi je lui aurais demandé de changer d’habits de la sorte ? Non mais c’est vrai, j’aurais très bien pu exécrer le style cuir qu’il s’était donné aujourd’hui ! Par chance pour lui, j’appréciais mais bon… vous comprenez ce que je veux dire, non ? Un peu de tact ne faisait jamais de mal hein…
En tout cas, j’avais bien saisis le message. Ce haut était immonde et je devais m’en débarrasser. Cependant, j’aurais bien aimé qu’il n’insiste pas grossièrement là-dessus… Je n’en menais déjà pas très large après sa première attaque alors là…

Quoi qu’il en soit, il m’interdit une énième fois de répliquer en plaçant langoureusement une main sur ma hanche avant de m’entraîner à sa suite. Désarçonnée et visiblement interloquée, je le laissais faire, l’autorisant à me guider sans rechigner.
Je jetai néanmoins un regard à la table de mes amies. J’en serais presque venue à regretter de l’avoir quitté… presque… Mon regard croisa furtivement celui nettement froissé et étonné de Libby qui avait probablement assistée à toute la scène. Je pris néanmoins la peine de lui offrir un sourire rassurant, désireuse de… disculper Stefan. Il n’avait déjà pas une place privilégiée dans son cœur alors je ne voulais pas que ses actes trop téméraires d’aujourd’hui n’entachent encore plus leur relation déjà tendue. Vous voyez même après tout ça, je ne pouvais pas m’empêcher de vouloir le préserver…

Sans plus me préoccuper des deux jeunes filles, je reposai les yeux sur mon compagnon. Il semblait… différent. Son regard, je veux dire. Mais probablement que cette idée n’avait germé dans mon esprit que suite à toutes les bizarreries qu’il faisait.
Oui, tandis que nous marchions sans nous presser… (de toute manière j’étais bien contraire d’adopter son rythme), je ne le quittais pas des yeux. Et pour une fois, ça n’avait pas grand-chose à voir avec la fascination qu’il exerçait sur moi. Je voulais comprendre… deviner ce qui lui arrivait. Est-ce que quelque chose était capable de le tracasser au point de le rendre aussi peu… agréable ? Alors oui, je tentais de le sonder, repoussant unes à unes la tonne de suppositions absurdes qui me venaient en tête.

Je… je n’étais pas véritablement en colère, simplement déçue… et inquiète. Oui, je me faisais du souci. Pour moi ses réactions signifiaient forcément que quelque chose clochait… et si c’était le cas, j’aurais apprécié qu’il m’en parle. Il était toujours là pour moi mais à cet instant sans doute oubliait-il que c’était réciproque. Je n’étais pas la personne qu’il devait protéger, j’étais sa petite amie et en tant que telle j’aurais aimé qu’il se confie à moi. Enfin, peut-être n’y avait-il simplement rien de précis…

Ses yeux tombèrent sur sa chevalière… cette drôle de bague imposante dont il ne se séparait jamais. Au début, j’avais trouvé ça hideux… mais je m’y étais habituée. A force, je la trouvais presque jolie. Disons que ça faisait partie de lui puisqu’il ne la quittait jamais. Tiens d’ailleurs ça aurait pu être drôle de lui dire que s’il trouvait mon maillot monstrueux, je trouvais que sa bague l’était tout autant. Lui dire que je l’enlèverais quand lui enlèverait cet anneau… mais en fait, ce n’était pas du tout mon genre. Le chantage d’abord mais je veux dire… je n’avais pas l’intention de lui faire de la peine, de l’embarrasser ou quoi que ce soit d’autre. Et puis, la rancune ne menait jamais nulle part, je le savais bien.

J’en étais là dans ma réflexion lorsqu’il tendit la main devant nous, levant ainsi la chevalière à hauteur de nos yeux. Je le sentis plus que je ne le vis tourner la tête vers moi mais je me refusais à le regarder, me concentrer sur le bijou. Je craignais… je ne sais pas… qu’il découvre mon inquiétude… et mon malaise. C’était paradoxal puisque je n’étais bien qu’en sa compagnie d’ordinaire. Je ne voulais pas qu’il pense… qu’il sache que je me faisais du souci pour lui mais je voulais encore moins qu’il découvre que son comportement m’effarouchait quelque peu. Une part de moi avait envie de s’éloigner de ce Stefan là mais l’autre n’aspirait qu’à rester avec lui, priant pour qu’il redevienne un peu plus… normal.



« - Dis… je t’ai déjà raconté l’histoire de cette chevalière, n’est-ce pas… ? » Me demanda-t-il avec une hésitation perceptible tout en nous immobilisant.


A mon tour, je tournai la tête vers lui. Il me posait une question et il me fallait bien lui répondre. Surtout qu’il semblait soudain décidé à me laisser en placer une alors autant en profiter ! Sauf que… je ne savais pas vraiment quoi dire. Je réfléchis une seconde mais je n’avais pas souvenir qu’il ait parlé avec précision de l’histoire de cette bague. D’ailleurs, je dois dire que je ne m’attendais pas à ce qu’il le fasse soudainement. Il avait semblé assez gêné les rares fois où il l’avait évoqué et je n’avais donc pas insisté. Alors c’était ça… Son trouble avait un rapport avec cette chevalière ? Avait-il finalement décidé de m’en parler ?


« - Heu… non… Non, pas vraiment. » Admis-je en le gratifiant d’un sourire un peu vacillant.


Je détournai finalement les yeux, les posant sur l’une des vitrines qui nous entouraient. Utilisant ce prétexte, je m’écartai doucement de lui, m’approchant de la vitre en question que j’observais pendant une seconde d’un œil distrait. C’était histoire de remettre un peu mes idées en place vous voyez…
Je fis ensuite volte-face, lui offrant une mine que je voulais bienveillante. Je n’allais pas l’accabler de reproches hein… ce n’était pas la meilleure façon de pousser quelqu’un à se livrer. Je tenais à… le mettre en confiance. S’il voulait m’en parler, il pouvait le faire.


« - Tu… Tu m’as seulement dit que c’était un cadeau auquel tu tenais beaucoup et que jusqu’ici tu n’avais jamais pu te résigner à t’en séparer. » Fis-je pour lui éclaircir la mémoire.


Je m’humectai les lèvres avant de me résoudre à revenir vers lui, me plaçant bien en face. Après tout c’était Stefan ! Même s’il ne semblait pas lui-même, il n’allait pas me manger ! J’avais confiance en lui. Ça aurait été le comble ! D’être alarmée à l’idée de lui parler ou de seulement l’approcher, je veux dire.
Avec délicatesse, mes mains se tendirent pour s’emparer des siennes dans un geste familier. Mes prunelles plongèrent dans les siennes, non sans une indicible réticence tandis que mon pouce caressait distraitement, sans même que je ne m’en rende compte, la paume de Stefan dans un geste rassurant… sans doute autant pour moi que pour lui.


« - Pourquoi ? Est-ce que… ça a un rapport avec tout ça ? » Demandais-je avec le maximum de sérénité.


"Tout ça" sous entendu : son comportement un peu trop audacieux. Quel doux euphémisme... Mais je gardais les accusations pour plus tard…


« - Je veux dire… Tu veux m’en parler ? » Conclus-je avec chaleur, espérant ainsi l’inciter à s’ouvrir et à m’expliquer.


Oui parce que j’avais bien besoin d’explications moi ! Pas tant parce que je lui en tenais rigueur que parce que j’étais affreusement perturbée par son actuel « lunatisme »…


Dernière édition par Elena Winters le Ven 23 Oct - 14:47, édité 1 fois
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Damon Whitehorth

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MessageSujet: Re: Twinsanity [pv Elena]   Twinsanity [pv Elena] EmptyVen 2 Oct - 18:59

Trop simple… pour l’heure, c’était bien tout ce que je pensais de tout ceci… j’en aurais presque eu envie de tout arrêter pour être franc… presque hein, pas plus que ça. Non, parce que c’était quand même trop tentant… c’était la première fois de ma longue existence que je me faisais passer pour lui… et pouvoir faire des misères à son couple était une belle petite mise en bouche, sans mauvais jeu de mot bien sûr. J’aurais tout le temps de pousser le vice bien plus loin, mais pour le moment, je me contentais de faire passer Super Stefan pour un con comme les autres… le genre à toucher sa copine devant tout le monde, sans la moindre gêne… c’était d’un comique assez incroyable, sans oublier que ses fesses étaient particulièrement agréables… je saurais m’en souvenir à l’avenir…

En tout cas, c’était mon heure de gloire là. Enfin, pour être honnête, c’était son heure de gloire à lui, celle de Stefan… l’occasion de prouver à sa chère et tendre qu’il n’était pas qu’un amoureux transit tout à fait correct, mais qu’il restait avant tout une personne de sexe masculin, avec l’envie irrépressible d’assouvir toutes sortes de plaisirs dans lesquels elle entrait pour la plupart… et je devais vraiment me retenir de rire… me confondre avec Stefan avait été assez… dur à encaisser, et je l’avais pris comme un reproche, mais je n’avais pas tout perdu, et je m’étais bien vengé sur la demoiselle… comment ça je me cherche des excuses ?! Comme si j’avais besoin de ça… je n’avais pas besoin d’excuses pour la tripoter… j’étais le mal, ça suffisait à expliquer n’importe lequel de mes comportements…

Par contre, je me posais des questions… sur eux. Mon jumeau avait-il été vraiment sincère avec elle ? Lui avait-il révélé qu’il était un vampire… ? Honnêtement, j’en doutais, mais avec ce débile de sentimental, on pouvait s’attendre à tout, il était bien capable de le révéler à la première cruche venue… en l’occurrence, Elena. Bon, je suis peut-être un peu salaud avec elle, et je l’enfonce peut-être plus bas que terre un peu plus souvent qu’à son tour, mais… ce n’était que dans ma tête… avec elle, j’étais tout ce qu’il y a de plus correct. Comment ça non ? Je vous rappelle que d’ordinaire, mes seuls rapports avec les humains se cantonnaient à celui de « chasseur-proie », alors là que je ne faisais que déposer quelques pattes sur le repas, je me montrais incroyablement plein de retenue et de sagesse… reconnaissez un peu mes efforts…
Elena se décida enfin à me regarder, m’étonnant à nouveau de ce regard noisette si éclatant… moi qui pensais que nous les vampires étions les seuls capables d’avoir des yeux à ce point fascinants, j’étais… un peu stupéfait… mais ce n’était pas une paire d’yeux qui allait me désarçonner… je n’étais pas si vieux-jeu… enfin, disons que j’étais encore plus vieux-jeu que ça plutôt…


« - Heu… non… Non, pas vraiment. » Avoua la jeune fille avec un sourire hésitant.


Non… il ne lui en avait pas parlé… bouh, le vilain vampire qui faisait des cachotteries à son amoureuse ! Il allait mériter une fessée le méchant… bon, perso, j’étais plutôt pour la donner à Elena, mais si j’osais parler de ça, vous penseriez que j’étais accro à son cul, alors je vais m’abstenir d’en faire la remarque… ah c’est trop tard ? tant pis…
La maligne s’écarta de moi pour aller inspecter une vitrine pendant que j’étais plongé dans cette réflexion… Pas suffisamment pour ne pas le sentir et en éprouver la frustration qui en découlait en tout cas… de quel droit m’échappait-elle de la sorte ?! On… ne me fuyait pas comme ça ! Mes yeux glissèrent donc sur la demoiselle de bas en haut et de haut en bas pendant qu’elle inspectait la vitrine, tandis que je trouvais quand même de plus en plus appréciable ma position, puisque Stefan lui avait caché le plus gros de son histoire… sa vie en fait. J’avais donc tous les pouvoirs là… et je pouvais sans doute me la mettre dans la poche avec une facilité déconcertante… il me suffisait de préparer le terrain aujourd’hui, et de poursuivre par la suite… et j’avais déjà quelques idées en tête… nous verrions ça un peu plus tard. Je continuais donc mon examen visuel – et je précise que c’est sa faute, puisqu’elle s’est mise consciemment dos à moi – lorsqu’elle fit enfin volte-face avec une mine bienveillante… c’était sensé m’aider à me sentir bien ça… ? je n’en sais trop rien… la façon de se comporter des humains m’échappait parfois…


« - Tu… Tu m’as seulement dit que c’était un cadeau auquel tu tenais beaucoup et que jusqu’ici tu n’avais jamais pu te résigner à t’en séparer. » Poursuivit-elle, me donnant plus d’explications que je n’en espérais.


Merci beaucoup ma chère, je n’en attendais vraiment pas tant… là c’était un véritable cadeau une nouvelle fois… Stefan était fort lorsqu’il s’agissait de soulager sa conscience… pour lui, il devait considérer que ce n’était pas un mensonge, puisqu’après tout, c’était la vérité… une partie de la vérité seulement… C’était amusant, même de sa part… lui, le grand, le gentil, le brave, le droit Stefan. Alors comme ça il ne divulguait que certaines informations de son histoire… comme il était gentil, tout ça pour la préserver… c’est sans doute ce qu’il dirait… facile quand on a un passé aussi lourd que le sien… oublier le passé en prétendant que c’était pour le bien de l’autre… mais il n’avait pas le droit d’oublier… je ne le permettrais pas de toute manière…

En tout cas, ça me simplifiait vraiment le travail. Il avait toujours été con, mais là il battait des records… s’attacher à une fille comme ça en sachant que je reviendrais un jour avec pour but de la tuer, c’était profondément idiot… à sa place, je n’aurais plus voulu tisser de lien avec personne. Mais visiblement, il se fichait de la mettre en danger. Mes pions se mettaient lentement en place, et la tactique commençait à apparaître dans ma tête… il me faudrait peu de temps pour ruiner son idylle et le mener droit vers la folie… pour une fois que j’avais une chance de le faire enrager au point de lui faire perdre toute raison, je ne devais pas reculer. Certainement pas.

Elena s’humecta les lèvres à nouveau… qu’on m’explique tout de suite, elle était très nerveuse, ou c’était vraiment une allumeuse… ? Parce qu’à force, je ne savais pas vraiment quoi penser moi… surtout qu’elle ne s’était même pas plaint des attouchements que j’avais pu lui faire… on s’en posait des questions hein… Elle se présenta à nouveau devant moi et m’attrapa les mains avec douceur… C’était doux et tendre… et plutôt inattendu… d’autant que les petites caresses que son pouce dessinait sur ma paume étaient dévastatrice niveau douceur… mais bon, c’était… gentillet quoi. Bien le genre de Stefan, le genre on se prend par la main et on se fait des mini-caresses… Pour moi qui aimais les relations physiques pures et dures, c’était un peu… mou.


« - Pourquoi ? Est-ce que… ça a un rapport avec tout ça ? » Me demanda-t-elle alors, sincère.



Oui, mais encore… ? J’aurais aimé une question un peu plus complète je crois… Parce que je ne savais pas si ça avait un rapport avec tout ça… tout ça quoi d’abord ! Bordel, mais exprime-toi, fais des phrases précises, quelque chose de compréhensible à la fin !
Vu son air un chouia inquiet, je me doutais qu’elle parlait en fait de mon attitude… enfin, de l’attitude de Stefan. Elle m’avait déjà démasqué ?! Bon faut dire que depuis mon intervention, je m’étais fait passer pour « l’anti-Stefan » absolu. Je la reluquais, la touchais, avais peu de considération pour elle, et critiquais même sa façon de s’habiller. Peut-être que je devais calmer le jeu pour ne pas trop éveiller ses soupçons… oh et puis merde aussi ! Elle n’allait pas d’un coup imaginer toute une histoire avec un frère jumeau dont il ne lui avait certainement jamais parlé et qui serait son total opposé… mais j’allais devoir agir avec plus de finesse, et y aller sans doute un peu moins bourrin…


« - Je veux dire… Tu veux m’en parler ? » Conclut-elle, me rendant enfin la parole.


Mon dieu, enfin elle se taisait… et bla et bla et bla… elle ne s’arrêtait jamais celle-là… je ne sais pas si elle avait remarqué qu’elle n’était pas toute seule, mais elle n’avait pas l’air de m’accorder beaucoup d’intérêt… il y avait des gens comme ça, qui adoraient s’écouter… c’en était énervant, vous n’imaginez même pas… Mais par bonheur, elle décida de se taire… une chance pour elle qu’elle avait une voix bien trop bandan… bien trop jolie pour qu’on ait envie de la couper… Parce qu’à force, ça se résumait à écouter sa voix… mais pas vraiment ce qu’elle avait à dire… et elle me demandait si je voulais lui en parler en plus… ? Te raconter la vie de cette bague et tout ce qui l’entoure… ? Non, définitivement non, je n’étais pas encore d’humeur à évoquer notre passé… d’ici un ou deux jours peut-être… Je lâchais un soupir de soulagement suite à ses explications, avant de prendre un air sérieux.


« - Non, donc justement, ça tombe bien. » Lui soufflais-je sur un ton de confidence, avant de la lâcher pour m’approcher à mon tour des vitrines.


Comment ça j’étais froid ?! Pas du tout ! J’étais… j’étais normal… non ? Bon d’accord, ça ne faisait pas très Stefan… mais c’était tellement tentant… elle demandait carrément si je voulais lui en parler… alors c’était trop drôle de lui répondre non… les gens s’attendent tellement à ce que vous leur racontiez que c’est bien plus marrant d’être dans le contre-pied… où était l’intérêt sinon… même si, il est vrai, j’y allais peut-être un peu fort… mais ça n’allait pas continuer, non, parce que je devais entamer mon fabuleux plan machiavélique… tout se passait à la perfection jusque là, et je pouvais préparer la suite des évènements avec une telle facilité que ça en devenait un poil ennuyeux… mais bon, quand il s’agit de retrouvailles avec son frère, on peut bien se forcer un peu, n’est-ce pas ?
Je me retournais alors, lâchant la vitrine des yeux pour planter mon regard dans le sien, pas pour l’hypnotiser, mais pour la captiver autant que possible.


« - Cette bague, elle n’a aucune valeur pour moi… ce n’est qu’une babiole que j’ai acheté comme ça… » Lâchais-je, avec une sincérité délicieusement feinte.


J’étais génial… et diabolique à la fois… est-ce que c’était vraiment possible ça… ? Oh oui, il y avait eu énormément de génies du mal, des types comme Hitler par exemple… des types qui auraient pu être de grands hommes… enfin, qui l’avaient été, mais du mauvais côté de la frontière… la différence pour moi, c’est que je n’étais pas tout à fait un homme… mais le côté maléfique était plus poussé chez moi que chez tous les autres, c’était l’avantage.
Vous vous demandez : « Mais qu’est-ce qu’il fait ce con ? », et comme je l’ai déjà dit, je me préparais le terrain, donc pour ça, Stefan devait lui dire que la chevalière n’était qu’une babiole. Etape numéro un du plan, c’était fait.
Je l’attrapais alors par la main pour l’attirer dans le magasin d’à côté, marchant dans les allées à la recherche d’un truc à lui faire porter. La tactique était simple pour l’instant, faire le demi-salaud, puisque je rattraperais le coup en trouvant de jolies excuses comme celle qui viendrait très bientôt pour expliquer tout ça…
Je nous stoppais dans une allée, examinant Elena quelques instants de bas en haut avant de brandir la tenue que je cherchais, un haut en latex avec un charmant décolleté coupé à l’intérieur, dans un style très catwoman…


« - Tiens, essaye ça. » Lâchais-je l’air de rien en le lui tendant.


Quoi ? J’avais rien fait de mal… On pouvait aussi se faire plaisir de temps en temps… et puis, je n’en profitais pas d’abord… j’étais simplement troublé, arrêtez de vous en prendre à moi… ce n’était pas facile pour moi, surtout que mon génialissime frère revenait dans ma vie, alors soyez un peu indulgents… ne soyez pas si durs avec moi, j’étais seulement déboussolé…
Vous voyez que je faisais un bon Stefan quand je voulais… c’en était si facile, vraiment trop simple… ce gars était la personne la plus facile à cerner au monde, et je n’exagérais pas là.
Je fis alors mine de prendre une profonde inspiration avant de me tourner vers elle, déposant mes mains de chaque côté de ses hanches pour l’attirer légèrement vers moi… non pas sur les fesses ! Vous me prenez pour un goujat ?! … … … rooh c’est bon…


« - Désolé si je suis un peu bizarre… c’est que… mon frère jumeau vient d’arriver en ville et… ça me met un peu sur les nerfs… » Commençais-je avant que mes mains ne retournent à ses fesses, me permettant de la soulever légèrement et de la plaquer contre moi. « - … pardonne-moi… » Pleurnichais-je en enfouissant ma tête dans son cou, me régalant de l’odeur et de la douceur de sa nuque.


Il me fallut quelques secondes pour me décider à sortir de son cou, et je la reposais donc au sol, pas trop vite non plus… Je m’écartais finalement d’Elena, détournant le regard un instant avant de baisser les yeux, l’air… faussement dépité.
… avant de continuer, je tiens à signaler que cette fille est une brindille… je l’avais soulevée avec tant de facilité… une seule de mes mains aurait suffi sans doute… mais ça aurait été nettement moins agréable… et vu ma détresse pendant cette scène, elle n’allait pas me tenir rigueur d’une ou deux mains aux fesses de plus ou de moins… si ?
Le regard toujours baissé, je m’interdisais à la regarder.


« - Désolé, c’est idiot de craquer comme ça pour si peu… oublie ça… » Lâchais-je à voix basse avant de me retourner, à la manière d’un enfant pris en faute.


Ça marcherait… je le savais, il n’y avait aucun doute, ça marcherait. Elle se laisserait avoir par le numéro du gentil Stefan tourmenté qui craque pour une fois devant elle, mais qui tente de faire son fort et de ne pas afficher ses faiblesses… C’était bien du Stefan ça, le genre à montrer ses failles, mais à faire genre de ne pas vouloir les partager… Pour un peu, elle enfilerait même le haut pour me faire plaisir… on était pas si mal dans la vie du frérot finalement…
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Elena Winters

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MessageSujet: Re: Twinsanity [pv Elena]   Twinsanity [pv Elena] EmptyVen 2 Oct - 22:54

Je voulais qu’il s’ouvre à moi… ce n’était pas trop demander si ? Je veux dire… moi, je lui en avais tellement dit, j’avais partagé tous un tas de choses, dis des trucs que je n’avais dis à personne d’autre mais lui… il s’y refusait. Dès que je tentais de m’immiscer dans son passé et d’en découvrir quelques miettes, il se refermait illico. C’était… rageant !
Ça me donnait parfois l’impression que c’était à sens unique. Il était mon confident mais il était clair que je ne pouvais pas en dire autant. J’avais essayé de lui faire comprendre que mon rôle s’étendait aussi à ça mais… il n’y avait rien à faire.

Oh je devinais aisément que ce n’était pas facile pour lui d’en parler. Il avait souffert, c’était évident mais… j’aurais voulu qu’il me laisse alléger le fardeau qu’il semblait s’imposer… J’aurais pu l’endurer, j’en étais absolument certaine ! Peu m’importait ce qui avait pu se produire autrefois, ce qui comptait c’était l’homme merveilleux qu’il était aujourd’hui. Je l’aimais trop pour me défiler et j’aurais apprécié qu’il le croit. Mais je ne devais pas lui paraître digne de confiance… Non, c’est faux. Je savais pertinemment que c’était faux. Il avait confiance mais il avait surtout ce maudit blocage. Je m’étais souvent interrogée sur ce qui serait capable de l’en libérer mais c’était comme de vouloir montrer quelque chose à un malvoyant. J’avais l’impression que mes efforts n’avaient pas vraiment de sens.

Il pouvait comprendre que j’avais besoin de quelques réponses, non ? Néanmoins, j’avais si peur de le voir disparaître si je venais à me montrer trop insistante. Qu’il s’éclipse comme il savait si bien le faire mais ne revienne jamais plus… c’était ma hantise, vous savez. Je savais pourtant qu’il m’aimait mais… les peur ne sont pas toujours très logiques… et plus particulièrement quand les sentiments s’en mêlent !
Cependant là… il paraissait sur le point de me parler. De cette bague apparemment… J’avoue qu’elle titillait un peu ma curiosité. Elle avait sûrement un lien avec ce passé a priori si pénible mais là encore je ne pouvais en avoir la conviction.

J’avais donc fais une énième tentative. Je ne saurais vous dire si j’y croyais vraiment mais… je l’espérais ça c’est sûr. J’avais tout de même une petite chance non ? D’autant qu’il devait être particulièrement à fleurs de peau pour être capable de se montrer aussi… différent ce celui qu’il était. Et puis j’avais mis toutes les chances de mon côté… enfin, je le croyais. Je ne l’avais pas accusé de quoi que ce soit même s’il l’aurait amplement mérité, conservant mon calme et ma douceur… j’avais même pris ses mains comme il l’avait lui-même fait si souvent lorsqu’il m’incitait à la confidence. Bizarrement avec moi ça fonctionnait assez facilement. Couplez sa tendresse à son regard hypnotisant et vous comprendrez un peu mieux pourquoi, je pense.
Après… je ne pouvais qu’attendre sa réaction. Et justement cette dernière ne tarda pas… malheureusement…

Pour que vous compreniez mieux la claque qui allait suivre, je me permets de vous redonner ma phrase précédente : « Est-ce que tu veux m’en parler ? ». Pas le genre de phrase où on vous répond non… à la rigueur on ne vous répond pas on baisse la tête, on fais un sourire penaud mais… on ne dit pas « non » quoi ! Et pourtant… je n’étais pas au bout de mes surprises avec Stefan, à ma plus grande frustration car ses mots s’abattirent bientôt sur moi avec autant d’impact qu’en aurait eu un couperet sur ma nuque.



« - Non, donc justement, ça tombe bien. » Me souffla-t-il sur le ton de la confidence… qui contrastait affreusement avec ce qu’il venait de dire.


Je… Non ? … Comment ça non ?! Il… Il n’avait pas le droit de me lancer sur le sujet avant de me remballer comme ça ! Je… je voulais juste qu’il me parle, bon sang !
« Je t’ai déjà raconté l’histoire de cette chevalière ? », « non, tu veux m’en parler ? », « non donc justement ça tombe bien. ». Voilà le résumé de notre échange. C’était frustrant… Pourquoi me poser la question alors ? Pour le plaisir de pouvoir m’envoyer sur les roses, de me narguer et d’écrabouiller mes maigres espoirs de le voir un jour me raconter sa vie d’avant moi ?! Il l’avait fais exprès ce n’était pas possible autrement !
J’avais l’impression d’être… rejetée et ça ne faisait clairement pas du bien. Je l’aimais tellement moi ! Et au delà de ça, je… je me sentais si désespérée soudain… et particulièrement contrariée aussi ! Oui, j’étais en colère, je ne le nie pas mais il y avait de quoi aussi… non ?

Enfin, au moins, ça avait le mérite d’être clair. Il ne voulait pas me parler, comme toujours… Sauf qu’il l’avouait sans détour cette fois, retrouvant cette sincérité nouvelle et dérangeante. Tant pis pour moi, hein ?
C’est drôle quand on y pense car je lui reprochais de toujours vouloir tout m’épargner mais dès qu’il ne le faisait plus et avait le malheur de dire les choses un peu trop crument, je lui en voulais. Je savais que les femmes étaient réputées pour ne pas savoir ce qu’elle voulait mais… Merde aussi ! Je savais ce que je voulais moi : je voulais mon Stefan ! Même s’il ne se livrait pas à moi, je voulais bien l’accepter mais simplement qu’il ne se montre pas si dur ! Je n’avais rien fais, si ?! Je n’avais pas souvenir que nous nous soyons disputés et je n’avais pas non plus fais quoi que ce soit de répréhensible alors… pourquoi se montrait-il si glacial ? … Si peu… amoureux. C’était ça le plus blessant, bien plus encore que son refus de se confier croyez-moi ! Là, il était si distant… Oh pas physiquement, ça non, il avait même été un peu trop présent de ce côté-là si vous voulez mon avis… Mais j’avais l’impression qu’il était à des kilomètres de là et je le vivais un peu comme… une punition injustifiée. Pourquoi est-ce qu’il me faisait ça au juste ? S’il avait quelque chose à me reprocher qu’il le fasse mais… pas comme ça… surtout pas comme ça !

Quoi qu’il en soit, sa phrase m’explosa au visage avec tant de violence que mes doigts s’immobilisèrent aussitôt sur les mains du jeune homme. Mes lèvres s’entrouvrirent imperceptiblement et mes sourcils se froncèrent dans une moue d’incompréhension vaguement douloureuse. Je ne dus qu’à ma stupéfaction de l’épargner du triste spectacle de mon chagrin. Celui-ci ne s’afficha que lorsqu’il s’éloigna de moi, rappelant sans hésitation ses paumes à lui, plus intéressé par une vitrine que par moi et mon cœur grand ouvert… et sauvagement piétiné pour le coup.
Je le suivis des yeux avant de les replacer droit devant moi, là où il s’était trouvé quelques secondes auparavant… là où il ne restait plus que le vide. Ce fut d’ailleurs un sentiment d’isolement qui s’insinua en moi l’espace d’une seconde. Néanmoins je… j’avais ma fierté et celle-ci m’interdisait d’afficher ma blessure au grand jour. Il ne voulait pas m’en parler ? Libre à lui, après tout. Il… Il ne me devait rien.

A présent, je ne savais plus trop comment j’étais censée me comporter. Lui afficher ma colère, ma déception et mon outrage ? Faire semblant de rien et supporter encore son humeur exécrable ? Lui faire comprendre à quel point il venait de se montrer salop ? Simplement tourner les talons et le laisser en plan ? Non, j’étais incapable de faire ça, j’en avais bien conscience. Avec lui, j’étais certainement trop faible d’esprit. Pff… Désespérant…

Cela dit, je n’eu pas le temps de réfléchir plus en avant à toutes ces options car Stefan se réintéressa à ma personne. Trop d’honneur…
Il plongea ses prunelles dans les miennes et je fus agacée de sentir toute volonté me quitter. J’étais pourtant prête à lui dire le fond de ma pensée mais là… comment faisait-il pour me captiver ainsi ? Quand je me noyais dans son regard, j’avais toujours tendance à tout oublier et à ressentir encore plus intensément mes sentiments pour lui… J’aurais du le savoir pourtant et veiller à ce que ça n’arrive pas. Parce que c’était trop simple sinon. Il ne devait pas s’en tirer comme ça, certainement pas !
Mais comme une idiote, je m’étais laissé happer par ses iris sans opposer la moindre résistance… A croire que je le cherchais ! D’ailleurs… j’ignorais pourquoi mais son regard me semblait encore plus irrésistible qu’il ne l’était d’ordinaire… Tant d’ailleurs qu’un léger frisson me parcourut. Une sensation assez familière et presque quotidienne lorsque j’avais rencontré Stefan et que nos regards se croisaient mais qui avait fini par s’estomper… jusqu’à maintenant en tout cas.



« - Cette bague, elle n’a aucune valeur pour moi… ce n’est qu’une babiole que j’ai acheté comme ça… » Décréta-t-il au bout d’un temps, me prenant à nouveau au dépourvu.


Heu… alors quoi, il voulait bien m’en parler maintenant ? Je n’étais pas certaine de le suivre… A moins… A moins qu’il se soit rendu compte de sa rudesse et ait voulu rattraper le coup. C’était possible. Et l’idée était rassurante. Disons que je n’aimais pas à croire que ça ne lui faisait rien du tout… que je n’étais pas capable de l’atteindre. Finalement, il faisait l’effort de m’avouer quelque chose même si à vrai dire… l’information en elle-même était assez décevante. Moi qui m’attendait à une folle histoire lié à l’artefact… je dois dire que je ne pouvais que rester sur ma faim.

D’ailleurs je… j’étais un peu sceptique. Bien entendu, il avait l’air parfaitement sincère, tant que ça aurait semblé scandaleux de remettre sa parole en doute mais… ne disait-il pas ça simplement pour que j’oublie cette histoire ? Pour que je ne l’interroge plus là-dessus et le laisse tranquille ? C’était possible, non ? Et puis pourquoi m’avait-il dit qu’il s’agissait d’un cadeau très précieux à ses yeux si ce n’était pas le cas, si ce n’était qu’une vulgaire babiole dont il se fichait éperdument ? Quel était l’intérêt de me mentir ? Et alors pourquoi la porterait-il en tout temps ? Tout ça me paraissait quelque peu décousu… En outre qui achèterait ce genre de truc franchement ?! Il faudrait faire preuve d’un manque de goût affolant et pire encore pour la porter chaque jour ! Bon moi je m’y étais faite mais bon… si je l’avais vu en boutique… bah disons que je ne me serais pas ruée dessus quoi…

Je m’apprêtais donc à exiger un peu plus d’explication et plus particulièrement le pourquoi de son mensonge (puisque soit il me mentait, soit il m’avait mentit, soyons clairs.). Cependant, une fois n’est pas coutume, mon cher et tendre ne me laissa pas le temps de réagir. Une vraie pile électrique ! Non mais honnêtement, j’avais un peu de mal à le suivre. Il changeait d’humeur à une vitesse ahurissante et ne me laissait pas de répit…
En effet, sa main se referma soudainement sur la mienne et il m’entraîna à sa suite sans me demander mon avis. Je n’eu d’autre choix que de le suivre, mon cerveau travaillant à cent à l’heure pour essayer de le comprendre.

Nous pénétrâmes dans l’un des magasins de vêtements qu’il traversa presque entièrement sans s’arrêter. Moi, je ne disais rien. Je nageais en pleine confusion et j’avais beaucoup de mal à faire le tri dans mon esprit. Je dois dire que je me fichais complètement de cette histoire de tee-shirt désormais. J’avais bien d’autres sujets de préoccupations. S’il voulait tant que ça que j’en change, alors j’en changerais si ça pouvait ne serait-ce que l’adoucir un peu…
Toutefois je songeais ça sans savoir ce qu’il allait me dégoter…

Finalement, il se figea au beau milieu d’une allée, ayant apparemment trouvé ce qu’il cherchait. C’était la première fois que je faisais les boutiques avec lui et je dois dire que ça n’était pas plus mal. A croire que je préférais quand il s’investissait un peu moins dans cette relation que nous entretenions…
Fier de lui, le garçon me tendit alors un haut… comment dire… hum… comment décrire cette chose… Totalement abusée ? … Oui, ça me semble bien définir le corset en latex qu’il me présentait avec une désinvolture aberrante… surtout quand on voyait ce qu’il voulait me faire mettre. Bon okay, demande moi toute de suite de me mettre en sous-vêtement ça ira plus vite. D’ailleurs même en exhibant ma lingerie j’aurais moins l’air d’une…n’ayons pas peur des mots, d’une salope… Non mais il… il abusait là ! Soit j’hallucinais soit il devait être en train plaisanter… Je ne voyais pas d’autres solutions.
J’étais prête à beaucoup de choses pour lui mais ça… c’était tout bonnement hors de question ! A croire qu’il ne me connaissait pas !



« - Tiens, essaye ça. » Fit-il négligemment en me tendant le tee-shirt, ne semblant s’attendre à aucune protestation de ma part.


J’étais tellement abasourdie par son sérieux que je réceptionnais le vêtement avant de poser sur lui un œil critique. Vu de près, c’était encore pire ! … Non vraiment, je t’adore mais ça c’était au dessus de mes forces !
J’allais protester, songeant, agacée, qu’il ne me laissait jamais le temps de réagir quand je l’entendis prendre une profonde inspiration qui n’augurait rien de bon. Qu’allait-il me dire cette fois ? Que j’auras mieux fait de faire aussi un saut chez le coiffeur ? Voir chez le chirurgien esthétique ?!
Quand j’y pensais, je me demandais ce que je faisais encore là malgré les humiliations qu’il m’avait fait endurer en si peu de temps. Je lui en voulais en plus mais je continuais à le suivre malgré tout. Si je ne l’avais pas aimé autant je serais partie depuis belle lurette, croyez-moi ! Le hic c’est que malgré ça… je m’inquiétais pour lui et je ne voulais pas le laisser seul. C’est vrai quand je me sentais mal, lui restait même si je n’étais pas toujours très facile à vivre et que je pouvais devenir irritable… alors je lui rendais l’appareil en quelque sorte… Même si je n’avais jamais poussé le bouchon aussi loin que lui…

Bref, il prit donc une profonde inspiration avant de faire volte-face. C’était… drôle quand j’y pensais. J’avais l’impression de ne pas me trouver en face de la même personne mentalement mais physiquement il n’y avait pas le moindre doute et j’étais toujours aussi peu indifférente lorsque ces billes azurées se braquaient sur moi. Sauf que là en prime, j’avais l’inquiétude de ce qui allait survenir, redoutant une nouvelle « baffe ». A vrai dire jusqu’ici, il n’avait rien dit qui puisse me réjouir… hormis qu’il était content de me voir bien sûr. Est-ce que je pouvais encore en dire autant ? … Probablement pas.
Il y a des jours que vous avez hâte de voir se finir et bien celui-ci en faisait partie. Et moi qui me réjouissais tant à l’idée de le retrouver et de passer l’après-midi en sa compagnie…

Mais je m’égards. Je le fixais donc, au maximum impassible lorsqu’il déposa ses mains sur mes hanches avant de m’attirer légèrement vers lui. Je sentis aussitôt mes muscles se crisper malgré l’inertie que j’affichais. Je crois que j’étais trop chiffonnée pour songer à ce que son contact pouvait avoir d’agréable. Qu’allait-il encore pouvoir faire ou dire ?



« - Désolé si je suis un peu bizarre… » Commença-t-il, l’air un peu penaud.


Un peu bizarre ? Oui, ça tu peux le dire ! Et encore ça semble être un doux euphémisme dans ta bouche ! Et puis "si" ? Non, non, tu l'es, ça je peux te l'assurer !
Toutefois, je devais reconnaître qu’il faisait ce que j’attendais de lui. Le signe que ma colère pouvait retomber. Il s’excusait. Il était désolé. Je l’étais moi aussi mais évidemment je lui pardonnerais. Pour l’heure, je l’avais encore en travers de la gorge mais c’était la première étape qui pourrait me permettre d’avaler la pilule. Je passerais l’éponge, en d’autre terme.

Un imperceptible soupir m’échappa. Bien entendu, il ne comptait pas m’expliquer la raison de son comportement. Il avait conscience de ne pas être dans son état normal mais il n'avait pas l'intention de m’en dire plus. Ça lui ressemblait assez ça…
Néanmoins, je me trompais, preuve qu’il ne fallait pas baisser les bras trop vite car il enchaîna alors :



« - … c’est que… mon frère jumeau vient d’arriver en ville et… ça me met un peu sur les nerfs… »



… …
… … …
Quoi ?! Attendez, un frère jumeau ? Un frère jumeau ?! Stefan avait un frère jumeau et il me le disait seulement maintenant ? … D’après ses dires ce frère, qui venait d’arriver en ville, générait en lui un stress capable d’expliquer son changement radical de comportement ? Oulà ! Ça faisait beaucoup d’informations d’un seul coup et je peinais à toute les assimiler.

Incrédule, j’écarquillai les yeux, tentant vainement de remettre un peu d’ordre là-dedans. Je n’eu malheureusement pas le temps de m’arrêter davantage sur la question car je sentis pour la seconde fois les mains du garçon déraper jusqu’à mon postérieur. … Il voulait réellement que je me fâche ? C’était ça la but de la manœuvre ?! Je n’allais pas réussir à me contenir très longtemps à ce rythme là ! Je serrais les dents, m’évitant ainsi de dire des choses que j’aurais pu regretter.
Cela dit, loin de s’en tenir à ça, le lycéen me souleva légèrement avec une facilité déconcertante en me plaquant littéralement contre lui dans un geste… d’une indéniable virilité qui eu le don de m’ébranler une fois encore. Une étrange sensation m’envahit à l’instant où nos corps entrèrent en contact toutefois j’étais trop troublée par ses aveux précédents pour pouvoir l’interpréter ou seulement m’en inquiéter. Sans parler de ses doigts toujours mal placés…

Son visage se nicha ensuite tout contre mon cou dans une agréable proximité, ce qui m’arracha un nouveau frémissement… grâce au ciel imperceptible. J’aurais pu apprécier si je n’avais pas été aussi atterrée par la succession improbable d’événements… et si sa main avait été quelques centimètres au dessus.
En tout cas, la dernière fois qu’il s’était placé ainsi, il m’avait finalement écarté avec rudesse de lui, en s’excusant avant de prétendre avoir quelque chose à faire… Ce à quoi allait encore me rappeler les paroles du garçon, entrecoupées de… sanglots.



« - … pardonne-moi… » Gémit-il visiblement plus affecté que je ne l’imaginais pas tout ça.


Je me sentais mal à l’aise… et touchée à la fois. Je n’aimais pas le sentir si malheureux, ça me serrais réellement le cœur. En outre, c’était tellement rare de le voir afficher sa fragilité… Il faisait toujours le fort d’ordinaire, le roc sur lequel tout le monde pouvait s’appuyer… mais, je le savais et la preuve en était faite, ce n’était pas le cas. Il avait des faiblesses comme tout le monde… d’ailleurs sa sensibilité était peut-être même plus conséquente que celle de la majorité des gens. Et puis, il n’avait pas besoin de se mettre dans cet état là. Je lui en voulais, bien sûr, mais ça ne durerait pas… d’ailleurs, ma rancœur se volatilisait déjà. Je… je voyais bien qu’il était souffrait et qu’il était perturbé ! Je… j’aurais véritablement voulu pouvoir lui ôter ce poids, prononcer une parole réconfortante au moins… mais je ne sais pas, j’étais tellement désorientée !

Je restais immobile, le regard dans le vague tandis que les secondes défilaient… et défilaient encore… Puis, au bout de ce qui me sembla être une éternité, il s’écarta de moi, me reposant lentement… et rappelant ses mains à lui, à mon grand soulagement. Mon regard chercha aussitôt le sien néanmoins il se déroba, se refusant à me regarder. Il baissait les yeux, l’air profondément dépité… profondément malheureux. [Mon dieu ce qu’elle est crédule ! X__x’) Une bouffée de compassion m’envahit. C’était à ce point là ? … Oui, Il devait vraiment se sentir mal… bon ça ne justifiait pas tout mais… il semblait tellement vulnérable ! J’avais juste envie de le serrer contre moi mais je m’en abstins avec détermination. J’avais deux ou trois questions à lui poser avant ça. Il pouvait bien éviter mon regard, ça ne devait pas me faire oublier !



« - Désolé, c’est idiot de craquer comme ça pour si peu… oublie ça… » Lâcha-t-il à voix basse avant de me tourner le dos à la manière d’un enfant pris en faute, visiblement désireux de me masquer une fois de plus ses failles.


… C’était… Bon en premier lieu, c’était touchant, bouleversant, poignant et tout ce que vous voulez. Je détestais le voir ainsi ! Mais c’était aussi énervant ! Il n’assumait pas de me montrer qu’il allait mal et pire me disait de l’oublier. D’ailleurs comment j’étais censé oublier tout ça franchement ? Y avait du « foutage » de gueule là !
Je me mordis la lèvre une seconde, réfléchissant à toute vitesse. Je n’allais pas non plus lui faire une scène dans le magasin mais j’avais deux ou trois choses à lui dire et il fallait qu’il les entende ! Oh je n’étais plus véritablement fâchée par son audace ou sa froideur… non c’était autre chose qui me dérangeait et il devait le savoir. C’était important… pour lui, pour moi… pour nous surtout !


« - Oublie ça ? » Répétais-je avec une incrédulité palpable et une frustration presque imperceptible, toujours dans son dos.


Avec un geste assez colérique, je replaçais le tee-shirt à son emplacement d’origine avant de prendre une profonde inspiration, presque inaudible cependant. Puis, je vins me placer face à lui, plongeant mes prunelles dans les siennes sans vraiment lui laisser le choix.


« - Tu me balances en pleine tête que tu as un frère jumeau et tu voudrais simplement que j’oublis ça ?! » Fis-je, sans élever la voix mais d’un ton évident de reproches.


Un sourire un peu triste étira mes lèvres avant que celui-ci ne se transforme une moue dépitée.


« - Stefan ça fait huit mois qu’on se connaît, tu ne crois pas que… que tu aurais pu trouver le temps de me le dire avant ça ? Ça ne t’es pas venu à l’esprit que c’est le genre de choses que je voudrais savoir ? » Poursuivis-je presque désespérée en réalisant le fossé qui me séparait encore de lui.


Je baissais alors la tête, essayant au mieux de masquer ma déception avant de le faire revenir dans mon champ de vision, le regard assez animé.


« - Je ne suis pas le petit être fragile que tu as l’impression de devoir protéger ! Alors… pourquoi tu ne me parles pas, bon sang ? Je te demande juste d’être honnête… et pas seulement quand il s’agit de dire que je m’habille comme un pied. » Ajoutais-je, la dernière phrase prononcée avec une minuscule touche de rancœur dans la voix à laquelle je ne prêtais pas attention.


Un léger soupir m’échappa ensuite. Je comprenais qu’il ne se sente pas bien mais… j’étais là pour lui et j’aurais voulu qu’il le comprenne. Mon regard s’adoucit alors tandis que je reprenais :


« - Tu n’as pas besoin d’être un surhomme en tout temps… si tu veux craquer, craques, tu as le droit ! … Je suis là, juste… et… je suis désolée parce que je n’ai pas la moindre idée de ce que tu peux ressentir… mais tu le sais déjà tout ça.»


Un petit rire sans joie m’échappa tandis que je détournai la tête, quelque peu gênée par ce que j’avais dis. Je n’étais pas très habituée à ce genre de « déclaration », vous voyez…


« - Alors maintenant, si je te demande de m’expliquer et de me dire pourquoi ton frère t’inspire… "ça"… est-ce que tu vas le faire ? » Conclus-je d’un ton plus posé et faussement détaché sans vraiment le regarder.


Est-ce qu’après ce que je lui avais dis j’étais prête à essuyer un nouveau refus ? Probablement pas… mais tout ce que je venais de lui dire, il le savait déjà au fond. Nous en avions déjà discutés… pas forcément avec les mêmes mots mais bon… C’était du déjà vu en fin de compte. Toujours est-il que je ne promettais rien. S’il me repoussait une énième fois, rien n’affirmait que je serais capable de rester là à supporter l’étrange comportement de ce garçon tant chéri.
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Damon Whitehorth

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MessageSujet: Re: Twinsanity [pv Elena]   Twinsanity [pv Elena] EmptySam 3 Oct - 18:09

Je la tenais… Cette petite idiote était en train de se jeter droit dans la gueule du loup, tombant dans mon piège avec une facilité déconcertante… A croire que Stefan me ressemblait un peu finalement, puisque s’il l’avait choisi, c’était sans nul doute plus pour son cul que pour sa jugeotte… oh, vous me trouvez dur… ? … et encore vous n’avez pas… euh je vais m’arrêter là, ce serait déconseillé aux enfants et on me jugerait encore plus mal que je ne le suis en réalité, alors autant en rester là.

Cette fille était… facile à mener par le bout du nez… tout ça à cause de son prétendu ressenti pour moi… enfin Stefan, mais au fond, c’était pareil, non ? Le fait est que ce qu’elle ressentait pour lui… ou ce qu’elle pensait ressentir, la rendait particulièrement vulnérable à mes assauts… puisque je pouvais m’attaquer encore et encore à sa résistance, à cet « amour », au maximum pour la faire flancher… rien qu’un peu, et je savais que ça cogitait déjà dans sa petite mais jolie tête… la pauvre devait être déboussolée. Stefan était tellement du genre renfermé à tout garder pour lui, à tout prendre sur ses épaules… et tellement… vieux-jeu… à ses côtés, il devait plus avoir l’air d’un bon copain, à se tenir par la main mais sans plus… là ça devait lui changer d’avoir un homme un peu plus… masculin justement.
J’avais préparé le terrain, et mon jeu avait été impeccable… afin de m’assurer qu’elle continue bien de penser que j’étais Stefan… juste un Stefan un peu plus troublé et tourmenté que d’habitude, qui craquait pour la première fois de sa vie… mon plan était en marche, et Stefan allait en baver, c’est moi qui vous le dis…


« - Oublie ça ? » Sembla-t-elle enrager dans mon dos.


C’était gagné… Un petit sourire étira mes lèvres tant qu’elle ne me faisait pas face, savourant d’ores et déjà ma victoire, qu’elle venait elle-même d’annoncer en me répondant d’une manière aussi remontée… J’avais à peine eu besoin de la guider, et elle avait sauté dedans sans réfléchir… qu’elle était prévisible…
Bien sûr qu’elle ne pouvait pas oublier ça… après tout, elle s’inquiétait sans doute pour ce pauvre petit Stefan… que lui arrivait-il ? Pourquoi n’allait-il pas bien… ? Pourquoi se comportait-il comme une vraie saloperie depuis son arrivée… ? Des questions auxquelles je détenais les réponses, mais… pas Stefan. Et ai-je besoin de vous rappeler qu’en ce moment, j’étais lui ? Les réponses m’échappaient donc, et je n’étais pas pressé d’en venir aux faits… elle pensait que j’étais bien Stefan et je comptais bien faire en sorte que les choses n’aillent pas plus loin que ça.

Je fus toutefois dépité de sentir dans mon dos que cette chère Elena reposait le charmant haut que je lui avais trouvé… comment pouvait-elle refuser une telle offrande… ? J’aurais même payé pour elle… enfin, hypnotisé le vendeur, mais où est la différence… ? L’important, c’était qu’elle l’ait sur le dos, non ? Entre nous, ça aurait été hilarant de lui faire porter ce haut particulièrement… salope, et de l’envoyer retrouver Stefan. Le pauvre aurait déjà été surpris, mais il l’aurait été plus encore lorsqu’elle lui aurait fait un foin parce que c’était apparemment « lui » qui avait tenu à ce qu’elle l’enfile… il me détesterait dans une situation comme ça… mais j’avais prévu quelque chose de bien plus intéressant que ça… même si je n’aurais pas dit non à voir la demoiselle dans cette tenue… après tout, on ne pouvait pas cracher sur sa somptueuse plastique, et le look « salope » aurait pu être canon sur elle… malheureusement, je devrais me contenter de « Mighty Mouse » pour l’instant, à mon plus grand désarroi.

La jeune fille fit alors le tour de ma personne, et je m’obligeais donc à faire cesser ce sourire de dément, pour ne pas dépasser les bornes… si j’allais trop loin, je risquerais de mettre mes plans en danger, et je ne voulais surtout pas que ça arrive… pas après avoir concocté un si bel avenir proche… je devais me tenir un minimum.
Elena se stoppa donc devant moi et plongea à nouveau ses iris noisettes dans les miens… c’était moi où ses yeux prenaient de l’ampleur à mesure qu’on les regardait… pour la première fois, j’y restais prisonnier quelques secondes, un peu… pris de court par leur éclat.

Wow, cette fille ne me réussissait pas… enfin, d’ordinaire, je les tuais bien plus vite, malgré tout mon sadisme, alors peut-être était-ce fréquent chez les humains, qui sait. Ce fut en tout cas sa prise de parole qui m’arracha hors de ses prunelles lumineuses…


« - Tu me balances en pleine tête que tu as un frère jumeau et tu voudrais simplement que j’oublis ça ?! » Me reprocha-t-elle soudainement.


J’étais en colère… comment osait-elle me parler comme ça ?! Je lui disais ce que je voulais et elle n’avait pas à se plaindre si ça ne lui convenait pas ! Qu’elle accepte déjà ce que je lui donne au lieu de se plaindre comme ça !
… enfin, comme vous le voyez, j’étais fort pour raisonner comme Stefan… et je remarquais que, jouant un rôle ou non, je détestais qu’on s’en prenne à moi et qu’on me fasse des reproches… à force, je serais presque capable d’en sortir les crocs pour un peu… mais je ne devais pas oublier que c’était mon but après tout, la faire râler après Stefan, faire ressortir tout ce qu’elle n’aimait pas chez lui, les choses qui la dérangeaient… la partie suivante du plan en quelque sorte…

En tout cas, ça réglait une question, il ne lui avait jamais parlé de moi, comme je le soupçonnais… bon, après tout, je doutais qu’il se connaisse depuis huit ou neuf ans, c’est sûr, après tout, elle se serait déjà inquiétée de ne pas le voir vieillir quand elle se féminisait… mais il ne comptait pas m’évoquer… j’étais quand même la grosse partie de son passé, de sa vie… alors soit il m’évoquait rapidement, soit il faisait totalement l’impasse sur moi… c’était blessant… mon frère ne m’avait même pas mentionné à sa délicieuse petite-amie… c’était méchant… maintenant elle allait peut-être coucher avec moi sans même savoir que j’étais Damon, et pas Stefan… vraiment méchant de sa part… non je n’en tire aucune satisfaction personnelle ! Pour qui me prenez-vous à la fin ?! Le mal… ? Ah… je retire alors…
Elena lâcha un petit sourire indéniablement triste, qui se transforma bien vite en une moue profondément dépitée… qui ne m’arracha même pas un petit pincement au cœur, après tout, j’étais un vampire, le cœur n’était pas vraiment ce qui nous faisait marcher… et ne me faites pas d’allusion louche à mon organe sexuel je vous en prie… je sais qu’il est au centre de beaucoup de désirs mais s’il vous plaît, respectez mon intimité…


« - Stefan ça fait huit mois qu’on se connaît, tu ne crois pas que… que tu aurais pu trouver le temps de me le dire avant ça ? Ça ne t’es pas venu à l’esprit que c’est le genre de choses que je voudrais savoir ? » Poursuivit-elle d’une traite, avant de baisser la tête.


La pauvre enfant…
Elle avait indéniablement misé sur le mauvais cheval… enfin le mauvais frère. Stefan était une vraie ordure dans cette relation, c’était génial ! Huit mois ! Huit mois qu’ils se connaissaient ! Vous imaginez un peu ?! Il vivait au milieu des humains depuis au moins huit mois ! Cet idiot la côtoyait depuis tout ce temps ?! Et il continuait de lui faire tant de cachotteries ?! Il était fantastique… pas de doute, c’était bien mon Stefan ça… le genre on s’attache mais pas trop hein… il avait si honte de son passé qu’il ne glissait même pas un petit mot me concernant ou quoi… ?
Il n’avait pas changé en cela, et je le reconnaissais bien. Il était bien tant qu’on ne lui demandait rien sur son passé… un passé qu’il ne voulait en aucun cas évoquer… ça devait être dur pour elle, je dois bien le reconnaître… s’attacher à quelqu’un dont vous ne savez pas grand-chose, quelqu’un qui refuse de vous parler de lui… ce devait être pénible… moi je ne m’attachais à personne alors je n’avais pas ce problème, d’autant que je ne trouvais personne digne de cet attachement… donc ça réglait le problème.
Elena releva alors les yeux, le regard plus animé que jamais… Wow… il fallait prévenir… j’aurais pu faire une crise cardiaque… si je n’étais pas déjà mort j’veux dire… Les yeux pétillants et presque… au bord des larmes… enfin je crois, elle me dévisageais ouvertement, et je n’en menais pas large… du moins, Stefan n’en aurait pas mené large dans la même situation… le pauvre enfant…


« - Je ne suis pas le petit être fragile que tu as l’impression de devoir protéger ! Alors… pourquoi tu ne me parles pas, bon sang ? Je te demande juste d’être honnête… et pas seulement quand il s’agit de dire que je m’habille comme un pied. » Continua-t-elle avec rancœur.


Ah, voilà la rancœur que j’attendais… c’était intéressant à voir… la façon dont les sentiments pouvaient voler en éclat avec une telle facilité… vous passiez huit mois à construire une relation, et une dizaine de minutes pourraient suffire à tout détruire… et même si vous n’aviez rien fait, simplement parce que votre sosie faisait une entrée remarquée… c’était… assez drôle en fait. Mais il ne fallait pas la pousser trop loin non plus, ça me desservirait plus qu’autre chose, et je ne voulais pas ça du tout.
En tout cas, elle lâchait ce qu’elle avait sur le cœur… pour la première fois, c’était évident. Et d’entrée, c’était… flatteur… La preuve que j’étais capable de la pousser à la sincérité en dix minutes, ce que Stefan n’avait visiblement pas réussi à faire en huit mois… il était apparemment aussi minable qu’autrefois. Un temps infiniment court avec sa copine, et j’apprenais sur elle des choses qu’il n’entendrait peut-être jamais… oui, parce qu’elle penserait les lui avoir dites…

Elle détestait ça… Cette dualité en elle se ressentait, et c’était assez plaisant à voir… Elle se plaignait que je ne lui parle pas assez… mais elle n’aimait pas non plus que je sois trop franc… ce qui me faisait légèrement remettre en doute ses sentiments pour Stefan… Il était facile d’aimer quelqu’un avec ses qualités et ses mystères… mais accepter quelqu’un, l’aimer entièrement, avec ses défauts, ses erreurs, ses fantômes, et ses squelettes dans le placard, c’était autre chose… mais après tout, qu’est-ce que j’en savais moi ?! De toute manière, tout ça n’avait pas grande importance, laissez tomber…


« - Tu n’as pas besoin d’être un surhomme en tout temps… si tu veux craquer, craques, tu as le droit ! … Je suis là, juste… et… je suis désolée parce que je n’ai pas la moindre idée de ce que tu peux ressentir… mais tu le sais déjà tout ça.» Reprit-elle avec plus de douceur.


De quoi remettre en cause mon jugement sur ses sentiments hein… Elle aurait sans doute fait une bonne amoureuse pour un humain tout à fait normal… mais pas pour Stefan, ni pour moi… nous étions trop complexes… et nous avions un passé, une histoire trop compliquée…
Elle ne mentait pas en tout cas en disant ne pas savoir ce qu’il… je… enfin bref, ce qu’on pouvait ressentir ! Elle n’en avait pas la moindre idée et ne pourrait sans doute pas, même avec la meilleure volonté du monde… c’était comme ça.
Je ne savais pas vraiment quoi penser d’elle en tout cas… et ça m’énervait un peu, puisque je cernais les gens facilement d’ordinaire, mais… malgré ce que j’avais pensé de prime abord, elle était plus dur à cerner que prévu… et plus la discussion avançait, plus c’était compliqué… elle se révélait même un peu intéressante, c’est vous dire…
Toutefois, ça ne changeait rien à mes jolis plans, et elle allait y venir tout naturellement… comme ça, elle aurait l’impression que ça venait d’elle, de son désir de me pousser à la confidence, alors que tout ce que j’avais fait, je l’avais fait dans un seul et unique but, qu’elle en vienne là… à me demander de parler… de Damon… de moi en fait. Et comme prévu, on y arrivait, juste après un sourire un peu tristounet et un regard fuyant…


« - Alors maintenant, si je te demande de m’expliquer et de me dire pourquoi ton frère t’inspire… "ça"… est-ce que tu vas le faire ? » Conclut-elle, d’une manière plus posée.


Malheureusement, c’était à moi de reprendre la parole… J’avais dit précédemment qu’elle aimait bien s’écouter, et bien je comprenais pourquoi, si sa voix lui faisait le même effet qu’à moi… en tout cas, à titre personnel, je la trouvais irrésistible, avec cet accent et cette délicieuse cassure… je crois que si une voix était capable de vous arracher un orgasme à elle seule, je l’avais trouvée… J’vous raconte pas le jour où elle allait faire un speech devant une centaine d’invités… ça allait mouiller dans les pantalons, c’est moi qui vous le dis… enfin bref, vous avez compris je crois, j’adorais sa voix, et l’idée du départ qui approchait ne me réjouissait pas… mais c’était une étape du voyage que je ne pouvais pas sauter, dommage…

L’occasion était donc arrivée toute seule, servie sur un plateau par la charmante Elena… J’allais pouvoir lui parler un peu de moi… ou comment vanter les mérites de ma personne devant la petite-copine de mon jumeau… Je me demandais si je pouvais vraiment lui faire de l’ombre… ça faisait quand même huit mois… et elle semblait prête à tout encaisser pour lui… mais je ne désespérais pas… c’était un challenge que je voulais relever… et qui allait être particulièrement amusant…
Je la dévisageais donc quelques instants, l’air hésitant, avant de prendre une profonde inspiration, comme si j’allais lui confier des choses totalement mystérieuses que je n’avais révélé à personne auparavant.


« - Mon frère… est quelqu’un d’exceptionnel… » Commençais-je pour me mettre en appétit, avant de perdre mon regard dans le vague, comme pour me remémorer d’anciens souvenirs. « - C’est lui qui a pris soin de moi à la mort de nos parents… il m’a toujours protégé et a toujours veillé sur moi… c’est lui qui s’est battu pour qu’on puisse continuer à vivre tous les deux… c’est… en fait… un peu comme mon ange gardien… » Avouais-je dans un mensonge parfaitement bien envoyé, avec l’air d’y croire totalement.


Il fallait qu’elle y croie… il fallait qu’elle pense que Damon était un saint, le protecteur absolu qui avait toujours tout fait pour Stefan… qu’elle pense que Stefan lui devait tout, y compris sa vie, et que ce brave Damon se serait tué pour permettre à son frère de vivre… Moi j’y croyais moi-même ! C’est vous dire combien mon mensonge avait été réussi ! Je me laissais prendre à mon propre jeu tellement c’en était poignant… quelle histoire de deux jumeaux bénits… totalement nos opposés finalement.
Je fis un pas vers elle, comme animé par mon récit, le regard plus animé encore… ce qui était facile pour un vampire se nourrissant convenablement.


« - Il a toujours tout fait pour moi et… moi je n’ai été qu’un boulet pour lui… alors je ne suis jamais très à l’aise à l’idée de le revoir… mais j’aimerais… que tu le rencontres, qu’on l’invite à dîner par exemple… » Poursuivis-je en ayant faussement foi en ma super idée débile.


Ce repas serait démentiel… et là, j’aurais toutes les cartes en main pour vraiment lancer le jeu… Pour l’instant, j’étais encore au fond du trou, je n’étais personne, mais lors de ce dîner qui se profilait, je pourrais commencer à m’amuser… les choses démarreraient vraiment à ce moment là…
Pour l’heure… et bien, j’en avais fini… je pouvais donc faire un peu de n’importe quoi une dernière fois, et faire passer Stefan pour Mister Lunatique avant de m’éclipser… c’était tellement tentant en même temps… d’autant que, quitte à partir, autant faire ça bien… Je me déplaçais donc rapidement dans le dos d’Elena, l’entourant de mes bras, avant de l’attirer légèrement contre moi, mon nez se nichant instinctivement contre sa nuque…


« - Tu serais un amour… » Commençais-je avant de la plaquer totalement contre moi, une partie intime de mon anatomie appréciant particulièrement ce traitement de faveur. « - … si tu disais oui… » Conclus-je langoureusement au creux de son oreille.


Je m’écartais donc, faisant le tour d’elle sans trop y prêter attention, venant me replacer devant la demoiselle avec nonchalance.


« - Je dois y aller. » Conclus-je simplement avant de venir l’embrasser subitement, lui mordillant la lèvre supérieure pendant que ma main déposait une claque cette fois-ci sur son arrière-train.


Je me dégageais alors de sa bouche, et profitais de ses yeux clos pour m’éclipser à la vitesse de l’éclair, l’abandonnant là, au milieu du magasin, avec pour seul souvenir euh… bah rien… sauf si le mordillage et la claque comptent comme des souvenirs… pauvre Stefan… mon frère… c’était pas une façon de se comporter enfin… même si perso, je signais pour une plus longue fessée quand elle voulait, on pouvait négocier…
Enfin moi ou Stefan… du moment que c’était moi hein…
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Elena Winters

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Twinsanity [pv Elena] Empty
MessageSujet: Re: Twinsanity [pv Elena]   Twinsanity [pv Elena] EmptySam 3 Oct - 23:20

J’avais peur. Je redoutais qu’une fois encore il ne disparaisse, emportant avec lui les secrets qu’il refusait de partager. Qu’il tergiverse, se trouve un prétexte avant de finalement me planter là comme il savait si bien le faire, à ma grande consternation. Je pense que je pouvais déjà m’estimer heureuse qu’il ait évoqué son frère. Après, quant à savoir s’il allait développer, c’était une autre histoire ! Je vous rappelle qu’en huit mois il n’avait jamais souhaité me parler de sa famille ! J’avais pourtant tenté à plusieurs reprise de le faire se dévoiler mais… en vain. Il restait vague puis changer tout bonnement de sujet… quand bien sûr il ne me disait pas de but en blanc qu’il ne désirait pas s’étendre sur le sujet. Le problème c’est que ce n’était pas mon cas. Moi, je tenais réellement à ce qu’il m’en parle.

Oh, je comprenais ses réticences mais… une relation n’était-elle pas censée se fonder avant tout sur la confiance et une connaissance approfondie de l’autre ? Bien entendu, j’avais l’impression de le connaître mais dans des moments comme celui-ci j’avais le sentiment d’être totalement à côté de la plaque… de ne rien savoir de l’homme que j’aimais.
L’homme que j’aimais et qui… bon sang, je peinais à y croire… avait un jumeau qu’il m’avait dissimulé sans vergogne jusqu’à maintenant. C’était tellement désolant. Et ça ne faisait qu’accroître les doutes que je refoulais jusqu’ici quant à la fiabilité de notre couple…
Je veux dire c’était tout de même une information de taille ! Cet illustre inconnu devait probablement faire partie de sa vie, au même titre que moi… mais… comme toujours, il s’était tut… là-dessus comme sur tant d’autres choses. Je pense que j’avais droit de le savoir. Qu’est-ce que ça lui coûtait de partager ce morceau d’existence avec moi ? … Pourquoi s’y refusait-il avec tant d’acharnement ? Pour moi qui l’aimais et n’hésitais pas à tout lui confier ou presque je… je trouvais ça blessant.

J’étais curieuse d’en apprendre davantage désormais et j’avais la conviction que s’il ne me disait rien de plus je lui en garderais une profonde rancune. Parce que c’était bien au début… l’home mystère au regard pénétrant mais empli de mélancolie et tout ça, j’avais adoré ça… ça faisait très film à l’eau de rose… mais à présent que… que je nous envisageais avec bien plus de sérieux, nous et notre avenir commun, … c’était nettement moins drôle. J’avais dépassé ce stade là. Son mystère correspondait à des secrets que je maudissais, moi qui ne lui en faisais jamais. A croire que là encore ça ne fonctionnait que dans un sens. De quoi vous sentir limite trahis. Je craignais qu’en fait, il ne veuille pas m’en toucher un mot parce qu’il ne le jugeait pas utile… et que s’il ne le jugeait pas utile c’était parce qu’il ne… se projetait pas autant que moi dans le futur, ne nous considérait pas avec autant de sérieux et d’honnêteté que moi.

Rah ! Je détestais ces doutes ! Tantôt ils me semblaient absurdes et infondés tantôt j’étais incapable de m’en défaire ! En général, j’étais plutôt douée pour refouler dans un coin de ma tête tout ce qui était déplaisant néanmoins… sa nouvelle me faisait mal autant qu’elle me rassurait. Paradoxal hein ? Une part de moi se disait que tout n’était pas perdu, que même s’il avait mit le temps il avait finis par m’en parler mais l’autre, beaucoup plus pessimiste, était presque convaincue qu’il ne l’aurait jamais fais si l’arrivé de ce garçon n’était pas imminente. Forcément, il ne pouvait pas faire autrement. Bah oui… ça aurait pu paraître suspect de voir deux Stefan d’un seul coup. J’aurais, cela dit, préféré m’arrêter à cet aveu et le savourer pour ce qu’il était, me dire qu’enfin il « admettait » avoir eu une vie avant de me connaître.

Il répétait souvent que ça n’avait aucune importance… il ne se rendait pas compte, il n’imaginait bien combien j’avais parfois l’impression d’être loin de lui, une vulgaire étrangère… Je sais que le présent était ce qui importait réellement mais… j’avais besoin de le connaître aussi bien qu’il me connaissait. C’était peut-être ingrat, je ne profitais sans doute pas assez de ce qu’il me donnait en en exigeant toujours plus mais… mon ressentit était tout ce qu’il y a de plus humain, non ?

Donc je lui avais dis tout ça avec le maximum de sincérité et le minimum de mots. Le pousser plus loin dans ses retranchements comme je venais probablement de le faire n’était peut-être pas la meilleure solution quand on le connaissait un peu mais je n’avais pas réfléchis. J’avais laissé parler mon cœur comme on dit. Un phénomène qu’il savait particulièrement générer d’ailleurs. On en revenait encore une fois à mon désir premier : qu’il s’ouvre à moi, qu’il m’accepte.
C’était risible en vérité… parce que mon joli discours s’il ne trouvait pas écho chez mon interlocuteur n’aurait compté que parmi toutes ces fois où je lui aurais avoué mon état d’esprit. « Je suis désolée parce que je n’ai pas le moindre idée de ce que tu peux ressentir ». C’était vrai… je n’allais pas lui faire croire que je savais pertinemment ce qu’il éprouvait, ça aurait été un mensonge éhonté… même si à bien y réfléchir c’était justement sa faute si j’étais dans une telle ignorance. Je n’avais pas m’en vouloir pour ça, après tout… En outre, il ne devait pas vraiment savoir ce que ça faisait lui puisque j’avais toujours tendance à me confesser trop rapidement à lui…

Quoi qu’il en soit, je croisais les doigts à présent, angoissée à l’idée de le voir fuir une nouvelle fois. Parce que là, il n’en avait plus le droit, ce n’était pas une option. Je réclamais… un minimum d’informations quoi ! Il me devait bien ça après tout le cirque qu’il avait fais, non ?
En tout cas, bon point pour moi, il semblait hésiter. Allez vas-y ! Juste cette fois… Pourquoi avait-il si peur de me parler ? Ça n’avait aucun sens…
Je profitai alors de son indécision pour lui glisser un regard que j’espérais encourageant, priant pour qu’il cède enfin. Tout en me dévisageant, il prit une profonde inspiration qui me redonna un peu d’espoir. Alors ça y était ? Il allait vraiment se lancer ? L’espace d’une seconde, je me sentis réellement soulagée… et… privilégiée aussi. Oui, je me sentis… heureuse et même un brin victorieuse.



« - Mon frère… est quelqu’un d’exceptionnel… » Commença-t-il alors avant que ses yeux ne s’égarent dans le vide.


Il paraissait en proie à ses souvenirs et je gardai le silence, peu désireuse de l’interrompre dans sa remémoration. Quel était le passé que lui et son jumeau avait en commun et qu’il se remémorait ? J’aurais donné cher pour le savoir…
En tout cas, il était beau avec ce petit air rêveur. Il était beau en tout temps hein… mais disons que ça lui donnait toujours ce petit cachet vulnérable que j’appréciais.
Donc… son frère… quelqu’un d’exceptionnel ? Hum… ça devait être de famille, alors… Mais j’avoue que ce nouvel arrivant dans la drôle d’équation dont Stefan et moi faisions partie m’intriguais légèrement. Je me demandais à quoi il pouvait ressemblait… hormis à son frère, je veux dire. Je me posais pas mal de questions sur la famille de Stefan depuis un bon moment et son jumeau allait probablement m’éclairer là-dessus.



« - C’est lui qui a pris soin de moi à la mort de nos parents… » Poursuivit-il ensuite, m’inspirant une bouffée très nette de compassion.


Je… La mort de ses parents ? C’était la première fois qu’il évoquait cet événement. Bien sûr, je savais qu’il était orphelin puisqu’il vivait seul avec son oncle mais… je savais d’expérience que ce n’était pas quelque chose dont on pouvait parler avec légèreté. C’était toujours là… une douleur omniprésente… et tout un tas de souvenirs au goût de nostalgie. J’avais conscience de la souffrance que ça pouvait générer et de la difficulté de se remémorer la perte d’êtres chers…
Mais bref, comment… comment étaient-ils morts ? Je me le demandais… toutefois s’il voulait m’en parler, il le ferait mais je ne comptais pas l’y forcer. C’était… toujours un sujet sensible, je pense.
Quoi qu’il en soit, ce frère sans nom avait pris soin de mon Stefan ? Je suppose donc que je devais lui en être reconnaissante.



« - … il m’a toujours protégé et a toujours veillé sur moi… c’est lui qui s’est battu pour qu’on puisse continuer à vivre tous les deux… c’est… en fait… un peu comme mon ange gardien… »


Wow… à ce point là ? C’est que ce garçon avait l’air d’être une personne très comme il faut ! De toute évidence, il comptait beaucoup pour Stefan… en parlant de lui, je pouvais d’ores et déjà percevoir l’estime qu’il lui portait. C’était… c’était beau à voir. Tous les deux devaient être très liés… J’aurais aimé pouvoir en dire autant avec mon propre frangin… Non mais c’est vrai, à le voir comme ça, j’aurais presque pu l’envier. Et je n’en comprenais que moins pourquoi il ne m’en avait pas parlé plus tôt. Il était apparemment très important pour le lycéen alors il n’y avait aucune raison de taire son existence ! Son ange gardien, hein ? …
En tout cas, quelqu’un qui s’était battu pour Stefan et était sans doute prêt à le faire encore ? … Voilà qui nous faisait un point commun… Ah, c’était tellement touchant !

J’en aurais presque eu hâte de connaître ce frère modèle et protecteur ! Pourtant, je dois dire qu’avec la nervosité du jeune homme et son comportement quelque peu… irritant, je ne m’étais pas attendu à ce qu’il m’en vante les mérites. Si ce frère était si exceptionnel pourquoi avait-il tant d’appréhensions à l’idée de le revoir ? Je ne comprenais pas mais patientais sagement. Je supposais que les réponses viendraient d’elles-mêmes et je n’avais pas tort. Par contre, vous l’avez peut-être remarqué, mais j’avais déjà complètement fais l’impasse sur ma précédente rancœur.

Il fit alors un pas vers moi, emporté par la « passion » de son récit, ce qui m’arracha un infime sourire. Et puis, j’eu le bonheur… malheur ? de croiser son regard ! Je ne l’avais jamais vu aussi animé, aussi lumineux… c’en était déstabilisant. Bouleversant même… C’était… poignant, oui et je m’y perdis avec un certain plaisir, je dois dire. Ça n’aurait pas du être permis d’avoir des yeux pareils ! C’est vrai comment y résister, ce n’était humainement pas possible franchement ! Pour ma part en tout cas, je faillis bien tout oublier qui n’était pas ces prunelles d’une profondeur abyssale. Toutefois, il reprit la parole, me ramenant à la réalité.



« - Il a toujours tout fait pour moi et… moi je n’ai été qu’un boulet pour lui… » Fit-il, dépité.


Oh mais non ! Il ne devait pas penser ainsi ! J’étais sûre que son frère ne pensait pas ça lui ! C’est vrai, je veux dire l’amour fraternel était au delà de ça. Si son jumeau avait pris soin de lui, je doutais qu’il l’ait fais la mort dans l’âme ! Ça avait du lui sembler naturel. Je ne le connaissais pas hein mais… après tout, ça j’étais en mesure de le comprendre. Le désir de préserver l’autre… de rester unis… Moi-même, j’étais prête à pas mal de chose en ce qui concernait Jérémy… Pour eux, ça devait être encore un cran au dessus en plus ! Surtout que les jumeaux étaient censés avoir un lien très particulier !
En tout cas, ça sentait malheureusement le complexe d’infériorité à plein nez ça… et ce qui allait suivre n’allait que me conforter dans cette hypothèse :



« - alors je ne suis jamais très à l’aise à l’idée de le revoir… » Admit-il.


Tout ça pour ça ? Je veux dire, je ne dénigrais par les sentiments de Stefan, au contraire, mais… ce n’était pas si dramatique au fond. Pas de quoi boire au point d’être quasi-méconnaissable… Oui parce que ma théorie me semblait prendre du galon au plus j’y réfléchissais. Tout ça pour dire que je pouvais imaginer son trouble. Il était heureux et anxieux à la fois. Peur de le décevoir peut-être… Mais tout se passerait bien. J’étais avec lui après tout. Alors ce n’était pas un frère à priori parfait qui allait nous effrayer !



« - … mais j’aimerais… que tu le rencontres, qu’on l’invite à dîner par exemple… » Suggéra-t-il presque… timidement.


Mais oui ! C’était une excellente idée ! Je… je m’en réjouissais d’avance. Pas seulement parce que j’avais l’impression qu’il était prêt à partager un peu de sa vie et de sa famille avec moi, pas non plus parce qu’il était prêt à me présenter à ce jumeau a priori si précieux mais pour lui surtout. C’est vrai, il fallait qu’il aille au delà de ses craintes. J’étais sûre qu’il allait se faire une joie de le revoir. Oui, ça serait probablement de charmantes retrouvailles ! Il assumait tout ça et c’était bon pour lui. Ça ne pourrait que lui faire du bien, j’en étais convaincue ! Et puis, c’est vrai que j’étais honorée qu’il se sente enfin prêt à passer à l’étape supérieure en me mêlant à son passé comme à son présent. Finalement cette discussion était toute bénéfique ! Ça valait le coup au bout du compte…

Un léger sourire fendit mes lèvres tandis que je m’apprêtais à hocher la tête et à lui affirmer que j’en serais ravie et que ce serait quand il voudrait. Néanmoins, celui-ci me prit de cours… encore… en venant se placer rapidement dans mon dos. Un peu surprise je sentis ses bras s’enrouler autour de moi. Un geste et une proximité qui aurait été des plus plaisante si nous n’avions pas été au beau milieu d’un magasin… Il m’attira légèrement à lui avant de poser son nez contre ma nuque, ce qui m’arracha un imperceptible frisson dont je ne sus identifier la nature. Il était toujours aussi lunatique apparemment… vivement que ça lui passe !



« - Tu serais un amour… » Commença-t-il avant de me plaquer contre lui dans un geste dont je pu une nouvelle fois mesurer la virilité.


C’était… en fait, ça changeait de nos rapports traditionnel tout ça. Je n’étais clairement pas habituée à ça ! D’ordinaire, il était très doux et… disons qu’il ne semblait pas aussi physique… Il était plutôt axé sur… je ne sais pas mais il était plutôt du genre à me faire de petites caresses sur le bras qu’à se coller à moi comme il le faisait là… Je ne dis pas que ce revirement n’avait que du mauvais mais… disons qu’il ne survenait pas au meilleur moment. S’il voulait jouer à l’Homme avec un grand H, libre à lui… mais j’aurais préféré qu’il s’y essaye en toute intimité. Non, j’avais du mal à déterminer si ça me plaisait ou non… il aurait déjà fallut omettre l’endroit où nous nous trouvions et j’en étais bien incapable. C’était assez… rah ! Difficile d’exprimer ça avec des mots.

Mon corps en revanche se raidit légèrement même si une nouvelle fois je ne protestai pas. Il n’y avait pas mort d’homme et… comparé à ce qu’il avait déjà fais, ça restait assez « soft ». Une étreinte qui aurait presque pu paraître innocente mais dont la langueur ne m’échappait pourtant pas.



« - … si tu disais oui… » Me souffla-t-il… sensuellement ?, son souffle me caressant délicieusement l’oreille…


Là… je ne pouvais plus totalement nier que son comportement ne me laissait pas indifférente. Il faut dire que je ne lui connaissais pas de telles intonations… jamais sa voix ne m’avait semblé si profonde, si vibrante… si intime… Et sa proximité ne pouvait qu’amplifier le phénomène, forcément. C’était pour le moins troublant tellement que je ne songeais absolument pas à ce que signifiait sa phrase. Du moins pas avant qu’une pointe de frustration ne me rappelle sur terre lorsque le contact fut rompu. Par lui, évidemment.
En effet, l’audacieux revint se placer devant moi avec une sidérante désinvolture avant de lancer tranquillement :



« - Je dois y aller. »


Il… devait y allait ? Quoi comme ça ? Maintenant ? Si vite ? Je… Un peu plus tôt j’en aurais peut-être était soulagée mais… j’étais prise au dépourvue, galérant comme par possible pour suivre le rythme effréné qu’il m’imposait.
Une moue surprise se peignit sur mes traits mais avant que je ne puisse riposter, il se pencha vers moi, me « volant » un baiser. Toutefois… ce n’était ni un véritable baiser ni un simple bisou. Sa bouche effleura bien la mienne mais s’attarda sur ma lèvre inférieur, avec de la mordiller avec ce qui semblait être de la lascivité.

Et là ce fut… très étrange… et assez intense malgré la brièveté de la chose. Je sentis mon corps se tendre instinctivement vers lui et l’espace d’un court instant, je pu oublier que nous étions en public. Sans que j’y réfléchisse, mes paupières se fermèrent sans doute dans l’idée de prolonger ce baiser… J’eu d’ailleurs furieusement envie de répondre à cet étrange échange mais un geste de lui me rappela à la réalité. Oui parce que subitement sa main s’abattit sur mes fesses avec ce manque de retenu et de pudeur qui le caractérisait depuis le début de l’après-midi. Néanmoins, nos lèvres nous unissaient toujours et j’étais un peu trop transporter pour parvenir à m’emporter… Il faut dire que mon être tout entier semblait uniquement concentré sur cette langue mutine qui m’échappait.

Puis… plus rien…
J’ouvris les yeux, un peu perturbée… ce qui devait être assez visible… mais assez visible pour qui au juste ? Oui parce que là, plus de lèvres mais plus de Stefan tout court. Il s’était… volatilisé. Un talent qu’il me montrait un peu trop souvent même si ça n’avait jamais été si… brutal.
Désorientée, mon regard fusa dans toutes les directions avec l’espoir chimérique de l’apercevoir mais, bien entendu, je ne le trouvai pas. Un soupir consterné m’échappa tandis que je secouais la tête avec exaspération.


« - Tu fais toujours ça… » Maugréais-je pour moi-même entre mes dents.


Et je détestais ça ! J’étais censé passé l’après-midi avec lui et voilà qu’il disparaissait sans raison, du moins aucune qu’il n’ait daigné me fournir. Mais vu son état, ce n’était peut-être pas plus mal de remettre tout ça à demain… Je veux dire, une fois qu’il serait un peu calmé… A ce sujet, Mike allait m’entendre. Il aurait pu s’assurer que mon petit-ami ne revienne pas de l’entraînement totalement ivre ! En fait… c’était ridicule. Rien ne me prouvait qu’il l’était. Pas même son haleine ou quoi… Simplement, il me fallait un prétexte pour justifier ses actes et c’était le seul qui me venait à l’esprit et semblait probable.

Mes prunelles abandonnèrent bientôt cette tâche futile, tombant sur le fameux tee-shirt qu’il avait voulu me faire porter. Je soulevai le cintre qui le retenait, le fixant une seconde avant de laisser un faible rire de perplexité m’échapper. Ça lui ressemblait si peu… l’idée de voir son frère l’avait vraiment plongé dans un drôle d’état… Un état dans lequel je souhaitais ne plus jamais le voir !
Avec un haussement d’épaule destinée à me sortir de mes réflexions, je reposai le vêtement, me dirigeant vers la sortie du magasin.

Après ça, je ne m’attardai pas dans le centre commercial, je n’avais rien à y faire. Peut-être que Libby et Caroline s’y trouvaient toujours mais je n’avais réellement pas l’esprit à ça. Je voulais juste rentrer chez moi et méditer à tout ça.
C’est donc perdue dans des pensées confuses que je me mis en route, me repassant en boucle les révélations de mon cher et tendre. Avant de rentrer à la maison, je fis un saut au cimetière qui était sur le chemin du retour… histoire de saluer mes parents… C’était lugubre mais c’était là où j’étais le plus proche d’eux désormais…

Toujours est-il qu’il était déjà passé trois heures quand je poussai la porte d’entrée. Comme d’habitude, je trouvais mon frère sur son ordi. Il me salua sans prendre la peine de me regarder et malgré ma présence sur le seuil de sa chambre ne parut pas voir l’intérêt de pousser plus loin la « discussion ». Ce n’était décidemment pas ma journée… Disons que j’en avais connu des meilleures… Enfin j’en avais aussi connu de bien pires… cela dit c’était une bien maigre consolation.
Un peu déprimée, je rejoignis ma chambre, rangeai la robe que j’avais achetée sans prendre la peine de la regarder à nouveau avant de m’écrouler sur mon lit en compagnie de mon fidèle journal. J’en avais des choses à lui raconter !

A cinq heures, mon téléphone sonna. C’était Stefan évidement. Après une courte hésitation, le temps de quatre sonnerie, je décrochai.



« - Elena ? C’est moi. Comment ça va ? » Commença la voix enjouée au bout du fil.
« - Ça va, merci. » Répondis-je avec lassitude.


Je me rendis compte que je mentais. Toutes ces histoires avait fais rejaillir la morosité contre laquelle je luttais d’ordinaire et je me sentais un peu… abattue. Je ne savais pas trop quoi penser de ce qui s’était passé entre nous. Et puis, je lui en voulais d’être partit si brutalement et de m’avoir planté là sans considération… surtout sur un geste aussi malvenu.



« - Est-ce que… tu veux qu’on se voit ? » Lâcha-t-il après un court silence avec une espèce de gêne qui lui avait fais tant défaut tout à l’heure.
« - Heu… non… » M’entendis-je répliquer presque du tac au tac avant de me reprendre, consciente qu’il aurait pu mal le prendre. « … Ecoutes Stefan, j’ai eu mon compte pour aujourd’hui… »


Vite trouve une excuse ! Nouveau silence tandis que je réfléchissais, déclarant finalement d’un ton un peu contrit :


« - … En plus, je pense qu’il faudrait que je passe un peu plus de temps avec… mon propre frère… Tu sais comment il est… »

« - Oui… bien sûr. » Me concéda-t-il d’un ton déçu qui me fit presque culpabiliser.
« - Et puis, tu pourrais en profiter pour en faire autant, non ? » Poursuivis-je avec plus de douceur.

« - Quoi ? » S’étonna-t-il à ma grande consternation.


Il faisait semblant de ne pas comprendre ou quoi ? C’était… un peu énervant, je dois dire !


« - Rien… Bon allez. Passe une bonne soirée. »

« - Heu… Attends, Elena ! Qu’est-ce que… ? »
« - A demain, Stefan. » Conclus-je, peu désireuse de me lancer dans une conversation probablement stérile.


Sans attendre, je raccrochai avec un soupir froissé. Cela dit presque aussitôt une bouffée de culpabilité m’envahit entièrement sans me laisser la moindre chance de lutter. Je n’avais pas été très conciliante, je m’en rendais compte. Il allait mal, il était perdu et moi, je…
Avec un gémissement dépité, je plaquai l’oreiller contre mon visage avec l’envie enfantine de taper des pieds. Cela dit, je m’étais montrée honnête. Je n’avais pas envie de renouveler l’expérience de son stress aussi rapidement. Il devait me laisser le temps de m’en remettre un peu quoi !

Je restais ainsi un moment, en proie à ces désagréables réflexions quand une voix s’éleva depuis l’encadrement de la porte.



« - Est-ce que ça va ? »


J’ôtais le tissu de mon visage, dévisageant mon frère avec un sourire que j’espérais convaincant.


« - Impeccable et toi ? »

« - … A merveille. » Répondit-il avec une expression froissée que je ne compris pas.


Bien sûr, il mentait. Nous mentions tous les deux. Nous étions vraiment une piètre famille. Notre relation était loin d’égaler celle de celui que j’aimais et de son jumeau…
Sans attendre, il continua sa route, de son habituelle démarche traînante.

Après ça, je me fis couler un bain bien chaud, espérant réussir à me détendre tout en me promettant de m’excuser le lendemain auprès de Stefan et de lui dire que bien entendu j’étais un amour puisque j’étais toute disposée à rencontrer son frère.
Le reste de la journée se produit dans un brouillard qui m’était assez familier. Jena insista pour que je lui montre ma nouvelle tenue et Jérémy resta aussi fermé que d’habitude. La routine quoi.
Après le souper, je décidai de me coucher tôt. En fait, la journée avait été assez éprouvante et j’avais hâte d’en entamer une que j’espérais plus clémente. Je mis cependant de longues minutes avant de trouver le sommeil, ne cessant de songer à Stefan et de me morigéner. Cette nuit là, je cauchemardai.


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